Dr Jean Alain GOUDIABY BIRAMAWA MAGAZINE Huguette GOMIS Senior Consultante - Deloitte Sénégal “C’est un travail passionnant, propice à l’avancement...” Dr Alexandre Kissewinde SILAWINDI Maram KAIRE Ingénieur Systèmes et Astronome, Chevalier de l’Ordre National du Lion du Sénégal “Je voue un amour inconditionnel à mon pays.” Directeur Général de l’Institut des Sciences Administratives et des Relations Internationales ISARI-Paris,France Sociologue de l'éducation et de la formation Enseignant-Chercheur à l'Université Assane SECK de Ziguinchor N°6 Du 30 Août 2020
SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE - 05 EDITO Waly NDIAYE Fondateur Biramawa Osons comme disait l’autre ! 08 édition spéciale Michèle BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Appel aux dons 10 ENTRETIEN PORTRAIT Huguette GOMIS Senior Consultante «C’est un travail passionnant, propice à l’avancement...» 14 AVIS D’EXPERT Dr Jean Alain GOUDIABY Sociologue de l'éducation et de la formation, Enseignant-Chercheur à l'Université Assane SECK de Ziguinchor Le système LMD, la professionnalisation des formations, La fuite des cerveaux... 20 LE COIN D’AUTRUI Ayoba FAYE Journaliste d’investigation – Rédacteur en chef Pressafrik «Préservons nos anciens de la Covid-19. Ne les laissons pas s'en aller. Parce que nous avons grand besoin d'eux.» 24 ENTRETIEN EXCLUSIF Maram KAIRE 24 Ingénieur Systèmes et Astronome, Chevalier de l’Ordre National du Lion du Sénégal «Je voue un amour inconditionnel à mon pays.» 2-BIRAMAWA MAGAZINE SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE - 20 14 10 05 08
- - -SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE 32 32 ENVIRONNEMENT Mariane Seck Docteur en Droit de l’Environnement et de la Santé L'environnement chante les louanges de la COViD19 36 A L'ÈRE DU NUMÉRIQUE Ousseynou GUEYE fondateur de Polaris Asso 42 DÉVELOPPEMENT PERSONNEL Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires étrangères La pratique du sport 44 DÉCOUVERTE Dr Alexandre Kissewinde SILAWINDI Directeur Général de l’Institut des Sciences Administratives et des Relations Internationales ISARI «Nous formons en cursus Licence, Master et formations certifiantes.» 48 DIPLOVAR Un regard aiguisé sur l’actualité internationale 52 LA CVTHÈQUE Demba THIAM ASSISTANT COMPTABLE 48 52 - SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE BIRAMAWA MAGAZINE - 3 44 42 36
Serigne Amar Mbacké SARR Chercheur en Droit privé Expert maritime en formation Ayoba FAYE Journaliste d’investigation Rédacteur en chef Pressafrik Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB Omar Mallé SAKHO Doctorant à l’Université Cheikh Anta Diop Laboratoire LARHISA. Thierno NGAMB Agronome Spécialiste en Sécurité Alimentaire et Résilience Guilaye TINE Designer-Digital Marketer-Telemarketer CEO IN'FINITY Djiby SADIO Photographie CEO Studio 13 Alioune FALL Juriste d’Affaires Inspecteur du travail et de la sécurité Sociale Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires Étrangères Docteur Benjamin NDOUR Médecin généraliste Khadime SENE Educateur Spécialisé au Ministère de la Justice Marianne SECK Docteur en droit de l’environnement et de la santé Ousseynou GUEYE Responsable communication chez Afric’innov et fondateur de Polaris asso contactez-nous: contact@biramawa.com Adresse postale : Île-de-France, France Éditeur : Waly NDIAYE 4-BIRAMAWA MAGAZINE L’ÉQUIPE BIRAMAWA
E D I T O Waly NDIAYE Fondateur Biramawa Osons comme disait l’autre ! Pour ce numéro 6 de votre magazine nous avons consacré la rubrique entretien exclusif à Maram KAIRE, Ingénieur Systèmes et astronome, Chevalier de l’Ordre National du Lion du Sénégal. Un paragraphe m’a particulièrement interpelé en tant jeune sénégalais. En effet à la question quel est votre message à l’endroit de la jeunesse sénégalaise, Monsieur KAIRE répondit : « Je leur demande d’avoir un rêve dans la vie, et de ne pas avoir peur d’être des « fous » ; car « seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde, y arrivent ». Par folie, il faut comprendre le courage de croire en ses rêves malgré les obstacles, de persévérer et de choisir parfois des chemins non conventionnels. Il faut oser ! » Pour nous, jeunes, qui rêvons beaucoup ; Pour nous, jeunes, qui avons osé essayer ; Pour nous, jeunes, qui avons décidé d’innover, de sortir des sentiers battus : ce message doit nous conforter dans l’idée que nous sommes sur la bonne voie. D’autant plus qu’il vient d’un Grand Homme qui a du vécu et de l’expérience et sur qui le Sénégal peut compter. Les obstacles peuvent être légions à un tel point que nous doutions de nous-mêmes, de nos capacités. Ces mêmes obstacles peuvent être sources de perte d’ambition et de motivation. Mais une chose est sûre, et nous pouvons le constater, les personnes, qui nous inspirent le plus, ont cette capacité à se relever après chaque « chute » et à faire face aux difficultés avec brio. Alors Osons comme disait l’autre ! Waly NDIAYE BIRAMAWA MAGAZINE - 5
EDITION SPECIALE Michèle BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Le magazine Biramawa à travers sa rubrique " Edition spéciale "a souhaité donner la voix à la Pouponnière "Vivre Ensemble "de Mbour. Créée en 2002 la pouponnière est un "lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman ". Confrontée à des difficultés à cause de la crise sanitaire, la pouponnière fait appel à toutes les bonnes volontés. Vivre Ensemble – La Pouponnière de Mbour La Pouponnière de Mbour a vu le jour en Janvier 2002, Michèle BURON-MILLET en est la créatrice. C’est un lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman. Elle permet aux orphelins de mère ou aux enfants dont la maman ne peut pas s’occuper (pour des raisons gravissimes), de vivre protégés, leurs premières années de vie si fragile, avant de regagner leur famille au bout d’un à deux ans. Très rapidement, l’association se développe et il apparaît que tous les enfants ne peuvent rentrer chez eux (rejet de la famille ou mauvaises conditions d’accueil). En 2003, les Unités Familiales sont créées pour prendre le relais et s’occuper de ces enfants qui sortent de la Pouponnière, mais ne peuvent pas rentrer en famille. Avec le temps la Pouponnière a acquis une certaine notoriété au vu du sérieux des professionnels. Aujourd’hui la Pouponnière compte 136 salariés et 148 enfants. Vivre Ensemble c’est aussi et avant tout un séjour de rupture, crée en 2001 pour des jeunes français en dif8-BIRAMAWA MAGAZINE ficultés. Ils restent durant 9 mois et participent à des chantiers humanitaires (reconstruction, réhabilitation dans les villages ), ils sont aussi amenés à faire un stage dans la pouponnière. L’objectif étant de les remobiliser et de les valoriser à travers l’aide apporté à la population locale défavorisée. Le projet est double et complémentaire, en effet une grande partie du financement des frais de fonctionnement de la Pouponnière provient du séjour de rupture lui même. En raison de la situation sanitaire mondiale l’équipe de direction de Vivre Ensemble a dû prendre des mesures rapidement. Début mars l’association s’est vue fermer ses portes aux visiteurs, nombreux chaque jour et en provenance d’Europe. Il a fallu ensuite faire de même pour l’accueil des bénévoles, une quarantaine par mois à nous apporter leur soutien. Enfin depuis maintenant le mois de mars le confinement des enfants et du personnel c’est organisé. Notre souhait comme toujours est de préserver nos enfants, mais aussi le personnel
qui s’en occupe. Nous avons réussi à composer une équipe de volontaires pour rester confinés. Aujourd’hui 250 personnes sont au centre, dont 148 enfants. L’ensemble du personnel est mutuellement très solidaire, ils sont comme une grande famille. Et ce malgré l’inquiétude pour leur famille respective à l’extérieur. Nous nous devons maintenir les salaires. Pour les salariés sur place mais aussi tout ceux, qui de chez eux, sont au chômage technique et pour qui nous souhaiterions maintenir le salaire initial. Nous devons aussi assurer l’approvisionnement de l’association en denrées alimentaires, produits d’entretien, d’hygiène, médicaments. Cette situation engendre une augmentation considérable nos dépenses quotidiennes, pour lesquelles nous avions déjà des difficultés de prise en charge tout au long de l’année. Du fait de l’absence de visiteurs et de bénévoles, nous constatons une baisse des dons au quotidien. Nous gardons aussi en tête que les jeunes accueillis en séjour de rupture peuvent à tout moment être rapatriés en France, en fonction de l’ évolution de la situation. L’avenir de la Pouponnière en deviendrait alors très incertain. Nous sommes en permanence à la recherche de soutien pour nous aider dans la prise en charge des frais de fonctionnement et le maintien des activités de l’association. Les sources de financements : (Budget total annuel 291 332 806 FCFA) ‒ Vivre Ensemble Madesahel, séjour de rupture : 44 % du budget total de la Pouponnière. ‒ L’état Sénégalais 10 000 000 CFA ‒ L’association Louly l’Ecole au Sénégal , tous les frais liés à la scolarité des enfants : 5 262 087 FCFA (année scolaire 2018-2019) ‒ La Banque Mondiale 4 520 000 CFA en 2019 ‒ 270 parrains pour environ 51 085 900 CFA par an ‒ Le reste des financements dépendent des dons de particuliers et entreprises. Nous contacter : ‒ Accueil : + 221 33 957 31 36 ‒ E-mai : contact@lapouponnieredembour.org ‒ Responsable communication : Arnoult Mathilde ‒ Tel : + 221 77 881 83 60 Nous aider : ‒ Orange Money : + 221 77 500 19 32 ‒ Faire un don en ligne :https://www.helloasso.com/ don/associations/vivre-ensemble-la-pouponniere ‒ Notre site Voici quelques chiffres : Effectif de la Pouponnière : ‒ La Pouponnière : 91 bébés de 0 à 2 ans. ‒ Les Unités Familiales : 37 enfants de 2 à 6 ans. ‒ La Grande Enfance : 20 enfants de plus de 6 ans. ‒ Enfants accueillis en ce moment : 148 ‒ Enfants accueillis et sauvés depuis janvier 2002 : 1 260 ‒ Employés à la Pouponnière : 136 pouponnieredembour ‒ Devenir parrain ‒ Faire un don par virement bancaire : IBAN : FR76 4255 9100 0008 0040 4472 464 BIC : CCOPFRPPXXX Intitulé du compte : Vivre Ensemble, la Pouponnière internet: http://www.lapouponnieredembour.org ‒ Notre page facebook: https://www.facebook.com/ BIRAMAWA MAGAZINE - 9
ENTRETIEN POTRAIT Huguette GOMIS Senior Consultante - Deloitte Sénégal
Du haut de ses 28 ans Huguette GOMIS est Senior Consultante à Deloitte Sénégal, un cabinet de conseil international. Dans cet entretien accordé au magazine Biramawa, Huguette présente le métier de consultant qu’elle décrit comme « passionnant » et « propice à l’avancement ». Elle retrace également son parcours notamment son passage à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Pouvez-vous vous présenter ? Je suis Huguette Gomis, mariée, 28 ans, née à Dakar mais ayant passé une bonne partie de mon existence à Saint-Louis, une ville qui m’a beaucoup apporté tant d’un point de vue personnel que professionnel. Pouvez-vous revenir sur votre parcours de formation et professionnel ? Avec plaisir. J’ai obtenu mon Baccalauréat à SaintLouis, au lycée Cheikh Oumar Foutiyou Tall (ex Lycée Faidherbe) en 2010. Une fois mon Baccalauréat en poche, comme une bonne partie des jeunes, je ne savais pas vraiment vers quelle filière m’orienter et j’ai choisis le droit presque par hasard. Mais de loin, c’est l’un des meilleurs choix que j’ai eu à faire. J’ai donc eu ma maitrise en droit des affaires à l’Université Gaston Berger de Saint Louis en 2014 et mon master professionnel en ingénierie juridique et fiscale en 2016. En 2016, j’ai également intégré la vie professionnelle et découvert le métier de consultant juridique et fiscal. J’ai signé mon premier contrat en 2017 avec le Cabinet international EY (Ernst & Young). Aujourd’hui je suis à Deloitte Sénégal, également un cabinet de conseil de renommée internationale. Vous disiez, plus haut, avoir fait vos études à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Que pouvez-vous nous dire sur cette Université du Sénégal ? C’est une université prestigieuse avec d’admirables professeurs où l’excellence est le maître mot. Beaucoup personnalités de ce pays y ont été formées. A mon avis, elle n’a pas beaucoup à envier aux BIRAMAWA MAGAZINE - 11 autres universités du monde, du moins à l’époque où j’y étais. Qu’est-ce qui vous a poussé vers le consulting ? Je dirai que c’est le destin. J’ai découvert le consulting, plus particulièrement le conseil en fiscalité lors d’un stage en cabinet et cela m’a énormément plu. Ayant eu une formation tournée vers le droit des affaires, j’ai appris la technicité de la fiscalité sur le tas.
