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être sources d’événements particuliers ou impacter ceux existant déjà, et ce, en plus d’influencer la mode, voire la culture sénégalaise. La venue de l’actrice l’actrice de Bollywood Aruna IRINI plus connue sous le nom de « Vaidehi », en 2010, apparaît comme une parfaite illustration. Et c’est d’ailleurs à juste titre que la Tabaski fêtée cette année fut fortement impactée en ce sens qu’un tissu de soie perlé portant le nom de l’actrice était prisé par les sénégalais. Et aujourd’hui, quels sont les défis auxquels les pays sous-développés font face ? Cette diffusion extra nationale, précédemment citée, laisse penser que, sous l’influence d’un bombardement permanent de productions audiovisuelles et cinématographiques, le monde serait un, culturellement. Toutefois notons que les individus ont de tout temps été accrochés à leurs cultures et n’accepteront de s’en débarrasser si simplement et si facilement au profit d’une autre qui serait dite transportée, extra nationalisée, mondialisée. Et c’est là qu’advient la nécessité de trouver d’autres moyens de maintenir leurs cultures en vie face à l’impérialisme culturel. A cet effet, bon nombre de pays activent les leviers de la langue, de l’éducation, des médias, des industries cinématographiques et audiovisuelles dans le but de faire subsister leur culture sur la scène culturelle mondiale au lieu de se laisser engloutir. Et vu leurs taux d’audience assez élevés, les séries sénégalaises font beaucoup gagner aux acteurs, médias 32-BIRAMAWA MAGAZINE et producteurs sénégalais, mais aussi, et à juste titre à la nation sénégalaise. Car comme l’affirme le secrétaire permanent du Fonds de Promotion des Industries Cinématographiques et Audiovisuelles « il est important que les films d’animation sénégalaise soient présents dans la mesure où ils contribuent au formatage du chemin pensé de nos enfants. Ce sont des films qu’ils sont en train de regarder qui vont déterminer ce que vont devenir leur imaginaire dans le futur ». Un point de vue d’un homme de culture qui en dit long sur les enjeux culturels et même politiques qu’implique le développement de la production locale. Et à cela, il faut ajouter l’aspect linguistique, car dans ces productions sénégalaises, la langue la plus parlée reste le Wolof qui est parlé sur presque tout le territoire sénégalais et par près de 80% de la population sénégalaise et non une langue étrangère qui serait en même temps vecteur de tradition, de culture voire de civilisation. Car la langue est, en vérité, une question d’identité, d’appartenance et de culture. Elle n’est pas « qu’un assemblage de mots mais c’est aussi une façon de penser, d’imaginer et de regarder le monde ». Le Sénégal est-il prêt pour faire face à la concurrence internationale dans la production audiovisuelle et cinématographique ? Même si, beaucoup de clignotants sont au vert, il reste quand même beaucoup de chemin à parcourir, pour arriver à faire face à la concurrence internationale. Aujourd’hui, malgré son jeune âge, le cinéma sénégalais ayant débuté en 2013 avec Alain GOMIS, Maty DIOP entre autres, a remporté des trophées internationaux. En plus, les séries sénégalaises fleurissent et s’exportent, néanmoins, il se pose toujours le problème de l’industrialisation formelle ainsi que la rentabilisation des produits. Pour aujourd’hui arriver à faire face à la concurrence internationale, il serait nécessaire pour le Sénégal de se doter d’une industrie cinématographique et audiovisuelle formelle, à l’instar de Hollywood, Nollywood entre autres. A cela, il faut ajouter le problème de financement, auquel les producteurs et réalisateurs font face, et ce, malgré les efforts de l’Etat. En effet, conscient des enjeux culturels d’un développement de la production locale et tenant compte de l’importance du secteur du cinéma et de l’audiovisuel dans la culture, l’Etat du Sénégal s’est doté depuis quelques années d’un outil de promotion et de valorisation de la production sénégalaise par le financement et l’appui. Toutefois, avec un budget annuel de 2 milliards, il s’avère difficile de soutenir cette flambée de production. Ainsi, si aujourd’hui les problèmes liés à l’industrialisation et au financement venaient à être réglés, le Sénégal pourrait enfin challenger les plus grandes industries cinématographiques et audiovisuelles du monde. Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB

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