BIRAMAWA MAGAZINE Roger THIAM Senior Financial Scientist au sein de Swen Capital Partners à Paris Mariame SECK Directrice Générale Global Properties Sénégal "L’entrepreneuriat,je l’ai toujours eu en moi " Nafissatou NDAO Responsable Ressources Humaines - FAMY SENEGAL Président de la Holding ADsénégal Deux notions complémentaires peuvent résumer mon parcours professionnel : l’investissement et l’entrepreneuriat." Mouhamadou Thione Seck Fondateur de la plateforme DaralBi "DaralBi est une plateforme d'annonces animalières regroupant une centaine d'utilisateurs africains." N°9 Du 15 Octobre 2020 "
SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE - EDITO AVIS D'EXPERT Nafissatou NDAO Waly NDIAYE Fondateur BIRAMAWA P.7 L'entrepreneuriat au goût du jour ! ÉDITION SPÉCIALE Responsable Ressources Humaines - FAMY SENEGAL P.16 TRAVAIL SALARIE ET ACTIVITE ENTREPRENEURIALE : Le cumul est-il permis ? LE COIN D'AUTRUI Michèle BURON-MILLET Ayoba FAYE P.10 Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Appel aux dons ENTRETIEN PORTRAIT Journaliste d’investigation Rédacteur en chef Pressafrik P.20 "Le Savoir, la Sagesse, la Science ne sont pas forcément des «biens» qu’on acquiert à l’école." ENTRETIEN EXCLUSIF Roger THIAM Directrice Générale Global Properties Sénégal Mariame SECK P.12 " L’entrepreneuriat, je l’ai toujours eu en moi." Senior Financial Scientist au sein de Swen Capital Partners à Paris Président de la Holding ADsénégal P.26 2-BIRAMAWA MAGAZINE " Deux notions complémentaires peuvent résumer mon parcours professionnel : l’investissement et l’entrepreneuriat." SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE -
- - - SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL VEILLE ET INTELLIGENCE DES AFFAIRES Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB P.36 Les données massives ou Big Data A L'ÉRE DU NUMÉRIQUE P.40 L'habillement Abdoulaye NDIAYE DÉCOUVERTE Chancelier des Affaires étrangères Aicha KASSE LAWSON Présidente & Fondatrice de l'association Dunya Ethic P.40 Développement Durable & Numérique : un duo à impact virtuel ou réel ? LES DROITS HUMAINS- AKK AK YELEFU DOMU ADAMA YI P.42 Mouhamadou THIONE SECK Fondateur de la plateforme DaralBi “DaralBi est une plateforme d'annonces animalières regroupant une centaine d'utilisateurs africains.” LA CVTHÈQUE P.32 La liberté d’expression Educateur Spécialisé Khadim SENE P.50 Ingénieur en Système d'Information Saturne CARLOS - SOMMAIRE - SOMMAIRE - SOMMAIRE -SOMMAIRE BIRAMAWA MAGAZINE - 3
Serigne Amar Mbacké SARR Chercheur en Droit privé Expert maritime en formation Ayoba FAYE Journaliste d’investigation Rédacteur en chef Pressafrik Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB Omar Mallé SAKHO Doctorant à l’Université Cheikh Anta Diop Laboratoire LARHISA. Thierno NGAMB Agronome Spécialiste en Sécurité Alimentaire et Résilience Guilaye TINE Designer-Digital Marketer-Telemarketer CEO IN'FINITY Djiby SADIO Photographie CEO Studio 13 Alioune FALL Juriste d’Affaires Inspecteur du travail et de la sécurité Sociale Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires Étrangères Docteur Benjamin NDOUR Médecin généraliste Khadime SENE Educateur Spécialisé au Ministère de la Justice Marianne SECK Docteur en droit de l’environnement et de la santé Ousseynou GUEYE Responsable communication chez Afric’innov et fondateur de Polaris asso Nafissatou NDAO Responsable des Ressources Humaines-FAMY SENEGAL Dr Jean Sibadioumeg DIATTA Spécialiste en communication Aïcha KASSE LAWSON Présidente & Fondatrice de l'association Dunya-Ethic contactez-nous: contact@biramawa.com Adresse postale : Île-de-France, France Éditeur : Waly NDIAYE 4-BIRAMAWA MAGAZINE L’ÉQUIPE BIRAMAWA
E D I T O Waly NDIAYE Fondateur Biramawa L’entrepreneuriat au goût du jour ! La presse et les réseaux sociaux abordent souvent la jeunesse en termes négatifs voire caricaturaux. Pourtant à mon humble avis, la jeunesse sénégalaise est pétrie de talents et de volonté. Pour preuve, elle emprunte de plus en plus le chemin épineux de l’entrepreneuriat. Aujourd’hui il est patent que beaucoup de jeunes élèves et étudiants ne se focalisent plus uniquement sur leur cours. Ils allient formation théorique et activités commerciales. Il en est, d’ailleurs, de même des salariés. Beaucoup d’entre eux ont su développer ou envisagent de développer en parallèle des activités entrepreneuriales. Qu’est-ce qui peut justifier cet engouement ? Je ne saurais répondre à cette question. Les raisons peuvent varier d’un jeune à un autre. Mais une chose est sûre, dans un monde en perpétuelle mutation, les plus outillés ont plus de chance de voir le bout du tunnel. J’ajouterais aussi que la polyvalence est devenue un prérequis dans tous les secteurs d’activité. Pour en savoir plus sur l’entrepreneuriat au Sénégal, nous sommes, dans ce numéro 9 de votre magazine, allés à la rencontre d’entrepreneurs chevronnés en l’occurrence Monsieur Roger THIAM Senior Financial Scientist et Président de la Holding ADsénégal et de Madame Mariame SECK, Directrice Générale de Global Properties Sénégal. Par ailleurs afin d’éclairer la lanterne des salariés-entrepreneurs, Madame Nafissatou NDAO, Responsable des Ressources Humaines au sein de FAMY- Sénégal, a bien voulu aborder la question de la liberté d’entreprendre des salariés face à certaines clauses contractuelles. Bonne lecture chers abonnés ! Waly NDIAYE BIRAMAWA MAGAZINE - 5