Comment décririez-vous la profession de Consultant ? C’est un travail passionnant, propice à l’avancement et l’on apprend chaque jour. On est continuellement confronté à de nouveaux challenges, ce qui pousse au dépassement de soi. Cependant, il s’agit d’un métier très prenant la plupart du temps et demande dès fois des sacrifices pas très faciles à faire. Quelles sont vos missions ? Mes missions se résument essentiellement à apporter des conseils fiscaux et juridiques à des entreprises nationales ou internationales. Il s’agit concrètement d’analyser des projets de toute sorte et relevant de tous domaines (Commercial et industriel, Pétrolier et minier, mobilité etc.) ainsi que des transactions diverses et d’en tirer toutes les implications fiscales (et dès fois juridiques) pouvant en découler, lesquelles in fine vont constituer un coût pour ces entreprises. En outre, j’assiste les entreprises à identifier les risques fiscaux et juridiques pouvant relever de leurs activités et les aide à régulariser leur situation. J’apporte également mon assistance dans les contentieux fiscaux en accompagnant les entreprises dans la préparation et la rédaction des réponses aux notifications de redressements reçues de l’administration fiscale sénégalaise. D’après vous quelles sont les qualités indispensables, les prérequis pour exceller dans cette profession ? Efficience (être bon techniquement parlant et rapidité dans le travail), esprit critique, très bonne maîtrise de la fiscalité sénégalaise et internationale et du droit des affaires en général et enfin beaucoup de minutie. Qui dit consulting dit mobilité, j’imagine que vous êtes appelés à voyager ou à travailler pour différents clients. Comment gérez-vous cette mobilité ? Disons plutôt que je travaille pour plusieurs clients. Ce sont en général les auditeurs qui voyagent beaucoup. 12-BIRAMAWA MAGAZINE C’est justement le fait de travailler pour plusieurs clients qui en fait une profession passionnante où l’on apprend quotidiennement. Mais bien sûr, cela n’est pas évident notamment lorsque les deadlines se chevauchent. C’est là tout le challenge. Cette mobilité vous fait-elle douter ? Non, je ne dirai pas qu’elle me fait douter. En effet, cette polyvalence te forge mais peut devenir à la longue très exténuante. En résumé, je dirai que le cabinet est un excellent tremplin. Qu’en est-il de votre vie personnelle ? Votre métier n’impacte-t-il pas sur votre vie privée ? Forcément, mon métier est parfois très prenant. Exceller en cabinet demande des sacrifices et cela pourrait être difficile pour une femme et une mère de famille. Mais je pense que tout est possible si la passion et la volonté sont toujours d’actualité. Quelles sont vos hobbies ? J’adore regarder de bonnes séries, c’est l’un de mes
passe-temps favoris. J’adore le sport que je trouve libérateur. J’aime la course à pied et la natation. Vous avez vécu à Saint-Louis pendant plusieurs années. Qu'est-ce que cette ville du Sénégal vous inspire ? Saint-Louis est une ville magnifique à certains endroits où il fait bon vivre. D’ailleurs, la vie y est beaucoup moins chère qu’à Dakar. Cependant, il serait bien que son immense potentiel soit exploité à sa juste valeur. Pour changer de registre le Sénégal fait face à une crise sanitaire (COVID 19). Quelle lecture faites-vous de la situation ? La crise sanitaire actuelle engendre beaucoup de conséquences économiques et sociales désastreuses qui vont forcément nous impacter à long terme. La situation actuelle n’est pas très stable et tout le monde devrait prendre les précautions sanitaires recommandées aux fins d’endiguer la propagation du virus. Au-delà de votre vie professionnelle, quelles sont les causes qui vous tiennent à cœur ? L’environnement. C’est un sujet qui me tient énormément à cœur et je déplore la pollution continuelle à laquelle Dakar est exposée. La nature est tellement belle et il est triste de constater que nos villes en sont de plus en plus dépouillées. Il est désolant de voir que l’environnement ne constitue pas une priorité pour notre gouvernement et pour bon nombre de sénégalais. Beaucoup de femmes sénégalaises emprunte la voie de l’entrepreneuriat. Quel message souhaitez-vous adresser aux femmes sénégalaises ? Je suis admirative devant toutes ces femmes sénégalaises qui ont leur propre business. Cela demande du courage et de la ténacité. Un message, se donner les moyens de ses ambitions et lutter pour réussir et être indépendante. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ? C’est moi qui vous remercie pour cette interview et vous souhaite une très bonne continuation. BIRAMAWA MAGAZINE - 13
AVIS D’EXPERT Dr Jean Alain GOUDIABY Sociologue de l'éducation et de la formation Enseignant-Chercheur à l'Université Assane SECK de Ziguinchor Dr Jean Alain GOUDIABY est sociologue de l'éducation et de la formation, Enseignant-Chercheur à l'Université Assane SECK de Ziguinchor. Entre Octobre 2014 et Avril 2020 il fut Directeur de la pédagogie et des réformes Universitaires de l'Université Assane SECK. Il est l’auteur de l’ouvrage « L’université et la recherche au Sénégal. À la croisée des chemins entre héritages, marché et réforme LMD », aux éditions Academia-L‘Harmattan en 2014. Docteur GOUDIABY, de bon cœur, a répondu à nos questions portant sur l’enseignement supérieur sénégalais. Ont été abordés notamment le Système LMD, la professionnalisation des formations, la fuite des cerveaux… 14-BIRAMAWA MAGAZINE
Pouvez-vous svp vous présenter et revenir sur les grandes lignes de votre parcours ? Je suis Jean Alain GOUDIABY, Enseignant-chercheur à l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Sociologue de l’éducation et de la formation, mes travaux portent essentiellement sur les politiques universitaires au Sénégal. Je travaille également sur la gouvernance et la pédagogie universitaire, les mobilités académiques, les dynamiques de production de la recherche et sur les processus de réformes académiques. J’ai soutenu une thèse sur l’enseignement supérieur au Sénégal, thèse publiée sous le titre « L’université et la recherche au Sénégal. À la croisée des chemins entre héritages, marché et réforme LMD », aux éditions Academia-L'Harmattan en 2014. Je suis membre de plusieurs réseaux de recherche sur l’éducation : Réseau d'Étude sur l'Enseignement Supérieur (RESUP), l’Association pour la Recherche sur l’Éducation et les Savoirs (ARES), entre autres. Je suis aussi l’éditeur francophone de la Revue sur l’Enseignement Supérieur en Afrique du CODESRIA et j’ai été le Directeur de la Pédagogie et des Réformes Universitaires de l’Université Assane SECK de Ziguinchor. 9 ans après quel regard portez-vous sur le système LMD au Sénégal ? L’enseignement supérieur s’en porte-t-il mieux ? Sur certains aspects nous étions allés assez vite, parfois trop vite, sans pour autant prendre en compte tous les aspects et composantes qu’exige cette réforme (voir GOUDIABY, J.A., 2009, « Le Sénégal dans son appropriation de la réforme LMD : déclinaison locale d’une réforme « globale » in JHEA, vol.7, n°1&2, pp. 79-94). L’adoption du LMD était certes une occasion de revisiter notre système d’enseignement supérieur, toutefois sa mise en œuvre a rencontré de sérieuses difficultés. Plusieurs protagonistes sur lesquels reposait la réforme, n’avaient pas compris les principes ou saisis l’ensemble des enjeux. Par exemple, on s’est beaucoup focalisé sur la comparabilité des diplômes (basée sur l’harmonisation, voire l’uniformisation universelle des normes de transmission, d’évaluation des connaissances et de validation des acquis) ou encore sur la mobilité des étudiants. Mais combien sont-ils à pouvoir réellement être mobiles, comparativement à la masse La flexibilité et l’individualisation des parcours de formation ne sont toujours pas mises en œuvre ainsi que la mobilité entre nos universités. A ce niveau, il reste encore du travail à faire d’autant plus que nous assistons actuellement à une massification non contrôlée des universités publiques. En effet, la décision d’orienter tous les bacheliers dans les universités publiques à la rentrée dernière n’est pas de nature à arranger la situation. Le manque de vision et de prospective des autorités ministérielles actuelles vient annihiler la BIRAMAWA MAGAZINE - 15 des étudiants qui devra étudier, travailler et vivre au Sénégal ? Comme dirait l’autre, il y a la loi et l’esprit de la loi. Nous n’avons pas complètement mis en place l’esprit du LMD. Ce que la réforme LMD aurait dû produire c’est entre autres : la revitalisation de l’enseignement supérieur en vue de produire des diplômés qualifiés et opérationnels tout en offrant une formation de qualité. A ce sujet, on ne peut que se réjouir de la naissance de l’Autorité Nationale de l’Assurance qualité (ANAQ Sup), même si on peut se demander si elle respecte et fait respecter la qualité dans ces différentes composantes.
