BIRAMAWA MAGAZINE Ghaëls Babacar MBAYE Militante de la Société Civile Présidente de l'association WALLU “ Le sens et l’essence de mon engagement est de veiller à ce que les femmes et filles jouissent de leurs droits fondamentaux en toutes circonstances." Aïcha KASSÉ LAWSON Présidente Fondatrice de Dunya-Ethic "Dunya-Ethic est une association au service du développemnt durable." Masse THIOBANE Commissaire de police Notre vocation “ est de répondre aux Mariane SECK TOURE Docteur en Droit de l'Environnement et de la Santé préocupations de nos concitoyens, de les servir et les protéger" N°8 Du 30 Septembre 2020
SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE - EDITO AVIS D'EXPERT Mariane SECK TOURE Waly NDIAYE Fondateur BIRAMAWA P.7 La sécurité, l’affaire de tous ! ÉDITION SPÉCIALE Docteur en Droit de l'Environnement et de la Santé P.16 Les inondations, un malheur bénéfique et recherché LE COIN D'AUTRUI Michèle BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Ayoba FAYE Journaliste d’investigation Rédacteur en chef Pressafrik P.10 Appel aux dons ENTRETIEN PORTRAIT P.20 "Chacun d'entre nous a un génie qui dort en lui..." ENTRETIEN EXCLUSIF Ghaëls Babacar MBAYE Militante de la Société Civile Présidente de l'association WALLU P.12 "Le sens et l’essence de mon engagement est de veiller à ce que les femmes et filles jouissent de leurs droits fondamentaux en toutes circonstances." P.26 2-BIRAMAWA MAGAZINE Masse THIOBANE Commissaire de Police "Notre vocation est de répondre aux préocupations de nos concitoyens, de les servir et les protéger" SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE -
- - - SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE DIPLOVAR MEDIAS ET COMMUNICATION Dr Jean Sibadioumeg DIATTA Spécialiste en communication P.32 L’université sénégalaise face au défi de la communication VEILLE ET INTELLIGENCE DES AFFAIRES P.46 Un regard aiguisé sur l’actualité internationale LA CVTHÈQUE Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB P.36 La Dette publique P.50 Consultant en Information Numérique Birane DIOP DÉCOUVERTE Aicha KASSE LAWSON Présidente & Fondatrice de l'association Dunya-Ethic P.40 "Dunya-Ethic est une association au service du Développement Durable." - SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE BIRAMAWA MAGAZINE - 3
Serigne Amar Mbacké SARR Chercheur en Droit privé Expert maritime en formation Ayoba FAYE Journaliste d’investigation Rédacteur en chef Pressafrik Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB Omar Mallé SAKHO Doctorant à l’Université Cheikh Anta Diop Laboratoire LARHISA. Thierno NGAMB Agronome Spécialiste en Sécurité Alimentaire et Résilience Guilaye TINE Designer-Digital Marketer-Telemarketer CEO IN'FINITY Djiby SADIO Photographie CEO Studio 13 Alioune FALL Juriste d’Affaires Inspecteur du travail et de la sécurité Sociale Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires Étrangères Docteur Benjamin NDOUR Médecin généraliste Khadime SENE Educateur Spécialisé au Ministère de la Justice Marianne SECK Docteur en droit de l’environnement et de la santé Ousseynou GUEYE Responsable communication chez Afric’innov et fondateur de Polaris asso Nafissatou NDAO Responsable des Ressources Humaines-FAMY SENEGAL Dr Jean Sibadioumeg DIATTA Spécialiste en communication contactez-nous: contact@biramawa.com Adresse postale : Île-de-France, France Éditeur : Waly NDIAYE 4-BIRAMAWA MAGAZINE L’ÉQUIPE BIRAMAWA
E D I T O Waly NDIAYE Fondateur Biramawa La sécurité, l’affaire de tous ! En cette période troublée dans laquelle nous vivons, la sécurité est omniprésente dans nos préoccupations quotidiennes. Il se ne passe une journée sans que la presse ne fasse état d’atteintes aux biens et à l’intégrité physique d’honnêtes citoyens. Cela est d’autant plus grave lorsqu’il est établi que les victimes sont des personnes vulnérables. Pour faire face, la sécurité doit être l’affaire de tous. Pas uniquement des forces de l’ordre qui, comme le souligne si bien Commissaire THIOBANE, ont pour vocation « de répondre aux préoccupations de nos concitoyens, de les servir et les protéger ». La sécurité c’est aussi l’affaire des citoyens lambda, des organisations de la société civile. C’est d’ailleurs dans cette optique que s’inscrivent l’association WALLU et l’association Dunya-Ethic. La première citée œuvre au quotidien pour assister les femmes en situation de détresse ou victimes de violence. Quant à l’association Dunya-Ethic, elle nous rappelle à quel point nos activités peuvent avoir des incidences sur la planète et nous propose des alternatives. Et oui ! Il demeure important, voire vital, d’assister les personnes vulnérables et de prendre en compte la sécurité des générations futures. Avant de finir, je me joins au Peuple sénégalais, mes concitoyens, pour rendre un vibrant hommage aux 1863 victimes du naufrage du Bateau le Joola et réitérer nos condoléances aux familles éplorées. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et vous donne rendez dans 15 jours. Waly NDIAYE Fondateur Biramawa Magazine Waly NDIAYE BIRAMAWA MAGAZINE - 5
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EDITION SPECIALE Michèle BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Le magazine Biramawa à travers sa rubrique " Edition spéciale "a souhaité donner la voix à la Pouponnière "Vivre Ensemble "de Mbour. Créée en 2002 la pouponnière est un "lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman ". Confrontée à des difficultés à cause de la crise sanitaire, la pouponnière fait appel à toutes les bonnes volontés. Vivre Ensemble – La Pouponnière de Mbour La Pouponnière de Mbour a vu le jour en Janvier 2002, Michèle BURON-MILLET en est la créatrice. C’est un lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman. Elle permet aux orphelins de mère ou aux enfants dont la maman ne peut pas s’occuper (pour des raisons gravissimes), de vivre protégés, leurs premières années de vie si fragile, avant de regagner leur famille au bout d’un à deux ans. Très rapidement, l’association se développe et il apparaît que tous les enfants ne peuvent rentrer chez eux (rejet de la famille ou mauvaises conditions d’accueil). En 2003, les Unités Familiales sont créées pour prendre le relais et s’occuper de ces enfants qui sortent de la Pouponnière, mais ne peuvent pas rentrer en famille. Avec le temps la Pouponnière a acquis une certaine notoriété au vu du sérieux des professionnels. Aujourd’hui la Pouponnière compte 136 salariés et 148 enfants. Vivre Ensemble c’est aussi et avant tout un séjour de rupture, crée en 2001 pour des jeunes français en dif8-BIRAMAWA MAGAZINE ficultés. Ils restent durant 9 mois et participent à des chantiers humanitaires (reconstruction, réhabilitation dans les villages ), ils sont aussi amenés à faire un stage dans la pouponnière. L’objectif étant de les remobiliser et de les valoriser à travers l’aide apporté à la population locale défavorisée. Le projet est double et complémentaire, en effet une grande partie du financement des frais de fonctionnement de la Pouponnière provient du séjour de rupture lui même. En raison de la situation sanitaire mondiale l’équipe de direction de Vivre Ensemble a dû prendre des mesures rapidement. Début mars l’association s’est vue fermer ses portes aux visiteurs, nombreux chaque jour et en provenance d’Europe. Il a fallu ensuite faire de même pour l’accueil des bénévoles, une quarantaine par mois à nous apporter leur soutien. Enfin depuis maintenant le mois de mars le confinement des enfants et du personnel c’est organisé. Notre souhait comme toujours est de préserver nos enfants, mais aussi le personnel
qui s’en occupe. Nous avons réussi à composer une équipe de volontaires pour rester confinés. Aujourd’hui 250 personnes sont au centre, dont 148 enfants. L’ensemble du personnel est mutuellement très solidaire, ils sont comme une grande famille. Et ce malgré l’inquiétude pour leur famille respective à l’extérieur. Nous nous devons maintenir les salaires. Pour les salariés sur place mais aussi tout ceux, qui de chez eux, sont au chômage technique et pour qui nous souhaiterions maintenir le salaire initial. Nous devons aussi assurer l’approvisionnement de l’association en denrées alimentaires, produits d’entretien, d’hygiène, médicaments. Cette situation engendre une augmentation considérable nos dépenses quotidiennes, pour lesquelles nous avions déjà des difficultés de prise en charge tout au long de l’année. Du fait de l’absence de visiteurs et de bénévoles, nous constatons une baisse des dons au quotidien. Nous gardons aussi en tête que les jeunes accueillis en séjour de rupture peuvent à tout moment être rapatriés en France, en fonction de l’ évolution de la situation. L’avenir de la Pouponnière en deviendrait alors très incertain. Nous sommes en permanence à la recherche de soutien pour nous aider dans la prise en charge des frais de fonctionnement et le maintien des activités de l’association. Les sources de financements : (Budget total annuel 291 332 806 FCFA) ‒ Vivre Ensemble Madesahel, séjour de rupture : 44 % du budget total de la Pouponnière. ‒ L’état Sénégalais 10 000 000 CFA ‒ L’association Louly l’Ecole au Sénégal , tous les frais liés à la scolarité des enfants : 5 262 087 FCFA (année scolaire 2018-2019) ‒ La Banque Mondiale 4 520 000 CFA en 2019 ‒ 270 parrains pour environ 51 085 900 CFA par an ‒ Le reste des financements dépendent des dons de particuliers et entreprises. Nous contacter : ‒ Accueil : + 221 33 957 31 36 ‒ E-mai : contact@lapouponnieredembour.org ‒ Responsable communication : Arnoult Mathilde ‒ Tel : + 221 77 881 83 60 Nous aider : ‒ Orange Money : + 221 77 500 19 32 ‒ Faire un don en ligne :https://www.helloasso.com/ don/associations/vivre-ensemble-la-pouponniere ‒ Notre site Voici quelques chiffres : Effectif de la Pouponnière : ‒ La Pouponnière : 91 bébés de 0 à 2 ans. ‒ Les Unités Familiales : 37 enfants de 2 à 6 ans. ‒ La Grande Enfance : 20 enfants de plus de 6 ans. ‒ Enfants accueillis en ce moment : 148 ‒ Enfants accueillis et sauvés depuis janvier 2002 : 1 260 ‒ Employés à la Pouponnière : 136 pouponnieredembour ‒ Devenir parrain ‒ Faire un don par virement bancaire : IBAN : FR76 4255 9100 0008 0040 4472 464 BIC : CCOPFRPPXXX Intitulé du compte : Vivre Ensemble, la Pouponnière internet: http://www.lapouponnieredembour.org ‒ Notre page facebook: https://www.facebook.com/ BIRAMAWA MAGAZINE - 9
ENTRETIEN PORTRAIT Ghaëls Babacar MBAYE Militante de la Société Civile Présidente de l'association WALLU