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EDITION SPECIALE Michèle BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Le magazine Biramawa à travers sa rubrique " Edition spéciale "a souhaité donner la voix à la Pouponnière "Vivre Ensemble "de Mbour. Créée en 2002 la pouponnière est un "lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman ". Confrontée à des difficultés à cause de la crise sanitaire, la pouponnière fait appel à toutes les bonnes volontés. Vivre Ensemble – La Pouponnière de Mbour La Pouponnière de Mbour a vu le jour en Janvier 2002, Michèle BURON-MILLET en est la créatrice. C’est un lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman. Elle permet aux orphelins de mère ou aux enfants dont la maman ne peut pas s’occuper (pour des raisons gravissimes), de vivre protégés, leurs premières années de vie si fragile, avant de regagner leur famille au bout d’un à deux ans. Très rapidement, l’association se développe et il apparaît que tous les enfants ne peuvent rentrer chez eux (rejet de la famille ou mauvaises conditions d’accueil). En 2003, les Unités Familiales sont créées pour prendre le relais et s’occuper de ces enfants qui sortent de la Pouponnière, mais ne peuvent pas rentrer en famille. Avec le temps la Pouponnière a acquis une certaine notoriété au vu du sérieux des professionnels. Aujourd’hui la Pouponnière compte 136 salariés et 148 enfants. Vivre Ensemble c’est aussi et avant tout un séjour de rupture, crée en 2001 pour des jeunes français en dif8-BIRAMAWA MAGAZINE ficultés. Ils restent durant 9 mois et participent à des chantiers humanitaires (reconstruction, réhabilitation dans les villages ), ils sont aussi amenés à faire un stage dans la pouponnière. L’objectif étant de les remobiliser et de les valoriser à travers l’aide apporté à la population locale défavorisée. Le projet est double et complémentaire, en effet une grande partie du financement des frais de fonctionnement de la Pouponnière provient du séjour de rupture lui même. En raison de la situation sanitaire mondiale l’équipe de direction de Vivre Ensemble a dû prendre des mesures rapidement. Début mars l’association s’est vue fermer ses portes aux visiteurs, nombreux chaque jour et en provenance d’Europe. Il a fallu ensuite faire de même pour l’accueil des bénévoles, une quarantaine par mois à nous apporter leur soutien. Enfin depuis maintenant le mois de mars le confinement des enfants et du personnel c’est organisé. Notre souhait comme toujours est de préserver nos enfants, mais aussi le personnel
qui s’en occupe. Nous avons réussi à composer une équipe de volontaires pour rester confinés. Aujourd’hui 250 personnes sont au centre, dont 148 enfants. L’ensemble du personnel est mutuellement très solidaire, ils sont comme une grande famille. Et ce malgré l’inquiétude pour leur famille respective à l’extérieur. Nous nous devons maintenir les salaires. Pour les salariés sur place mais aussi tout ceux, qui de chez eux, sont au chômage technique et pour qui nous souhaiterions maintenir le salaire initial. Nous devons aussi assurer l’approvisionnement de l’association en denrées alimentaires, produits d’entretien, d’hygiène, médicaments. Cette situation engendre une augmentation considérable nos dépenses quotidiennes, pour lesquelles nous avions déjà des difficultés de prise en charge tout au long de l’année. Du fait de l’absence de visiteurs et de bénévoles, nous constatons une baisse des dons au quotidien. Nous gardons aussi en tête que les jeunes accueillis en séjour de rupture peuvent à tout moment être rapatriés en France, en fonction de l’ évolution de la situation. L’avenir de la Pouponnière en deviendrait alors très incertain. Nous sommes en permanence à la recherche de soutien pour nous aider dans la prise en charge des frais de fonctionnement et le maintien des activités de l’association. Les sources de financements : (Budget total annuel 291 332 806 FCFA) ‒ Vivre Ensemble Madesahel, séjour de rupture : 44 % du budget total de la Pouponnière. ‒ L’état Sénégalais 10 000 000 CFA ‒ L’association Louly l’Ecole au Sénégal , tous les frais liés à la scolarité des enfants : 5 262 087 FCFA (année scolaire 2018-2019) ‒ La Banque Mondiale 4 520 000 CFA en 2019 ‒ 270 parrains pour environ 51 085 900 CFA par an ‒ Le reste des financements dépendent des dons de particuliers et entreprises. Nous contacter : ‒ Accueil : + 221 33 957 31 36 ‒ E-mai : contact@lapouponnieredembour.org ‒ Responsable communication : Arnoult Mathilde ‒ Tel : + 221 77 881 83 60 Nous aider : ‒ Orange Money : + 221 77 500 19 32 ‒ Faire un don en ligne :https://www.helloasso.com/ don/associations/vivre-ensemble-la-pouponniere ‒ Notre site Voici quelques chiffres : Effectif de la Pouponnière : ‒ La Pouponnière : 91 bébés de 0 à 2 ans. ‒ Les Unités Familiales : 37 enfants de 2 à 6 ans. ‒ La Grande Enfance : 20 enfants de plus de 6 ans. ‒ Enfants accueillis en ce moment : 148 ‒ Enfants accueillis et sauvés depuis janvier 2002 : 1 260 ‒ Employés à la Pouponnière : 136 pouponnieredembour ‒ Devenir parrain ‒ Faire un don par virement bancaire : IBAN : FR76 4255 9100 0008 0040 4472 464 BIC : CCOPFRPPXXX Intitulé du compte : Vivre Ensemble, la Pouponnière internet: http://www.lapouponnieredembour.org ‒ Notre page facebook: https://www.facebook.com/ BIRAMAWA MAGAZINE - 9
ENTRETIEN PORTRAIT Mariame SECK Directrice Générale Global Properties Sénégal
Mariame Seck est titulaire d’un Bachelor en Business Administration à l’ISM, d’un master 1 en marketing vente à SUPDECO et d’un MBA en Management International à l’Université de Wales Cardiff à Londres. Elle a travaillé pendant quelques années comme RM (Relationship Manager) High Net Worth Individuals à Guaranty Trust Bank en Gambie et dans une agence immobilière à Londres (East London Real Estate) comme responsable des ventes. Depuis 2011, elle est Directrice Générale de Global Properties Sénégal, une société immobilière qu’elle a créée. Mariame a également lancé la Boutique d’ameublement Home & déco by rems sise à Dakar. La rubrique « Entretien Portrait » du numéro 9 de votre magazine lui est consacrée. Occasion saisie par Mariame Seck pour revenir sur son parcours, son goût pour l’entrepreneuriat. Elle adresse également des messages aux femmes et aux jeunes. Qui est Mariame Seck ? Mariame Seck est une jeune femme dynamique, passionnée et ambitieuse, mère de 2 enfants, et gérante associée de la société Global Properties Sénégal. Vous êtes actuellement Directrice Générale de Global Properties Sénégal. Pouvez-vous présenter votre société à nos lecteurs ? Global Properties Sénégal est une société immobilière créée en avril 2011. “ Global Properties Sénégal est une société immobilière créée en avril 2011 (…) nous sommes devenue promoteur immobilier comptabilisant 2035 biens vendus, et porteur d’un nouveau projet, notamment notre lotissement de Popenguine lancé en début 2020. " Nous sommes présents sur le marché immobilier du Sénégal depuis bientôt 10 ans, et grâce à la qualité de nos produits et de nos prestations, nous nous sommes forgé une excellente réputation auprès de notre clientèle. Nos domaines d’activité couvrent aussi bien la vente de biens immobiliers, la gestion locative, que le conseil en immobilier et en ameublement. Depuis notre création, le nombre de nos ventes ne cesse BIRAMAWA MAGAZINE - 11