dynamique mise en place depuis la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur (CNAES) en 2013. Quelles sont d’après vous les acquis de l’enseignement supérieur sénégalais ? On peut véritablement noter un effort dans la construction d’un système national d’enseignement supérieur et de recherche à partir des 78 recommandations issues de la CNAES et des 11 directives présidentielles qui s’en sont suivies. Des actions ont été mises en place et des financements pour les concrétiser. Une vision était là. Par conséquent, on pouvait dire que le Sénégal avait une politique universitaire et de recherche. Je ne suis pas certain que l’on puisse toujours le dire, à tout point de vue. Un autre acquis et non des moindres, c’est le renforcement de la carte universitaire et une diversification de l’offre de formation. Le secteur privé de l’enseignement supérieur est assez dynamique. Il y a des formations qui se portent à merveille et où les étudiants ont de très bon taux de promotion et d’insertion professionnelle. Selon vous quels sont les axes d’amélioration ? A mon avis, le premier axe à améliorer est la gouvernance, si l’on considère qu’elle est le « droit de regard et d’action sur les projets et les systèmes qui le portent, par ceux qui en sont à l’origine, qui les ont missionnés ou encouragés et qui agissent en conséquence, qui en attendent des résultats, qui veulent contribuer à leur régulation et à leur évaluation » (Bouvier, 2012, p.160). La gouvernance porte alors sur la manière dont nos universités définissent leurs objectifs, les mettent en œuvre, mais aussi la manière de gérer les institutions et d’effectuer le suivi des résultats. Il y a dans nos universités, parfois de l’inaction, quand il faut prévoir et conduire des projets en respectant les procédures de réédition des comptes et de participation collective. Et si nous arrêtions de politiser l’université et les différentes fonctions qui l’encadrent. Ce sera déjà un grand début. Le second axe est la qualité de la formation qui s’accompagne inéluctablement de l’amélioration des conditions de formation-apprentissage et des conditions de travail des personnels (enseignants 16-BIRAMAWA MAGAZINE comme administratifs, techniques et de services). Cela doit être un plaisir de travailler et d’étudier dans nos universités. Le troisième axe d’amélioration est l’employabilité des étudiants. Cela commence sans doute par le renforcement de la présence, à l’université, des professionnels du monde du travail (tout secteur confondu). Cette présence se fera depuis la conception des formations, dans la conduite des formations (avec une préparation et un accompagnement, car on ne s’improvise pas pédagogue) et dans l’accompagnement vers le monde du travail. On doit aussi doter les apprenants de compétences et d’aptitudes qui leur permettent de pouvoir se lancer et mieux s’orienter dans la création d’emploi. La professionnalisation est un enjeu de taille qu’il faut aborder avec précaution. En parlant de professionnalisation, vous disiez dans un article publié dans le point Afrique que « Pour la Concertation nationale pour l'avenir de l'enseignement supérieur, il convient d'approfondir la « professionnalisation » des formations. » Pourtant un des avantages du LMD devrait être l’accent mis sur la professionnalisation des formations. Vous avez raison. Un des points d’attention de la mise en application de la réforme LMD est la professionnalisation des parcours de formation.
Mais cela n’est pas complètement fait et suppose que ceux qui ont en charge la mise en place des formations (et leur conduite), ainsi que ceux qui bénéficient de cette formation (les étudiants en particulier) comprennent les actions à mettre en place et les relations à construire entre les composantes de la professionnalisation : les formateurs, les apprenants, les employeurs et les compétences elles-mêmes (savoirs, savoir-faire, savoir être, savoir-faire faire, savoir devenir). Professionnalisation des formations rime avec immersion en Entreprise. N’est-ce pas que les entreprises et l’Etat ont également un grand rôle à jouer ? Trouver un stage ou un emploi relève du parcours du combattant. Travailler le lien entre l’université et les entreprises n’est pas une action évidente à réaliser. Il faut d’abord construire ou rétablir la confiance dans ce que chaque secteur peut apporter à l’autre. Ensuite, il faut, comme nous l’avons déjà dit, travailler l’implication des entreprises dans tout le processus de formation (conception des curricula, déroulement des enseignements, évaluation, certification). C’est autour de ce dernier aspect qu’il faut mettre les stages. Si effectivement, les entreprises sénégalaises se sentent concernées par ce qui se fait dans nos universités, elles peuvent plus facilement comprendre la nécessité de prendre les étudiants en stages. Ce faisant, elles peuvent, non seulement participer à les « modeler » à la réalité du monde du travail, mais également contribuer à les doter de compétences spécifiques. De plus, l’étudiant stagiaire peut faire advenir un regard nouveau posé sur l’univers de travail. Son regard de débutant pousse le travailleur (ou l’entreprise) à verbaliser les différentes aptitudes du poste de travail ; ce faisant, à réfléchir sur ses pratiques. Prendre un étudiant en position de stage devrait être une évidence pour les entreprises. Si elles ne le font pas, qu’elle ne s’étonne pas non plus que l’étudiant diplômé ne soit pas suffisamment qualifié sur certains postes de travail. L’université ne peut pas tout faire. Elle n’a d’ailleurs pas vocation à tout faire. Il faut donc que l’Université arrive à expliquer cela aux entreprises et qu’elle accepte de leur faire une place. Il faut que les entreprises prennent valablement cette place dans une dynamique partenariale. L’État doit veiller à ce que tout cela soit possible. Que pensez-vous de ces deux assertions qui se rejoignent ? Soukeyna SAGNA, Responsable du recrutement et de la formation au Terrou-Bi Resort : « Il est avéré qu’au Sénégal il y a un réel besoin de former les jeunes qui sont sortis très tôt du système scolaire ou qui ne s’y sentent pas à l’aise. Il y a beaucoup de métiers pour lesquels nous pouvons mettre en place un système de formation professionnelle en alternance parce qu’étant des métiers manuels. » Elzo Jamdong, Auteur – Compositeur – Interprète : « Je trouve que l’enseignement classique est trop généraliste et on ne se préoccupe pas assez des envies des enfants, c’est pour cela que beaucoup d’élèves ne sont pas à l’aise avec certaines matières car ils ne voient pas l’utilité de ces dernières dans la vie de tous les jours. » Je vois dans ces affirmations plusieurs choses. D’abord, la nécessité de former à des métiers manuels et pratiques. Il est vrai que nos universités n’ont pas suffisamment pris en charge ces besoins spécifiques. Pour cela, le point de départ est de faire un travail allant dans le sens de valoriser les parcours courts et professionnalisants. Ensuite, la formation professionnelle ne s’improvise pas. Elle a un coût économique et cognitif. On ne peut pas y envoyer des jeunes sans préparation et accompagnement. La formation en alternance est une des solutions, mais faudrait-il encore que cela soit pensé de la conception de la formation à la certification. C’est l’idée même qui a poussé la mise en place des Instituts Supérieurs d’Enseignement Professionnel (ISEP). La création des ISEP vise à relever principalement le défi de la pertinence de l’offre de formation, dans cet espace en mutation de l’enseignement supérieur africain, à travers la formation des techniciens supérieurs de niveau Bac + 2. La diversification de l’offre d’enseignement vient ainsi renforcer le maillage territorial et apporter une réponse spécifique aux transformations structurantes des formations du supérieur. Le modèle actuel des ISEP ne s’inscrit pas dans le mythe du rêve adéquationniste entre formation-emploi, mais davantage dans un processus d’adaptation continue aux besoins identifiés des territoires d’implantation. En fin, la centralité de l’étudiant doit être plus qu’un principe mais une réalité. Cela suppose que ceux BIRAMAWA MAGAZINE - 17
Les démarches ne doivent pas être parachutées. Ce qui est une solution ailleurs peut ne pas l’être ici. Il faut étudier et prendre en compte les contextes. Intégrer le numérique dans les politiques de formation devrait même être plus qu’une option, mais encore une fois, cela doit être étudié et conduit. Cela se prépare, se réfléchit, s’accompagne. Le numérique représente un potentiel énorme, mais ne pourra pas cacher nos insuffisances dans la gouvernance, la qualité etc. Le numérique ne pourra pas, à lui seul, venir à bout de cette fermeture de nos universités liée à cette pandémie. Pour changer de registre le Sénégal fait face « à la fuite des cerveaux ». Les élèves, étudiants, de même que les professionnels ne sont pas en reste. Qu’est ce que cela vous inspire ? qui doivent conduire les destinées de nos universités en aient une bonne compréhension et qu’ils mettent en place des dispositifs qui favorisent cela. Après, tous nos diplômés du baccalauréat (puisque c’est le diplôme admis pour accéder à l’université) n’ont pas tous les acquis ni les aptitudes d’aller et de réussir à l’université. L’université a ses exigences et ses prérequis. Mais ce qu’il faut dire, et c’est là où nous avons de gros efforts à faire, c’est que tout le monde doit pouvoir trouver sa route, à condition qu’il le cherche et qu’on l’aide à le trouver. En parlant toujours de réforme du système est-ce que cette crise sanitaire n’a pas mis en exergue une autre grande nécessité : Celle d’intégrer davantage le numérique dans le système éducatif ? Cette crise met d’abord en exergue la grande inégalité entre les structures et entre les étudiants. Toutes nos universités ne sont pas suffisamment préparées et outillées pour dispenser leurs enseignements par le numérique. Il manque tellement de choses ! De la même manière, les étudiants ne sont pas tous équipés pour suivre les formations. Peut-on simplement considérer que la seule disponibilité d’un cours en ligne suffit pour le rendre disponible auprès des étudiants ? Pour ma part, la réponse est non. 18-BIRAMAWA MAGAZINE Peut-on être un universitaire accompli sans être mobile ou l’avoir été ? Les mobilités scientifiques ou académiques ont toujours été des phénomènes inclus dans les processus de formation des élites et, par conséquent, ceux des universitaires. Toutefois, elles se sont plus ou moins accrues selon les périodes et selon les directions. La mobilité est une très bonne chose pour nos universités. On peut s’interroger toutefois sur la capacité de nos universités et de nos sociétés à se construire des destins exemplaires si personne de suffisamment capable n’est là pour le faire. Heureusement ce n’est pas le cas. Les gens qui restent ou qui reviennent sont capables, si les conditions sont réunies. Il est vrai qu’il y a plusieurs de nos compatriotes qui sont actuellement installés dans d’autres pays et dont la qualité de l’expertise n’est point à remettre en cause. Il ne faut pas s’alarmer, outre mesure, du fait qu’ils ne sont pas présents sur le territoire national. Il faut, à mon sens, dépasser le concept de « fuite des cerveaux » et se dire que ceux qui ne sont pas là, peuvent être utiles au Sénégal là où ils sont. Ce que nous devons faire, ce n’est pas de « mettre la main à la charrue et de regarder derrière » mais travailler à ce que « partir » ne soit plus la solution, mais une option facultative. D’après-vous le Sénégal doit-il faire face à cette situation ? Si oui comment ? Il nous faut promouvoir, comme le disait le Pr Mary Teuw NIANE, le label « étudier au Sénégal » en tra