Votre rubrique « Entretien portrait » est consacrée à Ghaëls Babacar MBAYE, présidente de l’association WALLU. « Née dans une famille d’hommes politiques » et « abreuvée du militantisme » de sa chère mère, Ghaëls Babacar milite dans des associations de promotion et de protection des droits de l’Homme. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Je me nomme Ghaels Babacar MBAYE. Je viens de boucler mes 21 ans le 14 Septembre 2020. Je suis sénégalaise, de père Lébou et de mère WaloWalo. Je me définis comme un jeune entrepreneur social qui est au service des communautés, notamment celles qui sont défavorisées, oubliées dir “Je ne saurais Récemment, dans le contexte de la lutte contre la COVID-19, nous avons créé le Réseau des Volontaires Communautaires en Appui au Personnel de santé. C’est un réseau citoyen qui regroupe plusieurs personnalités de tout bord, sans aucune coloration quelconque afin de contribuer à la lutte contre la pandémie à coronavirus. e que l’engagement citoyen se transmet, mais je me suis suffisamment abreupar le système, brimées, bref, celles qui sont victimes d’injustice sociale. vée du militantisme de ma mère, à qui je rends un vibrant hommage pour son courage, son engagement et son accompagnement constant. " Cette conception du Moi, je la matérialise par mon adhésion à des initiatives visant à promouvoir la justice sociale et les droits de l’homme, notamment des filles et des femmes. Je suis membre d’un Réseau appelé Citoyens Actifs pour la Justice Sociale (CAJUST). CAJUST regroupe plusieurs organisations de jeunes et de femmes qui cherchent à contribuer au changement social à travers la citoyenneté active. Avec CAJUST, nous avons organisé plusieurs mobilisations citoyennes et avons participé à d’autres notamment sur la gestion des ressources naturelles au Sénégal, la lutte contre les violences faites aux enfants et aux femmes, la participation politique des jeunes et des femmes, la promotion de l’entreprenariat pour davantage d’employabilité des jeunes, entre autres. Notre travail consiste à sensibiliser les communautés à qui le message officiel de l’Etat n’arrive parfois. Nous désagrégeons le message, nous le simplifions de sorte qu’il soit accessible à tous. Avec l’appui de bonnes volontés, nous distribuons des kits sanitaires et d’hygiène tels que les gels, les masques, les thermo flash, du savon, etc. Je suis à la tête d’une association du nom de WALLU (en français, SECOURS). Quelles sont les grandes lignes de votre parcours de formation et professionnel ? J’ai fait mon parcours scolaire au Collège Privé Yavuz Selim jusqu’au Baccalauréat en 2017. Actuellement je fais des études de Droit Public avec comme spécialisation les Relations Internationales. Je suis en cours de finalisation de ma Licence dans quelques semaines à l’institut Supérieur de Droit de Dakar (ISDD). Dans ce parcours j’ai bénéficié de plusieurs distinctions. En 2017, j’ai été lauréate des Olympiades Internationales de langue turque en occupant la première place en Afrique et la troisième au plan mondial. C’est une compétition de la maîtrise de la langue turque pour des citoyens non turcs de plusieurs pays du monde où cette langue est enseignée. Au lycée, j’ai été finaliste du concours interscolaire BIRAMAWA MAGAZINE - 11
«Kaay Débattre» ; qui est une compétition de débats sur divers sujets qui regroupait les élèves de plusieurs établissements du Sénégal. Je suis également lauréate du Concours International « Global Development Project », qui mettait en compétition des projets sur le développement durable avec plusieurs établissements scolaires au niveau mondial. l’e “Le sens et Dans le cadre du renforcement de mes capacités, je suis auditrice dans diverses formations dont la plus récente m’a permis d’obtenir un Certificat de Maîtrise des Droits des Femmes et des Filles. En plus, la Fondation Friedrich Ebert délivre une formation en leadership politique aux jeunes des partis politiques, de la société civile et des mouvements syndicaux sur la base d’une sélection par test écrit. Je suis admise à cette formation qui dure 12 mois et couvre divers sujets sur la politique, l’économie, les politiques publiques, le leadership, etc. ssence de mon engagement est de veiller à circonstances. " ce que les femmes et filles jouissent de leurs droits fondamentaux en toutes tiques) mette les priorités sur des questions qui ne prennent pas forcément en charge les préoccupations de certaines couches sociales vulnérables. Notre travail consiste à porter ces préoccupations afin de garantir une approche inclusive dans la prise en charge des populations ; afin de réduire les inégalités sociales. C’est notre conception, le sens et l’essence même de notre engagement dans la société civile. Qu’est-ce qui vous a motivé à Du point de vue professionnel, je travaille beaucoup plus avec les organisations de la société civile, soit en qualité de membre (WALLU, CAJUST, REVOCAP, Club OHADA, Merci Universel); soit pour une durée déterminée avec des missions précises (facilitation de séminaires, gestion de campagnes, élaboration de projets, appui technique). Je collabore beaucoup avec des organisations comme Plan International, ONU Femmes, UNFPA, l’ONG Africa 21 (où je viens d’être désignée Secrétaire Générale pour le Sénégal), le Ministère de la Jeunesse, entre autres. Vous êtes militante de la société civile. De quoi s’agit-il ? En termes simples, je ne milite pour le moment dans aucun parti politique. Je n'ai pas de fonctions contractuelles avec service étatique ni pour aucune entreprise privée. Comme indiqué dans ma présentation plus haut, je milite dans des associations de promotion et de protection des droits de l’homme, dont notamment les femmes et les filles ; et les personnes en situation de vulnérabilité. Dans un pays où les ressources sont limitées, il arrive que le Système (État et ses entités, Entreprises, Partis poli12-BIRAMAWA MAGAZINE emprunter ce chemin ? Mon engagement citoyen a trois principales sources. D’abord je suis née dans une famille d’hommes politiques. Je suis fille de Feu Pape Babacar MBAYE (que je n’ai pas connu car décédé quand je n’avais que 4 ans), ancien Ministre chargé
des relations entre les Assemblées au sein du Gouvernement de Mamadou Lamine Loum entre 1998 et 2000 ; et ancien Député de l’Assemblée Nationale de 2001 à son décès en 2004. Aussi bien mon défunt père que ma mère ont été des militants très actifs dans le Parti Socialiste et dans d’autres associations citoyennes. Je ne saurais dire que l’engagement citoyen se transmet, mais je me suis suffisamment abreuvée du militantisme de ma mère, à qui je rends un vibrant hommage pour son courage, son engagement et son accompagnement constant. Ensuite, la dimension philosophique, voire religieuse occupe une place importante dans mon engagement. Et en ce sens je partage la pensée philosophique de la plupart de nos guides religieux ; en faisant mienne celle de Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul qui disait que n'eût été pour servir l’humanité, Dieu ne l’aurait pas créé. Et enfin, je trouve que le Sénégal a connu de braves Femmes très engagées, chacune dans son domaine. Il est de notre devoir de leur rendre hommage en perpétuant leur legs par notre militantisme. A chaque génération de remplir sa mission, ou de la trahir, dit-on. Le choix de militer de militer dans la société civile me donne pour le moment plus d’opportunités d’apprentissage ; plus de liberté d’expression et d’action ; et beaucoup plus de flexibilité et de marge de manœuvre. L’engagement politique obéit à un certain nombre d’objectifs, de responsabilités et d’obligations dont je ne suis pas sûre encore de pouvoir assumer et assurer. Mais si, dans l’avenir, le contexte le permet et que je réunisse les conditions minimales requises, rien n’exclut que je milite dans une organisation politique. Quelles sont à ce jour les causes pour lesquelles vous vous battez ? Les principales causes pour lesquelles je milite tournent autour de la justice sociale de façon générale. D’abord, je me bats pour que nos lois, politiques et pratiques prennent en compte les besoins spécifiques des femmes et des filles. Il faudrait aujourd’hui que notre cadre normatif et politique garantisse à ces dernières les mêmes chances que les hommes, et dans tous les secteurs. Ensuite, les femmes et les filles sont souvent victimes de toutes formes de violence aussi bien dans leur espace familial, scolaire, professionnel, publique, etc. juste parce qu’elles sont Femmes. Et de mon point de vue, rien ne le justifie. Notre combat est de veiller à ce que la paix, la sécurité et la quiétude requises leur soient garanties au même titre que tous les citoyens. Donc les violences basées sur le genre, notamment sur les femmes restent notre préoccupation fondamentale. En cas de viol ou de violences surtout physiques faites aux femmes, nous les accompagnons à obtenir des soins médicaux adéquats et un accompagnement psychologique et psychiatrique dans les établissements sanitaires et sociaux dédiés. Car ces formes de violence occasionnent souvent un traumatisme à la fois physique et psychiatrique. L’accompagnement judiciaire fait aussi partie de nos missions. Si le dossier requiert une suite judiciaire, nous aidons les victimes à obtenir un avocat et assurons le suivi du dossier jusqu’à terme, avec l’appui de structures et d’individus disposant de l’expertise et des moyens nécessaires. Puis, il arrive que les filles cessent les cours dans les établissements scolaires en périodes de menstrues pour fautes de serviettes hygiéniques pour les unes, et pour inconfort parfois psychologique pour d’autres. Notre ambition est de garantir à ces dernières la disponibilité de ces serviettes en toutes circonstances et de les aider à surmonter ces barrières psychologiques. Enfin, il y a d’autres sujets qui portent notre intérêt, dont l’excision, les mariages précoces surtout chez les élèves, l’éducation des filles, l’emploi des filles et des femmes, les violences conjugales ; entre autres. Bref, notre combat est pour l’épanouissement des femmes et des filles en tous lieux et tout temps. Plus haut vous disiez être présidente de l’association WALLU. Pouvez-vous nous en dire plus ? WALLU est une association à but non lucratif que des amies, camarades et moi avons créé en 2018 quand nous étions en Première année de Licence. Le prétexte était les chiffres alarmants de cas de viols, de meurtres et de violences faites aux femmes BIRAMAWA MAGAZINE - 13