d’augmenter et grâce à notre forte expérience et notre connaissance du marché sénégalais, nous comptabilisons à ce jour un total de 2035 biens vendus sur l’ensemble des projets et en particulier avec les projets de SENEGINDIA, notre Partenaire Phare. Comment vous est venue l’idée de créer Global avions part “L’envie de ager cette passion des prestations, nous avons décidé de relever le défi en intégrant le secteur mais toujours avec le partenaire SENEGINDIA afin de délivrer des prestations à la hauteur des attentes. est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai ouvert une boutique d’ameublement et de décoration du nom de Home & déco by rems. L’immobilier et l’aménagement intérieur vont de pair.» properties Sénégal ? Nous constaté à l’époque que beaucoup de clients, aussi bien locaux que de la diaspora désirant investir dans l’immobilier peinaient à trouver des entreprises de renommée sûre capable de les accompagner dans la réalisation de leur projets. D’un autre côté, les groupes GLOBAL PROPERTIES et SWAMI/SENEGINDIA INDIA avaient noué un partenariat long et durable qui leur a valu une entière satisfaction en Gambie, un vrai modèle de réussite. Partant de ces constats, et du fait que la clientèle Sénégalaise était également soucieuse de la qualité Ce fut le début d’une solide collaboration avec un contrat d’exclusivité de plus de 3 ans entre Global Properties Senegal et SENEGINDIA sur tous ses produits notamment SV City avec 5 immeubles de 28 appartements de haut standing, SD City Diamniadio…). Après plus de 9 ans d’exercice, êtes-vous satisfaite de vos réalisations ? Nous avons commencé en tant qu’agent immobilier, percevant des commissions sur des ventes réalisées, mais avec de l’abnégation, nous sommes devenue promoteur immobilier comptabilisant 2035 biens vendus, et porteur d’un nouveau projet, notamment notre lotissement de Popenguine lancé en début 2020. Nous nous réjouissons de ces réalisons mais surtout, de la chance de rencontrer des personnes inspirantes, des clients, qui m'ont fait découvrir de nouvelles orientations et assoir mon leadership dans le secteur. Quelles sont les perspectives d’avenir de Global Properties Sénégal ? Le groupe Global Properties est déjà présent en Gambie et au Ghana, et a pour ambition de conquérir d’autres pays d’Afrique et de consolider nos acquis dans le secteur de l’immobilier. Pour ce qui concerne le Sénégal, notre objectif est de répondre de plus en plus présent dans un secteur fortement concurrentiel, et surtout d’accompagner nos clients dans la réalisation de leurs projets en leur proposant les produits et services correspondant le mieux à leurs besoins. Votre nom est également associé au magasin Home & Décor by Rems. De quoi s’agit-il ? 12-BIRAMAWA MAGAZINE
Tout à fait. En 10 ans d’expérience dans l’immobilier, j’ai pu réaliser ma plus grande passion qu’est la décoration d’intérieur. L’envie de partager cette passion est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai ouvert une boutique d’ameublement et de décoration du nom de Home & déco by rems. L’immobilier et l’aménagement intérieur vont de pair. Pour offrir à mes clients des prestations de qualité, j’ai également suivi une formation en décoration d’intérieur banque “Les s et autres institutions financières gagneraient à accompagner les petites entreprises à travers des mesures personnalisées et bien encadrées par exemple. » car au-delà de la passion, la profession se révèle assez technique : connaissance des matériaux et de leurs contraintes, lien direct avec les différents corps de métiers présents sur les chantiers… La meilleure des formations est sur le terrain bien souvent, ce que j’exerce au quotidien et je pense honnêtement que nous en apprenons tous les jours, ou presque. Vous êtes donc entrepreneure ? Qu’estce qui motive votre choix pour l’entrepreneuriat ? L’entrepreneuriat, je l’ai toujours eu en moi. J'ai grandi aux cotés de ma mère gérant un salon de couture tout en étant employée de l'ambassade de Gambie au Sénégal. Ce n’est pas fini, elle vendait également de l’eau, beignets, glace, ... (rires). Ma mère a toujours été mon idole. Baignée dans cet environnement d’entrepreneure, j’ai créé, à 23 ans, ma toute première entreprise dans le marketing de réseau (Aloe Vera) où je vendais des boissons protéinées aux lutteurs sénégalais. Etant passionnée par l’immobilier et la décoration d’intérieur, j’ai voulu en faire mon quotidien. Passion rime avec motivation et cela me permet de constamment surmonter les coups durs. In finé, comme la majeure partie des entrepreneurs, j’ai eu comme motivation, la volonté d’être indépendante. Comment décririez-vous le quotidien d’un entrepreneur sénégalais ? Je dirai plutôt, les horaires irréguliers, faire une to-do list, planifier des rendez-vous, contrôler les BIRAMAWA MAGAZINE - 13 trésoreries (recouvrement des clients.), vérifier nos comptes bancaires (la gestion du cash, ce qui est clé, que l’on soit en période de démarrage, de croissance ou en vitesse de croisière), interagir avec les collaborateurs (Partenaire, Fournisseur, Investisseurs, Conseillers …). Selon vous est-ce que les intérêts des entrepreneurs sont prises en compte dans le cadre des politiques publiques ? Cela dépend du secteur d'activité, en ce qui nous concerne, nous qui sommes dans l'immobilier, je pense que oui, avec les nouvelles mesures prises par le Président de la république et le Ministère de l'urbanisme et du logement, nous arrivons à exercer notre métier convenablement. En revanche on aimerait bien voir une accélération dans