vaillant le cadre de nos universités et en améliorant les conditions de travail des étudiants. Nous devons avoir des universités dignes de ce nom pour donner envie à tout étudiant de venir chez nous. Nous devons permettre à nos jeunes de rêver et de vivre leurs rêves. Nous devons aussi promouvoir le label « enseigner au Sénégal ». Il faut que les enseignants-chercheurs trouvent toujours de bonnes raisons pour rester et continuer à construire une université œuvrant pour une société plus juste et plus égalitaire. Rien n’est pire que le découragement, car il conduit à l’indifférence et à l’acceptation d’une certaine fatalité. Nous devons pouvoir continuer à nous indigner pour conduire les changements dont notre pays a besoin. Rester, partir ou revenir sont tous des paris risqués. Mais chacun d’entre nous doit pouvoir participer au développement de notre pays : que ce soit les diplômés formés au Sénégal ou ceux formés dans un autre pays. Les uns ne sont pas plus légitimes que les autres. Il nous faut choisir les meilleurs, les plus compétents dans les différents domaines et corps de métiers. L’amateurisme doit maintenant s’arrêter, et cela, à tous les niveaux du système de production et de gestion. Le seul fait d’être formé à l’étranger ne suffit pas. Il faut que le projet de retour soit muri et intégré dans une démarche globale de vie personnelle et professionnelle. Aucune place n’attend qui que ce soit. Toutes les places sont à prendre. Force est de constater que les jeunes empruntent le chemin de l’entrepreneuriat ? Qu’en pensez-vous ? C’est une très bonne chose. Les jeunes doivent pouvoir prendre leur destin en main. Attendre tout, des autres, est une erreur. Il faut s’inventer des possibilités. Il ne faut pas avoir peur de se tromper. Il faut se lancer. C’est cela aussi être jeune. Et pour l’Université, l’objectif doit être de former et de préparer les étudiants à l’entrepreneuriat ou à la création d’entreprise. Quel est votre message à l’endroit de ces jeunes ? Il est tout simple : les jeunes savent, pour la plupart d’entre eux, ce qu’ils ne veulent pas faire ou être. Il leur faut alors croire en eux-mêmes, se former pour être compétent et travailler à faire advenir leur projet. Il faut oser et vivre sainement sa passion. « Niéméko » et tout devient possible. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ? L’éducation et la formation sont trop importantes pour que l’on s’amuse avec. Il est sans doute venu le temps de nous construire un avenir autre et meilleur et cela passera inéluctablement par nos universités dans leur capacité de formation et de recherche. Nos universités ont du talent. Que notre or paraisse au grand jour ! Que diriez-vous aux sénégalais de la diaspora qui sont animés par le désir de rentrer au bercail ? D’aucuns considèrent que c’est un pari risqué. Partagez-vous ce point de vue ? BIRAMAWA MAGAZINE - 19
LE COIN D’AUTRUI Bonzzzouuurrr Warahamatullah, chers lecteurs, lectrices du Quinzomadaire Biramawa 20-BIRAMAWA MAGAZINE
Quand je débarque à la rédaction de PressAfrik en fin 2017, c’est juste pour trouver un job. J’étais au chômage et j’avais vraiment besoin d’un travail rémunéré. Toutes les portes de rédactions auxquelles j’avais frappé refusaient de s’ouvrir. Dans ces moments de galère, une seule personne a cru bon de me soumettre au test. Mais cet épisode de ma carrière professionnelle, nous allons la remettre à prochainement, dans les chroniques à venir. Ce soir (l’horloge de l’ordinateur affiche 18 heures 32 minutes, ce jeudi 27 août), j’ai envie de partager avec vous autre chose. D’autres pensées qui me surviennent et que souvent aucune humeur ne conditionne. Juste une inspiration incontrôlée. La parabole de la hyène « On a tous blâmé la Hyène. On l’a tous jugée et condamnée. Sur quoi nous nous sommes fondés pour dire ou penser qu’elle est la plus immonde et la plus mauvaise parmi les animaux sauvages ? Y a-t-il un « code d’honneur » qui régit la survie dans la jungle et que notre « mystérieux ennemi » transgresse pour le simple plaisir ? Quand le Lion ou le Tigre tue une malchanceuse antilope, c’est pour obéir à la loi de la survie. Mais quand c’est la Hyène qui chasse, piège et achève sa proie, c’est ignoble et dégoûtant. Et malheureusement, c’est de la même façon que nous traitons nos semblables. Avec des préjugés infondés et souvent basés sur une méprise de la condition sociale de la personne jugée » Pas de vérité universelle « La vie est faite de contradictions, de concessions, de faits insensés, de compromis... Les générations et les époques se succèdent, chacune avec ses réalités, ses vérités. En parcourant Socrate, Aristote, Hegel, Victor Hugo, Cheikh Anta Diop, Niang Xaragne Lô… on se rend à l’évidence. Il n’y a pas de vérité universelle estampillée ‘applicable à tous’. Tout est une question de temps, de contingence dans la vie. Vivez-la et passez. L’échec serait de la regretter » Peur parentale « Devenir père, quelle magnifique sensation quand tu entends pour la première fois les pleurs de ton enfant. Mais quel fardeau pesant, quelle peur perpétuelle de devoir survivre à cet être d’une quelconque manière et de revivre en réalité le terrible chagrin de Hugo qui engendra l’aube du fameux lendemain À Villequier. Être parent, qu’on le veuille ou non, fait de nous des êtres faibles » Folles pensées « Vous arrive-t-il de penser à votre propre mort, à l’ambiance qui va régner à vos obsèques et funérailles ? Aux personnes que vous allez manquer, à celles qui ne vous regretteront pas et à celles qui feront semblant de vous pleurer ? Quand d’autres pensent à la tombe, ses ténèbres, son étroitesse, ses épreuves, moi je pense plutôt à ce que sera la vie après moi. Je ne suis pas un homme normal » Pour le Meilleur et pour le Pire… « Ma fille, à partir d'aujourd'hui, tu vas ouvrir une nouvelle porte qui te mènera vers une autre vie. Cette porte, je l'ai moi-même ouverte il y a de cela 23 ans en compagnie de ton père. Elle m'a menée à toi, à ton frère et à ta petite sœur. Je paierais tout l'or du monde pour avoir à revivre, ne serait-ce qu'une autre fois dans une autre vie, le bonheur de vous avoir à mes côtés. Aujourd'hui, je vais te donner mon secret. J'ai toujours aimé ton père et plus le temps passe, plus mon amour pour lui croît. Je l'aime quand il va bien, je l'aime encore quand il va moins bien, quand il est en colère, et je l'aime toujours, même quand il se montre insupportable. Je passe tout mon temps à chercher le moindre détail qui ferait son bonheur. Lui dire non est au-dessus de mes forces. J'ai sacrifié mon bonheur pour le sien et Dieu a fait de sa joie la mienne. Ma fille, le mariage n'est pas un long fleuve rose et tranquille. Tu seras éprouvée, parfois durement au point que tu voudras tout abandonner. Mais n'oublie jamais que c'est pour le meilleur et pour le pire... » BIRAMAWA MAGAZINE - 21
Plaisirs interdits « Ce moment où tu as souhaité que le TEMPS s’arrête, que tout continue sa marche vers l’inconnu, en dehors de ce point précis de l’Univers où tu te trouvais, confiné avec elle. Tu savais que c’était inéluctable, l’arrivée de cet ennemi incontournable, qui allait tout interrompre et peut-être même à jamais. À l’abri de tous les regards et jugements, le plaisir que te procurait cette chair interdite et illicite allait être dévoré par le TEMPS. Tu n’as plus rien de ces moments, si ce ne sont que d’impalpables souvenirs qui te font plus mal qu’autre chose. » 2020, cet an foiré et sa haine pour nos sages « La mort n’a jamais été aussi présente dans nos vies. Elle se pointe quasiment toutes les minutes de la journée pour nous arracher des proches des mains de ceux qui se battent sans répit pour nous sauver de ce chaos apocalyptique. Nos parents et grands-parents basculent par milliers dans l’éternité. On ne s’en rend même pas compte, mais la Sagesse de ceux qui ont vécu est en train de quitter ce monde. Après cette pandémie, qui sera là pour conter à cette génération d’aveugles et de sourds prétentieux que le Social ne naît pas d’un Réseau et que les valeurs essentielles à l’humanité ne se trouvent pas sur Internet ? Je ne sais pas si c’est un choix du destin. Mais un monde sans les personnes âgées sera un monde ténébreux. Préservons nos anciens de la Covid-19. Ne les laissons pas s’en aller. Parce que nous avons grand besoin d’eux. » Chagrin d’amour « Le CHAGRIN est un sentiment très difficile à gérer parce qu’il ne doit pas évoluer dans le cœur de l’homme. Quand il atteint un certain niveau, il se transforme en HAINE et commence à dévorer notre humanité. Si vous savez « TOURNER LA PAGE », rendez grâce à Dieu. C’est l’une des choses les plus difficiles à réaliser dans cette vie. Surtout pour les personnes, comme moi, qui s’attachent trop vite. » Allez, on s’en arrête-là pour ce numéro. On se donne rendez-vous en mi-septembre pour notre première chronique actualité. D’ici-là, respectez les mesures et consignes édictées par les autorités sanitaires, protégez-vous et surtout protégez les personnes âgées et immunodéficientes autour de vous ! Ayoba FAYE Rédacteur en chef de Pressafrik 22-BIRAMAWA MAGAZINE
ENTRETIEN EXCLUSIF Maram KAIRE Ingénieur Systèmes et Astronome Chevalier de l’Ordre National du Lion du Sénégal
Pour ce numéro 6 de votre magazine, nous sommes allés à la rencontre de Maram KAIRE. Maram est Ingénieur Systèmes et Astronome, Chevalier de l’Ordre National du Lion du Sénégal. Il a été nommé récemment coordonnateur national de l’éducation en astronomie pour le Sénégal par le Bureau Astronomie pour l’Education de l’Union Astronomique Internationale. Maram se considère très attaché à son pays, le Sénégal. Dans cette interview, il retrace son parcours, présente le métier d’astronome et adresse des conseils aux jeunes sénégalais. « Je demeure également convaincu que nous avons tous, chacun à son niveau et dans la mesure du possible, une contribution à faire pour l’avenir du Sénégal. » Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs svp ? Je m’appelle Maram KAIRE, ingénieur Systèmes et astronome, Chevalier de l’Ordre National du Lion du Sénégal et très attaché à mon pays. Je voue un amour inconditionnel à mon pays. Le fait d’avoir grandi auprès d’un père administrateur civil, et donc d’avoir eu la chance de parcourir le pays aux aléas de ses affectations, m’a inculqué un fort esprit républicain et patriotique. Je demeure également convaincu que nous avons tous, chacun à son niveau et dans la mesure du possible, une contribution à faire pour l’avenir du Sénégal. Et la foi nous permet, dans les meilleurs moments comme dans les plus difficiles, de toujours y croire. J’ai été très jeune, à l’âge de 12 ans, tourné vers l’astronomie et aujourd’hui, au-delà du professionnel, je consacre l’essentiel de mon temps libre à promouvoir les sciences auprès des jeunes générations. Quelles sont les grandes lignes de votre parcours ? J’ai fait mes études primaires et secondaires au Sénégal. Comme déjà dit, les affectations dans l’administration territoriale nous ont obligés à fréquenter plusieurs écoles entre Fissel, Notto, Nguekokh, Dakar, Mbour et St-louis. En soit, il s’agit d’une chance considérable qui permet de rencontrer beaucoup de personnes et découvrir cultures. plusieurs Après une première année à l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar, j’ai intégré une Grande École d’ingénieurs en France, l’Ecole Supérieure de Génie Informatique de Paris où j’ai obtenu le diplôme d’Expert en Ingénierie Systèmes & Réseaux. Par la suite, je fus recruté chez LECTRA, leader mondial des solutions technologiques intégrées pour les entreprises utilisatrices de cuir ou textile (création, développement produit, découpe) dans les secteurs de l’aéronautique, l’automobile ou l’habillement. Après près de 9 ans en France, je suis revenu au Sénégal pour essayer de contribuer au développement de mon pays. D’abord comme Directeur technique et commercial de DGNET, Directeur Artistique du groupe AFRICABLE basé au Mali, puis entrepreneur avec la mise sur pieds de mes propres entreprises dans le développement Web et dans la Communication. En 2015, j’ai été nommé Conseiller Technique au Cabinet du Professeur Mary Teuw NIANE, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et chargé de la Promotion de la culture scientifique, point focal sur les questions liées aux sciences spatiales. C’est dans ce cadre que j’ai assuré, en 2018, la Coordination technique d’une importante mission de la NASA au Sénégal. Aujourd’hui, j’interviens dans le secteur spatial à travers ma société AFRICASPACE, spécialisée dans les microsatellites et l’accompagnement stratégique des états africains dans leur politique spatiale. En février 2020, j’ai reçu le grade de Chevalier de l’Ordre National du Lion du Sénégal. BIRAMAWA MAGAZINE - 25
