ment ces ingénieurs travaillent à la conception ou à l'amélioration des instruments qui seront utilisés en laboratoire, installés dans les observatoires ou sur des missions spatiales. D’après vous quelles sont les qualités intrinsèques au métier d’astronome ? En plus d'être passionné par les astres et les systèmes planétaires, l'astronome doit être doté d'une grande rigueur et d'une importante capacité d'organisation. C’est avant tout un scientifique sur le terrain, qui doit recueillir de très nombreuses données à traiter avec sérieux et une attention particulière. un goût pour les nouvelles découvertes. Il doit avoir de la créativité et de l'imagination pour concevoir et tester des théories jusqu'alors inexplorées. Très souvent, les astronomes travaillent en groupe dans les observatoires, raison pour laquelle ils doivent aimer le travail d'équipe avec de nombreux scientifiques et autres techniciens souvent originaires du monde entier. En cela, la pratique parfaite de l'anglais est un prérequis indispensable, non seulement pour communiquer avec les autres mais également pour rédiger les publications internationales. Sur le plan technique, le métier d'astronome requiert une maîtrise poussée de l'outil informatique pour mettre au point des programmations, des simulations et des algorithmes visant la résolution d'équations complexes. Les astronomes passent aujourd’hui presque plus de temps derrière l’écran de l’ordinateur que derrière l’oculaire du télescope. L’informatique est devenue un socle pour l’astronomie. Pour changer de registre le Sénégal est secoué par une crise sanitaire (COVID 19). Qu’est ce que cette crise vous inspire ? D’abord la désolation. Personne ne souhaite vivre pareille situation et voir l’humanité subir autant de pertes en vies humaines. En compagnie de l'astronome Marc Bluie, du Southwest Research Institute (NASA), de la mission New Horizons vers la planète Pluton et la ceinture de Kuiper L’astronome a besoin de concentration, réflexion et abnégation comme tout bon chercheur. Il faut également de la curiosité et Et le Sénégal, tout comme le reste du monde, subit cette pandémie sur tous les plans. C’est une situation difficile pour les secteurs de l’économie, de l’éducation, de la santé, du travail… Il faut reconnaître que nous n’étions pas préparés, malgré le fait que l’humanité ait connu, dans son passé, des épisodes pandémiques. Ces évènements demandent, à tous les niveaux, une forte capacité d’anticipation et de résilience. L’erreur à ne pas commettre serait de sous-estimer un ennemi qu’on ne connaît pas. Et malheureusement, le constat est que beaucoup de personnes au Sénégal, prennent parfois cette maladie à la légère ou pensent même qu’elle n’existe pas. C’est extrêmement grave et nous devons changer la façon de voir. Dans la stratégie de défense, dans la mise en œuvre des mesures barrières, nous devons penser à l’intérêt collectif : se protéger, c’est aussi protéger les autres ! A savoir sa famille, ses proches et soi-même. Ensuite accepter la réalité et gravité de cette maladie. Personnellement, mon meilleur ami a été emporté par ce virus. D’après-vous quelles leçons pouvons-nous en tirer ? La première leçon est l’anticipation ! Nous devons nous préparer à toutes les éventualités. L’Etat doit disposer d’un organe de veille et d’anticipation stratégique qui travaille principalement sur des simulations de situations similaires ou plus complexes. Le plus important dans ces simulations ne serait pas de démontrer le dispositif de réaction, mais surtout étudier l’impact sur notre économie dans toutes ses articulations. Aujourd’hui c’est un virus biologique (Coronavirus), demain ça peut être un virus informatique ou un piratage qui paralyse toute notre économie. Et les exemples sont nombreux comme une panne générale d’électricité, une catastrophe naturelle… Nous ne le souhaitons certes pas, mais travailler sur des simulations BIRAMAWA MAGAZINE - 29
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