les procédures administratives telle la délivrance des titres de propriété et des autorisations etc. en entrepreneuriat, en montage de projets, élaboration de projets, en informatique, en communication, en anglais, …. En somme outiller les entrepreneurs de demain. Aujourd’hui beaucoup de jeunes souhaitent entreprendre, quels conseils souhaitez-vous leur adresser ? • C’est d’être surtout patient (rires), Personnellement, je ne suis pas patiente. Je suis donc la mieux placée au monde pour vous conseiller de l’être. J’ai constaté à de nombreuses reprises les conséquences négatives d’un manque de patience. C’est vrai autant sur le plan personnel que sur le plan des affaires. Ne comptez pas vivre de votre entreprise avant un certain temps. La patience est donc une clé de succès en démarrage d’entreprise. • Apprendre à échouer, ce sont les échecs qui ont construit les entrepreneurs à succès, en leur apportant des connaissances et des compétences impossibles à acquérir autrement. On appelle ça le vécu ! Le vécu est source de connaissances et de sagesse en affaires. • Être visionnaire et innovant, l’entreprenariat, c’est également savoir se démarquer. Considérez-vous que faire des études est indispensable pour réussir en tant qu’entrepreneur ? Bien que faire des études est un excellent moyen d’acquérir des connaissances et des compétences, il n’est pas NÉCESSAIRE d’en faire pour réussir en tant qu’entrepreneur. Que préconisez-vous pour une meilleure promotion de l’entrepreneuriat au Sénégal ? L’un des principaux obstacles au Sénégal demeure le manque de financement. Au Sénégal, c’est difficile d’avoir des fonds d’amorçage pour une jeune entreprise. Les banques et autres institutions financières gagneraient à accompagner les petites entreprises à travers des mesures personnalisées et bien encadrées par exemple. L’autre aspect serait de promouvoir la formation 14-BIRAMAWA MAGAZINE Il y a tellement d'exemples d'entrepreneurs très prospères qui n’ont pas fait d’étude ou qui ont reçu très peu d'éducation, mais avec leurs compétences, leur persévérance et leur travail acharné, ils ont réussi. Il est cependant important pour un entrepreneur de s’entourer des bonnes personnes, ce qui n’est pas toujours évident. Parlant d’études, pouvez-vous revenir sur votre parcours de formation ? Après un Bachelor en Business Administration à l’ISM et un master 1 en marketing vente à SUPDECO, je suis allée à Londres pour un MBA en Mana
Quel est votre message à l’endroit de la femme sénégalaise ? Je leur dirai : allez-y ! Il est possible de trouver un bon équilibre entre sa vie de chef d’entreprise et sa vie de famille. Si la maman est heureuse et épanouie, les enfants le sont également. Le seul conseil serait celui de bien s’organiser et de ne pas essayer de tout faire, tout le temps, pour tout le monde. Des études montrent qu’il y’a de plus en plus de femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat. J’encourage les femmes sénégalaises que nous sommes à faire de l’entrepreneuriat, nous sommes sur la bonne lancée. Nous avons naturellement une capacité à la polyvalence. Ceci représente un grand avantage lorsqu’on doit assumer la fonction de chef d’entreprise, être sur tous les fronts : le commercial, les finances, les médias, le marketing, le management, etc… gement International à l’Université de Wales Cardiff. J’ai travaillé pendant quelques années comme RM (Relationship Manager) High Net Worth Individuals à Guaranty Trust Bank en Gambie et dans une agence immobilière à Londres (East London Real Estate) comme responsable des ventes avant de revenir au Sénégal en Février 2011 pour créer Global Properties Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ? Je tenais à remercier toute l’équipe de Biramawa pour cette interview. Je le dis souvent, Lancer une entreprise c’est un challenge, n’empêche il faut oser entreprendre quel que soit l’âge et le sexe. Le conseil que je donne à tout jeune, demeure l’audace et la confiance en soi, car, malgré l’aide financière et/ou matérielle, le destin de votre activité est entre vos mains. “J’encourage les femmes sénégalaises que nous sommes à faire de l’entrepreneuriat, nous sommes sur la bonne lancée. Nous avons naturellement une capacité à la polyvalence. » On ne peut pas réussir tout seul. Je n’y serai jamais parvenue sans cette équipe jeune et dynamique qui me soutient et croit en ma personne, pour cela je leur dis merci infiniment ! Merci également à toutes ces personnes qui ont cru en moi ! BIRAMAWA MAGAZINE - 15
AVIS D’EXPERT Nafissatou NDAO Responsable Ressources Humaines - FAMY SENEGAL TRAVAIL SALARIÉ ET ACTIVITÉ ENTREPRENEURIALE : Le cumul est-il permis ? Lorsqu’on est salarié et qu’on est pris d’une volonté d’entreprendre, la question principale qu’on se pose est celle de savoir si nous avons la possibilité de mener une telle activité parallèlement à notre emploi. 16-BIRAMAWA MAGAZINE
La réponse est oui ! La constitution garantie à tout citoyen la liberté d’entreprendre qui est à la fois un démembrement du principe de liberté, droit humain fondamental et un symbole de libéralisme économique auquel s’attache notre République de plus en plus engagée dans la promotion des initiatives économiques de toute sorte. Mais s’agit-il d’une liberté totale et incompressible ? Pour le citoyen salarié, est-elle appréciée de la même manière que pour le citoyen non salarié ? Qu’en dit le droit du travail sénégalais ? Aucune liberté ne saurait être absolue ! Si dans le langage courant la liberté renverrait à l’absence de toute contrainte, d’un point de vue juridique, elle s’entend plutôt d’une « faculté à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Par conséquent, la liberté d’un individu, quelle qu’elle soit, s’arrête là où commence les droits des autres. De ce fait, au-delà de l’intérêt général qui est limitatif de toute liberté, celle d’entreprendre du salarié est restreinte par certaines des obligations dont il est débiteur vis-à-vis de son employeur. En effet, du contrat de travail naît un lien de subordination soumettant l’employé à l’autorité