que nous notions dans ce pays. Nous avions constaté que beaucoup de ces victimes n’avaient aucune assistance ou subissaient des pressions familiales ne permettant de prendre en charge correctement leur traumatisme. Ainsi avons-nous décidé d’apporter un « Wallu », un secours à ces sœurs qui étaient souvent dans des situations défavorables. le premier prix de l’innovation technologique dans la gestion et la prévention de la violence au Sénégal. Mais il n’est pas encore opérationnalisé car sa mise en œuvre nécessite des moyens additionnels matériels et financiers assez conséquents que nous n’avons pas pour le moment. Par ailleurs, plus d’une trentaine de femmes et filles ayant de diverses formes de violence ont bénéficié de l’assistance de WALLU sur le plan médical, psychologique et judiciaire. Nous nous joignons aux campagnes menées par des collectifs d’associations pour la protection des enfants, des femmes dont les plus célèbres sont « Doyna », « Dafa Doy », « Dafa Diott », « Seuyaane », « Stop aux Violences faites aux femmes », « Octobre Rose », « Equal Pay ». Nous avons participé également au Salon International pour l’économie numérique, au Forum International du Digital grâce au dispositif d’alerte qui nous a permis de remporter le premier prix de l’innovation technologique dans la gestion et la prévention de la violence. Aujourd’hui, nous comptons élargir nos actions à l’ensemble du territoire pour assurer aux personnes vulnérables de meilleures conditions de vie, un épanouissement au double plan social et économique, une promotion de leurs droits et libertés. Quelles sont les réalisations et perspectives de l’association ? WALLU est une association très jeune, avec des moyens très limités pour le moment. Mais nous nous réjouissons des efforts consentis et des résultats enregistrés avec nos partenaires et nos vaillantes championnes. Avec WALLU, nous avions pensé que l’utilisation de la technologie pourrait contribuer à réduire les agressions faites aux femmes, en utilisant un dispositif d’alerte rapide et automatique. Nous avons alors conçu un gadget ou bracelet électronique permettant à la personne en danger en un clic d’alerter les services de sécurité à travers un système GPS. Grâce à ce dispositif, nous avons gagné 14-BIRAMAWA MAGAZINE Pour les femmes victimes de violence, quelle est la marche à suivre pour contacter l’association ? Nous sommes très présents dans les réseaux sociaux, même si ces canaux ne sont pas accessibles à toutes nos cibles. Nos collaborations avec les clubs de jeunes filles et certaines organisations plus connues dont les centres de conseil adolescents, certaines radios communautaires, certaines « Boutiques de Droit » de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) ; et surtout avec les centres de santé qui nous saisissent en cas de besoin. Nous sommes en train de développer un plan de communication qui renforcera notre présence partout dans le pays et facilitera l’accès des victimes à nos services d’assistance. Vu l’importance des missions de votre as
sociation WALLU, est-ce qu’aujourd’hui vous êtes appuyés par l’Etat du Sénégal ? Quel regard portez-vous sur la législation nationale en matière de protection des personnes vulnérables notamment les femmes ? L’appui de l’Etat peut s’apprécier à divers niveaux. Par exemple les services de sécurité, les services médicaux et les autorités judiciaires qui relèvent tous de l’Etat nous accordent une oreille attentive et nous offrent des facilites considérables en termes de prise en charge des victimes. Avec le Ministère de la Jeunesse dirigée aujourd’hui par une jeune Dame qui partage notre vision, en l’occurrence Mme Néné Fatoumata TALL, nous sentons de plus en plus l’Etat à nos côtés. Cette dame qui est en train de faire un travail extraordinaire ne cesse de renforcer les relations de confiance entre les jeunes acteurs de la société civile et l’Etat du Sénégal. Ensuite, le Ministère de la Femme, de la Famille et du Genre est de plus en plus proche et actif à nos côtés pour porter l’agenda des femmes. Quant au cadre législatif et politique, je trouve qu’il y a des efforts considérables dont on peut se réjouir aujourd’hui. En plus d’avoir ratifié toutes les conventions internationales en rapport avec les droits des femmes et des filles, il existe un dispositif national très favorable à la promotion et la protection des droits des femmes. Néanmoins, comme dans plusieurs secteurs, parfois nous ne disposons pas de tout l’arsenal institutionnel requis pour une mise en œuvre effective des politiques et lois que le Gouvernement adopte. Mais toujours est-il que la promotion et la protection des droits des femmes n’est pas qu’une affaire de lois et de règlements. C’est surtout une question de conscience morale, civique, citoyenne. Autant les lois ont une portée dissuasive et répressive, autant les prédateurs ne s’empêchent pas de porter des coups de violence aux femmes. Quel est votre message à l’endroit des autorités sénégalaises concernant la situation des personnes vulnérables ? Nous ne ferons que renouveler notre message habituel aux Autorités, car ils le reçoivent de notre part tous les jours. Pour paraphraser Martin Luther King, nous persistons qu’une seule forme Pour changer de registre, à 21 ans vous endossez autant de responsabilité. Vous arrive-t-il de douter ? Contrairement à certains stéréotypes dont je suis également victime, je considère mon jeune Age beaucoup une opportunité qu’une limite. La jeunesse symbolise pour moi la force, la puissance, l’énergie, la vivacité, le courage ; et ce sont ces postulats qui doivent fonder et déterminer notre action. En un certain plus avancé, on n’a pas la force et le temps matériel de nous mettre à la disposition de la communauté, surtout qu’il y aura des limites naturelles que la société et notre situation de femme nous imposera. BIRAMAWA MAGAZINE - 15 d’injustice à l’endroit de qui que ce soit est une menace à la justice de façon générale. Les violences faites aux femmes ne feront que saper la cohésion sociale, créer une méfiance entre les individus, et contribuer à creuser le fossé entre les différentes couches sociales. Il y a des nations qui en ont payé cher. Donc, il est de l’intérêt national et de tous de garantir à tous les citoyens une jouissance de leurs droits en toute quiétude et toute sécurité.
Koffi Annan disait lors d’une conférence destinée à des jeunes africains, qu’on n’est jamais trop jeune pour être leader, qu’on ne l’est jamais trop non plus pour participer aux instances de prise de décisions. Je fais mienne cette philosophie. Je l’ai dit plus haut, la seule manière de rendre hommage à nos ainées qui ont sacrifié une bonne partie de leur vie et de leurs privilèges pour la cause des femmes est de nous manifester notre citoyenneté active. Et c’est maintenant que nous n’avons encore trop d’engagements familiaux et sociaux que nous pouvons le faire. message " Ensuite, c’est à nous de communiquer dans un langage clair et simple à nos camarades garçons et filles. Il est plus facile pour nous de nous comprendre que quand on écoute des personnes de générations différentes. “ A u x jeunes filles, mon est qu’il faut savoir que rien ne nous sera offert gratuitement. Néanmoins, nous sommes conscientes de nos limites. Il nous arrive parfois de mettre en avant notre fougue de jeunesse pour des questions et des positions qui requièrent beaucoup plus d’intelligence et de sagesse. On ne s’en rend compte qu’après avoir enregistré des revers. Il m’arrive surtout d’avoir des moments de doute au point de vouloir abandonner tout. Mais avec les conseils, orientations, et appui de ma famille, mes ainées et de personnes extraordinairement généreuses dont je m’entoure, je parviens à tenir le coup. C’est l’occasion pour moi de leur rendre un vibrant hommage et leur exprimer ma gratitude. Si c’était à refaire est-ce que vous auriez emprunté le même chemin ? Sans doute. J’y aurais même ajouté des missions impossibles au profit des femmes et des filles. Leur épanouissement est ma raison de vivre. Je le réaffirme, si ce n’était pas pour l’humanité, Dieu ne m’aurait pas créée. Quelles sont d’ailleurs vos hobbies ? J’ai eu une brève carrière dans le sport notamment en volley-ball, puis en arts martiaux, activités que je pratiquais depuis toute petite. Je suis passionnée de lecture. C’est mon principal passe-temps, comme je suis très casanière quand je n’ai pas d’activités de terrain. Je lis tout ce que j’ai sous les yeux, en Français, en Anglais et en Turc, les principales langues que je parle. Je suis aussi une férue de cuisine, et je participe à des concours culinaires à chaque fois que possible. Avez-vous un message pour les jeunes qui nous lisent ? Mon message est simple, et je le tire des conseils de mes aînés, de ma mère et de mes petites expériences. Il ne faut pas penser à son avenir, il faut le construire. Et c’est maintenant. Il faut apprendre, beaucoup apprendre, et toujours apprendre. Seul le savoir nous libère. Dormir peu, travailler beaucoup. Il y a toujours et partout, quelque chose à faire.
Il faut s’engager, chacun dans le cadre qui lui convient le mieux ; être utile à sa famille, son quartier, sa ville, sa région, son pays, et chacun avec les moyens qui lui sont accessibles. Aux jeunes filles, mon message est qu’il faut savoir que rien ne nous sera offert gratuitement. Nous devons continuer à nous battre pour arracher nos droits. Pour cela, ma mère reste mon modèle. Elle est veuve depuis 2004, avec quatre enfants à entretenir, à nourrir, à éduquer, à surveiller. Et elle le fait avec toute la dignité requise, le courage qu’il faut. Sans elle, peut-être que mes frères et moi ferions partie de ceux qu’on compte parmi les enfants de la rue. Merci à ma championne, ma héroïne, à qui je souhaite ressembler ; à qui je souhaite que toutes les filles ressemblent. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ? Je garde toujours l’espoir que nous vivrons très prochainement dans une Nation où hommes et femmes vivront harmonieusement, sans violences, sans haine ; que nous vivons dans une Nation où tous les citoyens seront traités de manière égale, et bénéficieront des opportunités existantes sans une discrimination quelconque. Et je renouvelle mes hommages à tous ceux qui se battent pour cet idéal. A vous, BIRAWAMA, ainsi qu’à vos confrères des médias de façon générale, je vous exprime encore une fois ma gratitude. Sans vous, ni ma modeste personne, ni ma maigre contribution au combat citoyen ne seraient connus des citoyens. Vous êtes mes principaux alliés, car vous portez ma voix là où je ne peux pas mettre les pieds.
