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de notoriété comme réputation des professeurs, conditions de recrutement des étudiants, carrières des anciens élèves, travaux de recherche, le taux de passage et d’insertion, les performances des acteurs, etc. Les étudiants nationaux comme internationaux font généralement le choix de leur université en se fondant principalement sur des impressions et des sentiments. Ce qui peut être très bénéfique en termes de formations payantes pour les universités publiques sénégalaises confrontées à des problèmes de financement. Dans ce travail aussi important, la presse doit être associée, car selon Lucia Granget « Le prestige d’une université tend à dépendre de sa capacité à faire du spectacle et à organiser sa mise en scène nationale et internationale. La réputation d’excellence d’un établissement semble désormais reposer sur des places occupées dans des classements fortement médiatisés ». L’excellence doit sans cesse être démontrée non pas par des paroles, mais par des éléments factuels. Il faut communiquer en permanence dans le but de valoriser et promouvoir l’image de marque de l’institution afin de faciliter l’insertion de ses diplômés, de décrocher des partenariats et même de la positionner dans un contexte de course au classement des meilleures universités. Par ailleurs, dans un contexte de montée en puissance des technologies de l’information et de la communication, les réseaux sociaux numériques constituent une grande opportunité que les universités tardent toujours à saisir efficacement. L’institution pourra diffuser des messages valorisant son image. Dans le cadre de ce qu’on pourrait appeler « communication inversée », les étudiants et alumni, les ambassadeurs de l’université, pourront être mis en contribution grâce au digital. Il s’agit de laisser les ambassadeurs, Youtubeurs, influenceurs, blogueurs communiquer, s’exprimer, donner leur avis sur les établissements. Il faut comme le souligne Nathalie Le Calvez « inciter les professeurs comme les étudiants à s’investir sur les réseaux sociaux et à y être actifs et attractifs ». Les réseaux sociaux ont changé la donne et sont aujourd’hui le meilleur vecteur pour parler à la plupart des cibles externes. Il faut donc créer de l’interactivité pour avoir de l’influence. En plus, dans un milieu produisant des savoirs souvent rangés dans les tiroirs, la communication a un rôle important à jouer dans la vulgarisation des résultats, mais aussi dans le posi34-BIRAMAWA MAGAZINE tionnement des universités par rapport aux financements nationaux et internationaux. CONCLUSION Aujourd’hui et plus que jamais, les établissements d’enseignement supérieur ont de formidables expertises qui sont autant d’atouts à valoriser. La communication s’avère être un outil incontournable dans le management des universités marquées souvent par des perturbations ayant des conséquences désastreuses sur leur image interne et externe. Parmi les 10 défis à relever pour asseoir une politique communicationnelle adaptée aux nouveaux enjeux académiques, nous identifions : • Le développement d’un sentiment d’appartenance institutionnelle ; • l’étudiant doit être placé au cœur du dispositif de communication ; • la création et la dynamisation de comités de dialogue sociale ou de médiatures ; • le recrutement de ressources humaines suffisantes et qualifiés ; • la priorisation du digital dans la mise en œuvre des projets de communication ; • le financement de la communication ; la présence de l’université dans des forums, foires, etc. ; • la présence forte de l’institution et de ses acteurs dans les médias ; • la création et dynamisation de réseaux des alumni ; • la dynamisation du service à la communauté. La communication doit donc jouer pleinement sa partition dans les universités publiques sénégalaises en vue de développer l’image de marque, car selon le Professeur Jean-Noël Kapferer « Une marque, c’est un nom qui a du pouvoir. Le pouvoir d’adhésion, d’engagement et d’attirance ». Dr Jean Sibadioumeg DIATTA Spécialiste en communication

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