Vous êtes actuellement Président de l'Association Sénégalaise pour la Promotion de l'Astronomie. Que pouvez-vous nous dire sur cette association ? C’est en 2006, suite à l’observation d’une éclipse avec un large public à Dakar, que nous avons décidé, avec des amis et collègues qui sont dans le secteur éducatif, de mettre en place l’ASPA. L’objectif principal était de promouvoir l’astronomie à travers le Sénégal et inciter les jeunes à s’intéresser aux sciences. Nousnous sommes rendu compte que les élèves montraient un fort engouement pour les séances d’observation du ciel au télescope, les conférences et expositions en astronomie. Il était donc judicieux d’en profiter pour les inciter à fréquenter les filières scientifiques et à y rester. Aujourd’hui, l’ASPA a aidé à la mise en place de 13 clubs d’astronomie à travers des écoles et organise régulièrement des activités de formation et d’observation pour familiariser le public à l’astronomie. Elle compte près de 200 membres et un millier de sympathisants. Un des évènements majeurs reste le Festival « St-Louis sous les étoiles » qui rassemblaient les passionnés du ciel à travers plusieurs activités entre l’Université Gaston Berger, l’Institut Français, les lycées et le Prytanée Militaire de Saint-Louis. Depuis sa première édition en 2008, nous avons eu à former une centaine d’étudiants dans le cadre de ce festival. En 2015, nous avons organisé le SPACEBUS (ou Bus de l’Espace) qui reste, à ce jour, la plus grande campagne de promotion de l’as26-BIRAMAWA MAGAZINE tronomie en Afrique. Cette caravane a fait le tour du Sénégal en 30 jours, équipée de nombreux télescopes et instruments d’observation, avec près de 45 animateurs pour des activités en physique, mathématique et astronomie. Ce concept inédit, créé au Sénégal, est de nos jours repris au Maroc et en France. L’ASPA est également sollicité sur la question du croissant lunaire à l’approche des fêtes religieuses pour apporter des informations scientifiques sur la compréhension du cycle de la Lune. nomination (nomenclature) des corps célestes (étoiles, planètes, astéroïdes, etc.) et des caractéristiques de surface de ces derniers. L'UAI est membre du Conseil international des sciences et son objectif principal est de promouvoir et de préserver la science astronomique dans tous ses aspects à travers la coopération internationale. Pour ce faire, l’UAI met en place un certain nombre de bureaux spécialisés qui gèrent, chacun, un domaine d’intervention bien précis. C’est dans ce cadre qu’ils ont créé tout récemment le Bureau Astronomie pour l'éducation (OAE) qui est un projet conjoint de l’UAI et de l'Institut Max Planck d'astronomie, hébergé en Allemagne. La mission de l'OAE est de soutenir les astronomes professionnels et les éducateurs en astronomie du monde entier dans leur utilisation de l'astronomie pour l'enseignement et l'éducation des STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) Vous avez été nommé récemment Coordonnateur nationale de l’éducation en astronomie pour le Sénégal par le Bureau Astronomie pour l’Education de l’Union Astronomique Internationale. Nos Félicitations ! Quelles sont vos missions ? Nous devons rappeler que l’Union Astronomique Internationale est l’organisme qui coordonne les travaux des astronomes professionnels à travers le monde. Elle agit comme l'autorité reconnue internationalement pour la dédu primaire au secondaire. Ceci, à travers la mise en place d’un réseau d’équipes nationales de coordonnateurs de l’éducation en astronomie de l’UAI (équipes NAEC). Le NAEC est l’interface entre l’UAI-OAE et la communauté éducative dans son pays, ici le Sénégal. La mission principale étant de créer une communauté d'astronomes, de chercheurs en pédagogie de l'astronomie et de praticiens de l'éducation engagés dans la professionnalisation de l'enseignement de l'astronomie et dans le partage des ressources et des bonnes pratiques.
Vous devez notamment promouvoir l’enseignement de l’astronomie au Sénégal ? Cela veut-t'il dire qu’il reste au Sénégal beaucoup de chemin à faire ? Il faut reconnaître qu’il reste effectivement beaucoup à faire. Au niveau de la promotion et de la vulgarisation, l’ASPA a fait un travail considérable pour rendre visible cette science qui passionne les populations. Mais sur le plan des infrastructures et de l’intégration dans le système d’enseignement, nous avons encore des efforts à faire. L’astronomie est un excellent levier pour orienter les jeunes vers les sciences afin de combler le gap constaté dans les séries scientifiques, raison pour laquelle nous devons l’intégrer davantage dans nos programmes d’enseignement et créer le cadre adéquat pour qu’à l’issue de la formation, les futurs astronomes puissent travailler dans leur pays. Ceci passe par la construction d’observatoires de recherche bien équipés . Quelles sont les actions entreprises jusque-là par le Sénégal ? Un important projet a été initié avec le Ministre Mary Teuw Niane à la Cité du Savoir, en construction à Diamniadio. Il s’agit de la construction d’un planétarium d’une capacité de 50 places pour faire découvrir l’univers aux visiteurs mais surtout la construction d’un observatoire pour démarrer une filière en astronomie et astrophysique dans nos universités. C’était un très bon début et j’ai eu à piloter ce projet qui revêt une grande importance. Nous avions également signé, le 14 Janvier 2019, deux importants accords avec, en premier, le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales, France) et, en second, ARIANEGROUP. Ces accords visaient la formation dans le domaine des sciences spatiales et la mise en place d’un centre d’assemblage de microsatellites. Il s’agit de deux projets qui me tiennent particulièrement à cœur pour les avoir conduit jusqu’à la signature. Leur mise en œuvre permettrait de donner une bonne impulsion au développement de ces sciences dans notre pays et ferait du Sénégal un leader sous régional dans le secteur. Quelles sont les perspectives ? Premièrement, nous devons créer le cadre de développement adéquat. Il s’agit de la construction d’un ou de plusieurs observatoires et ouvrir une spécialisation en astronomie et astrophysique dans nos universités. C’est la base, à mon avis, pour démarrer les formations et la recherche dans ce domaine. Ensuite, parallèlement, le Sénégal doit sérieusement envisager la définition d’une politique et BIRAMAWA MAGAZINE - 27
stratégie spatiale, de même que la mise en place d’une agence spatiale. Et ce n’est pas prématuré, loin de là. La majeure partie des 17 Objectifs de développement durable (ODD) font appel directement ou indirectement au secteur spatial. Et le constat est que l’activité spatiale est entrain de décoller en Afrique avec une quarantaine de satellites lancés ces 20 dernières années. Au-delà des géants comme l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Algérie, de nouveaux pays font leur entrée remarquée dans le groupe des nations spatiales africaines : le Ghana, le Kenya, l’Ethiopie, le Rwanda… Nous ne devons pas être en reste et la mise en place d’une agence spatiale permettra au Sénégal d’assurer un leadership en Afrique de l’Ouest francophone. Pour les élèves et étudiants qui nous lisent comment décririez-vous le métier d’astronome ? Il faut d’abord préciser que le monde des astronomes se divise en deux parties bien complémentaires. Il y a les astronomes professionnels qui en ont fait un métier à temps plein et dont le travail consiste à la recherche et à l’enseignement. Et il y a les astronomes amateurs, plus nombreux, qui ont choisi de faire un autre métier à côté de l’astronomie. Ces derniers disposent souvent de leur propre observatoire et sont parfois aussi bien, sinon mieux, équipés que certains professionnels. Ils disposent de plus de temps pour observer le ciel et sont à l’origine de beaucoup de découvertes de comètes, d’astéroïdes, de supernovas…, contribuant ainsi aux travaux des as28-BIRAMAWA MAGAZINE Réunion de coordination de la Mission de la NASA au Sénégal en 2018 en présence du Ministre Mary Teuw NIANE et de l'ambassadeur des États-Unis. tronomes professionnels. Il devient donc possible pour un étudiant ou élève, de développer une passion pour l’astronomie tout en choisissant un métier différent pour des raisons diverses. Dans les deux cas, le métier d’astronome est extrêmement passionnant. Les champs de spécialisations sont nombreux et on ne trouve pas le temps de s’ennuyer. Nous ne sommes qu’au début des découvertes dans notre univers observable et chaque jour est avec son lot de surprises. « En plus d'être passionné par les astres et les systèmes planétaires, l'astronome doit être doté d'une grande rigueur et d'une importante capacité d'organisation. » Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent embrasser ce métier ? Quel cursus choisir ? Pour ceux qui choisissent de faire une carrière dans l’astronomie, après le BAC scientifique, si l’étudiant opte pour une université, elle doit disposer de cette filière avec les différents masters suivants : recherche en physique ou en physique-chimie, master de mathématiques, de physique théorique ou les masters professionnels trophysique, : astronomie, asastrophysique et ingénierie spatiale, planètes et environnement... Il y a aussi les masters de recherche : astrophysique, planétologie, physique et chimie de la Terre et des planètes, plasmas et planètes. Une fois cette étape franchie, il faut passer à la préparation d'un doctorat au sein d'un laboratoire spécialisé en astronomie, ou d'un observatoire. Mais il est également possible de devenir astronome en sortant d'une grande école d'ingénieurs. En effet, Les écoles d’ingénieurs en électronique, informatique, mécanique, optique, physique, peuvent aussi, après une thèse, déboucher sur la recherche en astronomie (on parle dans ce cas d'ingénieur docteur). Générale
