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BIRAMAWA MAGAZINE Dr Jean Sibadioumeg DIATTA Spécialiste en communication Chef de la division relations publiques et marketing de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis Haicha HANNE Huissier de Justice “Le métier d’huissier bien que n’étant pas de tout repos est assez passionnant.” Roger SALLAH Acteur/Comédien Voix off - Modèle photo Ousseynou GUEYE Fondateur Polaris asso “Le métier d’acteur est un métier très noble.” N°4 Du 30 Juillet 2020

SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE - 05 08 EDITO Waly NDIAYE CEO Biramawa «L’équipe Biramawa s’agrandit !» 10 16 édition spéciale ENTRETIEN PORTRAIT AVIS D’EXPERT 05 08 Michèle BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Appel aux dons Haicha HANNE Huissier de Justice «Le métier d’huissier bien que n’étant pas de tout repos est assez passionnant.» Dr Jean Sibadioumeg DIATTA Spécialiste en communication «Le Sénégal face aux leçons de la Covid-19 : quand la pandémie met à nu les tares du système de communication publique» 20 LE COIN D’AUTRUI Ayoba FAYE Journaliste d’investigation – Rédacteur en chef Pressafrik «J’ai reçu vos retours et suis très émus par vos compliments sur mon style d’écriture.» 25 ENTRETIEN EXCLUSIF Roger SALLAH Acteur/Comédien - Voix off - Modèle photo «Le métier d’acteur est un métier très noble.» 30 VEILLE ET INTELLIGENCE DES AFFAIRES Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB Les enjeux culturels de la production audiovisuelle et cinématographique 25 30 2-BIRAMAWA MAGAZINE SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE - 20 16 10

- - -SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE 34 AGRICULTURE Thierno NGAMB Agronome, Spécialiste en Sécurité Alimentaire et Résilience «Au-delà de Ndingler, L’anxiété demeure chez les agriculteurs.» 36 SANTÉ Dr Benjamin NDOUR Médecin généraliste La contraception moderne 40 DÉCOUVERTE Ousseynou GUEYE 36 Fondateur Polaris asso «Polaris Asso est une association française basée à Dakar que j’ai initiée en 2018.» 42 DÉVELOPPEMENT PERSONNEL Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires étrangères La lecture 42 46 DIPLOVAR Un regard aiguisé sur l’actualité internationale 48 LA CVTHÈQUE Germaine Adel Ndama DIOUF Responsable logistique 46 48 - SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE BIRAMAWA MAGAZINE - 3 40 34

Serigne Amar Mbacké SARR Chercheur en Droit privé Expert maritime en formation Ayoba FAYE Journaliste d’investigation Rédacteur en chef Pressafrik Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB Omar Mallé SAKHO Doctorant à l’Université Cheikh Anta Diop Laboratoire LARHISA. Thierno NGAMB Agronome Spécialiste en Sécurité Alimentaire et Résilience Guilaye TINE Designer-Digital Marketer-Telemarketer CEO IN'FINITY Djiby SADIO Photographie CEO Studio 13 Alioune FALL Juriste d’Affaires Inspecteur du travail et de la sécurité Sociale Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires Étrangères Docteur Benjamin NDOUR Médecin généraliste Khadime SENE Educateur Spécialisé au Ministère de la Justice Marianne SECK Docteur en droit de l’environnement et de la santé Ousseynou GUEYE Responsable communication chez Afric’innov et fondateur de Polaris asso 4-BIRAMAWA MAGAZINE L’ÉQUIPE BIRAMAWA contactez nous:contact@biramawa.com

EDITO La famille Biramawa s’agrandit ! Chers lecteurs, chères lectrices Vous êtes nombreux à exprimer le souhait que le magazine ait plus de rubriques. Nous vous en remercions. Continuez à nous faire part de vos suggestions, remarques. Pour donner suite à vos demandes, j’ai le plaisir de vous annoncer que de nouvelles rubriques vont voir le jour au fur et à mesure de nos éditions. A titre indicatif 3 nouvelles rubriques vont être lancées : Une (1) à partir de ce numéro et Deux(2) autres à partir du numéro 5 de votre magazine. Elles traiteront d’enjeux majeurs de notre époque et seront animées respectivement : 1. Pour la rubrique SANTÉ par Benjamin NDOUR, Médecin généraliste 2. Pour la rubrique ENVIRONNEMENT par Marianne Seck, Docteur en droit de l’environnement et de la santé 3. Et pour la rubrique « A L’ÈRE DU NUMÉRIQUE » par Ousseynou GUEYE, Responsable communication chez Afric’innov et fondateur de Polaris asso Par ma voix, toute l’équipe Biramawa vous remercie, chers contributeurs, et vous souhaite la bienvenue. Waly NDIAYE BIRAMAWA MAGAZINE - 5 Waly NDIAYE CEO Biramawa

EDITION SPECIALE Michèle BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Le magazine Biramawa à travers sa rubrique " Edition spéciale "a souhaité donner la voix à la Pouponnière "Vivre Ensemble "de Mbour. Créée en 2002 la pouponnière est un "lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman ". Confrontée à des difficultés à cause de la crise sanitaire, la pouponnière fait appel à toutes les bonnes volontés. Vivre Ensemble – La Pouponnière de Mbour La Pouponnière de Mbour a vu le jour en Janvier 2002, Michèle BURON-MILLET en est la créatrice. C’est un lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman. Elle permet aux orphelins de mère ou aux enfants dont la maman ne peut pas s’occuper (pour des raisons gravissimes), de vivre protégés, leurs premières années de vie si fragile, avant de regagner leur famille au bout d’un à deux ans. Très rapidement, l’association se développe et il apparaît que tous les enfants ne peuvent rentrer chez eux (rejet de la famille ou mauvaises conditions d’accueil). En 2003, les Unités Familiales sont créées pour prendre le relais et s’occuper de ces enfants qui sortent de la Pouponnière, mais ne peuvent pas rentrer en famille. Avec le temps la Pouponnière a acquis une certaine notoriété au vu du sérieux des professionnels. Aujourd’hui la Pouponnière compte 136 salariés et 148 enfants. Vivre Ensemble c’est aussi et avant tout un séjour de rupture, crée en 2001 pour des jeunes français en dif8-BIRAMAWA MAGAZINE ficultés. Ils restent durant 9 mois et participent à des chantiers humanitaires (reconstruction, réhabilitation dans les villages ), ils sont aussi amenés à faire un stage dans la pouponnière. L’objectif étant de les remobiliser et de les valoriser à travers l’aide apporté à la population locale défavorisée. Le projet est double et complémentaire, en effet une grande partie du financement des frais de fonctionnement de la Pouponnière provient du séjour de rupture lui même. En raison de la situation sanitaire mondiale l’équipe de direction de Vivre Ensemble a dû prendre des mesures rapidement. Début mars l’association s’est vue fermer ses portes aux visiteurs, nombreux chaque jour et en provenance d’Europe. Il a fallu ensuite faire de même pour l’accueil des bénévoles, une quarantaine par mois à nous apporter leur soutien. Enfin depuis maintenant le mois de mars le confinement des enfants et du personnel c’est organisé. Notre souhait comme toujours est de préserver nos enfants, mais aussi le personnel

qui s’en occupe. Nous avons réussi à composer une équipe de volontaires pour rester confinés. Aujourd’hui 250 personnes sont au centre, dont 148 enfants. L’ensemble du personnel est mutuellement très solidaire, ils sont comme une grande famille. Et ce malgré l’inquiétude pour leur famille respective à l’extérieur. Nous nous devons maintenir les salaires. Pour les salariés sur place mais aussi tout ceux, qui de chez eux, sont au chômage technique et pour qui nous souhaiterions maintenir le salaire initial. Nous devons aussi assurer l’approvisionnement de l’association en denrées alimentaires, produits d’entretien, d’hygiène, médicaments. Cette situation engendre une augmentation considérable nos dépenses quotidiennes, pour lesquelles nous avions déjà des difficultés de prise en charge tout au long de l’année. Du fait de l’absence de visiteurs et de bénévoles, nous constatons une baisse des dons au quotidien. Nous gardons aussi en tête que les jeunes accueillis en séjour de rupture peuvent à tout moment être rapatriés en France, en fonction de l’ évolution de la situation. L’avenir de la Pouponnière en deviendrait alors très incertain. Nous sommes en permanence à la recherche de soutien pour nous aider dans la prise en charge des frais de fonctionnement et le maintien des activités de l’association. Les sources de financements : (Budget total annuel 291 332 806 FCFA) ‒ Vivre Ensemble Madesahel, séjour de rupture : 44 % du budget total de la Pouponnière. ‒ L’état Sénégalais 10 000 000 CFA ‒ L’association Louly l’Ecole au Sénégal , tous les frais liés à la scolarité des enfants : 5 262 087 FCFA (année scolaire 2018-2019) ‒ La Banque Mondiale 4 520 000 CFA en 2019 ‒ 270 parrains pour environ 51 085 900 CFA par an ‒ Le reste des financements dépendent des dons de particuliers et entreprises. Nous contacter : ‒ Accueil : + 221 33 957 31 36 ‒ E-mai : contact@lapouponnieredembour.org ‒ Responsable communication : Arnoult Mathilde ‒ Tel : + 221 77 881 83 60 Nous aider : ‒ Orange Money : + 221 77 500 19 32 ‒ Faire un don en ligne :https://www.helloasso.com/ don/associations/vivre-ensemble-la-pouponniere ‒ Notre site Voici quelques chiffres : Effectif de la Pouponnière : ‒ La Pouponnière : 91 bébés de 0 à 2 ans. ‒ Les Unités Familiales : 37 enfants de 2 à 6 ans. ‒ La Grande Enfance : 20 enfants de plus de 6 ans. ‒ Enfants accueillis en ce moment : 148 ‒ Enfants accueillis et sauvés depuis janvier 2002 : 1 260 ‒ Employés à la Pouponnière : 136 pouponnieredembour ‒ Devenir parrain ‒ Faire un don par virement bancaire : IBAN : FR76 4255 9100 0008 0040 4472 464 BIC : CCOPFRPPXXX Intitulé du compte : Vivre Ensemble, la Pouponnière internet: http://www.lapouponnieredembour.org ‒ Notre page facebook: https://www.facebook.com/ BIRAMAWA MAGAZINE - 9

ENTRETIEN POTRAIT Haicha HANNE Huissier de Justice “Le métier d’huissier bien que n’étant pas de tout repos est assez passionnant.”