LE DROIT DE L’ENVIRONNEMENT : DE L’INITIATION AU MÛRISSEMENT Cet ouvrage d’initiation au droit de l’environnement ne concerne pas seulement que les juristes, mais il est destiné à toutes les différentes couches de la société qui pourront se retrouver dans cette ébauche explicative de l’évolution du droit de l’environnement. La protection juridique de l’environnement semble s’être amorcée au niveau local dans la globalité des pays riches ou pauvres. Bien que ces derniers soient à la traine de par leur capacité à mettre en pratique leur arsenal juridique naissant, il n’en demeure pas moins que l’élan intentionnel international emportera tous les pays dans la vague protectionniste. Mariane Seck est Docteur en Droit public option droit de l’environnement et de la santé. Titulaire d’un Master II en droit de l’Homme et Paix, d’un Master II en Transport logistique, en management portuaire et maritime, elle est également tutrice en droit public à l’UCAD et à l’UVS ; elle est par ailleurs sage-femme d’État et suit une formation en éducation spécialisée au Centre de Formation judiciaire du Sénégal. Illustration de couverture : © Petr Malinak - 123rf.com ISBN : 978-2-343-14673-7 22,50 € 18-BIRAMAWA MAGAZINE 9 7 8 2 3 4 3 1 4 6 7 3 7 Û
Û Mariane Seck LE DROIT DE L’ENVIRONNEMENT : DE L’INITIATION AU MÛRISSEMENT Contribution d’une juriste sénégalaise Préface du professeur Babacar Gu e y e LE DROIT DE L’ENVIRONNEMENT : DE L’INITIATION AU MÛRISSEMENT Mariane Seck
AVIS D’EXPERT Mariane SECK TOURE Docteur en Droit de l'Environnement et de la Santé Les inondations, un malheur bénéfique et recherché Waouh !!! A voir toutes ses déferlantes d’eau en furie sur diverses localités du Sénégal, nous pourrons être amenés à nous dire que la fin du monde est proche et que la souffrance serait généralisée. Certes, sur le court terme le constat est sans appel, la désolation est mise en exergue. Toutefois est-ce synonyme de malheur incorruptible ? 20-BIRAMAWA MAGAZINE
Causes : Une exploitation irrespectueuse de la nature D’une part, la mer monte et les villes s’enfoncent, la nature a été couverte de bitume et nous demandons à l’environnement urbain d’être aussi absorbante que la terre nue. La destruction des forêts réduit considérablement la résilience de la terre. L’exploitation effrénée des nappes souterraines sans possibilité de se reconstituer normalement en période de temps impartie, tarie les poches d’eaux sous terre. Des constructions plus énormes et massives en béton armé à armature de fer, des tonnes de graviers et de goudrons, conduisent à l’affaissement des villes qui, du coup, se livrent à la montée des eaux marines. D’autre part, des dizaines de milliers de tonnes d’eaux issus des glaciers viennent unilatéralement s’ajouter aux masses océaniques créant ainsi une montée significative du niveau de la mer, phénomène accentué par le réchauffement climatique. Encore que, l’urbanisme sauvage, exacerbé par l’exode rural, favorise le grossissement frisant l’anarchisme, ainsi que le besoin de s’embarquer dans un développement inspiré du modèle occidental, conduisent inexorablement aux mêmes conséquences que sont la destruction de la nature et l’exploitation effrénée de ressources tarissables sans se soucier des générations futures. Ensuite, la boulimie foncière dégrafant des pans entiers d’espaces forestiers ou espaces verts, fait transposer une nature défigurée laissant la place à une dimension artificielle, très jolie pour la modernité, mais dépravant pour la face du naturel. Enfin, l’absence de politique urbanistique encourageait l’établissement des populations avant le sentiment de présence de l’Etat détenteur de la pro-action. L’accompagnement qui y sied sera naturellement réactif face aux effets pervers y découlant. Des conséquences désastreuses Après des années de sécheresse due à une pluviométrie déficitaire, il nous avait été miroité des espaces ouverts à l’occupation sournoise. Les lits des thalwegs se retrouvent transformés en des quartiers résidentiels ou flottants. L’occupation des bas-fonds se muait en marre sommaire ou définitive de désarrois familiaux, sur les fondements d’années de dures labeurs de dignes fils et filles afin de posséder sa demeure. Si 50% de la ville est bétonnée et que le drainage des eaux est peu existant, naturellement au moins la moitié des masses d’eaux de pluies seront stagnantes, de facto plus de 75% de la population subira directement ou indirectement les impacts négatifs. Directement : par les inondations, destructions de cultures, coupures de routes, électricités instables ou même des morts humain ou animal. Indirectement : commerces fermés, ralentissement des activités économiques et sociales, les prévisions sont différées, les budgets sont réorientés dans un pays à fortes valeurs d’exigences sociales. BIRAMAWA MAGAZINE - 21
D’une mémoire identitaire figée, l’eau reprend son milieu naturel au grand dam de l’Homme sénégalais dans le désarroi. Sachant que la situation de délectation qu’affectionnent les catastrophes naturelles, c’est quand elles revendiquent un territoire occupé par un désastre bien planifié sur un peuple sans pro-action ni planification. nous faut rattacher les zones inondables avec les funiculaires artificiels ou naturels, qui permettront l’évacuation systématique des eaux. Et mieux réutiliser les eaux qui sont redirigées vers l’hinterland, ainsi l’agriculture pourra être à 24H/365J. Les cultures fruitières et vivrières nous assureront non seulement une autosuffisance alimentaire ; mais aussi, nous gratifieront deux axes dans la modernisation que sont la transformation industrielle et la rentrée de devises par l’exportation des surplus de production. Si, en un mois seulement sous le contrôle des armées, tous les chômeurs sénégalais sont mobilisés à construire des canaux ou funiculaires et à l’élargissement des thalwegs naturels, la construction d’un réseau de drainage serait tout de suite efficiente, ce qui alimentera les bassins de rétention, les voies fluviales artificielles mais inéluctables pour le post-acheminement portuaire. Ainsi les problèmes hivernaux ne seront que de vieux souvenirs transformés en utilités agricoles à l’image de pays agricoles de l’Asie du Sud-Est ou les pays bas. Des solutions multidimensionnelles réelles et réalistes De Dakar à Ryad, de Tokyo à new York, de Londres à Pretoria, et de Sydney à Jakarta les mégalopoles sont touchées par des inondations dues à des crues éclair, il nous faut donc repenser nos villes. Jusqu’à un passé récent peu de quartiers étaient imperméables, l’eau de pluie était absorbée au moment il pleuvait, le sable était nu et les sols très résilients, il y avait moins de dur. Le constat est fait de même que les solutions existent et sont possibles. La réalité étant, il 22-BIRAMAWA MAGAZINE La redirection des eaux vers l’hinterland redynamisera l’approvisionnement des voies aquatiques souterraines. Leur aboutissement est le changement de la considération que nous avons de la mer, qui ne sera plus vue que comme un dépotoir des effluves domestico-industrielles, mais un lieu de disponibilité vitale et de loisirs. Le bassin arachidier réapprovisionné, l’agriculture y sera effective et continue en longueur d’année 24H/365J. De même, l’inversion des flux se manifestera par l’exode urbain et une plus-value financière, sociale, environnementale et politique du monde rural. En somme, un malheur cyclique dénote une médiocrité latente tant que la volonté est en berne. Toutefois un malheur est une chance inestimable pour se confronter à notre résilience, afin de par la réversibilité en tirer profit afin de poser les germes d’un Sénégal sur la voie du progrès.
LE COIN D’AUTRUI Bonzzzooouuurrr Warahmatullah chers lecteurs et lectrices de Biramawa. Vous ne m’avez pas lu dans le septième numéro de votre Quinzomadaire. Ma chronique était un peu trop « salée » pour les pages neutres du Magazine. Je suis une tête brûlée qui souvent s’enflamme sur des sujets d’intérêt public comme les inondations, par exemple. 24-BIRAMAWA MAGAZINE
B ref, j’ai retrouvé mon calme et prêt à vous parler, dans ce huitième numéro du rapport très borné que nous entretenons avec l'École. La plupart d’entre nous ont été inscrits dans les établissements scolaires pour réussir au bout à décrocher un travail dans l’administration, dans les structures privées. Lequel travail rémunéré nous assurerait une réussite sociale. C’est ainsi que dans nos différentes classes, nous étions tout le temps en compétition les uns les autres. Les surdoués, les bons, moyens et mauvais élèves ont été éduqués avec cette idée absurde selon laquelle, pour réussir dans la vie, il faut nécessairement passer par l’école française. Aujourd’hui, un bon pourcentage d’entrepreneurs sénégalais n’a jamais fait les bancs. Mieux, ils emploient les génies sortis des plus grandes universités pour consolider des empires d’affaires qu’ils ont érigés. Alors, loin de moi l’idée de vous éloigner de l’école. Non, il faut y aller, apprendre, éveiller l’esprit, le titiller, le mettre en face de ses capacités et lui permettre de repousser ses limites. Mais ce que nous devons changer, c’est la conception que nous avons des études. Si elles sont effectuées dans le simple but de Réussir Socialement, nous ne rendons pas vraiment à l’Etat, qui gère le préfinancement de tout notre cursus, la monnaie de sa pièce. Il faut aller au-delà ! Aujourd’hui, aucun État ambitieux et soucieux du développement de sa société, ne forme ses enfants pour les recruter dans son administration (cette dernière va d’ailleurs continuer à manquer cruellement de place au fil des années). Non, les États visionnaires ont établi des programmes et modules à même de faire de leurs élèves et étudiants de futurs leaders dans différents domaines. Les jeunes ne sortent plus de l’Université pour investir toutes leurs énergies dans la recherche de poste dans les entreprises. Dans les pays qui veulent se développer, les jeunes aspirent très tôt à la création de leur entreprise pour suppléer leurs gouvernements dans la lutte contre le chômage. Nos diplômes et nos diverses expériences ne sont que des présomptions de connaissance et de compétence. Si ces dernières ne doivent nous servir qu’à décrocher un poste de salarié quelque part, nous aurons raté quelque chose de plus grand. Bien sûr, ce n’est pas mauvais du tout de décrocher un poste de cadre dans les grandes entreprises et organisations. C’est même une belle réussite je trouve et un bon moyen de servir la communauté. Mais tout le monde n’a pas cette compétence et cette capacité. Chacun d’entre nous a un génie qui dort en lui et les opportunités sont aussi nombreuses que les individus qui vivent sur terre. Toutes les entreprises que vous voyez fleurir autour de vous et bien au-delà ne travaillent que sur une seule chose : LE BESOIN DE L’AUTRE. Il y a plus de 7 milliards de personnes sur cette planète et plus de 7 milliards d’autres êtres vivants. Chacun d’entre eux a au moins un besoin qu’il doit impérativement satisfaire chaque jour. Le chantier est si vaste pour vos futures entreprises. Identifiez un BESOIN, ou même créez-en un, qu’il soit primaire, secondaire ou tertiaire (dans la pyramide de Maslow) et développez une entité pour le rendre disponible, accessible aux individus. C’est aussi simple que ça. Le Marché peut vous sembler saturer. Mais détrompez-vous ! L’homme n’a même pas encore épuisé la moitié des ressources et opportunités que lui offre la Terre. L’outil internet que nous avons aujourd’hui à disposition le prouve à suffisance. Sur ce je vous donne rendez-vous dans quinze jours pour une autre chronique. En espérant qu’elle ne sera pas d’un goût trop amer pour les pages glacées de Biramawa. D’ici là, portez-vous bien. Protégez les personnes âgées et immunodéficientes autour de vous contre ce virus qui circule toujours. Malgré une nette tendance baissière ces dernières semaines au Sénégal. Ayoba FAYE Journaliste d’investigation-Rédacteur en chef Pressafrik BIRAMAWA MAGAZINE - 25
ENTRETIEN EXCLUSIF Masse THIOBANE Commissaire de Police