ment ces ingénieurs travaillent à la conception ou à l'amélioration des instruments qui seront utilisés en laboratoire, installés dans les observatoires ou sur des missions spatiales. D’après vous quelles sont les qualités intrinsèques au métier d’astronome ? En plus d'être passionné par les astres et les systèmes planétaires, l'astronome doit être doté d'une grande rigueur et d'une importante capacité d'organisation. C’est avant tout un scientifique sur le terrain, qui doit recueillir de très nombreuses données à traiter avec sérieux et une attention particulière. un goût pour les nouvelles découvertes. Il doit avoir de la créativité et de l'imagination pour concevoir et tester des théories jusqu'alors inexplorées. Très souvent, les astronomes travaillent en groupe dans les observatoires, raison pour laquelle ils doivent aimer le travail d'équipe avec de nombreux scientifiques et autres techniciens souvent originaires du monde entier. En cela, la pratique parfaite de l'anglais est un prérequis indispensable, non seulement pour communiquer avec les autres mais également pour rédiger les publications internationales. Sur le plan technique, le métier d'astronome requiert une maîtrise poussée de l'outil informatique pour mettre au point des programmations, des simulations et des algorithmes visant la résolution d'équations complexes. Les astronomes passent aujourd’hui presque plus de temps derrière l’écran de l’ordinateur que derrière l’oculaire du télescope. L’informatique est devenue un socle pour l’astronomie. Pour changer de registre le Sénégal est secoué par une crise sanitaire (COVID 19). Qu’est ce que cette crise vous inspire ? D’abord la désolation. Personne ne souhaite vivre pareille situation et voir l’humanité subir autant de pertes en vies humaines. En compagnie de l'astronome Marc Bluie, du Southwest Research Institute (NASA), de la mission New Horizons vers la planète Pluton et la ceinture de Kuiper L’astronome a besoin de concentration, réflexion et abnégation comme tout bon chercheur. Il faut également de la curiosité et Et le Sénégal, tout comme le reste du monde, subit cette pandémie sur tous les plans. C’est une situation difficile pour les secteurs de l’économie, de l’éducation, de la santé, du travail… Il faut reconnaître que nous n’étions pas préparés, malgré le fait que l’humanité ait connu, dans son passé, des épisodes pandémiques. Ces évènements demandent, à tous les niveaux, une forte capacité d’anticipation et de résilience. L’erreur à ne pas commettre serait de sous-estimer un ennemi qu’on ne connaît pas. Et malheureusement, le constat est que beaucoup de personnes au Sénégal, prennent parfois cette maladie à la légère ou pensent même qu’elle n’existe pas. C’est extrêmement grave et nous devons changer la façon de voir. Dans la stratégie de défense, dans la mise en œuvre des mesures barrières, nous devons penser à l’intérêt collectif : se protéger, c’est aussi protéger les autres ! A savoir sa famille, ses proches et soi-même. Ensuite accepter la réalité et gravité de cette maladie. Personnellement, mon meilleur ami a été emporté par ce virus. D’après-vous quelles leçons pouvons-nous en tirer ? La première leçon est l’anticipation ! Nous devons nous préparer à toutes les éventualités. L’Etat doit disposer d’un organe de veille et d’anticipation stratégique qui travaille principalement sur des simulations de situations similaires ou plus complexes. Le plus important dans ces simulations ne serait pas de démontrer le dispositif de réaction, mais surtout étudier l’impact sur notre économie dans toutes ses articulations. Aujourd’hui c’est un virus biologique (Coronavirus), demain ça peut être un virus informatique ou un piratage qui paralyse toute notre économie. Et les exemples sont nombreux comme une panne générale d’électricité, une catastrophe naturelle… Nous ne le souhaitons certes pas, mais travailler sur des simulations BIRAMAWA MAGAZINE - 29
réalistes est aujourd’hui possible grâce à l’Intelligence Artificielle et le Big Data. En faisant cela, on peut déceler rapidement les secteurs vulnérables et orienter dessus les priorités d’investissement. Prenons le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Cette pandémie a montré l’urgente nécessité de développer et renforcer l’enseignement à distance. L’exemple de l’Université Virtuelle Sénégalaise (UVS) qui était décriée par certains dans le passé, a montré, dans ce contexte, toute sa pertinence. Le télétravail également montre comment on peut faire des économies en temps et en ressources. Pour finir, cette pandémie a mis l’accent sur des secteurs prioritaires qui nécessitent plus d’attention en termes d’investissement comme la santé et l’éducation. Au-delà de votre vie professionnelle, existe-il une cause qui vous tient à cœur ? Les causes qui me tiennent vraiment à cœur fusionnent quasiment avec ma vie professionnelle aujourd’hui, à savoir l’éducation des jeunes générations et la promotion des sciences. C’est une façon de vivre sa passion au quotidien. Mais comme tout astronome, le devenir de notre planète et de ses ressources est une préoccupation et nous sensibilisons sur la cause environnementale. La Terre est la seule planète connue à ce jour dans l’univers à abriter la vie. En attendant d’en découvrir une autre semblable, prenons bien soin d’elle ! Quelles sont vos hobbies ? Je dois avouer qu’il n’y en a pas 30-BIRAMAWA MAGAZINE beaucoup. Plus jeune, c’était le dessin et l’astronomie. Aujourd’hui je n’ai plus beaucoup de temps pour le dessin, il ne me reste donc plus que l’observation et la photographie du ciel avec les télescopes. De nature très casanière, j’aime rester avec ma famille devant la télé et me documenter. J’ai tout le temps besoin de lire, d’apprendre et de m’informer. Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse sénégalaise ? Je leur demande d’avoir un rêve dans la vie, et de ne pas avoir peur d’être des « fous » ; car « seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde, y arrivent ». Par folie, il faut comprendre le courage de croire en ses rêves malgré les obstacles, de persévérer et de choisir parfois des chemins non conventionnels. Il faut oser ! Mais je leur demande aussi d’aimer et de toujours respecter leur pays, ses institutions et les principes de la république qui font de nous de bons citoyens. L’éducation doit être une priorité et la base de tous les efforts et le travail ne doit pas laisser place à la facilité. Ils doivent toujours se rappeler que le Sénégal n’a que nous, et nous n’avons que le Sénégal. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ? D’abord rendre grâce à Dieu, le Tout Puissant, et remercier mes parents. Ensuite prier pour notre pays, le Sénégal afin que la paix y règne toujours et que le développement souhaité soit au rendez-vous pour le bonheur de tous et des générations futures. Je remercie Biramawa pour cette opportunité mais surtout vous féliciter pour la qualité de votre travail et la belle dynamique d’innovation dans laquelle vous êtes. « Je leur demande d’avoir un rêve dans la vie, et de ne pas avoir peur d’être des « fous » ; car « seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde, y arrivent ». Par folie, il faut comprendre le courage de croire en ses rêves malgré les obstacles, de persévérer et de choisir parfois des chemins non conventionnels. Il faut oser ! »
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ENVIRONNEMENT L'environnement chante les louanges de la COViD19 Nous humains, étions au sommet de notre art, la science nous faisait rêver d’un Homme au dessus de la nature, de son environnement et de lui-même. Les progrès médicaux, scientifiques, et autres nous ont accoutumés à la perception de l’absolu contrôle anthropique de la nature. Toutefois, dans le temps, sporadiquement des warnings (tremblements de terre, ouragans, tsunamis, inondations) nous venaient de la nature pour nous rappeler sa prééminence sur l’Homme, qui en fait, n’est qu’un élément de son environnement et non en dehors ou même en mesure de le contrôler. L’environnement étant constitué par ce qui nous entoure, l’Homme l’a toujours subi et continuera ainsi, quelque soit l’évolution scientifique, technique ou médicale. 32-BIRAMAWA MAGAZINE
L a pandémie de la COVID-19 vient se greffer aux multitudes preuves de notre fragilité en tant que partie de son biotope environnemental. Elle a fini par s’installer dans nos écosystèmes ; tous les pays s’emploient à prendre des mesures idoines pour la juguler. Malgré tout, le constat général qui nous frappe se résume à la persistance dans la durabilité. Avec plus de 19 millions de cas recensés et 700 milles morts, l’humanité se retrouve assénée par une dure réalité, notre fragilité existentielle est inéluctablement concrète et de facto perceptible au moindre inconnu émanant de la nature. Le confinement dans certains endroits du globe et/ou de la réduction des activités humaines dus à un nombre de cas d’infections létales, semblent d’un impact négatif non négligeable sur nos relations socio-économiques, avec ses contingents de fermeture d’usines, de commerces, de perte d’emplois, ou de vies humaines. Malgré tous ces aléas, émerge une source de lumière d’espoir d’une certaine façon inattendue car la pandémie de la COVID-19 a impacté positivement notre environnement. Un monde plus conscient au ralenti Pour la première fois dans les grandes agglomérations, les populations ont pu bénéficier d’artères désertés par les engins mécanisés, le retour des cyclistes et l’air pur enveloppa un ciel jamais aussi dégagé d’un bleu azuré plein les yeux. Le monde de l’aviation, représentant 918 millions de tonnes de pollution de CO2, a payé un lourd tribut avec le clouage au sol de plus de 95% de la flotte mondiale. Profitant de cet arrêt d’exploitation aéronautique, ferroviaire, routière et maritime, la nature s’est vue déchargée du parapluie de près de 13 gigatonnes de gaz à effet de serre se permettant une autorégulation très visible allant jusqu’au colmatage de la couche d’ozone dans la zone Arctique en moins de deux mois (entre Mars et mai 2020) de confinement général ou partiel en fonction des contrées du globe. La pandémie du Corona virus s’est révélée être la pire récession depuis les années 1930, pire même que la crise économique des subprimes aux Etats-Unis. Les entreprises ont dû changer leur approche au travail. Ce freinage brusque dans les activités de production a conduit à une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Le sursis ne fut que de courte durée, mais les océans ont pu bénéficier d’une pause du rejet dans ses eaux de 5 à 12,7 millions de débris marins, composés essentiellement de plastiques. Ces amas ou plaques de détritus ont vu leur agrégation réduite durant la période de la pandémie. Partie importante de la chaîne alimentaire, le système marin, dégradé en ressuscitation, impacte directement la santé publique, le tourisme, le secteur de la pêche et l’environnement. La reconquête de la nature par elle même Les parcs fermés, les déplacements interdits et les restrictions généralisées ont pourvu un répit à l’agression humaine de la nature qui s’est régénérée comme par enchantement. Les animaux et la végétation ne prierons pas d’occuper les espaces délaissées ou inaccessibles due à la présence de l’Homme. L’exploitation à outrance, la traque vivrière, le balisage agraire, réduisaient considérablement la marge de manœuvre des animaux dans les zones périurbaines ou urbaines, les restrictions dues au Coronavirus encourageaient un repos nocturne plus paisible et une activité diurne sans grands gênes. La nature ayant horreur du vide, les Hommes étant contraints de rester chez eux, les animaux sauvages réinvestissent la ville. Les dauphins s’aventurent jusque dans les ports, les renards font leur balade en ville, les canards déambulent sur les autoroutes. Les parcs et réserves naturelles moins sollicités par les touristes retrouvent les couleurs d’un semBIRAMAWA MAGAZINE - 33
