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Les démarches ne doivent pas être parachutées. Ce qui est une solution ailleurs peut ne pas l’être ici. Il faut étudier et prendre en compte les contextes. Intégrer le numérique dans les politiques de formation devrait même être plus qu’une option, mais encore une fois, cela doit être étudié et conduit. Cela se prépare, se réfléchit, s’accompagne. Le numérique représente un potentiel énorme, mais ne pourra pas cacher nos insuffisances dans la gouvernance, la qualité etc. Le numérique ne pourra pas, à lui seul, venir à bout de cette fermeture de nos universités liée à cette pandémie. Pour changer de registre le Sénégal fait face « à la fuite des cerveaux ». Les élèves, étudiants, de même que les professionnels ne sont pas en reste. Qu’est ce que cela vous inspire ? qui doivent conduire les destinées de nos universités en aient une bonne compréhension et qu’ils mettent en place des dispositifs qui favorisent cela. Après, tous nos diplômés du baccalauréat (puisque c’est le diplôme admis pour accéder à l’université) n’ont pas tous les acquis ni les aptitudes d’aller et de réussir à l’université. L’université a ses exigences et ses prérequis. Mais ce qu’il faut dire, et c’est là où nous avons de gros efforts à faire, c’est que tout le monde doit pouvoir trouver sa route, à condition qu’il le cherche et qu’on l’aide à le trouver. En parlant toujours de réforme du système est-ce que cette crise sanitaire n’a pas mis en exergue une autre grande nécessité : Celle d’intégrer davantage le numérique dans le système éducatif ? Cette crise met d’abord en exergue la grande inégalité entre les structures et entre les étudiants. Toutes nos universités ne sont pas suffisamment préparées et outillées pour dispenser leurs enseignements par le numérique. Il manque tellement de choses ! De la même manière, les étudiants ne sont pas tous équipés pour suivre les formations. Peut-on simplement considérer que la seule disponibilité d’un cours en ligne suffit pour le rendre disponible auprès des étudiants ? Pour ma part, la réponse est non. 18-BIRAMAWA MAGAZINE Peut-on être un universitaire accompli sans être mobile ou l’avoir été ? Les mobilités scientifiques ou académiques ont toujours été des phénomènes inclus dans les processus de formation des élites et, par conséquent, ceux des universitaires. Toutefois, elles se sont plus ou moins accrues selon les périodes et selon les directions. La mobilité est une très bonne chose pour nos universités. On peut s’interroger toutefois sur la capacité de nos universités et de nos sociétés à se construire des destins exemplaires si personne de suffisamment capable n’est là pour le faire. Heureusement ce n’est pas le cas. Les gens qui restent ou qui reviennent sont capables, si les conditions sont réunies. Il est vrai qu’il y a plusieurs de nos compatriotes qui sont actuellement installés dans d’autres pays et dont la qualité de l’expertise n’est point à remettre en cause. Il ne faut pas s’alarmer, outre mesure, du fait qu’ils ne sont pas présents sur le territoire national. Il faut, à mon sens, dépasser le concept de « fuite des cerveaux » et se dire que ceux qui ne sont pas là, peuvent être utiles au Sénégal là où ils sont. Ce que nous devons faire, ce n’est pas de « mettre la main à la charrue et de regarder derrière » mais travailler à ce que « partir » ne soit plus la solution, mais une option facultative. D’après-vous le Sénégal doit-il faire face à cette situation ? Si oui comment ? Il nous faut promouvoir, comme le disait le Pr Mary Teuw NIANE, le label « étudier au Sénégal » en tra

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