Haicha HANNE, huissier de Justice, a occupé le poste de coordinatrice départementale de l’Agence d’assistance à la Sécurité de Proximité (ASP) du département de Louga. Dans cet entretien elle retrace son parcours et fait une « visite guidée » du métier d’huissier de justice. Originaire de Thiès, Haicha décrit cette ville comme étant sa préférée. « Pour faire aussi simple que lui, je dirai à mes lecteurs l’huissier c’est celui qui facilite l’accès aux cours et tribunaux aux fins de l’obtention d’une décision de justice. Au sortir des juridictions, il est la personne vers qui on se tourne pour obtenir l’exécution de ces dites décisions. » Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Il ne m’a jamais été facile de parler de moi… disons que Je suis Maitre Haicha HANNE, mariée et mère d’une petite fille de trois ans et demi, cinquième née d’une fratrie de sept enfants. Je suis originaire de la région de Thiès (au Sénégal). Quel poste occupez-vous actuellement ? Je suis Huissier de justice sans charge ou en attente de titularisation. Quel a été votre parcours pour arriver au métier d’huissier de justice ? J’ai eu mon baccalauréat L2 avec la mention assez bien en 2009. Par la suite, j’ai intégré la prestigieuse Unité de Formation et de Recherche des Sciences Juridiques et politiques (UFR/SJP) de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint Louis du Sénégal. J’ai obtenu une maitrise en droit de l’entreprise quatre (4) années plus tard. J’ai eu un master 2 professionnel en ingénierie juridique et management des entreprises après ma maitrise toujours à l’UFR/SJP. Par la suite, j’ai été recruté comme professeur de droit pénal général, droit pénal spécial et procédure pénale à l’Agence d’assistance à la Sécurité de Proximité (ASP). C’est ainsi que j’ai participé activement à la formation des agents de sécurité de proximité du pôle de Thiès. Le directeur de l’époque ayant vu le sérieux et la détermination dont je faisais montre dans mon travail a décidé de me garder dans l’Agence. C’est ainsi que j’ai été nommée Coordinatrice départementale de l’ASP du département de Louga. Poste que j’occuperai pendant presque trois ans. C’était un travail passionnant qui me faisait être en contact avec des gens de tous âges et horizons. Mais cela n’avait rien à voir avec ma formation. J’ai eu peur de désapprendre et surtout de voir mes efforts consentis à l’UGB rester vains. C’est ainsi que j’ai décidé de tenter le concours d’aptitude au stage d’huissier de justice. Je serai reçu avec quinze (15) autres personnes en fin 2017. J’étais toujours en poste à Louga. Il m’a fallu présenter une lettre de démission quand il s’est agi de commencer mon stage. En début 2018, je suis rentrée à Thiès (ma ville natale) pour y subir mon stage pratique en cabinet. J’y suis toujours. J’ai prêté serment devant la Cour d’Appel de Thiès le 23 janvier 2018 et depuis j’exerce ici. BIRAMAWA MAGAZINE - 11

procès-verbaux de constat, de consigner toutes déclarations sur sommation, de signifier toute citation ou assignation, de procéder aux significations judiciaires et extra judiciaires, de dresser et signifier tous actes ou exploits nécessaires à l’exécution forcée des actes ou titres exécutoires, de dresser et signifier tous actes ou exploits nécessaires au recouvrement forcée des amendes pénales. Il peut en outre procéder au recouvrement amiable de toutes créances ; à tout moment et même les jours fériés, dans son ressort territorial, dresser des constats d’accident de la circulation ; dresser tout constat de conciliation ou d’accord ; gérer des immeubles et administrer des biens qui lui sont confiés ; être désigné séquestre, médiateur ou conciliateur. L’huissier exerce sa profession sur le territoire de la cour d’appel de son ressort à titre individuel ou dans le cadre d’une SCP. En quoi consiste le métier d’huissier de Justice ? Un jour, alors que j’étais en poste à Louga, un ami m’a parlé du concours d’aptitude au stage d’huissier de justice. Je ne savais pas en quoi consistait le travail d’un huissier et ce malgré ma maitrise en droit. J’ai alors décidé de prendre une semaine de congé pour faire une immersion dans un cabinet pour me faire ma propre opinion de ce qu’était le métier d’huissier de justice. Quand j’ai demandé à mon maitre de stage d’à l’époque qui était l’huissier de justice, il m’a répondu que c’était « celui qui se tient à la porte de la justice ». Il venait de me donner la définition étymologique de l’huissier (huis=porte ; sied= qui se tient). Pour faire aussi simple que lui, je dirai à mes lecteurs l’huissier c’est celui qui facilite l’accès aux cours et tribunaux aux fins de l’obtention d’une décision de justice. Au sortir des juridictions, il est la personne vers qui on se tourne pour obtenir l’exécution de ces dites décisions. Il est ainsi au début et à la fin de toutes les procédures judiciaires. C’est ce qui ressort des dispositions de l’article 07 du décret portant statut des huissiers de justice. L’huissier est un officier ministériel et un officier publique qui a pour mission : de dresser des 12-BIRAMAWA MAGAZINE « …c’est un boulot qui laisse peu de place à l’ennui. Un boulot où tous les jours tu apprends de nouvelles choses. Où tu es à mis cheval sur toutes les matières du droit. » Qu’est ce qui fait que vous aimez ce métier ? Le métier d’huissier bien que n’étant pas de tout repos est assez passionnant. Je dois dire que beaucoup de choses font que j’aime ce métier. D’abord il y’a le fait qu’on n’est pas obligé d’être tout le temps entre quatre murs, dans un bureau. Vous n’êtes pas sans savoir que le travail de l’huissier se subdivise en deux parties : la rédaction des actes et leur signification. Par signification, il convient de comprendre le fait par l’huissier de se transporter chez le requis aux fins de lui servir un acte. Ce qui laisse peu de place à l’ennui. Le travail de terrain change de la monotonie des bureaux et aide à parfaire les capacités relationnelles et de médiation. Un bon huissier est celui qui rédige de bons actes et qui parvient à les servir correctement. On a souvent en face de nous des requis réticents. Le bon huissier c’est celui qui les amène à coopérer. Autre trait qui fait que j’aime mon métier, le fait de ne pas avoir de « boss ». L’huissier exerce sa charge

conformément à la réglementation en vigueur et pour son compte. Ce qui veut dire qu’il travaille pour lui-même et se fait rémunérer sur ses honoraires. Il définit lui-même ses conditions de travail. pulser un délai aux fins de l’amener à partir d’ellemême. Bien souvent on nous apporte les clés au cabinet. Nous privilégions ce genre de méthodes. Après cela dépend de l’attitude de personne qu’on a en face de nous. Il y a aussi un travail de terrain. Quelles difficultés vous pouvez rencontrer lors des constatations ou des missions d’informations et comment les surmonter ? Le travail de terrain occupe une place importante dans notre travail. Il est évident qu’il n’est pas de tout repos. On y rencontre toutes sortes de problèmes. Parfois, il n’est pas aisé de connaitre l’adresse exacte du requis. Il faut faire preuve d’ingéniosité pour y arriver. Il y’a aussi le fait que les requis sont parfois réticents. Il faut leur expliquer le pourquoi de notre visite et surtout les implications de la réception ou non de l’acte qu’on vient leur servir. Il faut de la persévérance pour servir correctement un acte. Parfois on a tendance à oublier toute la dimension de négociation à l’amiable de l’exécution des décisions de justice notamment en recouvrement mais aussi la médiation. Quelle place occupe cette partie dans votre métier ? La médiation occupe une place importante dans notre travail. Comme dit l’adage « un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ». Il est toujours souhaitable d’avoir un dénouement pacifique d’un conflit. Pour le recouvrement à l’amiable, l’huissier de justice peut y procéder en dehors de l’obtention d’un titre exécutoire et à tout moment. Ce qui veut dire qu’un créancier peut attraire son débiteur devant un huissier pour dresser le procès-verbal de leur accord portant sur les modalités par lesquelles ce dernier entend s’acquitter de sa dette. Ce qui en fait une procédure extrajudiciaire. C’est un gain énorme en termes de temps et pour les parties et pour nous. Il en est de même pour certaines expulsions, on préfère signifier l’acte et laisser à la personne à exLa perception que l’on peut avoir des huissiers est souvent peu flatteuse. Etes vous parfois confrontée aux idées reçues ou à ces clichés ? Nous y sommes confrontés tous les jours. Beaucoup pense que l’huissier c’est celui qui vient jeter la honte ou le déshonneur. Les gens oublient que derrière chaque requis il y’a une personne qui a manqué à ses obligations. On oublie que la victime de l’histoire ce n’est pas celui dont on vient saisir les biens ou expulser mais bien celui dont le recouvrement de la créance est menacé ou celui qui ne peut plus jouir de ses biens. Si vous pouviez revenir quelques années en arrière, auriez-vous suivi la même orientation ? Que conseillez-vous aux élèves et étudiants intéressés par votre métier ? Je pense que oui même si rien ne me prédestinait à cela. J’étais assez fleur bleue, très prompt à accorder ma confiance. Avec la déformation professionnelle, j’émets des réserves, je prends les dires avec des « pincettes » et rien que pour cela je tenterais l’expérience à nouveau. De plus, c’est un boulot qui laisse peu de place à l’ennui. Un boulot où tous les jours tu apprends de nouvelles choses. Où tu es à mis cheval sur toutes les matières du droit. BIRAMAWA MAGAZINE - 13

diplômes. J’en suis sortie avec plus que ça. Alors oui. Si c’était à refaire, je le referais. Le métier d’huissier de justice semble être très prenant. Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie privée ? Je dois avouer que notre métier peut s’avérer très prenant parfois. Cependant, il n’est pas inconciliable à une vie privée ou une vie de couple épanouie. Si d’autres peuvent le faire pourquoi pas nous ? Le choix du conjoint est primordial car nous n’avons pas d’horaires fixes. Il nous arrive d’instrumenter la nuit ou les jours fériés. De plus, la nature de notre travail fait qu’on ne peut pas communiquer dessus. Nous gérons des dossiers sensibles et/ou confidentiels. Notre code éthique nous interdit de nous en ouvrir à nos conjoints. Cela ne doit pas être évident pour eux au quotidien. Ne pas voir son partenaire et ne pas pouvoir lui demander des comptes. C’est pourquoi je dis que le choix du conjoint est primordial. Nous gérons du stress et des problèmes à longueur de journée. Le soir, de retour à la maison, on a envie de tout sauf d’y retrouver des problèmes. Et moi j’ai trouvé l’astuce (rires) : être avec quelqu’un de plus occupé que moi. Le soir quand on rentre claqués tous les deux il est clair que pinailler est le cadet de nos soucis. Vous disiez avoir fait vos études supérieures à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Quels souvenirs gardez-vous de ce temple du Savoir ? Je garde d’excellents souvenirs de notre cher Sanar. Ce sont mes plus belles années. Et je dis souvent que s’il m’était donnée la possibilité d’y retourner, je n’en sortirais plus. Sanar a littéralement changé ma vie. La petite fille asociale qui y est entrée en est sortie grandie. Mes plus belles rencontres je les ai faites là-bas. Les amis que j’ai eu là-bas sont devenus mes meilleurs amis. Je n’ai pas seulement quitté Sanar avec des 14-BIRAMAWA MAGAZINE Entre partir à l’étranger et poursuivre vos études au Sénégal, vous avez choisi de rester. Pourquoi ce choix ? Après le bac, j’avais voulu poursuivre mes études en France. J’ai été reçue dans une université française et l’Etat du Sénégal m’avait octroyé une bourse d’étude. Je me suis heurté à un refus catégorique de mon père. J’ai intégré malgré moi (à l’époque) l’UFR/SJP. Avec le recul, je dois admettre que c’est l’un des plus beaux cadeaux que m’a fait mon père. Faire du droit et l’exercer au Sénégal m’a ouvert énormément de portes. Cela m’a permis de faire de développer un réseau de contacts qui m’aide beaucoup au quotidien. Beaucoup de jeunes sénégalais poursuivent leurs études et finissent par travailler à l’étranger : « La fuite des cerveaux ». Qu’est-ce que cela vous inspire ? Le mouvement contraire se fait observer de plus en plus aussi. Beaucoup se rendent compte de plus en plus du potentiel de nos pays. Je suis toujours heureuse de voir des gens faire le voyage pour subir des concours ici. Parfois ce n’est pas évident pour eux. Il faut un accompagnement afin de les inciter plus à faire le chemin inverse. Pour changer de registre vous êtes originaire de la région de THIES. Que pouvez-vous nous dire sur cette ville du Sénégal ? Thiès, ce n’est pas seulement ma ville natale mais aussi ma ville de cœur. Je sais que c’est ma préférée après en avoir pratiqué d’autres en comparaison. Je dis toujours que c’est ici que je veux finir mes jours et être enterrée. La vie n’est pas chère, le trafic est fluide et les gens conviviaux. Avez-vous un message à l’endroit de la Femme sénégalaise ? Je les exhorte à croire en elles et en leurs capacités. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin C’est moi qui vous remercie pour le choix porté sur ma modeste personne. « Thiès, ce n’est pas seulement ma ville natale mais aussi ma ville de cœur. »