Votre rubrique Entretien exclusif suit son cours. Pour ce numéro 8 nous sommes allés à la rencontre de Monsieur Masse THIOBANE, Commissaire de Police. Âgé d’une trentaine d’année, Commissaire a également présenté son métier de Thiobane est revenu sur son parcours de formation de Koungheul à l’Ecole Nationale de Police et de la Formation Permanente (ENPFP) en passant par l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Il nous commissaire Qui est Monsieur THIOBANE ? Je m’appelle Masse THIOBANE. Je suis Commissaire de Police, âgé d’une trentaine d’année. Je suis né à Koungheul où j’ai fait toute ma scolarité. Après mon Bac en 2009, j’ai été orienté à l’Université Gaston Berger de Saint Louis. De là, j’ai suivi des études de droit sanctionnée par une maîtrise en droit option collectivités locales et un DEA en Décentralisation et Gestion des Collectivités Locales. Pouvez-vous retracer votre parcours et nous expliquer ce qui vous a poussé à intégrer la Police ? Comme évoqué plus haut, après mon cursus primaire et secondaire, j’ai été orienté à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Après une maîtrise en droit, je me suis inscrit en DEA. C’est lors de cette même année que j’ai fait le concours de la police option Commissaire de Police. J’avoue qu’à l’époque j’ignorais la fonction de commissaire de police. C’est par curiosité que j’ai tenté et réussi au concours et le destin a voulu que je sois Commissaire de Police. “ Que pouvez-vous nous dire sur l’Ecole Nationale de Police et de la Formation Permanente (ENPFP) ? Comment se passe le concours pour intégrer l’ENPFP ? de police qu’il considère comme « un métier d’une rare noblesse ». L’ENPFP est une Direction de la DGPN (Direction Générale de la Police Nationale) chargée de la formation des fonctionnaires de police tout grade confondu. Elle assure la formation initiale mais aussi celle permanente. On intègre l’ENPFP par voie de concours. Celui-ci peut être direct, professionnel ou spécial. L’admission à l’ENPFP est sélective. Après des épreuves physiques, des épreuves écrites sont faites. A l’issue, les candidats déclarés admis feront un entretien avec un jury. Seuls les candidats ayant obtenu la moyenne supérieure ou égale à douze (12) sont déclarés définitivement admis. Aux jeunes lecteurs en quête de vocation, ne vous focalisez pas sur un corps de métier ou un concours mais plutôt sur l’ensemble des métiers que votre diplôme ou votre expertise vous permettra d’exercer." Pour vous, une fois admis, comment s’est déroulée votre formation ? Après admission, la formation se déroule en plusieurs étapes. D’abord c’est la formation initiale du combattant (FIC) qui peut durer entre un à deux mois. Elle a pour rôle de nous faire acquérir un certain nombre d’aptitude physique mais aussi certaines qualités qui caractérisent la vie en groupe et en société. Après la FIC, ce sont les modules de formation d’ordre général et spécialisé (sécurité publique, libertés publiques et droits humains, maintien de l’ordre, police judiciaire, police technique et scientifique, cybercriminalité, éthique et déontologie, rédaction adminisBIRAMAWA MAGAZINE - 27
trative, droit pénal et procédure pénale etc.). Les modules de formation sont sanctionnés par des évaluations périodiques et la rédaction puis la soutenance d’un mémoire sur un thème intégrant le champ d’application de la formation. Et enfin, il y a ce qu’on appelle le stage d’imprégnation dans les différentes directions de la Police. une reconnaissance de votre hiérarchie. Comment l’avez-vous vécu ? Oui l’accès à mon poste actuel s’est fait par nomination. Et je dois le dire, j’exprime toute ma reconnaissance à la hiérarchie de la confiance portée en ma modeste personne. Nommé un jeune commissaire dans une localité comme Touba n’est pas une chose aisée. Mais avec la formation reçue et le management prôné, j’ose espérer être à la hauteur des attentes. Pouvez-vous nous parler de votre carrière dans la police ? Je suis entré à la police en Août 2016, après une formation à l’école nationale de Police, j’ai été affecté au commissariat urbain de Diourbel en tant qu’adjoint au Commissaire. Après plus d’une année de service, j’ai été affecté à nouveau à Touba en qualité de chef de service du nouveau Commissariat d’Arrondissement de Ndamatou. Pour vous comment se matérialise concrètement le dévouement à l'intérêt public ? Le dévouement à l’intérêt public se matérialise très souvent par un ensemble d’élément concourant à l’intérêt général comme la citoyenneté, le civisme, le respect des institutions, le professionnalisme dans l’exécution des tâches qui nous sont confiées, la transparence et la probité. L’accès à votre poste actuel s’est fait par nomination, cela a dû continuer un accomplissement personnel mais aussi 28-BIRAMAWA MAGAZINE Pouvez-vous nous décrire les missions d’un commissaire de Police ? A vos yeux, quelles sont les qualités à cultiver pour exercer ce métier ? Les missions d’un commissaire de police sont énormes. On peut citer les tâches de conception, de direction, d’application et de contrôle, de gestion du personnel placé sous ses ordres, des missions au sein des représentations diplomatiques et consulaires sénégalaises à l’étranger, des missions d’enquête judiciaire d’envergure international, d’enquête judiciaire à l’intérieur du pays, d’enquête administrative. Mais au-delà de ces missions statutaires, il faut signaler qu’un commissaire de police est aussi un régulateur social. Il nous arrive de conseiller et d’orienter des citoyens en situation de détresse sur des questions ne relevant pas a priori de nos compétences. A mon avis, l’écoute fait partie des qualités essentielles d’un commissaire de police. Elle permet de recueillir des informations et dénonciations. Et ceci participe sans doute à une meilleure prise en compte des besoins du personnel mais aussi des populations. C’est dans ce sens que des orientations sont faites et des objectifs identifiés dans la prise de décision. A cela s’ajoutent la discipline et la bonne moralité. La discipline constitue le pilier fondamental du commandement. Et la notion d’hiérarchie serait dépourvue de sens si celle-ci n’était pas érigée en règle. La bonne moralité quant à elle caractérise la noblesse de la fonction. En effet, elle nous interdit d’avoir des comportements indécents à tout point de vue. Et pour preuve, une enquête de moralité est exigée pour l’accès au concours. La bonne moralité et la discipline font donc partie des critères dans la police,
pour vous quelle importance ont-elles ? Effectivement la moralité et la discipline constituent des critères essentiels. Ils ont toute leur importance et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’enquête de moralité fait partie des critères exigés pour accéder au concours. Et quant à la discipline, elle constitue l’ossature du commandement. accru des services de police en vue de dissuader mais aussi d’anticiper sur la résolution des conflits. Pouvez-vous nous raconter une anecdote qui vous a marqué dans le cadre de l’exercice de vos fonctions ? Le 27 septembre 2019, vers 05 heures du matin, j’ai été informé du meurtre de deux enfants égorgés. Le même jour, en procédant à de nouvelle constatation, le père des victimes a tenté de se suicider. Cet évènement malheureux m’a marqué pour deux raisons : c’était d’abord mon premier cas de meurtre à Touba et ensuite j’ai réussi à faire le geste qu’il fallait peut-être pour sauver le père de sa tentative de suicide. Prévention de l’insécurité et lutte contre la délinquance nous semble difficile à circonscrire, comment faites vous avec les exigences de territorialité ? J’avoue qu’aujourd’hui la prévention de l’insécurité et la lutte contre la délinquance semble être difficile à certain point de vue. Mais on doit reconnaître que des efforts considérables sont faits en matière de lutte contre l’insécurité et la délinquance. En effet, au regard des statistiques de la Police Nationale, plusieurs bandes de malfaiteurs ont été démantelées et mises hors d’état de nuire. Face aux exigences de territorialité, la prévention de l’insécurité peut sembler être difficile mais avec un système de communication performant et des échanges de renseignements utiles entre service, cette problématique est résolue. Et en matière de lutte contre la drogue, il y a lieu de relever le travail remarquable des BRS (Brigade Régionale de Stupéfiant). Et dans la lutte contre la délinquance et l’insécurité, la prévention constitue la stratégie privilégiée au détriment de la répression. C’est d’ailleurs ce qui explique la présence de plus en plus Vous êtes parfois confronté à la précarité et à la détresse des populations, comment, dans votre position, faire preuve de détachement sans être totalement insensible ? Oui, dans le travail quotidien de la police, on est toujours confronté à la précarité et à la détresse de la population. Mais après une formation reçue au niveau de l’ENPFP et quelques années de service, on s’y habitue. Et à ce sujet, il faut préciser que le rôle premier du poste de police c’est d’accueillir, écouter et orienter les usagers. La police c’est comme aux urgences à l’hôpital. Les usagers ont besoin d’écoute, de conseil et éventuellement d’orientation. C’est d’ailleurs fort de ce constat que la DGPN avait jugé nécessaire d’organiser une formation sur « l’accueil, l’écoute et l’orientation dans les service de Police du 16 Juin au 01 Juillet 2020 » Commissaire de police et responsable de famille vont-ils de pair ? Comment faites-vous pour concilier les deux ? Oui commissaire de police et responsable de famille peuvent aller de pair. Sauf qu’il faut préciser que parfois c’est difficile surtout avec les responmétier“C’est un d’une rare noblesse avec certes des contraintes et des risques. »" BIRAMAWA MAGAZINE - 29
sabilités en tant que chef de service. La particularité d’un service de police est que l’infraction ne connaît pas de temps. Un événement peut survenir à n’importe quel moment. Et au niveau de la famille, il faut un peu de souplesse et de compréhension. Être Commissaire de Police et responsable de famille, nécessite de trouver un équilibre. Se ressourcer auprès de la famille pour mieux réussir les missions qui nous sont investies. Exercer pleinement les fonctions qui nous sont assignées au grand bonheur des populations et de notre famille. Voici l’équilibre qu’il faut trouver. Il doit être aussi important d'avoir des activités de détente, des hobbies, comment faites vous pour décompresser ? Conscient des difficultés liées au travail et le stress, nous faisions très souvent du sport (Football). Nous comptons organiser un tournoi de football dédié aux forces de défense et de sécurité. Celui-ci a un double objectif : décompresser et raffermir les liens entre Forces de Défense et de Sécurité pour une meilleure collaboration dans l’exécution des missions de service public. Avez-vous un message à l’endroit de nos jeunes lecteurs en quête de vocation ? Aux jeunes lecteurs en quête de vocation, ne vous focalisez pas sur un corps de métier ou un concours mais plutôt sur l’ensemble des métiers que votre diplôme ou votre expertise vous permettra d’exercer. L’essentiel est de travailler et de servir. un “Je lance appel aux populations de s’approprier des services de police. Notre vocation est de répondre aux préoccupations de nos concitoyens, les servir et les protéger. " négal en particulier, fait face à une crise sanitaire. Comment l’avez-vous vécu ? D’après vous quelle leçon peut-on en tirer ? En tant que membre des forces de défense et de sécurité, la crise sanitaire que le monde en général et le Sénégal en particulier traverse est une période certes difficile mais surmontable. Il est toujours difficile de faire cesser des habitudes mais le constat est qu’au fur et à mesure qu’on progresse, les gens s’adaptent. La Leçon à tirer de cette pandémie est qu’il y a lieux de renforcer notre dispositif sanitaire à tous les niveaux. Sur un autre registre, la lutte contre la pandémie notamment avec l’état d’urgence et le couvre-feu nous a permis de jauger le manque de citoyenneté d’une certaine frange de la population notamment jeune. La lutte contre la pandémie ne saurait être exclusivement une affaire d’état. C’est le combat pour Tous et par Tous. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin Je n’ai jamais choisi de devenir Commissaire de police mais le destin en a voulu ainsi et j’en suis fier. C’est un métier d’une rare noblesse avec certes des contraintes et des risques. Pour parler d’actualité le monde, le Sé30-BIRAMAWA MAGAZINE Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de m’adresser à vos lecteurs et je vous félicite pour cette belle initiative. Je lance un appel aux populations de s’approprier des services de police. Notre vocation est de répondre aux préoccupations de nos concitoyens, les servir et les protéger.