de l’employeur, ce qui, dans leurs rapports, rend l’un redevable de quelques obligations et l’autre titulaire de certaines prérogatives. En sus, il pèse sur le salarié, un nombre de devoirs accessoires au contrat de travail dont celui de loyauté, de bonne foi ou de réserve, lesquels justifient l’existence de certaines clauses tacites ou expresses, légales ou conventionnelles qui dans certaines conditions peuvent s’imposer à lui et restreindre ses libertés. Il s’agit pour la plupart de clauses dictées par le souci de garantir la sauvegarde des intérêts de l’entreprise et la continuité dans les meilleurs termes de son activité. C’est dans ce sens que le code du travail, après avoir reconnu dans son article L.35 -al.2 au travailleur, la prérogative d’exercer en dehors de son travail salarié une autre activité à caractère professionnel, vient réglementer la jouissance de cette dernière en l’assortissant de conditions. Au regard de l’alinéa en question, on peut affirmer que, sont restrictives de la liberté d’entreprendre du travailleur salarié, entre autres obligations légales et conventionnelles, celle de non-concurrence dont il est tenu à l’égard de son employeur et celle d’exclusivité pendant les heures de travail auxquelles il est soumis. LES RESTRICTIONS LÉGALES ‒ La clause de non-concurrence Sauf renonciation expresse par l’employeur concerné à son droit qu’il jugerait (de bonne foi) sans fondement (ce qui est rare), l’obligation de non-concurrence vis-à-vis de l’employeur pèse sur tout salarié, pendant toute la durée du contrat de travail. Elle renvoie à l’interdiction faite au travailleur salarié de s’adonner à une quelconque activité à caractère professionnel de nature à concurrencer son employeur. Il s’agit donc d’une clause limitant le champ d’activités dans lequel BIRAMAWA MAGAZINE - 17
le salarié pourrait entreprendre. Les activités de nature à concurrencer l’entreprise peuvent s’entendre de celles de même nature ou non que celles de l’employeur susceptibles d’être préjudiciables à cette dernière en entraînant notamment une perte de marge, un manque à gagner ou une toute autre conséquence fragilisant directement ou indirectement la compétitivité de ladite entreprise. Elle découle des obligations de loyauté et de bonne foi du travailleur à l’égard de son employeur déjà évoquées et ne nécessite donc pas forcément sa mention dans le contrat de travail. Même lorsqu’elle n’y est pas rappelée, elle court tacitement dès signature du contrat de travail auquel elle est inhérente. travail pourrait varier en fonction de la qualité de l’employé. L’obligation de non-concurrence aurait plus de portée s’agissant d’un employé intervenant dans ce qui constitue le cœur de métier de l’entreprise ou membre de la direction que de l’employé avec un rôle subalterne. La bonne nouvelle c’est qu’elle se limite à la durée d’existence du contrat de travail. En principe, « est nulle de plein droit toute clause interdisant au travailleur l’exercice d’une quelconque activité professionnelle à l’expiration du contrat de travail ». Cependant, l’obligation de non-concurrence peut exceptionnellement subsister au-delà du contrat de travail mais pour cela faudrait-il que la rupture intervienne sur l’initiative de l’employé ou qu’elle soit justifiée par une faute lourde de sa part. Dans ces cas précis et lorsque cela est explicitement prévu par le contrat, l’obligation continue de peser sur lui pour encore une durée maximale d’un (01) an à compter de la rupture et sur un rayon géographique de 50 km de l’établissement de son ex-employeur. ‒ L’obligation d’exclusivité pendant les heures de travail La loi et les conventions fixent des quotas d’heures légales hebdomadaires mais la répartition journalière de ces dernières relève du pouvoir de direction de l’employeur. Le salarié doit se soumettre au respect de la répartition des heures par ce dernier lorsque l’aménagement qu’il en fait n’est pas contraire à ce que permet la loi à ce sujet. Aussi, l’obligation ne tient pas nécessairement compte de la qualité de l’employé au sein de l’entreprise ou de sa capacité à constituer éventuellement une concurrence sérieuse vis-à-vis de son employeur mais tient plus compte de la nature de l’action à entreprendre, qui dans l’esprit de la loi ne doit nullement être empreinte de déloyauté. Cependant, l’appréciation qu’en fait le juge du 18-BIRAMAWA MAGAZINE Pendant ces horaires qui lui sont fixés par l’employeur, l’employé est tenu de se consacrer exclusivement à l’exécution des tâches pour lesquelles il a été engagé. S’il lui est loisible de mener une ou des activités entrepreneuriales parallèlement à son emploi, il ne peut s’y consacrer pendant ses heures de travail. Une difficulté peut néanmoins se poser pour le salarié cadre avec de hautes responsabili
tés pour qui dans la pratique les heures libres peuvent se confondre avec les heures de travail. Dans ce cas, le lieu d’exercice de son travail (ou de ses missions) à l’instant T, sur ordre ou accord, même implicite de l’employeur, viendra en complément à son horaire de travail pour déterminer à quel moment il est censé être soumis à l’obligation de se consacrer exclusivement à son emploi. ‒ L’obligation d’exclusivité générale Lorsque cette clause est prévue par le contrat de travail et acceptée par l’employé, elle stipule l’obligation pour ce dernier de consacrer exclusivement toute son activité professionnelle à son employeur. Elle ne laisse aucune marge au salarié, qui même en dehors des heures de travail en reste soumis. Raison pour laquelle son maniement est soumis à des conditions précises laissées à l’appréciation du juge en cas d’ambiguïté. En effet, au-delà du fait qu’elle doit être stipulée clairement dans le contrat de travail, l’obligation d’exclusivité doit être justifiée par sa nécessité au regard de deux considérations : la nature des tâches de l’employé et l’intérêt légitime de l’entreprise. Ceci étant le principe, il est tout de même possible au salarié désireux d’entreprendre de déroger à cette obligation sur l’obtention de l’autorisation de son employeur ; la