AVIS D’EXPERT Dr Jean Sibadioumeg DIATTA Spécialiste en communication Chef de la division relations publiques et marketing de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis « Le Sénégal face aux leçons de la Covid-19 : quand la pandémie met à nu les tares du système de communication publique » Comme le révèle l’axiome de Watzlawick, il n’est point besoin de démontrer que de nos jours, « on ne peut pas ne pas communiquer ». La communication est au cœur des relations humaines, mais aussi du management des organisations. Au Sénégal, 2012 a été un tournant décisif dans la vie politique et surtout dans les relations gouvernants/gouvernés. Cela s’est traduit notamment par l’éclosion d’une nouvelle force citoyenne animée principalement par les jeunes qui constituent d’ailleurs plus de la moitié de la population. Les citoyens deviennent beaucoup plus regardants et plus exigeants en matière 16-BIRAMAWA MAGAZINE de gouvernance de l’Etat. On assiste à la création tous azimuts de mouvements citoyens et au renforcement de la société civile. Un autre facteur ayant contribué au renforcement de la vigilance citoyenne par rapport à la chose publique reste le développement de la connectivité internet et la diversification des réseaux sociaux numériques. Le citoyen reçoit au quotidien et de façon instantanée une pluralité de messages, d’informations de tout genre qui souvent ont besoin d’être décortiqués, élucidés. Toutes ces situations justifient l’obligation de communication de l’Etat et de ses services.

Par ailleurs, à l’instar de la plupart des pays du monde, le Sénégal est secoué de plein fouet par la pandémie du coronavirus avec son lot de conséquences politiques, sociales, économiques, etc. Plusieurs mesures ont d’ailleurs été prises par le Gouvernement avec notamment la proclamation de l’État d’urgence assorti d’un couvre-feu. L’un des principaux défis à relever dans cette « guerre » contre un ennemi puissant et invisible reste celui d’une communication, d’une communication de crise, d’une communication pour le changement de comportement adossée sur un système de communication publique performant. Trois mois après l’apparition du premier cas, on note une tergiversation des autorités par rapport à la démarche adéquate à dérouler. Ce qui a eu malheureusement comme conséquences le relâchement des populations, le non-respect des mesures barrières édictées, la multiplication des cas de contamination qui rendent la situation épidémiologique inquiétante. A la place d’une communication sociale, d’une communication de contact, nous avons eu droit à la prédominance d’une campagne médiatique et informationnelle facilitée surtout par la collaboration des groupes de presse qui ont mis gracieusement leurs supports à la disposition du ministère de la santé et de l’action sociale. En réalité, tous ces écarts notés çà et là et même bien avant l’avènement du Covid-19 sont fondamentalement révélateurs d’un malaise systémique, structurel profond qui mérite d’être analysé sans complaisance en vue de promouvoir une communication publique efficace et efficiente. Pourtant, la communication publique, cette communication « formelle qui tend à l’échange et au partage d’informations d’utilité publique ainsi qu’au maintien du lien social et dont la responsabilité incombe à des institutions publiques », constitue un pilier majeur de gouvernance politique. Outre le fait d’assurer l’information nécessaire au fonctionnement des services publics, elle doit rendre compte des politiques publiques, rendre lisibles l’institution et ses décisions, montrer le sens, l’ambition, les conséquences et les contraintes des choix publics. Sa mission principale est de servir l’intérêt général et la démocratie. Une meilleure prise en compte de la communication publique aurait contribué à un management efficace de la marque « Etat du Sénégal » ; à une meilleure visibilité et une lisibilité des politiques, projets et programmes ; à une facilitation de l’accès aux données ; à une meilleure diffusion des informations relatives aux activités et réalisations gouvernementales ; au développement d’une relation de confiance entre l’Etat et les citoyens ; à l’instauration d’un climat de stabilité socio-politique. Une communication institutionnelle bien maîtrisée permettrait d’anticiper en amont la gestion des crises et, mieux encore, de les éviter. C’est donc un outil extrêmement important sur lequel devraient s’appuyer les gouvernants dans la réalisation des tâches qui leur incombent. Après observations et analyses, nous avons identifié trois facteurs qui gangrènent la communication institutionnelle au Sénégal. Le financement Contrairement aux entreprises privées qui accordent une place centrale à la communication, les institutions publiques relèguent souvent ce levier important de gouvernance à une simple formalité, voire à une simple médiatisation. Les restrictions budgétaires dues à la crise économique affectent la communication publique. Dès lors, ces institutions fonctionnent sans cellule, elles ne mettent généralement pas à la disposition de la communication un budget car celle-ci est souvent perçue comme « gadget » non prioritaire. C’est d’ailleurs pourquoi il est rare de voir une politique communicationnelle soutenue dans la plupart des organes de l’Etat. La professionnalisation des acteurs La communication publique devrait s’appuyer aujourd’hui sur une professionnalisation de ses acteurs, pratiquant des métiers reconnus et renforcés par des formations spécifiques de haut niveau. Malheureusement au Sénégal, la réalité révèle qu’avec la politisation de l’administration les chargés de communication sont souvent choisis par copinage. Il n’est pas rare de voir des responsables de communication d’institutions publiques sans expériences professionnelles et même sans diplôme requis. Mathieu Griffon déclare d’ailleurs à ce sujet : « Si la communication est souvent perçue comme des techniques innées, elle est en réalité un véritable métier qui s’apprend en théorie et dans un quotidien riche en expérience diverses et variées ». Ce manque de professionnalisation de ce métier prestigieux fait qu’on a souvent affaire à des agents qui ne s’occupent que de médiatisation au détriment de la vraie communication publique BIRAMAWA MAGAZINE - 17

fondée sur une démarche de réflexion stratégique. Et pourtant, des universités publiques comme Gaston Berger de Saint-Louis mettent chaque année sur le marché plusieurs dizaines de jeunes sénégalais spécialisés en communication publique et territoriale qui malheureusement ne sont pas exploités. Il urge dès lors de penser à la professionnalisation des acteurs à travers la mise en place d’un corps des professionnels de la communication publique. A partir de ce moment les communicants ne dépendront plus des humeurs des autorités, mais aussi des remaniements ministériels. La prédominance de la propagande politique N’étant souvent pas recrutés selon les compétences, mais selon les relations, les chargés de communication d’institutions publiques ne gèrent généralement que l’image de ceux qui les ont nommés en ignorant royalement leurs vraies missions. Ils travaillent quotidiennement à assurer la visibilité et la notoriété de leurs leaders en foulant au pied les exigences d’une communication publique. Leur objectif étant autre que d’assurer une promotion ou une longévité institutionnelle au leader dont ils gèrent l’image. Dès lors la communication s’occupe d’un intérêt particulier en lieu et place d’un intérêt général alors que les acteurs sont payés avec les ressources publiques. 18-BIRAMAWA MAGAZINE Aujourd’hui, avec la pandémie du Covid-19 l’argument le mieux partagé est que « Rien ne sera plus comme avant ». L’humanité prône ainsi un changement radical à tous les niveaux. Il s’agit surtout de tirer les leçons de la Covid-19 en vue de créer un monde meilleur. Le Sénégal n’est pas en reste dans ce vaste champ. Parmi les secteurs où le changement de paradigme est inévitable il y a évidemment la manière de gérer les relations gouvernants/gouvernés. La communication, qui a montré ses limites avec l’avènement du coronavirus, doit véritablement faire l’objet d’une redynamisation, d’une revalorisation, d’une requalification. Elle doit être accompagnée par un financement en fonction des ambitions de gouvernance, ceci grâce à des ressources humaines hautement qualifiées qui ne dépendront ni d’une instabilité institutionnelle, ni d’une appartenance politique ou clanique. La professionnalisation des acteurs tout comme la dépolitisation de la fonction de chargé de communication constitue donc une des exigences d’une communication au service de l’émergence, car Marc Roussel soutient que « Tout problème résulte d’une rupture de communication ». Dr Jean Sibadioumeg DIATTA

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LE COIN D’AUTRUI Bonzzzooouuurrr Warahmatullah… Lecteurs et lectrices de Biramawa Magazine, Bienvenus dans le « Coin d’Autrui ». Bon, après trois chroniques spéciales sur mon parcours personnel, sur l’actualité, sur tout et sur rien, on fera pour chaque numéro suivant, comme cette 4e parution, un break que vous pourrez intituler « Les Drames d’Autrui ». Eh oui, j’entretiens un blog depuis 2015, où je raconte des histoires. D’ailleurs, la prochaine chronique sur le 5e numéro qui va paraître en mi-août, va porter sur mon initiation aux métiers du Web et comment je suis devenu un rédacteur en ligne. Mais en attendant de savourer vos côtelettes de mouton à partir de vendredi, découvrez l’histoire de cette fille née « différente » dans une société ignoble et absurde. 20-BIRAMAWA MAGAZINE

L e soleil s’enfonce de plus en plus laissant place à un horizon qui s’assombrit derrière la fenêtre de cette chambre d’hôpital située au troisième étage. Le crépuscule ouvre ses portes lugubres et s’apprête à avaler des heures de gloire rompues, des joies éphémères, des vies tantôt bien remplies tantôt écourtées... Sur un lit, une vieille dame mobilise ses dernières forces pour arracher au monde des ténèbres un héritage immatériel destiné à la postérité. Cette vieille dame s’appelle Karina Poireau et c’est ma grandmère. Comme si elle savait que ses yeux ne seraient pas témoins de la prochaine aube, elle m’a fait un signe de la main pour que je m’approche encore un peu plus de son lit. Plus que quelques centimètres séparaient mon visage du sien. Je me suis penchée vers elle de sorte qu’elle n’ait pas à s’épuiser davantage à hausser le ton de sa voix. Je savais qu’elle voulait me dire des choses, mais moi j’étais plutôt préoccupée par son état de santé. - Grand-mère, tu es trop faible. Tu dois te reposer pour économiser tes forces. Ainsi, demain matin tu te réveilleras en pleine forme et avec une meilleure santé... Elle a souri. Et malgré ses 90 ans, sur son visage couvert de rides, il restait toujours une preuve de sa beauté antérieure. - Tu sais ma chérie, le mot santé est toujours galvaudé quand il est utilisé pour une personne de mon âge. Le nombre de mes années vécues est forcément synonyme d’un mauvais état physique. Même si cela n’a pas toujours été le cas, en remontant l’histoire jusqu’au prophète Noé, qui selon les textes sacrés a vécu 950 ans... Elle a soufflé un peu, puis a repris la parole. - Sais-tu pourquoi tu es la seule personne à mon chevet sur ce lit d’hôpital ? - Oui grand-mère. Parce que je suis le seul parent qu’il te reste sur cette terre. Tes deux enfants, mon père et ma tante Anna sont tous les deux morts, il y a de cela une vingtaine d’années, à la bombe en Egypte, peu de temps après ma naissance... - Hum ! Ça, c’est ce que l’on a voulu te faire croire. - Mais qu’est-ce que tu veux dire par là grand-mère ? - Ton papa et ta tante ne se sont jamais rendus en Egypte ce sinistre 24 avril 2006. Quant à ta pauvre mère, elle aurait bien pu être tuée par le chagrin et le rejet de la société. Quand tu es venue au monde, elle seule voulait de toi. Dans notre société, une mère qui met au monde un albinos est perçue comme porteuse de mauvais sort. Elle est donc mise à l’écart de tout et de tous. Ton grand-père paternel était dans tous ses états lorsqu’il a appris la nouvelle de ta venue au monde. C’est un miracle si tu vis aujourd’hui ta vingtième année ma chérie. Mon mari, qui était très puissant à l’époque, a tout fait pour effacer la «tache» que tu constituais dans le sang familial. Mais que peuvent la volonté et la puissance de tous les hommes de cette terre quand l’Omnipotent entreprend de protéger un petit être sans défense...Il avait prévu de vous éliminer, ta mère et toi, au fil de la nuit. Et il avait engagé des hommes qualifiés pour faire ce genre de boulot. Ton père, ta maman et ta tante Anna sont tous passés. Mais pas toi. - Mais grand-mère, tu veux dire que c’est grand-père qui a tué ma mère et ses propres enfants, mon père et ma tante... Mais quel genre d’homme peut faire ça ? lors d’un attentat - Tu sais ma chérie, j’ai toujours cherché. En vain, à percer le secret par lequel Dieu arrive à réunir deux caractères si différents chez un seul et même individu. Ton grand-père était le plus doux et le plus tendre des humains quand il était avec moi. Mais c’était aussi le plus grand sadique et l’homme le plus craint du village quand il s’agissait de politique et de ses affaires. C’était un dictateur redouté dans ces deux domaines. - Et toi, tu arrivais quand même à vivre à ses côtés tout en sachant toutes les immondices dont il était l’auteur... - Je ne pouvais pas quitter ton grand-père comme ça sur un coup de tête. Je savais qu’il ne me laisserait jamais m’en tirer facilement. Je suis restée pour mes enfants et j’ai accepté de supporter le monstre qu’il pouvait être en dehors de la maison... - Et comment as-tu réussi à me sauver et à te sauver de cet homme ? - Ton père et ta tante ont tout organisé. Il fallait faire croire à ton grand-père que ses deux enfants et sa belle-fille avaient réussi à s’échapper de la maison familiale BIRAMAWA MAGAZINE - 21