blant de normalité sauvage. Certains animaux devant traverser les aires autoroutières se retrouvaient écraser et tapisser le sol. Ainsi les crapauds, hérissons, chenilles ou tortues pouvaient se lancer dans leurs balais incessants pour rejoindre les zones de reproduction ou leurs habitats naturels après leur éclosion ou naissance. L’environnement économique Tenter de faire des économies en négligeant la protection de l’environnement, la préparation aux situations d’urgence, les systèmes de santé, et les filets de protection sociale, s’est avéré une fausse économie, et la facture est d’autant plus lourde au Sénégal, car aujourd’hui, une enveloppe de 1000 milliards fut dégagée pour pallier à une situation d’urgence sur deux mois pour un budget de 4000 milliards annuel soit un engloutissement de 25 % de nos ressources financières en 16% de l’année budgétaire normale. Le monde était conscient qu’il ne pouvait plus se permettre de faire face à de nouveaux désastres de l’ampleur de la COVID-19, avec les mêmes politiques. Sachant qu’environ un quart des décès dans le monde est dû aux risques environnementaux et professionnels évitables donc les pouvoirs publics sont plus enclins à revoir leur concours à la protection environnementale. Parce que chaque dollar, investi dans le renforcement de la loi contre la pollution de l’air aux Etats-Unis d’Amérique, s’est traduit par 30 dollars gagnés par les citoyens américains, sous la forme d’une amélioration de la qualité de l’air et gains en santé. Imaginer la période : nous avions eu droit à un investissement gratuit sans frais, et un retour sur investissement 30 fois supérieur. Un changement de paradigme La déconnexion de notre traintrain quotidien, pourchassant le temps, s’est ralentie d’un coup, nous poussant, à notre expression introspective, inexorablement à nous questionner sur notre devenir avec la nature. Cette immersion 34-BIRAMAWA MAGAZINE a eu généralement comme conséquence la modification de notre attitude envers l’environnement, une corrélation positive, et développer une attitude pro-environnementale exacerbée. Au Sénégal cette prise de conscience s’est traduite par la fermeture des marchés d’au moins un jour par cycle hebdomadaire pour leur nettoiement et relooking d’une part. En outre, le respect des mesures dans la gestion des déchets biomédicaux a été salué par l’intervention civique de simples engagés et bénévoles dans le nettoiement et la collecte des déchets biomédicaux sur la plage du Cap-manuel, derrière l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar. Il y va aussi d’une diminution évidente du gaspillage à grande échelle (avec 140% de production annuelle, 40% de la nourriture que nous produisons est destinée donc à la poubelle), car toute réduction de la capacité d’approvisionnement des chaînes révèle une systémique capacité de résilience débouchant à une aversion au gaspillage, pour ne pas être en rupture de stock alimentaire. Encore que la réintégration des surplus alimentaires dans le circuit de l’aide alimentaire, réduit considérablement le taux de déchets alimentaires des grands distributeurs réveillant en un eux un certain sens d’altruisme. En somme, la COVID-19, dans son rapport avec l’environnement, a montré que notre connaissance technico-scientifique ne restera point qu’inductive, prédictive ou descriptive, et à jamais elle ne sera créatrice d’un monde imaginaire ou utopique. Seule notre conscience collective doublée de politique responsable nous permettra de vivre en phase avec la nature et d’en retarder ou de rendre réversible sa dégradation qui sera certainement notre perte à tous. Mariane Seck Docteur en Droit de l’Environnement et de la Santé
A L'ÈRE DU NUMÉRIQUE Polaris Asso Pour ce numéro, Biramawa magazine vous propose cette étude réalisée par Polaris Asso. Pour rappel Polaris Asso est une association Française basée à Dakar avec pour mission de mener les jeunes à une utilisation efficiente de l'outil numérique. 50 parents, établis au Sénégal, ont été interrogés sur leur compréhension du rôle et de l'impact des outils numériques sur leurs enfants. Comme vous le verrez dans les lignes qui suivent, il ressort de l'étude que "les éducateurs, principalement les parents, euxmêmes, ne saisissent pas toujours les enjeux du numérique, n'ont pas les bonnes informations et ne sont pas suffisamment outillés pour mener les jeunes de leur entourage vers un usage avisé du numérique." 36-BIRAMAWA MAGAZINE
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Développement personnel LA PRATIQUE DU SPORT
S’il y a un phénomène presque universel dans le temps et l’espace humain, c’est bien le sport. Le terme a pour racine le mot de vieux français desport qui signifie « divertissement, plaisir physique ou de l'esprit ». Au plan strictement individuel, la pratique du sport n’est pas qu’un moyen très efficace pour perdre du poids et éviter certaines maladies cardiovasculaires. Elle présente également de nombreux autres avantages qui méritent d’être étudiés dans notre rubrique développement personnel. 1. La pratique intensive d’un sport, et en particulier d’un sport d’endurance, contribue à l’amélioration de la circulation sanguine dans l’organisme ; par conséquent, le dioxyde de carbone est également transporté plus rapidement, entrainant une meilleure oxygénation du cerveau. L’activité cérébrale s’en trouve donc largement stimulée, améliorant nos capacités de réflexion ou mémoire ; 2. Autre élément non négligeable, nous remarquons tous que nous sommes vidés, lessivés après une session intensive de sport … mais aussi complètement détendus et sereins. Cette sensation de bien-être, presque euphorisante, trouve son origine dans les endorphines, ces hormones du plaisir envoyées par le cerveau suite à la réalisation d’un effort intense. Découvertes en 1975, les endorphines sont considérées comme des « opioïdes » car leur action est similaire à celle de l’opium ou de la morphine. Véritables drogues naturelles, elles permettent donc aux sportifs de se sentir bien dans leur peau ; 3. Parlant toujours de l’action des endorphines et de ce bien-être général, les niveaux de stress et d’anxiété diminuent également de manière significative avec la pratique d’une activité sportive intense. Au-delà de son effet tranquillisant, le sport permet également de faire une coupure avec le quotidien, et d’oublier, pour quelques heures, les petits tracas qui nous occupent habituellement l’esprit. Par la suite, il nous aide à envisager ces problèmes avec beaucoup plus de sérénité. BONUS- RECOMMANDATIONS DE L’O.M. S (ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE) SUR LA PRATIQUE SPORTIVE SELON LES TRANCHES D'âGE: - De 5 à 17 ans, au moins 60 minutes par jour d’une activité modérée à soutenue qui va solliciter l’activité cardiaque de l’enfant, et une activité qui renforce le système musculaire et l’état osseux au moins 3 fois par semaine. - A partir de 18 ans, 150 minutes par semaine d’une activité modérée ou 75 minutes d’une activité soutenue, et jusqu’à 300 minutes par semaine pour des bénéfices supplémentaires sur la santé. Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires étrangères BIRAMAWA MAGAZINE - 43
DECOUVERTE Dr Alexandre Kissewinde SILAWINDI Directeur Général de l’Institut des Sciences Administratives et des Relations Internationales ISARI - Paris, France La rubrique Découverte du numéro 6 de votre magazine est consacrée à Dr Alexandre Kissewinde SILAWINDI. Juriste de formation, Dr Alexandre est Directeur Général de l’Institut des Sciences Administratives et des Relations Internationales (ISARI). « Situé à Paris mais ouvert sur les continents et dans le monde, l’Institut des Sciences Administratives et des Relations Internationales ISARI est un établissement d’enseignement supérieur (en présentiel et le E-learning) ayant pour mission de former la nouvelle génération d’élites et futurs décideurs de la planète. » 44-BIRAMAWA MAGAZINE Pouvez-vous présenter et revenir sur votre parcours de formation ? Je suis Alexandre Kissewinde SILAWINDI Juriste de formation et Directeur Général de l’Institut des Sciences Administratives et des Relations Internationales ISARI. Après l’obtention de mon Baccalauréat deuxième partie en 2010 au collège Protestant de Lomé, je me suis inscrit à l’Université de Lomé afin de poser les jalons de ma carrière de juriste que je suis aujourd’hui. Dévouer à mon ambition, j’ai puis décroché 3 ans plus tard une licence en droit politique
et de l’administration qui m’a permis d’intégrer l’école « Académie de leadership et management en Afrique » ou j’ai décroché un Master 2 en science juridique et l’administration en 2015. Ma passion pour le travail m’a permis d’obtenir un Doctorat en droit privé : science politique et sociale à « l’International of leadership, US ». Ce diplôme loin d’être pour moi une fin en soi, constitue plutôt une très grande source de motivation à l’enseignement du droit. Quelles sont les grandes étapes de votre parcours professionnel ? Après l’obtention de ma Licence, j’ai eu la grande chance d’être retenu comme stagiaire dans le Cabinet du maître Afoh KATAKITI avocat au barreau de Lomé. Après 9 neuf d’étroite collaboration, j’ai intégré Le Cabinet de Star Energy ou j’avais assuré le poste de responsable de l’intégration africaine. En mois de juillet 2015, j’intégrais le staff de l’institut Bouam management comme Directeur Administratif ou j’avais pour mission de proposer une stratégie de formation universitaire. Entreprenant que j’étais, j’ai mis en place un cabinet conseil dénommé « Kessiwende Conseil Afrique » en Septembre 2015 et en ma qualité de Directeur j’assurai la gestion administrative. Pendant près de 4 ans j’ai offert les services de mon cabinet à des PME, des entreprises BTP ainsi que la rédaction des contrats commerciale etc. En août 2019, l'École Politique Africaine de Paris m’avait ouvert ses portes en tant qu’enseignant chercheurs, ensuite j’ai offert mes services aussi en tant que Responsable Administratif et Pédagogique pour une durée totale de huit mois. Ma vision était de contribuer à l’émancipation d’une jeunesse africaine émergente. A cet effet j’ai décidé de mettre en place ma propre institut devenu aujourd’hui ISARI. Vous êtes actuellement Directeur Général de ISARI. Que pouvez-vous nous dire sur ISARI ? Situé à Paris mais ouvert sur les continents et dans le monde, l’Institut des Sciences AdminisA qui s’adresse ISARI (vos cibles) La cible au niveau de notre institut est d’ordre général et d’une distinction aucune. C’est-à- dire qu’ISARI est ouvert à tous les continents et à toute personne ayant les prérequis requises pour une formation dans notre institut est la bienvenue : étudiant, professionnel, diplomates, etc....... tratives et des Relations Internationales ISARI est un établissement d’enseignement supérieur (en présentiel et le E-learning) ayant pour mission de former la nouvelle génération d’élites et futurs décideurs de la planète. ISARI c’est aussi un centre qui stimule les échanges, les innovations et mets ses expériences au service du développement de la planète. Nous proposons à cet effet, des formations plurielles : droit des affaires, droit public, sciences politiques, relation internationales, diplomatie protocole, administration et gestion des affaires, administration et gestion des entreprises ainsi que la communication. Nous formons en cursus Licence, Master et formations certifiantes. Par ailleurs nous avons la meilleure plateforme E-learning pour vos cursus à distances chez vous et quand vous voulez. Avec nous c’est 80% en ligne et 20% en présentiel pour compléter vos formations de qualité et de haut niveau avec notre Institut. BIRAMAWA MAGAZINE - 45
Pour les jeunes élèves et étudiants vivants à l’étrangers notamment en Afrique quelles sont les démarches à suivre pour intégrer l’Institut ? Chez nous a ISARI c’est la flexibilité, il suffit tout juste d’aller sur notre site web officiel www.isari. org afin de télécharger la fiche d’inscription sur laquelle nous avons pris le soins de mettre les informations possible sur les démarches à suivre ou nous contacter via notre email contact@isari-paris.fr .... La crise sanitaire ne risque-t-elle pas d’influer sur les candidatures de ces étudiants étrangers ? si oui quelles sont les mesures prises par ISARI pour faire face ? D’abord sachez que nous prenons très au sérieux la crise sanitaire qui entrave le système de santé du monde en cette année 2020. A cet effet, nous préconisons que nos étudiants optent plus pour les cours à distance via notre plateforme E-learning sécurité et très facile à utiliser. Comment contacter ISARI ? Vous avez soit le choix de le faire via appel téléphonique sur notre standard qui est le +33 9 86 87 71 29 ou par courriel sur contact@isari-paris.fr 46-BIRAMAWA MAGAZINE ou physiquement à l’adresse : 66 rue des champs Élysées. Pour changer de registre, en tant qu’entrepreneur, vous avez un message à l’endroit de la jeunesse Africaine ? Mon message à l’endroit de la jeunesse africaine est qu’elle doit travailler peu importe les difficultés ; elle doit surtout avoir une vision claire de l’avenir sans pour autant abandonner en cas d'échec, parce que c’est la finalité qui compte et non la manière dont nous avons débuté.
