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dynamique mise en place depuis la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur (CNAES) en 2013. Quelles sont d’après vous les acquis de l’enseignement supérieur sénégalais ? On peut véritablement noter un effort dans la construction d’un système national d’enseignement supérieur et de recherche à partir des 78 recommandations issues de la CNAES et des 11 directives présidentielles qui s’en sont suivies. Des actions ont été mises en place et des financements pour les concrétiser. Une vision était là. Par conséquent, on pouvait dire que le Sénégal avait une politique universitaire et de recherche. Je ne suis pas certain que l’on puisse toujours le dire, à tout point de vue. Un autre acquis et non des moindres, c’est le renforcement de la carte universitaire et une diversification de l’offre de formation. Le secteur privé de l’enseignement supérieur est assez dynamique. Il y a des formations qui se portent à merveille et où les étudiants ont de très bon taux de promotion et d’insertion professionnelle. Selon vous quels sont les axes d’amélioration ? A mon avis, le premier axe à améliorer est la gouvernance, si l’on considère qu’elle est le « droit de regard et d’action sur les projets et les systèmes qui le portent, par ceux qui en sont à l’origine, qui les ont missionnés ou encouragés et qui agissent en conséquence, qui en attendent des résultats, qui veulent contribuer à leur régulation et à leur évaluation » (Bouvier, 2012, p.160). La gouvernance porte alors sur la manière dont nos universités définissent leurs objectifs, les mettent en œuvre, mais aussi la manière de gérer les institutions et d’effectuer le suivi des résultats. Il y a dans nos universités, parfois de l’inaction, quand il faut prévoir et conduire des projets en respectant les procédures de réédition des comptes et de participation collective. Et si nous arrêtions de politiser l’université et les différentes fonctions qui l’encadrent. Ce sera déjà un grand début. Le second axe est la qualité de la formation qui s’accompagne inéluctablement de l’amélioration des conditions de formation-apprentissage et des conditions de travail des personnels (enseignants 16-BIRAMAWA MAGAZINE comme administratifs, techniques et de services). Cela doit être un plaisir de travailler et d’étudier dans nos universités. Le troisième axe d’amélioration est l’employabilité des étudiants. Cela commence sans doute par le renforcement de la présence, à l’université, des professionnels du monde du travail (tout secteur confondu). Cette présence se fera depuis la conception des formations, dans la conduite des formations (avec une préparation et un accompagnement, car on ne s’improvise pas pédagogue) et dans l’accompagnement vers le monde du travail. On doit aussi doter les apprenants de compétences et d’aptitudes qui leur permettent de pouvoir se lancer et mieux s’orienter dans la création d’emploi. La professionnalisation est un enjeu de taille qu’il faut aborder avec précaution. En parlant de professionnalisation, vous disiez dans un article publié dans le point Afrique que « Pour la Concertation nationale pour l'avenir de l'enseignement supérieur, il convient d'approfondir la « professionnalisation » des formations. » Pourtant un des avantages du LMD devrait être l’accent mis sur la professionnalisation des formations. Vous avez raison. Un des points d’attention de la mise en application de la réforme LMD est la professionnalisation des parcours de formation.

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