L a pandémie de la COVID-19 vient se greffer aux multitudes preuves de notre fragilité en tant que partie de son biotope environnemental. Elle a fini par s’installer dans nos écosystèmes ; tous les pays s’emploient à prendre des mesures idoines pour la juguler. Malgré tout, le constat général qui nous frappe se résume à la persistance dans la durabilité. Avec plus de 19 millions de cas recensés et 700 milles morts, l’humanité se retrouve assénée par une dure réalité, notre fragilité existentielle est inéluctablement concrète et de facto perceptible au moindre inconnu émanant de la nature. Le confinement dans certains endroits du globe et/ou de la réduction des activités humaines dus à un nombre de cas d’infections létales, semblent d’un impact négatif non négligeable sur nos relations socio-économiques, avec ses contingents de fermeture d’usines, de commerces, de perte d’emplois, ou de vies humaines. Malgré tous ces aléas, émerge une source de lumière d’espoir d’une certaine façon inattendue car la pandémie de la COVID-19 a impacté positivement notre environnement. Un monde plus conscient au ralenti Pour la première fois dans les grandes agglomérations, les populations ont pu bénéficier d’artères désertés par les engins mécanisés, le retour des cyclistes et l’air pur enveloppa un ciel jamais aussi dégagé d’un bleu azuré plein les yeux. Le monde de l’aviation, représentant 918 millions de tonnes de pollution de CO2, a payé un lourd tribut avec le clouage au sol de plus de 95% de la flotte mondiale. Profitant de cet arrêt d’exploitation aéronautique, ferroviaire, routière et maritime, la nature s’est vue déchargée du parapluie de près de 13 gigatonnes de gaz à effet de serre se permettant une autorégulation très visible allant jusqu’au colmatage de la couche d’ozone dans la zone Arctique en moins de deux mois (entre Mars et mai 2020) de confinement général ou partiel en fonction des contrées du globe. La pandémie du Corona virus s’est révélée être la pire récession depuis les années 1930, pire même que la crise économique des subprimes aux Etats-Unis. Les entreprises ont dû changer leur approche au travail. Ce freinage brusque dans les activités de production a conduit à une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Le sursis ne fut que de courte durée, mais les océans ont pu bénéficier d’une pause du rejet dans ses eaux de 5 à 12,7 millions de débris marins, composés essentiellement de plastiques. Ces amas ou plaques de détritus ont vu leur agrégation réduite durant la période de la pandémie. Partie importante de la chaîne alimentaire, le système marin, dégradé en ressuscitation, impacte directement la santé publique, le tourisme, le secteur de la pêche et l’environnement. La reconquête de la nature par elle même Les parcs fermés, les déplacements interdits et les restrictions généralisées ont pourvu un répit à l’agression humaine de la nature qui s’est régénérée comme par enchantement. Les animaux et la végétation ne prierons pas d’occuper les espaces délaissées ou inaccessibles due à la présence de l’Homme. L’exploitation à outrance, la traque vivrière, le balisage agraire, réduisaient considérablement la marge de manœuvre des animaux dans les zones périurbaines ou urbaines, les restrictions dues au Coronavirus encourageaient un repos nocturne plus paisible et une activité diurne sans grands gênes. La nature ayant horreur du vide, les Hommes étant contraints de rester chez eux, les animaux sauvages réinvestissent la ville. Les dauphins s’aventurent jusque dans les ports, les renards font leur balade en ville, les canards déambulent sur les autoroutes. Les parcs et réserves naturelles moins sollicités par les touristes retrouvent les couleurs d’un semBIRAMAWA MAGAZINE - 33
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