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fondée sur une démarche de réflexion stratégique. Et pourtant, des universités publiques comme Gaston Berger de Saint-Louis mettent chaque année sur le marché plusieurs dizaines de jeunes sénégalais spécialisés en communication publique et territoriale qui malheureusement ne sont pas exploités. Il urge dès lors de penser à la professionnalisation des acteurs à travers la mise en place d’un corps des professionnels de la communication publique. A partir de ce moment les communicants ne dépendront plus des humeurs des autorités, mais aussi des remaniements ministériels. La prédominance de la propagande politique N’étant souvent pas recrutés selon les compétences, mais selon les relations, les chargés de communication d’institutions publiques ne gèrent généralement que l’image de ceux qui les ont nommés en ignorant royalement leurs vraies missions. Ils travaillent quotidiennement à assurer la visibilité et la notoriété de leurs leaders en foulant au pied les exigences d’une communication publique. Leur objectif étant autre que d’assurer une promotion ou une longévité institutionnelle au leader dont ils gèrent l’image. Dès lors la communication s’occupe d’un intérêt particulier en lieu et place d’un intérêt général alors que les acteurs sont payés avec les ressources publiques. 18-BIRAMAWA MAGAZINE Aujourd’hui, avec la pandémie du Covid-19 l’argument le mieux partagé est que « Rien ne sera plus comme avant ». L’humanité prône ainsi un changement radical à tous les niveaux. Il s’agit surtout de tirer les leçons de la Covid-19 en vue de créer un monde meilleur. Le Sénégal n’est pas en reste dans ce vaste champ. Parmi les secteurs où le changement de paradigme est inévitable il y a évidemment la manière de gérer les relations gouvernants/gouvernés. La communication, qui a montré ses limites avec l’avènement du coronavirus, doit véritablement faire l’objet d’une redynamisation, d’une revalorisation, d’une requalification. Elle doit être accompagnée par un financement en fonction des ambitions de gouvernance, ceci grâce à des ressources humaines hautement qualifiées qui ne dépendront ni d’une instabilité institutionnelle, ni d’une appartenance politique ou clanique. La professionnalisation des acteurs tout comme la dépolitisation de la fonction de chargé de communication constitue donc une des exigences d’une communication au service de l’émergence, car Marc Roussel soutient que « Tout problème résulte d’une rupture de communication ». Dr Jean Sibadioumeg DIATTA

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