avec le bébé albinos. Deux heures après leur départ, j’ai chargé un des gardes de ton grand-père d’aller lui annoncer la fuite organisée. Il a aussitôt rassemblé ses troupes et est parti sans réfléchir à leur poursuite. Je savais que ton grand-père comptait dans son réseau des commissaires de polices et des commandants de brigade et qu’il n’allait pas mettre beaucoup de temps avant de mettre la main sur les fugitifs. Mais pendant qu’il était sur les traces de tes parents, toi, tu étais bel et bien dans la maison familiale. Le plan de tes parents était d’éloigner mon mari de toi, le bébé maudit. Une demi-heure après son départ, je suis sortie par la porte arrière de la grande demeure familiale avec toi. Un chauffeur engagé par ton père m’attendait à 2 heures 30 minutes précises pour m’emmener à la capitale... J’avais des contacts secrets dans cette ville et ton père avait tout mis au point pour réserver deux billets pour la France. Et nous étions dans l’avion avant midi pour un voyage dont la date du retour était tout ce qu’il y avait de plus incertain... Voilà ton histoire ma petite chérie. Celle que l’on ne t’a jamais racontée. Celle que tu devais savoir avant que je ne quitte ce monde pour toujours. Sache que trois hommes ont sacrifié leur vie pour que tu puisses survivre à des préjugés absurdes et immondes d’une société démodée. Avant leur départ, tes parents savaient qu’ils ne sortiraient pas vivants de leur plan. Ils m’ont fait promettre de tout faire pour te sauver, mais aussi de te donner tout l’amour du monde. Je ne m’appelais pas Karina. Jadis, mon nom était Sofia Diallo. J’ai changé de nom pour échapper à ton grand-père et à son opiniâtreté. Il a tout organisé pour faire croire que ses enfants avaient péri dans l’attentat de Dahab en Egypte. Et comme ton père et ta tante voyageaient beaucoup à travers le monde, les journaux ont gobé son histoire. Ta maman avait disparu sans jamais être retrouvée. Voilà ton histoire ma petite chérie adorée. Maintenant, tu sais au moins qui tu es et pourquoi tu dois te battre pour vivre la plus belle des vies. Parce que c’est ce que ton père, ta tante Anna et ta maman souhaitaient de toute leur âme pour toi. Quant à moi, j’espère simplement que tu vivras assez longtemps pour me pardonner et ausAyoba FAYE Rédacteur en chef de Pressafrik 22-BIRAMAWA MAGAZINE si pardonner à ton grand-père. Parce que ta haine contre lui ne changera en rien l’histoire déjà passée... Ma grand-mère s’est éteinte une heure après avoir fini de me raconter mon triste passé. Le plus difficile maintenant sera de vivre avec... Voilà fin de l’histoire ! Versez une petite larme en guise de compassion et n’oubliez pas de respecter les mesures barrières et consignes édictées par les autorités sanitaires pour vous protéger et protéger vos proches du virus qui circule toujours. J’ai reçu vos retours et suis très émus par vos compliments sur mon style d’écriture. Je vous adore, chers lecteurs et lectrices de Biramawa Magazine.

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ENTRETIEN EXCLUSIF “Le métier d’acteur est un métier très noble.” Roger SALLAH Acteur/Comédien - Voix off - Modèle photo

Roger Felmont SALLAH est un acteur sénégalais. Du court métrage « Un air de Kora » aux séries télévisées sénégalaises telles que « Pod & Marichou » il a su marquer de son empreinte le paysage télévisuel sénégalais. Dans cette interview Roger dresse son parcours et présente le métier d’acteur qu’il considère « très noble ». « Le métier d’acteur est un métier très noble. Contrairement à ce que beaucoup de gens pourraient penser. » Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Je m’appelle Roger Felmont SALLAH. Je suis sénégalais, d’origine togolaise. Je suis acteur/Comédien, Voix off , mannequin et modèle photo. Vous êtes mannequin et acteur. Que pouvez-vous nous dire sur ces 2 professions ? Ce sont deux métiers différents. Le mannequinat tourne autour des shooting photos, des défilés, des fashion week, des évènements de mode… Alors qu’en tant qu’acteur je suis amené à me produire sur des scènes, dans des séries et films etc. Cependant bien que différents, ces deux métiers se complètent. Ils relèvent du domaine de l’art. Personnellement le fait d’être mannequin a un impact posiBIRAMAWA MAGAZINE - 25 tif sur ma carrière d’acteur. Mes postures, ma façon de voir les choses, ma façon de me déplacer sur les plateaux de tournage… tout ça je l’ai appris grâce au mannequinat. Qu’est-ce qui vous a poussé vers le métier d’acteur ? De base je suis passionné d’arts. Tout ce qui gravite autour de l’art m’intéresse énormément. Que cela soit de la musique, mode, danse etc. Quand je me suis lancé dans le mannequinat, je savais aussi je voulais être acteur. J’attendais juste le bon moment pour me lancer. Il me fallait d’abord gagner de l’expérience, me faire un nom, et ensuite épouser le métier d’acteur. Je me suis lancé finalement plus tôt que prévu. (Rire) Mais finalement je m’en réjouis. Les tournages se passent bien. Les résultats sont au rendez-vous. Les réalisations faites jusque-là sont réconfortantes. J’aimerais aussi ajouter que ce qui me motive davantage à exercer le métier d’acteur est que finalement je suis porteur de voix. J’ai travaillé sur des projets engagés. Des personnes se retrouvent dans ce que je fais, dans certains rôles que je joue dans les séries. Beaucoup de personnes m’ont témoigné cela. En tant qu’acteur je peux donc, dans une certaine mesure, me considérer comme « la voix des sans voix ».

« …j’ai joué dans un film, un court métrage qui s’intitule « Un air de Kora » qui a d’ailleurs était primé au FESPACO deuxième meilleur court métrage. » Beaucoup de gens vous ont connu grâce à la Série « Pod & Marichou ». Est-ce votre premier rôle dans une série, un film… ? Effectivement Beaucoup de gens m’ont connu à travers la Série « Pod & Marichou ». Je jouais le Rôle d’AGBO. Mais avant cela j’ai joué dans un film, un court métrage qui s’intitule « Un air de Kora » qui a d’ailleurs était primé au FESPACO deuxième meilleur court métrage. Ensuite j’ai rejoint MARODI pour faire des doublages de voix. C’est par la suite que la Série NAFY m’a été proposée. Pour la série POD et MARICHOU, j’ai commencé par de la figuration ensuite mon personnage a évolué. Et c’est comme ça que les gens ont connu AGBO. Aujourd’hui vous faites partie des acteurs très plébiscités au Sénégal. Bravo ! Comment vivez-vous cette notoriété ? Ah merci ! (Rire) Dans tout ce que je fais j’aime bien inspirer. A chaque fois que j’entreprend de faire quelque chose mon premier objectif c’est que ça soit inspirant pour les autres, les plus jeunes. On connait un peu notre histoire en tant qu’Africain, en tant que Sénégalais. Et nous nous devons 26-BIRAMAWA MAGAZINE de réaliser des choses, d’être inspirant pour nos jeunes frères. Nous nous devons également de réussir là où beaucoup de gens s’y attendent le moins. Cette notoriété je la vie tranquillement. C’est réconfortant, encourageant quand je rencontre des gens qui me disent qu’ils aiment ce que je fais. Mais il y a également des gens qui me détestent parce qu’ils n’arrivent pas à distinguer mon personnage dans les séries et ma personne dans la vraie vie. Mais c’est comme ça. A ce que je ne sache personne ne fait l’unanimité. Le plus important pour moi est de savoir pourquoi je fais ce que je fais et quel message je cherche à véhiculer en le faisant. « Il faut aussi beaucoup travailler, croire en ce qu’on fait et aimer ce qu’on fait. » C’est quoi votre secret ? (Rire) Comment en êtesvous arrivé là ? Rire ! Honnêtement je n’ai pas de secret en particulier. Mais ma force c’est ma famille. Ma maman, mon père, des frères et sœurs, mes amis me poussent à aller de l’avant. Ils m’encouragent et croient en mon talent. Grâce à ce soutien quand je suis sur un plateau je me dis que je peux le faire. I can do it ! Il faut aussi beaucoup travailler, croire en ce qu’on fait et aimer ce qu’on fait. Quel rôle vous a le plus marqué ? Et pourquoi ? Le rôle qui m’a le plus marqué c’est le rôle de Bouba dans la série Renaissance. Bouba est issu d’une famille aisée. Son père est maître tailleur.

