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Etat des lieux 2013 et 2015 ont été des années décisives dans la dynamique de réformes de l’enseignement supérieur sénégalais. Ces périodes correspondent respectivement à la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur (CNAES) ayant abouti à la tenue du Conseil présidentiel et à la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement supérieur. Ces initiatives du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation bien qu’ayant été porteur d’espoir en termes d’innovation dans la gouvernance des institutions d’enseignement supérieur public n’ont véritablement pas réussi à pacifier l’espace et à le rendre plus attrayant. En parcourant ces documents stratégiques, il transparaît clairement l’absence d’une vision et d’une volonté institutionnelle affichée en faveur d’un système communicationnel capable d’accompagner ces nouvelles dynamiques organisationnelles. D’ailleurs, sur 78 recommandations seule la 12ième intitulée « Améliorer et harmoniser la gestion administrative et financière » s’intéresse à la communication en ces termes : « Les espaces universitaires manquent très souvent de supports de communication. Le personnel, les étudiants et les visiteurs perdent beaucoup de temps pour identifier un bureau ». Cette faible volonté réduit donc la communication à une simple démarche d’orientation des acteurs et des visiteurs, alors que dans ce contexte de rude compétition entre les universités, il leur faut communiquer par tous les moyens, promouvoir leur capital image et défendre leur réputation. Au-delà d’une certaine intention affichée par notamment la création de directions ou de cellules de communications dans plusieurs universités publiques (UCAD, UGB, UT, UASZ, UABD, etc.), il faut relever des écueils dans la diffusion de messages au niveau de ces institutions d’enseignement supérieur à cause d’un certain nombre de facteurs tels que l’absence de financement et le manque de ressources humaines. Ce qui témoigne d’une méconnaissance des véritables enjeux de la communication dans les universités. Ainsi, il faut dire que les universités publiques n’investissent pas suffisamment dans leur communication. Que ce soit à l’interne comme à l’externe, les stratégies ne sont souvent pas adaptées à la création d’un "climat psychologique" favorable entre l'Université et ses personnels, les entreprises, les collectivités territoriales, les pouvoirs publics et les étudiants. Retour sur la communication interne Les établissements d’enseignement supérieur ne sont pas des entreprises. Ils sont plus que cela. Ce qui fait qu’elles ont l’obligation de veiller à une meilleure circulation de l’information à l’interne. Il s’agit de motiver et de mobiliser les différents acteurs afin qu’ils contribuent efficacement à la réussite des projets stratégiques. Les universités publiques sénégalaises se caractérisent par une instabilité sociale avec de nombreuses grèves, violentes. Il y règne un manque de confiance manifeste entre acteurs qui parfois se regardent en chien de faïence. Pourtant, chaque université a mis en place une commission, un comité de dialogue social voire même une médiature afin de prévenir et de régler d'éventuelles crises qui ont toujours des conséquences désastreuses sur la qualité de l’enseignement mais aussi et surtout sur l’image de marque des institutions. Elles devraient travailler à décrypter les signaux faibles et rendre lisibles les désirs, les attentes et les exigences des acteurs et parties prenantes. Malheureusement, le constat est que ces entités ne jouent pas souvent leurs véritables rôles. En lieu et place de méthodes et techniques de prévention et gestion des crises universitaires, on fait face à une inactivité qui fait qu’on est dans une dynamique de riposte et non d’anticipation. Souvent ces entités n’existent que de nom, car n’ayant aucune marge de manœuvre, aucune feuille de route, aucune démarche stratégique. Elles fonctionnent sans spécialistes de la communication, laissés en rade. Ainsi, par la communication, les institutions devraient travailler à créer un fort sentiment d’identité, d’appartenance capables de favoriser un climat de confiance favorable à la réalisation de grandes choses Ces actions devraient contribuer, directement ou indirectement, à la transformation des images collectives internes des personnels de l'Université. Au niveau externe A l’instar des instituts privés d’enseignement supérieur, les universités publiques ont l’obligation d’être compétitives sur les marchés de l’éducation aux plans national et international. Dans ce contexte de compétition, la communication a pour rôle de séduire les meilleurs étudiants potentiels. Pour ce faire, elle doit s'appuyer sur des éléments BIRAMAWA MAGAZINE - 33

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