loi ne s’opposant pas à ce que ce dernier renonce à une partie de son autorité dans l’avantage du travailleur, si l’objet ne constitue pas une violation de ses devoirs d’ordre sécuritaire. Cependant son autorisation n’est pas à supposer ; elle doit être écrite et sans équivoque pour que la preuve de son existence ne soit pas plus tard contestable. ‒ La clause de confidentialité L’obligation de confidentialité du travailleur salarié, dérivant de son devoir de réserve à l’égard de son employeur peut également constituer une limite à sa liberté d’entreprendre. L’employé ne peut, même en dehors de son travail salarié, mener une activité à caractère professionnel dans laquelle il serait amener à divulguer des secrets, des procédés ou tout autre élément confidentiel de l’entreprise qui induirait à une concurrence déloyale à son encontre. Il en serait ainsi, par exemple, du salarié qui se déciderait à entreprendre dans la consultance pour sociétés du même secteur d’activités que celle qui l’emploie et qui livrerait à ses éventuels clients, conseils appuyés des méthodes et procédés de son employeur dont il aurait eu connaissance dans l’exercice de ses fonctions. Une telle entreprise violerait son devoir de confidentialité et serait dommageable à son employeur ; cette latitude ne saurait par conséquent pas lui être accordée. LES RESTRICTIONS CONVENTIONNELLES D’autres restrictions d’ordre conventionnel pourraient s’imposer au salarié désireux d’entreprendre. Il s’agirait de toute autre clause licite figurant explicitement sur son contrat de travail, totalement ou partiellement incompatible avec la liberté d’entreprendre. A titre de rappel, les lois et règlements établissent les lignes de conduite générales et les conventions collectives interviennent pour façonner ces dernières aux réalités propres à chaque situation et/ou secteur et aussi pour les rendre plus explicites. Mais parce que chaque relation de travail présente sa particularité et que les engagements qui sous-tendent les rapports de travail ne sauraient être identiques, c’est au final le contrat de travail qui tient lieu de loi aux deux parties à condition que les dispositions qui y figurent ne soient au désavantage du travailleur ou de nature à porter atteinte à l’ordre public. Ainsi, lorsque l’intérêt de l’entreprise les justifie, qu’elles ne soient pas contraires à la loi géBIRAMAWA MAGAZINE - 19
nérale et que le travailleur les accepte, toutes clauses convenues entre lui et son employeur lui sont applicables et pourraient si tel en est l’objet limiter ses possibilités entrepreneuriales. Ce qui fait qu’il est important pour le salarié, lorsqu’il prévoit de se lancer dans l’entrepreneuriat tout en voulant conserver son emploi, de ne pas manquer de relire les mentions de son contrat de travail afin d’éviter de s’engager sur un terrain glissant. Pour cette même raison, il est essentiel pour le travailleur lors de la signature du contrat, de s’engager en connaissance de cause et de peser les pours et les contres de son engagement en tenant compte de ses objectifs professionnels à court, moins et long terme. Le contrat de travail n’est nullement une émanation de la volonté unilatérale de l’employeur mais d’une volonté mutuelle des deux parties. Même si les usages font que c’est l’employeur qui propose généralement les termes en tenant compte de ses intérêts, le futur employé a la latitude d’exprimer les siens lorsqu’il y’a désaccord afin de tendre vers un consensus bénéfique aux deux. Mais on comprend aisément, qu’en matière d’emploi, certains préfèrent s’engager à la va vite et avec des œillères compte tenu de la précarité dont ils pourraient être victimes. En résumé, oui, le droit du travail permet au travailleur salarié le cumul de son emploi avec une activité entrepreneuriale à condition de ne pas violer, dans le cadre de l’exécution de cette dernière, les droits de son employeur ni porter atteinte à ses intérêts légitimes. Pour ce faire, il doit se garder d’utiliser son temps ou ses moyens de travail aux fins de son ou ses activités entrepreneuriales. Par ailleurs, il doit veiller à ce que ces dernières ne soient pas de nature à concurrencer son employeur. Et lorsqu’il se heurte à une interdiction générale d’exercer toute autre activité à caractère professionnel en dehors de son emploi (clause d’exclusivité) ou à une autre convention stipulée dans son contrat de travail, il doit requérir 20-BIRAMAWA MAGAZINE l’autorisation expresse de l’employeur. Le travailleur salarié qui s’engagerait dans une activité entrepreneuriale en méconnaissant les restrictions qui s’imposent à lui dans l’exercice de sa liberté d’entreprendre violerait ses obligations contractuelles, ce qui légitimerait un licenciement. Et dans le cas de violation plus poussée, notamment lorsque l’employeur en vient à subir des préjudices du fait de tels agissements, le juge pourrait statuer pour une indemnisation, donc un paiement de dommages et intérêts au profit de l’employeur. Alors salariés, nous voilà avertis ; Entreprenons ! Mais à l’occasion, conformons-nous à nos obligations ! Nafissation NDAO Responsable Ressources Humaines - FAMY SENEGAL
LE COIN D’AUTRUI Bonzzzooouuurrr Warahmatullah chers lecteurs et lectrices de Biramawa. Dans le précédent Quinzomadaire, je vous parlais de notre rapport un peu dépassé avec ce que nous appelons chez nous, l’école française. Pour ce nouveau numéro, je vais me substituer à l’un des personnages de mon Blog personnel, pour vous parler de l’autre école qui a formé beaucoup de sommités et leaders et que nous avons souvent tendance à sous-estimer. 22-BIRAMAWA MAGAZINE