Son père souhaitait qu’il soit tailleur mais Bouba se voyait comme designer mobilier mais va finir par céder à la pression de son père. Marié Bouba avait une copine. C’est à cause de cette copine, qui malheureusement va perdre la vie dans la série suite une overdose, que Bouba était accro à la drogue. Le thème abordait dans cette série est l’addiction aux drogues. Un thème très important à mes yeux parce que concerne beaucoup de jeunes. Ce qui m’a le plus marqué, pour la préparation des rôles nous sommes allés au Centre de prise en charge intégrée des addictions à Dakar (CEPIAD) se trouvant à Fann. Nous avions des séances de travail, nous étions en contact avec nos compatriotes qui y sont pour des traitements. Ce que je tire de cette expérience et que j’aimerais partager c’est que, sans faire l’apologie des drogues, ce n’est pas parce qu’une personne est addicte aux drogues que c’est une mauvaise personne. Il ne faut donc pas les stigmatiser. Les raisons qui poussent les personnes à consommer de la drogue peuvent être diverses et variées. Que diriez-vous aux jeunes qui nous lisent et qui souhaitent être acteur comme vous ? Je dirais aux jeunes de chercher à savoir pourquoi ils veulent devenir Acteur. Et c’est « ce pourquoi » qui leur permettra de savoir s’ils vont ou pas durer dans ce métier. Personnellement je n’ai pas choisi d’être acteur parce qu’on me l’a conseillé ou pour du court terme mais parce qu’en plus d’être passionné d’art je veux inspirer les gens. Le métier d’acteur est un métier très noble. Contrairement à ce que beaucoup de gens pourraient penser. Nous sommes une vitrine, des porteurs de voix. En plus d’inspirer les jeunes, nous inspirons également ce qui exercent d’autres métiers. Je dirais également aux jeunes que le talent, la notoriété ne suffisent pas il faut également beaucoup travailler, croire en soi et en ce qu’on fait. Il faut aussi faire confiance en l’avenir. «Faire des études dans le milieu est un plus et ça je le confirme.» Il nous semble que faire des études est un plus dans le milieu du cinéma. Qu’est-ce que vous en pensez ? Faire des études dans le milieu est un plus et ça je le confirme. Il y a un discours qu’on entend très souvent dans le milieu c’est que l’acteur doit être cultivé, intelligent. Il faut une bonne culture générale, avoir un certain bagage intellectuel. Par exemple pour espérer jouer certains rôles il faut incontestablement faire des études, parler différentes langues, avoir une bonne culture générale. Il est impossible d’incarner certains rôles si on n’a pas fait des études, si on ne sait pas comment faire des recherches. En plus en dehors des plateaux de tournage, l’acteur est amené à animer des conférences, à parler en public, à donner son avis et des conseils. C’est donc encore une fois très important de faire des études, d’avoir un certain bagage intellectuel. En parlant d’études, est-ce que vous pouvez revenir sur votre parcours de formation ? J’ai eu mon BAC série L1 au Lycée Galandou DIOUF à Mermoz puis j’ai été orienté au département d’anglais de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. J’ai eu ma licence en Étude Africaine et post coloniale. Il fallait choisir entre Étude africaine, américaine, britannique ou linguistique-grammaire. J’ai choisi le premier cité parce que je suis quelqu’un de très enraciné. Il est important pour moi de connaître mon histoire, l’histoire du continent africain. Après ma licence j’ai fait mon master 1 en rédigeant mon rapport sur les civilisations africaines. J’ai été orienté en Master 2 mais c’est à ce moment que le métier d’acteur a pris le dessus. Faute de temps j’ai dû mettre mon Master 2 en standby. Pour changer de registre, votre personnage dans les séries parle de quelqu’un qui transgresse les règles. Comment vous décririez-vous dans la vie de tous les jours ? Alors dans la vraie vie je me décrirais comme quelqu’un qui prône le respect des règles, le respect dans les rapports humains. C’était un peu compliqué au départ de jouer ce rôle parce que BIRAMAWA MAGAZINE - 27

ne correspondant pas à ma véritable nature. Mais c’était pour moi un challenge, un défi qu’il fallait relever. C’est important que les gens qui regardent, sachent que ce n’est pas bon ce que je fais dans certaines séries. Chaque personnage raconte une histoire, les internautes doivent donc essayer de comprendre la bible du personnage et ne pas se focaliser uniquement sur le personnage. Également comme je le disais plus haut il faut distinguer le personnage et la personne dans la vraie vie. Que faites-vous quand vous ne jouez pas ? Quels sont vos hobbies ? Je suis très sociale depuis que je suis très jeune. Je suis passé par différents mouvements d’actions catholiques : De la CVAV au scoutisme. Par ailleurs j’ai mon diplôme de moniteur de colonies de vacance. Je travaille beaucoup avec les enfants. Il m’arrive également de travailler avec l’Unicef comme ambassadeur. Je suis également membre de Lions Club. Je fais également beaucoup de sport. Je pratique le Volley Ball. Au-delà de votre vie professionnelle, quelles sont les causes qui vous tiennent à cœur ? Le respect des droits humains notamment des personnes vulnérables me tient énormément à cœur. Je le disais plus haut j’ai beaucoup travaillé avec les enfants et avec l’Unicef comme ambassadeur. Le sort notamment des enfants abandonnés, des en28-BIRAMAWA MAGAZINE fants vivant dans les rues m’importent beaucoup. Il en est de même des femmes victimes des violences physiques comme morales. Jeunesse ne veut pas dire débauche et débandade mais plutôt avoir conscience qu’on a le temps de réaliser beaucoup de choses avant de prendre de l’âge. Beaucoup de jeunes empruntent le chemin de l’entrepreneuriat. Qu’est-ce que cela vous inspire ? C’est très bien. C’est une très bonne chose. Cela reflète une prise de conscience des jeunes. Mais la question du pourquoi revient toujours. Il ne faut pas entreprendre pour entreprendre, pour faire comme tout le monde ou tout simplement parce qu’on a un projet qui nous tient à cœur. C’est quelque de chose de très sérieux, qu’il faut très bien préparer. Il est important de mettre en place des projets viables qui s’inscriront dans le long terme et qui sont inspirants. Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse sénégalaise ? En tant que jeunes nous devons redoubler d’efforts. On fait partie des populations les plus jeunes au monde. Pour moi c’est une bénédiction, une chance qu’il faut saisir. En tant que jeunes sénégalais on aime bien nous amuser, les futilités. On n’oublie très souvent de nous focaliser sur l’essentiel ou on s’y prend très tardivement. Si demain je réalise quelque chose on ne dira pas que c’est Roger mais un Sénégalais du nom de Roger a réalisé telle chose. Nous sommes des ambassadeurs du Sénégal. Biramawa vous remercie. Quel est votre mot de la fin ? Je vous encore remercie pour l’intérêt porté sur ma personne. Je vous encourage. Que le Seigneur vous assiste et mette en lumière ce que vous faites afin que le magazine soit connu dans le monde. C’est très important. J’encourage tout un chacun à se donner à fond dans ce qu’il fait, à y croire et à prier ! La prière aussi est très importante. « Le respect des droits humains notamment des personnes vulnérables me tient énormément à cœur.»

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Veille et Intelligence des Affaires Les enjeux culturels de la production audiovisuelle et cinématographique L a production audiovisuelle et cinématographique peut avoir un impact considérable sur l’économie et la culture dans nos pays. Fort de ce constat, pour ce numéro 4 du magazine, je suis allé à la rencontre de Médoune SARR, diplômé en Sciences de l’Information et de la Communication afin de décortiquer les enjeux culturels de la production audiovisuelle et cinématographique au Sénégal. 30-BIRAMAWA MAGAZINE

Pouvez-vous vous présentez ? Mon nom est Médoune SARR, et je suis titulaire d’un Master II en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. J’ai produit un Mémoire sur le placement de produits dans les séries télévisées sénégalaises, en m’intéressant spécifiquement à la réception qu’en ont les téléspectateurs. Aujourd’hui je suis très intéressé dans mes recherches, par les industries cinématographiques et audiovisuelles, plus spécifiquement, leurs enjeux économiques et culturels. Qu’appelle-t-on production audiovisuelle ? cinématographique ? L’association originelle des qualificatifs « cinématographique » et « audiovisuelle », témoigne d’emblée la porosité des frontières entre ces deux notions. Mais leur différence réside dans le fait que, la production cinématographique est une production d’œuvres destinées en priorité à une exploitation en salles de cinéma, et par ricochet, sur DVD, alors que la production audiovisuelle est destinée, dans son essence, directement aux petits écrans (télévisions et ordinateurs). Cependant, les produits en question peuvent subir des extensions, réajustements et réadaptations, pour nous amener à voir, des films (produit cinématographique) à la télévision, et des séries (produits audiovisuelles) au cinéma. Mais, fondamentalement, leur différence réside dans ce que l’on appelle dans le jargon des cinéastes, les réseaux de distribution. Pouvez-vous nous parler de la production audiovisuelle et cinématographique au Sénégal ? Au Sénégal, comme dans le monde, la production cinématographique précède, chronologiquement, la production audiovisuelle. L’histoire sénégalaise de ces industries, nous raconte que, bien avant les indépendances et l’avènement de la télévision, le cinéma existait déjà, avec des productions essentiellement étrangères. Et au lendemain des indépendances l’Etat du Sénégal a créé ce que l’on appelait les « actualités sénégalaises » qui produisaient des films de quelques minutes, montrant les nouvelles du pays et d’ailleurs, et servant par la même occasion, la communication publique. Et donc c’est ce matériel de production, propre aux actualités sénégalaises, qui sera utilisé, en dehors des missions officielles assignées par l’Etat, pour produire des films et laisser apparaître la première génération de cinéastes du Sénégal. Là, nous sommes toujours loin de l’explosion de la production audiovisuelle, telle que nous la vivons de nos jours. Mais maintenant, au Sénégal, il suffit d’allumer le petit écran pour s’en convaincre, les séries télévisées monopolisent les chaînes de télé et peignent le secteur audiovisuel sénégalais aux couleurs de cette nouvelle industrie. Presque toutes les chaînes ont, une voire plusieurs séries télévisées sénégalaises qu’elles diffusent pour le plus grand bonheur des téléspectateurs sénégalais. Ce, au détriment des télénovelas qui sont reléguées au plan ou envoyées aux oubliettes. Pod et Marichou, Idoles, Golden, Maîtresse d’un homme marié, pour n’en citer que celles-là, sont toutes des séries télévisées sénégalaises qui animent le paysage audiovisuel. Ce faisant, les séries sénégalaises font beaucoup gagner aux acteurs, médias et producteurs sénégalais, mais aussi, et à juste titre, à l’Etat et à la nation sénégalaise, avec les enjeux culturels y afférents. Quels sont, aujourd’hui, à votre avis, les enjeux internationaux des productions cinématographiques et audiovisuelles ? En dépit du fait que les productions cinématographiques et audiovisuelles sont littéralement taillées sur mesure pour répondre aux désirs, attentes et exigences du public de leurs pays d’origine, elles sont ensuite exportées dans de nombreux pays à travers le monde notamment en Europe de l’Est, en Chine et surtout en Afrique de l’Ouest et du Sud, à travers une diffusion extra nationale. Cette dernière est loin d’être fortuite car en effet, cette diffusion extra nationale des séries télévisées intègre les cultures et les territoires dans un système planétaire qui crée une culture mondiale et qui dans une certaine mesure uniformise le monde. Cette uniformisation découle sans nul doute de la diffusion des modèles culturels dominants, qu’ils soient américains ou latino-américains, sur plusieurs points du globe et essentiellement sur l’Afrique. Au Sénégal, nous constatons que la diffusion des séries télévisées sur nos écrans n’aura pas juste impacté les noms des consommateurs, mais va plutôt jusqu’à BIRAMAWA MAGAZINE - 31

