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avec le bébé albinos. Deux heures après leur départ, j’ai chargé un des gardes de ton grand-père d’aller lui annoncer la fuite organisée. Il a aussitôt rassemblé ses troupes et est parti sans réfléchir à leur poursuite. Je savais que ton grand-père comptait dans son réseau des commissaires de polices et des commandants de brigade et qu’il n’allait pas mettre beaucoup de temps avant de mettre la main sur les fugitifs. Mais pendant qu’il était sur les traces de tes parents, toi, tu étais bel et bien dans la maison familiale. Le plan de tes parents était d’éloigner mon mari de toi, le bébé maudit. Une demi-heure après son départ, je suis sortie par la porte arrière de la grande demeure familiale avec toi. Un chauffeur engagé par ton père m’attendait à 2 heures 30 minutes précises pour m’emmener à la capitale... J’avais des contacts secrets dans cette ville et ton père avait tout mis au point pour réserver deux billets pour la France. Et nous étions dans l’avion avant midi pour un voyage dont la date du retour était tout ce qu’il y avait de plus incertain... Voilà ton histoire ma petite chérie. Celle que l’on ne t’a jamais racontée. Celle que tu devais savoir avant que je ne quitte ce monde pour toujours. Sache que trois hommes ont sacrifié leur vie pour que tu puisses survivre à des préjugés absurdes et immondes d’une société démodée. Avant leur départ, tes parents savaient qu’ils ne sortiraient pas vivants de leur plan. Ils m’ont fait promettre de tout faire pour te sauver, mais aussi de te donner tout l’amour du monde. Je ne m’appelais pas Karina. Jadis, mon nom était Sofia Diallo. J’ai changé de nom pour échapper à ton grand-père et à son opiniâtreté. Il a tout organisé pour faire croire que ses enfants avaient péri dans l’attentat de Dahab en Egypte. Et comme ton père et ta tante voyageaient beaucoup à travers le monde, les journaux ont gobé son histoire. Ta maman avait disparu sans jamais être retrouvée. Voilà ton histoire ma petite chérie adorée. Maintenant, tu sais au moins qui tu es et pourquoi tu dois te battre pour vivre la plus belle des vies. Parce que c’est ce que ton père, ta tante Anna et ta maman souhaitaient de toute leur âme pour toi. Quant à moi, j’espère simplement que tu vivras assez longtemps pour me pardonner et ausAyoba FAYE Rédacteur en chef de Pressafrik 22-BIRAMAWA MAGAZINE si pardonner à ton grand-père. Parce que ta haine contre lui ne changera en rien l’histoire déjà passée... Ma grand-mère s’est éteinte une heure après avoir fini de me raconter mon triste passé. Le plus difficile maintenant sera de vivre avec... Voilà fin de l’histoire ! Versez une petite larme en guise de compassion et n’oubliez pas de respecter les mesures barrières et consignes édictées par les autorités sanitaires pour vous protéger et protéger vos proches du virus qui circule toujours. J’ai reçu vos retours et suis très émus par vos compliments sur mon style d’écriture. Je vous adore, chers lecteurs et lectrices de Biramawa Magazine.

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