Allons donc parcourir une page très singulière du Journal Intime d'unetelle... « C'est la première fois que je note ce genre de détail dans mon journal intime. Néanmoins, je reconnais que c'est un très mignon détail. En revenant de la Fac cet après-midi, j'ai croisé un mec. Soyez-en sûrs, celui-là n'est pas comme les autres. Son innocence engendre un humour génial. De son insouciance se dégage une audace sans commune mesure. Je ne fais pas de l'auto-stop. Donc vous comprendrez aisément que mon mec n'était pas véhiculé. Je déteste être abordée en pleine rue par un garçon. D'ailleurs, je me demande bien comment il s'y est pris pour que je lui accorde un instant. Mais au simple son de sa voix, je me suis retournée ‒ Bonjour... Mademoiselle ‒ Bonjour... ‒ Vous a-t-on dit depuis le lever du soleil que vous pourriez à vous seule alimenter la terre de lumière en cas d'éclipse ? ‒ Merci mon gars. C'est très gentil de votre part ‒ Tenez, c'est la première fois que quelqu'un me remercie de lui avoir menti...(rires) ‒ Mais c'était un beau mensonge, mon gars. J'ai même cru un instant que c'était vrai... (rires) ‒ C'était simplement une façon de vous dire que vous êtes très belle, mademoiselle ‒ Ohhh !!! Merci bien. Quelle gentillesse et quelle galanterie ‒ Oubliez tout ça. Je ne suis ni gentil, ni galant. Dites-moi ce que vous faites dans la vie ? ‒ Moi ? Suis étudiante en licence de Droit ‒ Wawww, ça doit être vachement sympa. Vous voulez devenir avocate ? ‒ Peut-être bien. Et vous ? ‒ Eh bien... moi, j'apprends la Vie ici dans la rue. C'est ma cinquième année je pense. C'est une matière bien plus complexe que le Droit. Croyezmoi. Puisque c'est elle-même qui enseigne à ses élèves ses règles, ses principes, sa nature...Dès fois, elle vous met une de ces raclées dont vous avez beaucoup de peine à vous relever. Mais elle revient pour vous apprendre comment surmonter chaque épreuve... D'autres fois, elle vient vous caresser après vous avoir appris à ne pas dormir sur les lauriers qu'elle-même vous tresse... ‒ Waaawwwww !!! Je suis très impressionnée. Où as-tu appris à parler aussi bien ? ‒ Ahh, ça y est ! Elle vient de me tutoyer... Est-ce à dire que j'ai gagné ta confiance, mademoiselle ? ‒ Baaahhh, disons que tu as fait un pas... (rires) ‒ Où que tu sois sur cette terre, n'arrêtes jamais de sourire. ‒ Petit coquin, serais-tu en train de me draguer... (rires) ‒ (rires) Mais je n'oserais pas. J'imagine que les prétendants, plus séduisants, les uns, les autres se bousculent au portillon...Quant à moi, je déteste me faire des illusions. Après j'ai beaucoup de mal à m'y remettre... (rires) ‒ Je pensais pourtant être tout ce qu'il y a de plus réelle. Je ne savais pas que je n'étais qu'une illusion... ‒ Rassures-toi, mademoiselle, tu es la plus belle réalité qui ait accepté de me prêter une attention aussi charmante. Merci pour ça ! ‒ Mais je t'en prie, mon petit gars ! ‒ Alors on se dit au revoir ? J'ai déjà assez abusé de ton temps... ‒ Mais non. Au contraire, ce fut un instant très riche pendant lequel j'ai beaucoup appris...Tu permets que je te fasse un p'tit bisou avant de partir. ‒ (Rires) Non-mademoiselle, les gens nous regardent et je suis un très timide garçon, malgré les apparences...Donnes-moi ta main, cela suffira ! Et l'on s'est quitté comme ça. Je suis restée là à le regarder qui disparaissait petit à petit dans la mêlée et le vacarme des heures de pointe de Dakar, jusqu'à ce que je ne puisse plus le distinguer... Mon mec d'aujourd'hui était un jeune Talibé d'à peine 10 ans... ». Bon voilà, loin d’encourager le phénomène de la mendicité des enfants dans les rues, cette histoire est juste un appel à l’humilité. Les études supérieures engendrent souvent un complexe de supériorité chez nous autres sortants des Universités. Le Savoir, la Sagesse, la Science ne sont pas forcément des « biens » qu’on acquiert à l’école. Je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour une prochaine chronique dans « Le Coin d’Autrui ». Ayoba FAYE Journaliste d'investigation-Rédacteur en Chef PressAfrik BIRAMAWA MAGAZINE - 23
ENTRETIEN EXCLUSIF Roger THIAM Senior Financial Scientist au sein de Swen Capital Partners à Paris Président de la Holding ADsénégal
A la Une du numéro 9 de votre magazine Roger THIAM, Senior Financial Scientist au sein de Swen Capital Partners à Paris, une société de gestion de fonds d’investissement. Président de la Holding sénégalaise ADSENEGAL et fondateur des sociétés Jeuns et Teranga Nutrition, Roger depuis très jeune voue un culte à l’entrepreneuriat. Dans cet entretien accordé au magazine, Roger est revenu sur son parcours du quartier populaire de Dakar « Khar Yalla » à Paris, son métier et ses activités entrepreneuriales. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Je suis Roger THIAM, originaire du quartier populaire de Khar Yalla à Grand-Yoff. Ingénieur Financier de formation, j’occupe le poste de Senior Financial Scientist chez Swen Capital Partners à Paris. Je suis également le Président de la holding sénégalaise ADSENEGAL, un regroupement d’entrepreneurs sénégalais résidents en France qui a pour mission de créer et d’investir dans des start-up sénégalaises à fort potentiel. Quelles sont les grandes lignes de votre parcours formation ? J’ai eu mon Bac Scientifique avec mention au Cours Sainte Marie de Hann à Dakar, ensuite j’ai rejoint une classe préparatoire scientifique aux grandes écoles en France, Maths Sup/Maths Spé puis j’ai intégré une école d’ingénieur sur concours commun polytechnique. “ Grâce à mes résultats scolaires, j’ai pu bénéficier d’un partenariat entre mon école d’ingénieur et l’Université Paris Dauphine pour obtenir en fin de cursus un diplôme d’Ingénieur Financier et un Master MIAGE IF (Informatique pour la Finance) avec mention. Après quelques années d’activités professionnelles, je suis revenu en formation à HEC Paris pour consolider mes connaissances en Finance d’entreprise, en cours du soir juste après le boulot, souhaitez moi bonne chance ! Je pense ma grand-mère, lorsqu’à l’âge de 10 ans je l’aidais à vendre des sachets de crème glacée, d’arachides, des mangues, du ditakh, des pots de maad dans mon quartier à Grand Yoff, ou lorsque je l’accompagnais en Gambie ou à Ziguinchor pour acheter des marchandises pour les revendre à Dakar. » Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel ? Bientôt 10 ans d’exercice, le temps passe si vite (rire) et je rends grâce à Dieu. Un parcours professionnel classique où les notions d’investissement et d’entrepreneuriat ont eu une importance capitale. J’ai débuté comme Consultant à l’âge de 22 ans chez eFront Private Equity, un éditeur de logiciel pour les sociétés de gestion de fonds d’investissement, un leader du marché qui vient d’ailleurs de se faire racheter par le géant Américain de la finance BlackRock. Private Equity veut dire en français Capital-risque ou Capital-investissement. Il s’agit d’une forme très ancienne d'investissement par laquelle un investisseur consacre une partie de ses capitaux propres ou sous gestion au développement ou rachat d'une société ayant des besoins de croissance, de transmission ou de redressement. BIRAMAWA MAGAZINE - 25