être sources d’événements particuliers ou impacter ceux existant déjà, et ce, en plus d’influencer la mode, voire la culture sénégalaise. La venue de l’actrice l’actrice de Bollywood Aruna IRINI plus connue sous le nom de « Vaidehi », en 2010, apparaît comme une parfaite illustration. Et c’est d’ailleurs à juste titre que la Tabaski fêtée cette année fut fortement impactée en ce sens qu’un tissu de soie perlé portant le nom de l’actrice était prisé par les sénégalais. Et aujourd’hui, quels sont les défis auxquels les pays sous-développés font face ? Cette diffusion extra nationale, précédemment citée, laisse penser que, sous l’influence d’un bombardement permanent de productions audiovisuelles et cinématographiques, le monde serait un, culturellement. Toutefois notons que les individus ont de tout temps été accrochés à leurs cultures et n’accepteront de s’en débarrasser si simplement et si facilement au profit d’une autre qui serait dite transportée, extra nationalisée, mondialisée. Et c’est là qu’advient la nécessité de trouver d’autres moyens de maintenir leurs cultures en vie face à l’impérialisme culturel. A cet effet, bon nombre de pays activent les leviers de la langue, de l’éducation, des médias, des industries cinématographiques et audiovisuelles dans le but de faire subsister leur culture sur la scène culturelle mondiale au lieu de se laisser engloutir. Et vu leurs taux d’audience assez élevés, les séries sénégalaises font beaucoup gagner aux acteurs, médias 32-BIRAMAWA MAGAZINE et producteurs sénégalais, mais aussi, et à juste titre à la nation sénégalaise. Car comme l’affirme le secrétaire permanent du Fonds de Promotion des Industries Cinématographiques et Audiovisuelles « il est important que les films d’animation sénégalaise soient présents dans la mesure où ils contribuent au formatage du chemin pensé de nos enfants. Ce sont des films qu’ils sont en train de regarder qui vont déterminer ce que vont devenir leur imaginaire dans le futur ». Un point de vue d’un homme de culture qui en dit long sur les enjeux culturels et même politiques qu’implique le développement de la production locale. Et à cela, il faut ajouter l’aspect linguistique, car dans ces productions sénégalaises, la langue la plus parlée reste le Wolof qui est parlé sur presque tout le territoire sénégalais et par près de 80% de la population sénégalaise et non une langue étrangère qui serait en même temps vecteur de tradition, de culture voire de civilisation. Car la langue est, en vérité, une question d’identité, d’appartenance et de culture. Elle n’est pas « qu’un assemblage de mots mais c’est aussi une façon de penser, d’imaginer et de regarder le monde ». Le Sénégal est-il prêt pour faire face à la concurrence internationale dans la production audiovisuelle et cinématographique ? Même si, beaucoup de clignotants sont au vert, il reste quand même beaucoup de chemin à parcourir, pour arriver à faire face à la concurrence internationale. Aujourd’hui, malgré son jeune âge, le cinéma sénégalais ayant débuté en 2013 avec Alain GOMIS, Maty DIOP entre autres, a remporté des trophées internationaux. En plus, les séries sénégalaises fleurissent et s’exportent, néanmoins, il se pose toujours le problème de l’industrialisation formelle ainsi que la rentabilisation des produits. Pour aujourd’hui arriver à faire face à la concurrence internationale, il serait nécessaire pour le Sénégal de se doter d’une industrie cinématographique et audiovisuelle formelle, à l’instar de Hollywood, Nollywood entre autres. A cela, il faut ajouter le problème de financement, auquel les producteurs et réalisateurs font face, et ce, malgré les efforts de l’Etat. En effet, conscient des enjeux culturels d’un développement de la production locale et tenant compte de l’importance du secteur du cinéma et de l’audiovisuel dans la culture, l’Etat du Sénégal s’est doté depuis quelques années d’un outil de promotion et de valorisation de la production sénégalaise par le financement et l’appui. Toutefois, avec un budget annuel de 2 milliards, il s’avère difficile de soutenir cette flambée de production. Ainsi, si aujourd’hui les problèmes liés à l’industrialisation et au financement venaient à être réglés, le Sénégal pourrait enfin challenger les plus grandes industries cinématographiques et audiovisuelles du monde. Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB

AGRICULTURE «Au-delà de Ndingler, L’anxiété demeure chez les agriculteurs.»

L ’agriculture Sénégalaise emploie 60% de la population rurale et compte 752 352 exploitations agricoles familiales (ANSD, 2014). Pourtant elle peine toujours à avoir un impact efficace dans la réduction de la pauvreté. Elle est toujours incapable d’épouser le dynamisme qui lui permettra d’imprimer une croissance économique respectable et soutenue. Curieusement, les risques liés à l’anxiété des agriculteurs y sont peu évoqués bien qu’ils jouent un rôle significative pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Actuellement de nombreux agronomes n’ont plus pour objectif d’inventer ou d’adapter de nouvelles techniques, mais ils cherchent à comprendre quels sont les freins humains, sociologiques et économiques à la production et à l’adoption de techniques qui pourtant sont disponibles. Les multiples causes d’anxiété chez les agriculteurs sénégalaises Les agriculteurs sénégalais distraits, inquiets, moins vigilants ou préoccupés par leur subsistance restent vulnérables tout au long de leurs activités de production : Allant de la préparation du sol, de la récolte, à la commercialisation. Cette anxiété découle de plusieurs facteurs : • des coûts élevés de facteurs de production, • des bénéfices faibles, des marchés incertains, • de la rareté des pluies, • du développement insuffisant des infrastructures de transport, de stockage et de commercialisation, • les effets des politiques commerciales. Ces facteurs nuisibles à l’activité agricole et aux emplois agricoles poussent les agriculteurs à l’abandon des terres et à recourir à l’exode rural. Certes, d’autres facteurs peuvent occasionner l’abandon des terres, tels que : la politique, l’accaparement des terres, les contraintes socio-culturelles etc..., mais les causes les plus probantes demeurent l’anxiété des agriculteurs. Car, assez généralement, c’est sous l’aiguillon du stress et de la misère que se produisent les migrations des populations. À l’heure actuelle, les programmes axés sur la dimension humaine de l’agriculture constituent le chaînon manquant… Pourquoi, ce groupe professionnel qui, pourtant pèse par son nombre, n’occupe-t-il pas une plus large place dans les réflexions en cours sur l’impact psychologique du travail ? Pourquoi le taux élevé d’abandon des terres ? Pourquoi l’urbanisation galopante des terres agricoles ? Ces questions méritent d’être posées. L’heure est à la réflexion contre le phénomène plutôt qu’à l’exploration des rendements. La personne humaine est la pierre angulaire de tout développement durable et il importe par conséquent de le préserver. Pour réaliser une agriculture réellement durable, il ne suffit pas d’une prise des questions relatives à une meilleure des terres, il faut également que la dimension humaine soit réellement prise en compte. La Loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale : début de solutions…. De la reconnaissance formelle des métiers de l’agriculture à la réforme foncière, la loi agro sylvo-pastorale a donné des orientations pour la prise en compte de la protection sociale des exploitants et des travailleurs du secteur. L’urgence aujourd’hui c’est de se préoccuper plus de l’état psychologique des agriculteurs qui devrait aussi se traduire par une stratégie nationale de prévention et gestion du taux de stress et d’abandon des terres agricoles. Thierno NGAMB Agronome Spécialiste en sécurité alimentaire et résilience BIRAMAWA MAGAZINE - 35

La Contraception moderne SANTE

Une arme contre la mortalité maternelle I. Contexte Dans les pays en développement, une femme sur 75 meurt de causes liées à la grossesse ou à l’accouchement. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé qu’un tiers des nourrissons, soit 14 000 000 avaient perdu la vie à travers le monde parce que leurs mères ont eu des grossesses : « trop nombreuses ou trop rapprochées », ou parce qu’elle est « trop jeune » ou « trop âgée ». La population du Sénégal était estimée à 14 799 859 habitants en 2016. Si le rythme de croissance démographique est maintenu, la population atteindrait 22,3 millions d’habitants en 2030, soit presqu’un doublement (1,5 fois) de la population en 15 ans. Cette augmentation rapide de la population aura des conséquences sur les secteurs de développement socioéconomiques (Santé, éducation, habitat, nouveaux emplois, …). La contraception, peut jouer un rôle de premier plan dans la protection de la vie des nourrissons, des femmes et de la famille toute entière sur le continent africain. II. Définition Ainsi, la contraception se définit comme l’utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures permettant de diminuer la probabilité de conception ou d’éviter la survenue de grossesse de manière temporaire et réversible. III. Mécanismes d’action Ce que veulent les femmes c’est une contraception efficace mais peu risquée et confortable Comment agissent ces méthodes de contraception ? Il y en a : • qui bloquent l’ovulation comme la pilule, l’anneau vaginal ou le patch contraceptif, • qui empêchent la rencontre des spermatozoïdes avec l’ovule, comme le préservatif, le diaphragme ou les spermicides, • qui empêchent la nidation de l’œuf, comme le stérilet. BIRAMAWA MAGAZINE - 37

Les différents types de contraceptifs et mode d’action IV. 1. Contraceptifs avec Hormones : Sont des moyens de contraception contenant des hormones à base d’œstrogène et ou de progestérone. Nous pouvons en citer : ீ Les pilules contraceptives : ce sont des comprimés à prendre chaque jour à la même heure. La pilule contient des hormones qui empêchent les ovaires de libérer des ovules. Elle agit également en épaississant la glaire cervicale qui empêche les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule. ீ Les injectables : la ou les pilules doivent se prendre quotidiennement, les injectables se prennent tous les 3 mois. ீ Les implants : discrets et efficaces ; l’implant est un petit bâtonnet souple et cylindrique, en plastique, de 4 cm de long et 2 mm de diamètre. Une fois mis en place, l’implant est quasi invisible et ne se sent absolument pas. Il délivre en continu une hormone féminine diffusée directement dans le sang, supprimant ainsi le cycle menstruel et l’ovulation. Ces brins peuvent jouer leur rôle pendant 3 à 5 ans. ீ Le patch contraceptif : alternative moins contraignante que la pilule, le patch contraceptif (aussi appelé «timbre contraceptif») est pratique et simple d’utilisation, particulièrement pour les femmes qui ont tendance à multiplier les oublis de pilule. Ce timbre de moins de 5 cm, ovale ou carré, se colle directement sur la peau, se change toutes les semaines. Ainsi, il assure ainsi la protection contraceptive de la femme qui le porte. «Les hormones sont absorbées au travers de la peau. Un nouveau patch est appliqué chaque semaine. ீ l’anneau contraceptif : ce dernier a une forme circulaire, mesure moins de six centimètres de diamètre et se place au fond du vagin. Il se renouvelle chaque mois, ce qui évite d’avoir à y penser au quotidien. Il contient des capsules d’hormones qui vont progressivement s’ouvrir et libérer leur contenu, grâce à la chaleur et à l’humidité du vagin. 2. Les contraceptifs sans hormones : Ce sont des méthodes de contraception ne contenant aucune dose d’hormone. En effet, le mécanisme d’action utilisé dans ce cas est surtout, la méthode barrière, c’est-à-dire le blocage de la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule. Ainsi, nous pouvons citer : le diaphragme, les spermicides, le dispositif intra-utérin au cuivre… ீ le dispositif intra-utérin au cuivre : encore appelé stérilet, à tort, car il ne rend pas du tout stérile ; est un moyen de contraception sans hormone. L’insertion est faite par un professionnel de santé dans l’utérus. Ce contraceptif permet de rendre les spermatozoïdes inactifs d’où l’absence de fécondation et empêche également la fixation de l’ovule dans l’utérus grâce au cuivre. Peutêtre efficace pendant 5 à 10 ans et peut être retiré à tout moment. 38-BIRAMAWA MAGAZINE Pourtant ce choix-là existe.Il y’a des méthodes de contraceptions adaptées à tous vos besoins.