MÉDIAS ET COMMUNICATION L’université sénégalaise face au défi de la communication Le système universitaire sénégalais connaît depuis quelques années une crise profonde et multiforme. Les grèves cycliques, les scènes de violences, les revendications interminables ont fini par s’imposer dans le décor de l’espace académique, pourtant lieu privilégié d’échanges, dialogue et de lumière. Malheureusement cette situation cache une image plus reluisante de l’université à travers notamment les pertinentes recherches qui y sont menées au quotidien, la formation rigoureuse d’une élite, mais aussi la créativité dont font montre les acteurs. Ainsi, dans cette réflexion nous tentons d’analyser la place de la communication, ce « véritable mot d’ordre du 21ième siècle » (Franrenet, 2007), dans la gouvernance des établissements d’enseignement supérieur. 32-BIRAMAWA MAGAZINE
Etat des lieux 2013 et 2015 ont été des années décisives dans la dynamique de réformes de l’enseignement supérieur sénégalais. Ces périodes correspondent respectivement à la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur (CNAES) ayant abouti à la tenue du Conseil présidentiel et à la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement supérieur. Ces initiatives du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation bien qu’ayant été porteur d’espoir en termes d’innovation dans la gouvernance des institutions d’enseignement supérieur public n’ont véritablement pas réussi à pacifier l’espace et à le rendre plus attrayant. En parcourant ces documents stratégiques, il transparaît clairement l’absence d’une vision et d’une volonté institutionnelle affichée en faveur d’un système communicationnel capable d’accompagner ces nouvelles dynamiques organisationnelles. D’ailleurs, sur 78 recommandations seule la 12ième intitulée « Améliorer et harmoniser la gestion administrative et financière » s’intéresse à la communication en ces termes : « Les espaces universitaires manquent très souvent de supports de communication. Le personnel, les étudiants et les visiteurs perdent beaucoup de temps pour identifier un bureau ». Cette faible volonté réduit donc la communication à une simple démarche d’orientation des acteurs et des visiteurs, alors que dans ce contexte de rude compétition entre les universités, il leur faut communiquer par tous les moyens, promouvoir leur capital image et défendre leur réputation. Au-delà d’une certaine intention affichée par notamment la création de directions ou de cellules de communications dans plusieurs universités publiques (UCAD, UGB, UT, UASZ, UABD, etc.), il faut relever des écueils dans la diffusion de messages au niveau de ces institutions d’enseignement supérieur à cause d’un certain nombre de facteurs tels que l’absence de financement et le manque de ressources humaines. Ce qui témoigne d’une méconnaissance des véritables enjeux de la communication dans les universités. Ainsi, il faut dire que les universités publiques n’investissent pas suffisamment dans leur communication. Que ce soit à l’interne comme à l’externe, les stratégies ne sont souvent pas adaptées à la création d’un "climat psychologique" favorable entre l'Université et ses personnels, les entreprises, les collectivités territoriales, les pouvoirs publics et les étudiants. Retour sur la communication interne Les établissements d’enseignement supérieur ne sont pas des entreprises. Ils sont plus que cela. Ce qui fait qu’elles ont l’obligation de veiller à une meilleure circulation de l’information à l’interne. Il s’agit de motiver et de mobiliser les différents acteurs afin qu’ils contribuent efficacement à la réussite des projets stratégiques. Les universités publiques sénégalaises se caractérisent par une instabilité sociale avec de nombreuses grèves, violentes. Il y règne un manque de confiance manifeste entre acteurs qui parfois se regardent en chien de faïence. Pourtant, chaque université a mis en place une commission, un comité de dialogue social voire même une médiature afin de prévenir et de régler d'éventuelles crises qui ont toujours des conséquences désastreuses sur la qualité de l’enseignement mais aussi et surtout sur l’image de marque des institutions. Elles devraient travailler à décrypter les signaux faibles et rendre lisibles les désirs, les attentes et les exigences des acteurs et parties prenantes. Malheureusement, le constat est que ces entités ne jouent pas souvent leurs véritables rôles. En lieu et place de méthodes et techniques de prévention et gestion des crises universitaires, on fait face à une inactivité qui fait qu’on est dans une dynamique de riposte et non d’anticipation. Souvent ces entités n’existent que de nom, car n’ayant aucune marge de manœuvre, aucune feuille de route, aucune démarche stratégique. Elles fonctionnent sans spécialistes de la communication, laissés en rade. Ainsi, par la communication, les institutions devraient travailler à créer un fort sentiment d’identité, d’appartenance capables de favoriser un climat de confiance favorable à la réalisation de grandes choses Ces actions devraient contribuer, directement ou indirectement, à la transformation des images collectives internes des personnels de l'Université. Au niveau externe A l’instar des instituts privés d’enseignement supérieur, les universités publiques ont l’obligation d’être compétitives sur les marchés de l’éducation aux plans national et international. Dans ce contexte de compétition, la communication a pour rôle de séduire les meilleurs étudiants potentiels. Pour ce faire, elle doit s'appuyer sur des éléments BIRAMAWA MAGAZINE - 33
de notoriété comme réputation des professeurs, conditions de recrutement des étudiants, carrières des anciens élèves, travaux de recherche, le taux de passage et d’insertion, les performances des acteurs, etc. Les étudiants nationaux comme internationaux font généralement le choix de leur université en se fondant principalement sur des impressions et des sentiments. Ce qui peut être très bénéfique en termes de formations payantes pour les universités publiques sénégalaises confrontées à des problèmes de financement. Dans ce travail aussi important, la presse doit être associée, car selon Lucia Granget « Le prestige d’une université tend à dépendre de sa capacité à faire du spectacle et à organiser sa mise en scène nationale et internationale. La réputation d’excellence d’un établissement semble désormais reposer sur des places occupées dans des classements fortement médiatisés ». L’excellence doit sans cesse être démontrée non pas par des paroles, mais par des éléments factuels. Il faut communiquer en permanence dans le but de valoriser et promouvoir l’image de marque de l’institution afin de faciliter l’insertion de ses diplômés, de décrocher des partenariats et même de la positionner dans un contexte de course au classement des meilleures universités. Par ailleurs, dans un contexte de montée en puissance des technologies de l’information et de la communication, les réseaux sociaux numériques constituent une grande opportunité que les universités tardent toujours à saisir efficacement. L’institution pourra diffuser des messages valorisant son image. Dans le cadre de ce qu’on pourrait appeler « communication inversée », les étudiants et alumni, les ambassadeurs de l’université, pourront être mis en contribution grâce au digital. Il s’agit de laisser les ambassadeurs, Youtubeurs, influenceurs, blogueurs communiquer, s’exprimer, donner leur avis sur les établissements. Il faut comme le souligne Nathalie Le Calvez « inciter les professeurs comme les étudiants à s’investir sur les réseaux sociaux et à y être actifs et attractifs ». Les réseaux sociaux ont changé la donne et sont aujourd’hui le meilleur vecteur pour parler à la plupart des cibles externes. Il faut donc créer de l’interactivité pour avoir de l’influence. En plus, dans un milieu produisant des savoirs souvent rangés dans les tiroirs, la communication a un rôle important à jouer dans la vulgarisation des résultats, mais aussi dans le posi34-BIRAMAWA MAGAZINE tionnement des universités par rapport aux financements nationaux et internationaux. CONCLUSION Aujourd’hui et plus que jamais, les établissements d’enseignement supérieur ont de formidables expertises qui sont autant d’atouts à valoriser. La communication s’avère être un outil incontournable dans le management des universités marquées souvent par des perturbations ayant des conséquences désastreuses sur leur image interne et externe. Parmi les 10 défis à relever pour asseoir une politique communicationnelle adaptée aux nouveaux enjeux académiques, nous identifions : • Le développement d’un sentiment d’appartenance institutionnelle ; • l’étudiant doit être placé au cœur du dispositif de communication ; • la création et la dynamisation de comités de dialogue sociale ou de médiatures ; • le recrutement de ressources humaines suffisantes et qualifiés ; • la priorisation du digital dans la mise en œuvre des projets de communication ; • le financement de la communication ; la présence de l’université dans des forums, foires, etc. ; • la présence forte de l’institution et de ses acteurs dans les médias ; • la création et dynamisation de réseaux des alumni ; • la dynamisation du service à la communauté. La communication doit donc jouer pleinement sa partition dans les universités publiques sénégalaises en vue de développer l’image de marque, car selon le Professeur Jean-Noël Kapferer « Une marque, c’est un nom qui a du pouvoir. Le pouvoir d’adhésion, d’engagement et d’attirance ». Dr Jean Sibadioumeg DIATTA Spécialiste en communication
D Veille et Intelligence des Affaires ans ce numéro 08 du Magazine, la Rubrique Veille et Intelligence des Affaires reçoit Monsieur Mouhamadou BA pour parler de la dette publique dans les pays en développement. Monsieur Ba est chercheur au Laboratoire de Recherche en Economie de Saint-Louis (LARES). Son domaine de recherche est la macroéconomie. Il est spécialiste des questions monétaires, financières et de développement économique et sociale. En plus, Monsieur Ba fait partie du groupe des jeunes « Business Coach » SME Loop du Sénégal dans le cadre de l’accompagnement des entrepreneurs de la région de Saint-Louis. Pouvez-vous nous parler de la dette publique ? La dette est une obligation. La dette publique est la conséquence de déficit public qui révèle l’incapacité de l’autorité publique à collecter des impôts équivalents à ses dépenses. Ainsi, l’autorité émet des titres obligataires sur le marché et s’engage à payer un principal et des intérêts périodiques jusqu’à terme. Ainsi dans une situation d’endettement l’autorité doit relever obligatoirement son niveau de richesse pour pouvoir rembourser le prêteur. La bonne dette est celle qui s’articule autour d’une condition idéale à l’évolution de la richesse du pays. La plupart des économistes défendent la thèse selon laquelle le taux de croissance de la 36-BIRAMAWA MAGAZINE richesse doit être supérieur au taux d’intérêt. La problématique demeure à mon sens de l’incapacité de nos Etats à collecter suffisamment d’impôt, des taux d’intérêts aussi forts et de la faible capacité productive de nos économies. Je crois que si nous arrivons à régler ces éléments la dette peut demeurer viable. On peut utiliser la dette comme un moyen de se financer ? n’estil pas risqué ? Bien sûr ! la dette sert exactement à se financer : ce sont les agents à capacité de financement qui prêtent aux agents à besoins d’être financés.
