14

diplômes. J’en suis sortie avec plus que ça. Alors oui. Si c’était à refaire, je le referais. Le métier d’huissier de justice semble être très prenant. Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie privée ? Je dois avouer que notre métier peut s’avérer très prenant parfois. Cependant, il n’est pas inconciliable à une vie privée ou une vie de couple épanouie. Si d’autres peuvent le faire pourquoi pas nous ? Le choix du conjoint est primordial car nous n’avons pas d’horaires fixes. Il nous arrive d’instrumenter la nuit ou les jours fériés. De plus, la nature de notre travail fait qu’on ne peut pas communiquer dessus. Nous gérons des dossiers sensibles et/ou confidentiels. Notre code éthique nous interdit de nous en ouvrir à nos conjoints. Cela ne doit pas être évident pour eux au quotidien. Ne pas voir son partenaire et ne pas pouvoir lui demander des comptes. C’est pourquoi je dis que le choix du conjoint est primordial. Nous gérons du stress et des problèmes à longueur de journée. Le soir, de retour à la maison, on a envie de tout sauf d’y retrouver des problèmes. Et moi j’ai trouvé l’astuce (rires) : être avec quelqu’un de plus occupé que moi. Le soir quand on rentre claqués tous les deux il est clair que pinailler est le cadet de nos soucis. Vous disiez avoir fait vos études supérieures à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Quels souvenirs gardez-vous de ce temple du Savoir ? Je garde d’excellents souvenirs de notre cher Sanar. Ce sont mes plus belles années. Et je dis souvent que s’il m’était donnée la possibilité d’y retourner, je n’en sortirais plus. Sanar a littéralement changé ma vie. La petite fille asociale qui y est entrée en est sortie grandie. Mes plus belles rencontres je les ai faites là-bas. Les amis que j’ai eu là-bas sont devenus mes meilleurs amis. Je n’ai pas seulement quitté Sanar avec des 14-BIRAMAWA MAGAZINE Entre partir à l’étranger et poursuivre vos études au Sénégal, vous avez choisi de rester. Pourquoi ce choix ? Après le bac, j’avais voulu poursuivre mes études en France. J’ai été reçue dans une université française et l’Etat du Sénégal m’avait octroyé une bourse d’étude. Je me suis heurté à un refus catégorique de mon père. J’ai intégré malgré moi (à l’époque) l’UFR/SJP. Avec le recul, je dois admettre que c’est l’un des plus beaux cadeaux que m’a fait mon père. Faire du droit et l’exercer au Sénégal m’a ouvert énormément de portes. Cela m’a permis de faire de développer un réseau de contacts qui m’aide beaucoup au quotidien. Beaucoup de jeunes sénégalais poursuivent leurs études et finissent par travailler à l’étranger : « La fuite des cerveaux ». Qu’est-ce que cela vous inspire ? Le mouvement contraire se fait observer de plus en plus aussi. Beaucoup se rendent compte de plus en plus du potentiel de nos pays. Je suis toujours heureuse de voir des gens faire le voyage pour subir des concours ici. Parfois ce n’est pas évident pour eux. Il faut un accompagnement afin de les inciter plus à faire le chemin inverse. Pour changer de registre vous êtes originaire de la région de THIES. Que pouvez-vous nous dire sur cette ville du Sénégal ? Thiès, ce n’est pas seulement ma ville natale mais aussi ma ville de cœur. Je sais que c’est ma préférée après en avoir pratiqué d’autres en comparaison. Je dis toujours que c’est ici que je veux finir mes jours et être enterrée. La vie n’est pas chère, le trafic est fluide et les gens conviviaux. Avez-vous un message à l’endroit de la Femme sénégalaise ? Je les exhorte à croire en elles et en leurs capacités. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin C’est moi qui vous remercie pour le choix porté sur ma modeste personne. « Thiès, ce n’est pas seulement ma ville natale mais aussi ma ville de cœur. »

15 Publizr Home


You need flash player to view this online publication