ீ le préservatif : le préservatif est la seule méthode de contraception qui protège contre les maladies et infections sexuellement transmissibles. Il n’est donc pas seulement une méthode de contraception et doit devenir systématique en cas de rapport sexuel avec un nouveau partenaire. Il en existe pour les femmes et pour les hommes. 3. La contraception d’urgence : Appelée communément « pilule du lendemain », elle est utilisée en urgence pour éviter une grossesse après un rapport sexuel non ou mal protégé. Elle doit être prise dans les 72H suivant le rapport sexuel pour assurer son efficacité. Cependant, il s’agit d’une méthode de rattrapage exceptionnelle et ne doit en aucun cas être utilisé fréquemment. Seulement quand il y’a péril en la demeure ! Les hommes encore trop peut impliqués. 4. La contraception définitive ou la stérilisation : C’est une méthode de contraception chirurgicale qui consiste à ligaturer les trompes chez la femme ou les canaux déférents (« tuyaux » par ou passent les spermatozoïdes) chez l’homme. Ainsi, après cette intervention, la femme ou l’homme n’auront plus la possibilité d’enfanter. Elle est utilisée dans certaines situations ou la survenue d’une grossesse est dangereuse chez la femme. V. Avis D’expert Une arme contre la mortalité maternelle La planification familiale est un des sujets tabous en Afrique et plus particulièrement au Sénégal ; ce qui donne matière à la vulgarisation de nombreuses rumeurs d’ordre socio-culturelle, médicale, religieuse, etc. Cependant, Attention !!! Les rumeurs ne sont que des nouvelles non vérifiées qui se répandent rapidement dans la population et dont la source est souvent inconnue. La contraception permet aux femmes et aux couples de choisir quand avoir un enfant. Ce qui permet : ‒ De lutter contre la mortalité maternelle et les grossesses non désirées ; ‒ De mieux préparer l’arrivée d’un enfant et son avenir ; ‒ De participer à bâtir un continent Africain prospère et loin de la pauvreté. VI. CONCLUSION Rapprochons-nous donc des professionnels de santé ! Ils vous accompagneront, par des conseils avisés et des informations (Avantages et inconvénients), dans le choix de la bonne méthode contraceptive. Ces professionnels de santé vous assureront également un bon suivi. Dr Benjamin NDOUR Médecin généraliste BIRAMAWA MAGAZINE - 39

Développement personnel La lecture

« La lecture est à l’esprit ce que l’exercice est au corps », disait J.Addison. La lecture et ses impacts ne pourraient être exclus de notre liste d’éléments fondamentaux permettant le façonnage d’une forte personnalité. En effet, il a été démontré depuis plusieurs décennies que notre rapport à la littérature agit directement sur nos méninges et comportements. Si la lecture d’œuvres de fiction permet de se distraire, d’améliorer son vocabulaire et son sens de l’orthographe, ces effets positifs évidents ne seraient pas les seuls pour le cerveau. LECTURE ET CONNAISSANCE Lire c’est apprendre, c’est enrichir ses connaissances. Nous savons tous que les ouvrages nous guident vers la lumière qui est l’instruction. Les quotidiens, journaux, revues et magazines nous aiguillent et nous orientent à suivre le courant actuel des événements universels et à acquérir un langage intellectuel suffisant et à garantir l’aptitude de la communication avec toutes les sociétés de cette actuelle civilisation qui ne tolère guère l’ignorance. Consacrez au moins une heure, quotidiennement, pour la lecture et vous allez découvrir un phénomène bienfaiteur naissant au fond de vous-même qui réclame au fur et à mesure davantage de lecture. Les romans nous apprennent une multitude d’us et coutumes d’autres pays. C’est vrai que chacun a une idée sur le monde mais il est indiscutable qu’à partir de la lecture on puisse apprendre plus sur l’histoire, la nature, la politique… et surtout sur l’actualité internationale. La lecture se pratique partout, à n’importe quel moment et par n’importe quelle personne, pas comme d’autres activités tel le sport qui exige l’aptitude physique. UN MOYEN EFFICACE POUR STIMULER NOTRE CERVEAU Il a été scientifiquement prouvé qu’il existe un lien étroit entre la lecture et le développement du cerveau humain. Une étude récente menée aux Etats-Unis par la Emory University a démontré que lire un bon livre peut augmenter les connexions à l’intérieur du cerveau et créer des changements neurologiques persistants qui correspondent un peu à la mémoire musculaire qui permet de s’adapter aux efforts demandés. Les changements dans le cerveau après des lectures « significatives » ont notamment été enregistrés dans le cortex temporal gauche, une zone du cerveau associée à la réceptivité du langage et aux sensations motrices. Les neurones de cette région du cerveau sont notamment liés aux sensations selon lesquelles nous faisons quelque chose sans le faire réellement. Par exemple, penser à courir peut activer des neurones associés avec l’acte physique de la course. UNE RÉDUCTION DU STRESS ET LE DÉVELOPPEMENT DE L’EMPATHIE Dans sa définition simple, le stress est une réaction biologique bien réelle à une stimulation extérieure. Une étude a démontré que la lecture était le moyen le plus efficace pour vaincre le stress en un temps record. Elle permet ainsi de se délecter d’un environnement peu confortable, ce qui parfois représente un avantage certain. Vous perdre dans une œuvre de fiction vous transporte également dans la position d’une autre personne. Les fictions permettent ainsi à votre intelligence émotionnelle de se décupler dans la vie réelle. L’intelligence émotionnelle est décrite comme un type d’intelligence sociale qui permet aux personnes de gérer leurs propres émotions et celles des autres, de les discriminer et de comprendre cette information émotionnelle pour orienter leurs pensées et comportements (Del Pilar Jiménez et cols., 2019). Il est clair que dans une mondialisation avérée, cette capacité à intégrer les émotions extérieures est plus qu’indispensable. PRENONS LE TEMPS DE LIRE, C’EST DANS NOTRE INTÉRÊT ! Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires étrangères BIRAMAWA MAGAZINE - 41

DECOUVERTE Ousseynou GUEYE Fondateur Polaris asso “Polaris Asso est une association française basée à Dakar que j’ai initiée en 2018.” « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Sorti de la prestigieuse école, Prytanée Militaire de SaintLouis, Ousseynou GUEYE est « depuis 2016, ambassadeur pour l’Unesco, représentant de la jeunesse francophone. » Titulaire d’un master en science politique à Paris, Ousseynou a notamment travaillé « pour le programme Google Ateliers Numériques pendant 3 ans, d’abord comme coach, puis comme Chef de Projet », une initiative du géant GOOGLE. 42-BIRAMAWA MAGAZINE Il a initié en 2018 Polaris asso, une association française basée à Dakar avec pour mission de mener les jeunes à une utilisation efficiente de l’Outil numérique. La rubrique « Découverte » du numéro 4 de votre magazine Biramawa lui est consacrée. « …nous ouvrons nos portes à d’autres associations, structures communautaires de base ou étatiques à venir construire avec nous un cadre permettant aux jeunes d’exploiter pleinement les atouts du numérique.»

s - r - - Pouvez-vous vous présenter et revenir sur votre parcours de formation ? Je me nomme Ousseynou, je suis né en 1993 dans la ville de Rufisque. J’ai quitté cette belle ville à l’âge de 11 ans, ayant réussi le concours du Prytanée Militaire de Saint-Louis. Dans cette prestigieuse école, j’ai fait un séjour de 7 ans, de la sixième à la terminale, en y suivant des enseignements militaires et civils. J’ai eu l’honneur en 2011 d’avoir été lauréat au Concours Général Sénégalais puis de décrocher en 2012 mon baccalauréat. Mon parcours académique s’est poursuivi par la suite avec une licence en Science Politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. En 2016, je me rends en France après une année de césure durant laquelle j’ai travaillé pour l’ONG Ashoka. J’ai obtenu à Paris un Master en Science Politique. Qu’en est-il de votre parcours professionnel ? Sur le plan professionnel, j’ai eu la chance de me confronter très tôt au monde professionnel. Déjà après ma licence, j’ai fait le choix d’observer une année de césure pour travailler au sein du programme Changemaker, une initiative de l’ONG Ashoka visant à détecter et à accompagner les jeunes innovateurs sociaux africains, francophones comme anglophones. Cette expérience m’a permis de découvrir le monde de l’entrepreneuriat social dont je suis tombé amoureux et dont les principes ont depuis lors guidé mon parcours. En France, j’ai eu l’opportunité de travailler pour le programme Google Ateliers Numériques pendant 3 ans, d’abord comme coach, puis comme Chef de Projet. Mon rôle a notamment consisté à déployer cette initiative de Google France dans un certain nombre de territoire français, accompagnant ainsi des milliers de jeunes, entrepreneurs et professionnels à améliorer leur niveau sur certaines compétences numériques. Sur un tout autre registre, je suis depuis 2016, ambassadeur pour l’Unesco, représentant de la jeunesse francophone. Dans ce cadre, je contribue à porter un plaidoyer international sur les sujets de l’éducation, l’accès des jeunes à la formation de qualité, puis à l’emploi et enfin l’engagement civique. Cela m’a amené à parcourir certains pays tels que l’Arabie Saoudite, la Russie ou encore le Cap-Vert dans le but d’y échanger avec les jeunes et les organisations communautaires de base. Enfin, depuis janvier 2020, je suis de retour dans mon pays, à Dakar, où j’occupe le poste de Responsable de la Communication et de la Communication pour Afric’innov, une initiative qui soutient le développement de l’écosystème entrepreneurial africain en appuyant les hubs. « Partout dans le monde, les parents, et la famille au sens large, sont considérés comme les premiers acteurs de confiance dans l’éducation numérique des jeunes. » Vous avez fondé « Polaris asso ». Comment vous est venu l’idée de mettre en place cette initiative ? Polaris Asso est une association française basée à Dakar que j’ai initiée en 2018. A l’époque, je travaillais comme Chef de projet pour le programme Google Ateliers Numériques et j’ai eu l’opportunité de parcourir près d’une quarantaine de villes en France pour accompagner le grand public sur les usages du numérique. J’avais constaté que beaucoup de parents particiBIRAMAWA MAGAZINE - 43

paient à nos formations avec pour objectif d’en savoir plus sur le numérique, d’acquérir des compétences pour mieux être en mesure d’accompagner leurs enfants à avoir un usage avisé des outils digitaux. De la même manière, durant mes missions avec l’Unesco dans un certain nombre de pays, j’avais remarqué une grande rupture entre les parents et les jeunes sur la question du numérique. En d’autres termes, les personnes adultes et parents sont très éloignés des réalités que vivent les jeunes sur les outils numériques et donc, n’ont ni les bonnes informations ni les compétences pour accompagner leurs enfants vers un usage avisé d’internet. Il y’a par conséquent un fort besoin chez les parents d’être outillés sur la question de la parentalité à l’ère du numérique. J’ai été consterné par le grand écart entre ce besoin des parents et le manque de solutions formulées pour y répondre. Initier Polaris Asso a été pour moi une manière de sortir de ma zone de confort et de challenger ce statut quo. Quelles sont les cibles de Polaris Asso ? Partout dans le monde, les parents, et la famille au sens large, sont considérés comme numérique des jeunes loin devant les amis proche (25%) et les enseignants (22%). les premiers acteurs de confiance dans l’éducation numérique des jeunes. Une étude que nous avons réalisée en Juin 2020 à Dakar montre le confirme : 56% des répondants estiment que la famille, au sens large est l’acteur le plus influent dans l’éducation Tout cela pour vous dire que les parents sont une cible importante de Polaris Asso. En accompagnant les parents à mieux s’outiller sur les usages du numérique, on leur donne l’opportunité de mieux accompagner les jeunes de leur entourage à utiliser à bon escient les outils numériques. Former les parents est le meilleur moyen d’avoir des jeunes ayant un usage avisé d’internet ! En plus des parents, les jeunes eux-mêmes sont également notre cible. Ils s’approchent tout naturellement de nous et des programmes ont été conçus à leur destination. 44-BIRAMAWA MAGAZINE