La dette peut servir au développement. Seulement, il faut que l’argent emprunté soit utilisé à des fins productives. Le jeu à mener ici est basic : que les ressources durables financent les emplois de long terme. La dette publique est généralement paquetée dans les ressources durables, en conséquences elle doit servir à financer des emplois productifs de long terme. L’argent emprunté doit faire objet de contrôle durant tout son usage à des fins d’investissement solide. C’est toujours aussi risqué de devoir à quelqu’un de l’argent surtout si cet argent est destiné à l’investissement. L’économie de l’incertain se présente. Il s’agira là d’utiliser les outils et de mesurer les risques auxquels l’emprunteur pourrait faire face. Un exemple patent est la crise sanitaire actuelle. La Covid19 a amené aujourd’hui un débat sur l’annulation de la dette. Pourquoi ? parce que tout simplement les économies sous développées sont confrontées à une baisse de leur production. Mais doit-on s’appuyer sur cette crise pour demander une annulation de la dette ? je dis non, pour une raison simple : le monde est globalisé et il faut aller au rendez-vous toujours la tête haute. Le Sénégal avait mis en place la stratégie de gestion de la dette à moyen terme (SDMT 2018-2020), avec pour finalité une meilleure combinaison entre dette intérieure et extérieure, peut-on déjà affirmer que les objectifs de la SDMT ont été atteints ? Le Sénégal a fait des progrès en matière de levée de fonds sur le plan international, il faut bien le constater et si vous faites une lecture de la loi de finance des quatre dernières années vous verrez que la dette intérieure a pris une autre dynamique à tendance positive. L’objectif est atteint si on se limite juste à lire la capacité de l’Etat du Sénégal à lever des fonds internes en combinaison des fonds externe. Mais le débat à mon niveau n’est pas là. Où est ce que nous en sommes avec les prêteurs locaux en matière de remboursement, si on sait que l’Etat a plus la possibilité de négliger le remboursement de la dette intérieure au profit de la dette extérieure. Les investisseurs locaux ont toujours réclamé des remboursements, etc. Certains chefs d’Etat africains, en l’occurrence le Président Macky Sall, plaident pour l’annulation de la dette publique : pensez-vous que l’annulation soit une solution efficace ? Sincèrement non ! A sa place j’aurai demandé des rééchelonnements. Cette demande risque de nous empêcher encore de s’exprimer dans les instances internationales de décision, elle va aussi rabaisser la note de l’Etat sur le marché international. Elle révèle aussi l’incapacité de nos autorités à faire de la projection économique en tenant compte de risques éventuels. Je suggère la demande de rééchelonnement de la dette. On a constaté que ces dernières années, l’Etat sénégalais fait beaucoup recours aux pays occidentaux pour financer ses plans de développement. Ses investissements étrangers massifs ne mettent-ils pas en danger la souveraineté de l’Etat ? Les investissements directs étrangers sont sources de croissance économique. Ils favorisent l’innovation, la créativité et redéployent la main d’œuvre à travers la formation et la distribution de revenus. La stabilité politique du pays comparativement à nos voisins de la sous-région y est un facteur déterminant ainsi que l’environnement des affaires, par exemple en 24H tu peux avoir ton entreprise au Sénégal. Ces Investissements étrangers ne pourraient mettre en danger la souveraineté de l’Etat du Sénégal parce que la question de souveraineté dépasse les intérêts économiques et les contrats économiques sont signés généralement dans le respect des institutions du pays : ce qui favorise la souveraineté de l’Etat du Sénégal. L’intérêt premier d’un Etat, c’est de garder sa souveraineté. Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB BIRAMAWA MAGAZINE - 37
DECOUVERTE Aicha KASSE LAWSON Présidente & Fondatrice de l'association Dunya-Ethic “ Dunya-Ethic est une association au service du Développement Durable. 38-BIRAMAWA MAGAZINE “
Pour chaque numéro, votre magazine met en avant des initiatives de jeunes qui ont osé se lancé. Pour ce numéro 8, nous sommes allés à la rencontre de Aïcha KASSE LAWSON, présidente et fondatrice de Dunya-Ethic, une association au service du Développement Durable. Dans cette interview accordée au Magazine, Aïcha dresse notamment les objectifs, les programmes phares et les perspectives de l’association Dunya-Ethic. Elle invite toutes personnes intéressées à rejoindre l’aventure dans le cadre d’un volontariat. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et revenir sur les grandes lignes de votre parcours de formation ? Je m’appelle Aïcha Kassé Lawson, Présidente et Fondatrice de l’association Dunya-Ethic dont l’objectif est de promouvoir le Développement Durable. “ Créée en J’ai 28 ans. Je suis originaire du Sénégal. J’ai obtenu mon Baccalauréat en 2012 au lycée de jeunes filles, le lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar. France en 2018, Dunya-Ethic met en effet au cœur de sa stratégie d’action la réponse à la problématique de l'emploi et de l'accès équitable aux connaissances, savoir-faire et compétences notamment dans les pays en voie de développement. » Qu’en est-il de votre parcours professionnel ? Dès la fin de mes études, j’ai effectué une petite reconversion professionnelle afin de rapprocher mon profil au marketing digital, sachant que j’avais déjà des bases solides en communication des entreprises et des organisations. Ce qui m’a permis de trouver rapidement une porte d’entrée dans le secteur du marketing digital au sein d’entreprises en région parisienne. Ce parcours m’a amenée aujourd’hui dans un cabinet de Conseil situé à Paris (spécialisé sur le Financement Public et Européen) où j’exerce des fonctions de Responsable Marketing Digital & Communication depuis 2 ans. BIRAMAWA MAGAZINE - 39 J’ai effectué une partie de mes études supérieures au Sénégal à l’Université Gaston Berger de SaintLouis à la section Communication de l’UFR CRAC qui venait d’ouvrir ses portes à l’année où j’ai obtenu mon BAC. Je fais donc partie de la première promotion d’étudiants de la section Communication de l’UFR CRAC. J’ai poursuivi par la suite ma formation à Paris à la Sorbonne-Nouvelle où j’ai fait mon Master 1 en Information-Communication avant de clôturer mes études à l’Université Nice Sophia Antipolis sur un Master 2 en Communication et Développement Durable.