DIPLOVAR N°5 DiploVar ou un regard aiguisé sur l’actualité internationale Politique, Sciences Politiques, Relations Internationales, Humanitaire, votre nouvelle rubrique incontournable vous offre plus que des informations, une analyse pertinente des interactions géopolitiques qui vous entourent. Quoi de mieux qu’un résumé des points essentiels de l’actualité internationale des 15 derniers jours, des faits historiques, des portraits de personnalités ayant marqué l’histoire des relations internationales pour mettre à jour vos connaissances et rendre vos débats chocs d’idées. Les points saillants, les immanquables de l’actualité internationale vous seront présentés de façon succincte de telle sorte que rien ne vous échappera. Pour ce cinquième numéro, une consultation du tableau de la VAR Diplomatique nous annonce les informations suivantes : 48-BIRAMAWA MAGAZINE
COVID19 : le coronavirus circule toujours L’Afrique comptait ce jeudi 27 août plus d'un million de cas de coronavirus confirmés, pour 21 000 morts. Selon le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, les pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19 sont l'Afrique du Sud avec 615 000 cas dont 13 000 décès, le Nigéria avec 53 000 cas dont un peu plus d'un millier de morts, et l'Éthiopie avec 45 000 cas dont 725 décès. La plupart des pays de l’UE, qui ont atteint le pic au début d’avril, craignent une reprise, alors que l’Amérique du Nord comme l’Amérique du Sud peinent encore à contenir les contaminations. VACCIN : A quand un vaccin contre la COVID19 Pour être commercialisés, les vaccins doivent passer par trois phases d’essais cliniques. La phase 1 permet de tester sur un petit nombre de personnes l’innocuité du vaccin et sa capacité à produire des anticorps. Lors de la phase 2, le nombre de participants est plus important. Cette étape permet de tester le dosage, de surveiller les effets secondaires et la réponse immunitaire et de déterminer «le calendrier vaccinal», rappelle l’Organisation mondiale de la santé sur son site de formation en ligne. «La phase 3 de l’essai clinique d’un vaccin implique généralement des dizaines de milliers de volontaires. C’est l’essai le plus important car il permet d’établir si le vaccin est sûr et protège contre la maladie ou non», explique l’OMS. Actuellement, l’OMS recense 30 projets de vaccins à différents niveaux d’essais cliniques contre la Covid-19. MALI : l’Armée prend le pouvoir Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, âgé de 75 ans, au pouvoir depuis 2013 a annoncé dans la nuit du mardi 11 août 2020, sa démission et la dissolution du Parlement et du gouvernement, quelques heures seulement après avoir été arrêté par des militaires en révolte. La CEDEAO, a condamné l'action de « militaires putschistes » et a pris une série de mesures d'effet immédiat pour isoler le Mali. L'action des mutins a aussi suscité des protestations de l'Union africaine, de l'ONU, de l'Union européenne et de la France. Inquiète des conséquences du putsch dans un pays en proie depuis des années à une profonde crise sécuritaire, économique et politique, la CEDEAO a dépêché une délégation de haut niveau au Mali pour obtenir un « retour immédiat à l'ordre constitutionnel ». L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, a confirmé la proposition formulée par la junte d’organiser une transition de trois ans avec à sa tête le président du CNSP, le colonel Assimi Goiffta. Si la libération du président déchu a été actée à l’issue des trois jours de rencontres, de nombreux points de discussions sont restés en suspens, et notamment ceux portant sur les modalités de la transition. Le sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui s’est ouvert vendredi 28 août a confirmé l’inflexibilités de l’organisation, les chefs d’Etat ont recommandé aux militaires de la junte malienne de nommer une « personnalité civile » pour mener à bien la transition ainsi qu’un « premier ministre civil », « car aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du président de la transition ». Le putsch du 18 août a rendu plus incertains encore les lendemains de ce vaste pays qui s'enfonce depuis des années dans la crise sécuritaire, économique et politique. USA : Après Georges FLOYD, Jacob Blake L'affaire Jacob Blake, du nom de cet Afro-Américain de 29 ans qui a essuyé des tirs de la police, fait des remous dans le monde sportif américain. Ainsi, mercredi 26 août, des matchs de play-off n'ont pas eu lieu. En effet, certains joueurs ont décidé de boycotter ces rencontres pour protester contre l'injustice raciale et les violences policières. En attendant, le boycott de ces matchs est sans précédent dans l'histoire du basket professionnel américain, dont les joueurs ne s'étaient pas immédiatement arrêtés de jouer après la mort de Martin Luther King en 1968, sinon le jour de deuil national ensuite décrété par le président Lyndon B. Johnson. Dans ce courant, entre lassitude et colère, des milliers de personnes se rassemblaient, vendredi 28 août, au cœur de BIRAMAWA MAGAZINE - 49
Washington pour réclamer la fin des violences policières contre la minorité noire américaine, après une série de bavures qui ont rouvert les plaies raciales de l’Amérique. Cinquante-sept ans jour pour jour après l’emblématique discours « I have a dream » de Martin Luther King, le leader de la lutte pour les droits civiques, les Américains étaient invités à marcher à nouveau sur la capitale fédérale pour réclamer l’égalité entre tous. USA : TRUMP VS BIDEN L’étape des conventions d’investiture est désormais franchie pour la campagne présidentielle américaine du 3 novembre. Celles-ci ont mis en scène deux candidats aussi différents que possible, leur âge et la couleur de leur peau mis à part, ainsi que deux messages irréconciliables. Pendant les quatre soirées de la convention démocrate, le parti de Joe Biden ne s’est pas contenté de mettre en avant sa diversiBAD : Le Président rempile Le Nigérian Akinwumi Adesina, 60 ans, réélu jeudi président de la Banque africaine de développement (BAD), a vu son image presque parfaite considérablement ternie par des accusations de mauvaise gestion dont il a finalement été blanchi après un feuilleton médiatique et diplomatique déstabilisant. Cet excellent communicateur toujours habillé de costumes et nœuds papillon a donné une visibilité internationale à l'institution panafricaine de développement fondée en 1964, attirant les capitaux et multipliant les annonces de financements de projets sur le continent. Jusqu'aux accusations, tout était parfait. Dans un rapport détaillé, des lanceurs d'alerte lui reprochent alors son favoritisme dans des nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians. Il est aussi accusé d'avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de corruption, ou de leur avoir accordé de confortables indemnités de départ sans les sanctionner. JAPON : Démission du Premier Ministre Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, 65 ans, a évoqué ses problèmes de santé pour expliquer, vendredi 28 août, sa décision de démissionner. Sa rectocolite hémorragique, une maladie inflammatoire chronique des intestins dont il souffre depuis l’adolescence, s’est aggravée, a-t-il déclaré en conférence de presse, ce qui nécessite un traitement durable. Cinq successeurs potentiels sont mentionnés par les médias mais aucun d'entre eux ne semble pour l'instant s'imposer. Une chose paraît sûre : le parti conservateur au pouvoir sans interruption, ou presque, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale maintiendra la même ligne politique que celle suivie durant près de huit ans par Shinzo Abe. té et sa féminisation, actées dans les urnes lors des élections de mi-mandat, en 2018. Au prix des grincements de dents de l’aile gauche, il a également donné la parole à d’anciens républicains dont certains divergent avec les démocrates sur des questions sensibles, comme l’avortement, au nom de la priorité donnée à la défaite du président sortant. Le récit démocrate s’est concentré en effet sur la personnalité de Donald Trump et sur sa gestion controversée de l’épidémie de Covid-19. « Il n’a pas réussi à nous protéger. Il n’a pas réussi à protéger l’Amérique (…), c’est impardonnable », a affirmé Joe Biden, le 20 août. Ce récit a également accordé une large place aux violences policières, en évitant la question des troubles qui les ont accompagnées. Sources : le Point, les Podcasts Affaires étrangères et International de France Culture, le Monde ©Biramawa Magazine 2020 50-BIRAMAWA MAGAZINE
94 Nord Foire Azur Dakar, Sénégal +221 77 296 47 96 contact@alyfa.co www.alyfa.co BIRAMAWA MAGAZINE - 51 Des Jouets Afro - Centrés
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