« A l’horizon 2023, notre ambition est d’avoir un impact sur 5000 parents et 100.000 jeunes du Sénégal. » Quels sont justement vos programmes phares ? Nous développons actuellement trois programmes à fort impact. Un tout premier programme s’appelant “Family with net” vise donner aux parents et personnes adultes, toutes les informations et tous les outils nécessaires pour qu’ils puissent être en mesure de mener les jeunes de leur entourage vers un usage avisé des outils numériques. Ce programme se traduit par des différents formats d’ateliers pratiques, ludiques et interactifs. Pour les jeunes, nous développons tous les vendredis du contenu en ligne sur nos médias sociaux sous le concept de 2 Minutes Chrono. Ce sont des vidéos très dynamiques publiées sur notre page, n’excédant pas 2 minutes et abordant une thématique précise chaque semaine. Enfin, et toujours pour les jeunes, nous offrons, sur la demande de lycées ou collèges ou encore d’associations communautaires des interventions en physique sous forme d’ateliers pour les outiller à exploiter tout le positif du numérique, et à en limiter le négatif. Quels sont les perspectives de Polaris Asso ? A l’horizon 2023, notre ambition est d’avoir un impact sur 5000 parents et 100.000 jeunes du Sénégal. Au Sénégal, nous avons un écosystème bien dynamique, avec des associations évoluant dans des domaines connexes au nôtre et ayant un impact considérable au sein de notre communauté. Un de nos principaux défis est d’apprendre à collaborer, à mutualiser nos forces et à porter la même voix. Sans cela, nous ne pourrons atteindre nos objectifs réciproques. C’est pourquoi nous ouvrons nos portes à d’autres associations, structures communautaires de base ou étatiques à venir construire avec nous un cadre permettant aux jeunes d’exploiter pleinement les atouts du numérique. Comment vous contacter ? Toute personne désireuse de nous écrire peut nous envoyer un mail sur hello@polaris-asso. org Biramawa vous remercie. Quel est votre mot de la fin ? Félicitations à Biramawa pour le travail important de mise en lumière des actions positives prises dans notre communauté. Et merci de nous donner cette tribune, un prétexte pour rendre compte de notre travail portant sur l’acculturation sur les grands enjeux du numérique. BIRAMAWA MAGAZINE - 45

DIPLOVAR N°3 DiploVar ou un regard aiguisé sur l’actualité internationale Politique, Sciences Politiques, Relations Internationales, Humanitaire, votre nouvelle rubrique incontournable vous offre plus que des informations, une analyse pertinente des interactions géopolitiques qui vous entourent. Quoi de mieux qu’un résumé des points essentiels de l’actualité internationale des 15 derniers jours, des faits historiques, des portraits de personnalités ayant marqué l’histoire des relations internationales pour mettre à jour vos connaissances et rendre vos débats chocs d’idées. Les points saillants, les immanquables de l’actualité internationale vous seront présentés de façon succincte de telle sorte que rien ne vous échappera. Pour ce troisième numéro, une consultation du tableau de la VAR Diplomatique nous annonce les informations suivantes : COVID 19 : Le rythme de la pandémie continue de s’accélérer dans le monde, avec plus de 5 millions de nouveaux cas détectés depuis le 1er juillet, soit plus d’un tiers des cas de Covid-19 déclarés depuis la fin 2019. Plus de 645 700 personnes sont mortes du Covid-19, l’OMS a rappelé que « La clé pour maîtriser la transmission est de trouver, isoler, tester et traiter les cas et les contacts ». Le Royaume-Uni décrète une quatorzaine obligatoire pour les voyageurs en provenance d’Espagne. Par ailleurs, Les Etats-Unis ont doublé leur investissement financier, à près d’un milliard de dollars au total, pour soutenir le développement d’un potentiel vaccin contre la Covid-19 mis au point par la société américaine Moderna, qui entre lundi dans la dernière phase de son essai clinique. 46-BIRAMAWA MAGAZINE Quant à la République populaire démocratique de Corée (RPDC), l’agence de presse nord-coréenne a annoncé, dimanche 26 juillet, qu’un premier cas avait été découvert et que le pays avait été placé en « état d’urgence maximale » par le dirigeant Kim Jong-un au cours d’une réunion du bureau politique qui s’était tenue la veille. MALI : Suite à l’échec de la médiation du jeudi 23 juillet entreprise par une délégation composée de cinq chefs d’Etat ouest-africains pour tenter d’apaiser les tensions au Mali. Jong-un au cours d’une réunion du bureau politique qui s’était tenue la veille. Les chefs d’État de la Cédéao se sont de nouveau mobilisés, ce lundi 27 juillet, en sommet extraordinaire virtuel, pour trouver des solutions durables à la crise malienne.

L’organisation régionale menace de sanctions les opposants à son plan de sortie de crise au Mali qui prévoit notamment le maintien au pouvoir du Président Ibrahim Boubacar Keïta, la constitution rapide d’un gouvernement d’union nationale et des élections législatives partielles. Conduit par l’Imam Mahmoud Dicko, le Mouvement M5-RFP (le Rassemblement des forces patriotiques) qui n’a pas accepté les recommandations de la médiation menée le weekend dernier par la CEDEAO, rejette les résolutions et revendique toujours la démission d’IBK et prévoit de mobiliser à nouveau. CENTRE-AFRIQUE : L’ex-président centrafricain François Bozizé a annoncé samedi 25 juillet sa candidature à l’élection présidentielle de décembre 2020, un scrutin à haut risque dans ce pays plongé dans une guerre civile depuis que M. Bozizé a été renversé en 2013. Les militants du Kwa Na Kwa (KNK), le parti de M. Bozizé, étaient réunis depuis vendredi en congrès à Bangui, la capitale centrafricaine. Après six années d’exil, François Bozizé est revenu mi-décembre en catimini à Bangui, juste un an avant le scrutin présidentiel. Le pays est plongé dans la guerre civile depuis qu’il a été renversé en 2013 par une coalition de mouvements rebelles, appelée la Séleka. Ce coup d’Etat avait fait basculer ce pays pauvre dans une spirale infernale de violences, marquée par de sanglants affrontements communautaires entre la Séléka et les milices antibalaka, apparues pour soutenir le président déchu. Cette guerre a forcé près du quart des 4,7 millions d’habitants de la Centrafrique à fuir leur domicile. USA-CHINE : Une compétition acharnée pour la suprématie économique et technologique, sur fond de course au vaccin contre la Covid-19: la fermeture du consulat de Chine aux Etats-Unis, accusé d’espionnage, est une nouvelle illustration de la confrontation aux allures de nouvelle Guerre froide entre Washington et Pékin. En représailles, La Chine a ordonné vendredi 24 juillet, la fermeture du consulat des Etats-Unis dans la grande ville de Chengdu (sud-ouest). Cette décision constitue «une réponse légitime et nécessaire aux mesures déraisonnables des EtatsUnis», a souligné dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères. La diplomatie américaine a invoqué la protection de «la propriété intellectuelle » pour ordonner la fermeture du consulat chinois à Houston, au Texas. SENEGAL : le journaliste, infatigable défenseur de la démocratie et l’un des pionniers de la presse indépendante africaine, Babacar Touré est décédé le 26 juillet d’une longue maladie. Ancien président du groupe Sud, qu’il avait cofondé en 1985, La presse africaine pleure un journaliste emblématique. OUGANDA : Le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis plus de 34 ans, a été désigné mardi candidat à la prochaine élection présidentielle prévue début 2021 par le parti au pouvoir, le Mouvement de la résistance nationale (NRM). Il avait entamé son long règne le 29 janvier 1986 et il est désormais à la quatrième place en terme de longévité à la tête de l’Etat sur le continent, derrière Teodoro Obiang Nguema, président de Guinée-Equatoriale (plus de 40 ans), le Camerounais Paul Biya (plus de 37 ans) et Denis Sassou Nguesso au Congo, qui cumule plus de 35 ans au pouvoir. UE: L’Union européenne devrait maintenir ses restrictions de voyager avec la plupart de ses partenaires internationaux. La prochaine publication de la liste des pays autorisés pourrait être plus réduite encore à cause de la progression du coronavirus. Actuellement 13 pays sont concernés par ces autorisations, y compris la Chine si le principe de réciprocité est appliqué. Selon des sources diplomatiques l’Algérie et le Maroc pourraient quitter ce tableau. La Serbie et le Monténégro avaient déjà disparu de la liste précédente. A noter, certains Etats non présents ont déjà appliqué le système de réciprocité à l’UE. Sources : le Point, le Sud Quotidien, les Podcasts Affaires étrangères et International de France Culture, le Point, le Monde ©Biramawa Magazine 2020 BIRAMAWA MAGAZINE - 47

CV N° 2 Germaine Adel Ndama DIOUF Responsable logistique Tu es à la recherche d’un emploi? Biramawa magazine met cet espace à ta disposition pour te permettre de proposer ton CV aux entreprises qui recrutent. Tu peux donc envoyer ton CV par e-mail : contact@biramawa.com 48-BIRAMAWA MAGAZINE

Germaine Adel Ndama DIOUF Contact Adresse : Keur Massar Cité Enseignant Mobile : +221 77 238 78 91 Email : dioufgermaine90@gmail.com À propos Expérimentée dans le management d’équipe, une aisance dans les rapports humains et une expérience professionnelle variée et enrichissante dans la gestion administrative, les achats et la logistique. Responsable logistique FORMATION Master 2 en Supply Chain Management | SupDeco | 2014 – 2015 Master 1 en transport et logistique | SupDeco | 2013 – 2014 Licence 3 en Management des Organisations et de la Qualité : Option Achat-Logistique | Institution Sainte Jeanne D’Arc post bac | 2012 – 2013 Licence 1 et 2 en Commerce International | Institution Sainte Jeanne d’Arc post bac | 2010 – 2012 Baccalauréat L’1 | Institution Notre Dame | 2009 – 2010 EXPERIENCE PROFESSIONNELLE Zeltex-Kalia | Chargée des Achats et Approvisionnement | Juin 2020 à nos jours • • Gestion des achats – approvisionnements de produits de construction Suivie des commandes et paiement fournisseurs Save the Children International (Bureau Régional) | Logistics Assistant | Fevrier 2018 – Juin 2019 • • • • SOS Village d’Enfants (Bureau régional) | Procurement Assistant | Juin 2017 – Janvier 2018 • • • • • • Gestion parc Automobile (flotte de véhicules) Suivi des réservations de billets d’avions et de demande de visa Organisation de séminaires Gestion administrative du bureau Traitement de dossiers de paiement Approvisionnement alimentaire, fourniture de bureau, fleet, assets, médicaments. World Vision Sénégal | Gestionnaireadministrative | Avril 2016 – Juin 2017 • • • • • • Traitement de Bon de Commande Gestion parc automobile (flotte de motos et de véhicules) Suivi des investissements (constructions salle de classe, postes de santé, centre de transformation, forages….) Approvisionnement en fournitures et matériels divers Organisation de séminaires et réunions Supervision d’une équipe de 10 personnes COMPETENCES CLES Outils maitrisés : Pack office | SAARI | GAINDE | ORBUS | Microsoft Dynamics AX 2012 (Server Supply Chain System) | LOTUS Langues : Français | Anglais | Wolof | Sérère PERSONALLITE Leadership Créatif Sens de l’écoute Sérieux LOISIRS Collectivités éducatives Scoutisme BIRAMAWA MAGAZINE - 49 Confection de produits cosmétiques pour cheveux naturels Gestion des achats locaux –approvisionnements alimentaires, fournitures de bureaux, équipements IT Mise à jour tracker procurement (suivi des bons de commande et paiements) Gestion de stocks (Produits alimentaires, produits d’entretiens et médicaux) Support aux achats internationaux (médicaments, fleet, assets) – pays de la sous-région.

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