Vous êtes présidente de l’association Dunya-Ethic. De quoi s’agit-il ? Dunya-Ethic est une association au service du Développement Durable. Elle se positionne comme un média d’accompagnement qui a pour vocation de promouvoir les initiatives de Développement Durable et de Responsabilité Sociale de l’Entreprise et des Organisations (RSE/RSO), des associations à travers différents leviers d’action. Créée en France en 2018, Dunya-Ethic met en effet au cœur de sa stratégie d’action la réponse à la problématique de l'emploi et de l'accès équitable aux connaissances, savoir-faire et compétences notamment dans les pays en voie de développement. La sensibilisation éco-citoyenne sur des problématiques liées au développement durable comme celui des déchets, de la mode responsable, de la mobilité durable, … par le biais de l’éducation au développement durable est aussi une priorité dans notre approche. Comment vous est venue l’idée de mettre en place cette initiative ? Je suis diplômée en Communication et développement durable, ce qui a facilité la compréhension des enjeux liés au développement durable et l’acquisition de connaissances et de compétences dans ce secteur. Mon expérience associative dans l’éducation au développement durable m’a beaucoup enrichie dans mon approche et ma vision par rapport à la façon d'initier les citoyens progressivement à des gestes éco-citoyens. En croisant mon vécu au Sénégal avec mon expérience en France, j’ai pu constater l’écart entre les mentalités, les opportunités et les politiques en termes de promotion du Développement Durable. C’est ainsi que j’ai voulu agir à ma façon en investissant mes savoirs sur ces questions avec une approche pédagogique et disruptive. A qui s’adresse Dunya-Ethic ? (Vos cibles) Nous nous adressons en priorité aux écoliers, collégiens, étudiants et enfants à partir de 7/8 ans situés dans les pays européens et africains pour lesquels nous pouvons encore apporter une façon plus éco-responsable de concevoir le monde. 40-BIRAMAWA MAGAZINE Nos actions intègrent aussi les adultes, les femmes, les catégories de personnes jugées plus vulnérables professionnellement parlant, afin de leur offrir un cadre et des moyens plus adaptés au développement de leurs compétences dans des métiers d’avenir. Quels sont les programmes phares de votre association ? A travers l’association Dunya-Ethic, mon équipe et moi travaillons d'arrache-pied pour apporter notre contribution à l’objectif 4 (Education) et 10 (Réduction des inégalités au sein et entre les pays) des Objectifs de Développement Durable. Cela se matérialise déjà à travers 2 programmes à visées différentes. D’un côté, nous avons “Les Ateliers Numériques de Dunya-Ethic”. Animés par des Experts dans différents domaines, leur objectif est de répondre à la problématique de l'éducation, de l’emploi et de l'accès équitable aux connaissances, savoir-faire et compétences sur des métiers porteurs comme le
digital notamment dans les pays en voie de développement. D’un autre côté, nous avons des webinars qui sont de vrais leviers d'inspiration des jeunes et de promotion des acteurs, entrepreneurs, initiateurs qui évoluent dans le secteur du Développement Durable et qui ont envie de s'exprimer sur leurs parcours, leurs projets entre autres afin d’engager le maximum dans la voie des métiers qu’offre le Développement Durable. L'objectif final est de pouvoir inspirer davantage les jeunes et de leur donner la motivation d'entreprendre et de s'engager dans le Développement Durable et surtout être conscientisés sur les enjeux du secteur. Et quelles sont vos perspectives d’avenir ? Notre ambition est de parvenir à créer les conditions de vie, d’emploi, de santé, d’environnement, … profitables aux générations présentes et surtout futures parmi lesquelles nous compterons certainement nos enfants et nos arrières petits-enfants. C’est pour cette raison que nous sommes en train de préparer beaucoup d’actions terrain et digitales pour avoir plus d’impact auprès de ces différents publics et surtout de participer efficacement à l’atteinte des ODD (Objectifs de Développement Durable). Car nous sommes convaincus qu’à travers ce que j’appelle le "faire-agir", nous pouvons faire évoluer plus facilement les choses. Comment vous contacter ? Nous sommes disponibles sur Facebook, Linkedin, Twitter, Instagram. Nous sommes aussi très réactifs par mail à dunyethic@gmail. com. fiers“Osez, soyez Avez-vous un message pour les jeunes sénégalais, africains ? “Paris ne s’est pas faite en un jour”. Osez, soyez fiers de vos origines, ayez confiance en vous et en vos compétences et surtout sachez donner pour recevoir. de vos origines, ayez confiance en vous Biramawa vous remercie. Quel est votre mot de la fin ? Dunya-Ethic continue d’accompagner les jeunes à travers des missions de volontariat pour les jeunes Africains et Européens. Nous comptons des équipes en France et au Sénégal qui nous aident à prolonger nos actions terrain. Pour les personnes intéressées, n’hésitez pas et en vos compétences et surtout sachez donner pour recevoir." à nous contacter pour rejoindre les équipes dans le cadre d’un volontariat. Continuez à nous suivre sur les réseaux sociaux pour vous tenir informé de nos projets et surtout des nouveautés qui vont arriver. BIRAMAWA MAGAZINE - 41
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DIPLOVAR N°7 DiploVar ou un regard aiguisé sur l’actualité internationale Politique, Sciences Politiques, Relations Internationales, Humanitaire, votre nouvelle rubrique incontournable vous offre plus que des informations, une analyse pertinente des interactions géopolitiques qui vous entourent. Quoi de mieux qu’un résumé des points essentiels de l’actualité internationale des 15 derniers jours, des faits historiques, des portraits de personnalités ayant marqué l’histoire des relations internationales pour mettre à jour vos connaissances et rendre vos débats chocs d’idées. Les points saillants, les immanquables de l’actualité internationale vous seront présentés de façon succincte de telle sorte que rien ne vous échappera. Pour ce septième numéro, une consultation du tableau de la VAR Diplomatique nous annonce les informations suivantes : 44-BIRAMAWA MAGAZINE
COVID19 : Un peu partout en Europe, on se prépare à faire face à une « seconde vague » de l’épidémie de Covid-19. On constate une hausse généralisée des cas quotidiens de personnes testées positives. Plus de 51 000 nouveaux cas ont été enregistrés pour la seule journée de vendredi 25 septembre 2020 dans les 55 pays de la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé. Concernant le continent africain, au moment de l'apparition de la pandémie, les experts craignaient que les pays d'Afrique puissent être particulièrement touchés, avec des taux de transmission élevés, ce qui aurait alors rapidement submergé les systèmes de santé. Aujourd'hui, alors que les autres continents inquiètent, notamment les États-Unis ou l'Europe et l'Inde, l'Afrique a été épargnée par la « propagation exponentielle » de l'épidémie de Covid-19 redoutée, s'est félicitée ce vendredi 25 septembre l'Organisation mondiale de la santé (OMS). À ce jour, plus de 1,4 million de cas de Covid-19 ont été répertoriés en Afrique pour près de 35 000 décès à cause du coronavirus. Les raisons sont encore quelque peu « mystérieuses », ou plutôt disons que toutes les hypothèses n'ont pas encore été exploitées, mais les scientifiques estiment que le succès de nombreux pays africains est déjà une leçon cruciale pour le reste du monde. septembre pour diriger le gouvernement de transition au Mali. Il est un diplomate chevronné, jouissant d’une solide réputation internationale mais peu connu dans son pays. COTE D’IVOIRE : Pour la deuxième fois en dix jours, la Cour africaine de justice désavoue la Côte d'Ivoire, lui ordonnant vendredi de réintégrer l'ex-président Laurent Gbagbo sur la liste électorale pour la présidentielle du 31 octobre. Dans son ordonnance, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) ordonne à l'État ivoirien de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant le requérant [M. Gbagbo] de s'enregistrer sur la liste électorale ». L'ex-chef d'État qui a dirigé la Côte d'Ivoire entre 2000 et 2010 ne figure pas sur les listes électorales révisées cette année, il ne peut donc ni voter ni être candidat. Mi-septembre, le Conseil constitutionnel ivoirien avait rejeté la candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle. Cette candidature avait été déposée par ses partisans, lui-même ne s'étant toujours pas exprimé sur le sujet. MALI : Ex-ministre de la Défense et des Anciens combattants, l’ancien militaire Bah N’Daw a été nommé président de transition du Mali ce lundi 21 septembre 2020. Les membres du collège ont pris acte, et se sont engagés à accompagner la junte, qui a pris le pouvoir au Mali, dans son choix de nommer Bah N’Daw 70 ans nouveau président de transition. Quant à l’ancien ministre des affaires étrangères Moctar Ouane, 64 ans, il a été désigné dimanche 27 Selon les autorités ivoiriennes, cette décision a fait suite à la condamnation de Laurent Gbagbo par la justice ivoirienne à vingt ans de prison, dans l'affaire dite du « braquage de la BCEAO », la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest, lors de la crise postélectorale de 2010-2011. AFGHANISTAN : Les négociations de paix interafghanes entre les Autorités de Kaboul et celles afghanes ont débuté le 12 septembre, à Doha, au Qatar. Pour la première fois, les observateurs internationaux sont absents de la table des pourparlers de paix qui se déroulent à huis clos entre des délégations afghanes, seules maîtres des débats et de leur rythme. Cette mise à distance réduit, de fait, les moyens d’intervention des grandes puissances. Au BIRAMAWA MAGAZINE - 45
point que la tenue, en novembre, à Genève, d’une nouvelle conférence internationale sur le financement de la paix afghane et le soutien à l’Etat afghan est encore en suspens. KARABAKH : Pour le troisième jour consécutif, des combats meurtriers ont eu lieu, lundi 28 septembre, entre les forces du Haut-Karabakh, soutenues par l’Arménie, et les troupes d’Azerbaïdjan, dans la région séparatiste du Haut-Karabakh, peuplée de 150 000 habitants, majoritairement arméniens. Comme lors des flambées de violence de ces dernières années (2008, 2010, 2012, 2014, 2016 et 2018), ni l’Arménie ni l’Azerbaïdjan, qui se disputent ce territoire montagneux enclavé dans la République d’Azerbaïdjan, n’ont donné de détails sur les affrontements. Les combats dans la région du Nagorny Karabakh ont fait au moins 26 morts supplémentaires dans la soirée, du côté des séparatistes, soutenus par l'Arménie, selon un dernier bilan publié lundi 28 septembre. Le ministère de la Défense de cette province soutenue par l'Arménie a annoncé que 26 militaires étaient « morts au combat » lundi. Au total, au moins 84 personnes sont décédées dans les combats dans cette région qui souhaite se détacher de l'Azerbaïdjan. Parmi elles, six civils azerbaïdjanais et deux civils arméniens du Karabakh ont également succombé, selon des bilans annoncés dimanche. Sources : le Point, les Podcasts Affaires étrangères et International de France Culture, le Monde Copyright : Biramawa Magazine 46-BIRAMAWA MAGAZINE
94 Nord Foire Azur Dakar, Sénégal +221 77 296 47 96 contact@alyfa.co www.alyfa.co BIRAMAWA MAGAZINE - 47 Des Jouets Afro - Centrés
CV N° 6 Birane DIOP Consultant en Information Numérique Tu es à la recherche d’un emploi? Biramawa magazine met cet espace à ta disposition pour te permettre de proposer ton CV aux entreprises qui recrutent. Tu peux donc envoyer ton CV par e-mail : contact@biramawa.com 48-BIRAMAWA MAGAZINE
Birane DIOP CONSULTANT EN INFORMATION NUMÉRIQUE biranediop269@gmail.com 49 Rue Rouget De Lisle 92150, SURESNES 07 67 35 75 01 Titulaire d'un Master en gestion de l'information numérique à l'Université Jean Moulin Lyon 3, je suis spécialiste du traitement, de l'organisation et de la mise en oeuvre des flux d'information. @Birane DIOP Expériences professionnelles De février 2020 à août 2020 Chargé de veille stratégique BNP Paribas / Direction des Études économiques Paris 09 Opéra, France -Veille actualité financière, économique -Animation de communauté d'information thématiques -Amélioration du sourcing et des processus de veille -Mise en place de communauté (Gestion de risques) -Formuler des préconisations et des stratégies de veille -Établir des dossiers de veille thématique -Diffusion newsletter De mai 2019 à juillet 2019 Documentaliste Institut National des Sciences Appliquées (INSA) Lyon, France -Elaboration de procédures de travail -Bulletinage de périodiques -Recherche documentaire -Création de cartes mentales D'avril 2018 à juillet 2018 Documentaliste Institut International pour la Francophonie (2IF) Lyon, France -Veille et Actualisation des ressources -Mise en place d'un centre de documentation numérique -Archivage numérique des documents Diplômes et Formations De 2018 à 2020 Master Stratégies informationnelles et documents numériques Université Jean Moulin Lyon 3 France -Gestion électronique de documents -Outils de diffusion, veille et curation -Stratégies d'entreprises -Cahier des charges et Gestion de projet -RGPD / Économie de l'information De 2017 à 2018 Licence Métiers de l'information et du document numérique Université Jean Moulin Lyon 3 France -Gestion électronique de documents -Initiation à la veille et à la recherche d'information -Évolution du web et de ses outils De 2014 à 2017 Licence professionnelle en Documentation Ecole de Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes Dakar -Documentation d'entreprise -Knowledge Management -Records management Langues Français Anglais Centres d'intérêt IT/ Economie/ Transports/ Géopolitique / Energie / Intelligence Artificielle / Blockchain/ Innovations & Fintech / Environnement Compétences et Qualités Logiciels GED (Alfresco - Nuxeo - Sharepoint) Logiciels Veille (SindUp - KB Crawl) Outils collaboratifs - SIGB (KOHA) Autonomie / Organisation Rigueur / Engagement Esprit d'équipe / Enthousiasme BIRAMAWA MAGAZINE - 49 /
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