En contrepartie de son risque d'investissement et d’immobilisation de son capital sur une longue période (coût d'opportunité), l’investisseur attend un rendement sur le capital investi, généralement supérieur à celui du marché des actions cotées, compte tenu de la non-liquidité de son investissement pendant parfois plusieurs années. et Swen Capital Partners à Paris, la Banque Africaine de Développement (BAD) à Abidjan en Côte d’Ivoire, Old Mutual à Cape Town en Afrique du Sud etc. Des années de déplacement qui m’ont permis d’intégrer dans sa grande diversité, l’investissement alternatif à travers l’Europe et l’Afrique. La mission la plus marquante reste celle de la Banque Africaine de développement où pour la première fois, je travaillais sur le continent Africain avec ses réalités et modèles spécifiques d’investissement. J’en garde d’excellents souvenirs, avec de très belles rencontres, certains sont devenus des mentors tel que l’actuel ministre de l’économie sénégalais M. Amadou Hott ou encore Mouhamadou Niang ex-directeur du département secteur privé de la Banque africaine de développement (BAD) qui avait d’ailleurs rejoint Meridiam pour piloter l’équipe d’investissement africaine. Il ne se contente pas d'investir mais accompagne généralement la société en portefeuille par des conseils pratiques (stratégiques, financiers, juridiques, etc.) lui permettant d'accélérer son développement et d'optimiser sa gestion. En quelques années de travail acharné, de prises de risques qui ont finalement payées, je suis devenu un consultant FronInvest Sénior avec son lot de déplacements à l’international. En 2016, j’ai rejoint SWEN Capital Partners à Paris, une société de gestion de fonds d’investissement exceptionnelle où l’humain est l’élément clé dans l’atteinte de la performance. SWEN Capital Partners est un acteur de référence de l’Investissement Responsable en non coté avec près de 5 milliards d’euros d’actifs gérés et/ou conseillés en Europe. Nous offrons à nos clients des services d’administration, de gestion et de conseil. Nous proposons des produits d’investissements multi-straté“SWEN Capital Partners est une société de gestion de fonds d’investissement animée par la volonté de gies et directs en PE, dettes et infrastructures, ou des produits dédiés, qui intègrent les critères ESG. créer de la valeur durable en intéDes missions qui m’ont menées vers des fonds d’investissement tels que SUVA à Lucerne en Suisse, Partners Group à Zoug en Suisse, Advanced Capital à Milan en Italie, Lombard Odier à Genéve en Suisse, IWC Capital Investment à Copenhague au Danemark, Ardian 26-BIRAMAWA MAGAZINE grant pleinement les critères environnementaux, sociétaux, ou de gouvernance (ESG) dans toute action d’administration ou de gestion. » Vous êtes actuellement Senior Financial Scientist au sein de SWEN Capital Partners. Que pouvez-vous nous dire sur SWEN Capital Partners ? SWEN Capital Partners est une société de gestion de fonds d’investissement animée par la volonté de créer de la valeur durable en intégrant
pleinement les critères environnementaux, sociétaux, ou de gouvernance (ESG) dans toute action d’administration ou de gestion. Qui finance les fonds d’investissement et quel est leur modèle économique ? À la différence des business angels qui sont des individus qui investissent leur propre argent, les VC investissent l’argent de personnes physiques et morales. Ces financiers sont appelés limited partners (ou LP’s). Un investisseur souhaitant créer son fonds d’investissement va devoir convaincre une multitude de LP’s de financer sa structure. Les LP’s peuvent être : • Des institutions : banques, grands groupes, family offices, fonds de pensions… • Des individus : entrepreneurs, industriels, investisseurs, toute personne avec un important patrimoine financier. C’est une entreprise qui offre aux investisseurs les meilleures performances tant financières qu’extra-financières, accompagnées d’un service de haute qualité, transparent et sur mesure. Depuis 2012, nous avons systématisé une démarche d’intégration des critères ESG aujourd’hui appliquée à l’ensemble de nos investissements. L’engagement ESG de SWEN Capital Partners se décline aussi à travers différents éléments : une base de données extra-financières inégalée sur le non-coté permettant le calcul de ses propres benchmarks ESG en non coté ainsi que la réalisation de reportings ESG exhaustifs fonds par fonds, un dispositif de détection de controverses, une stratégie climat ambitieuse et exigeante, et une collaboration active avec l’ensemble des parties prenantes. Cette approche voit sa légitimité d’autant plus renforcée que les investisseurs en non coté sont des investisseurs actifs et de long terme aux côtés des entrepreneurs et partenaires qu’ils accompagnent dans une logique de partenariat. S’appuyant sur ses valeurs d’authenticité, d’excellence, d’audace, de bienveillance, et de persévérance, SWEN Capital Partners s’appuie sur une équipe de plus de 40 collaborateurs pour porter ses missions. En moyenne, la création d’un fonds d’investissement – et surtout son financement – vont prendre entre une et deux années. Vous pouvez constater que le processus est plus long que celui d’une levée de fonds d’une startup (entre 3 et 9 mois). Les LP’s vont investir dans une société de gestion qui va être gérée par le ou les general partners (ou GP’s). Par exemple SWEN Capital Partners est un GP. Les GP’s sont responsables de la société de gestion et donc du fonds d’investissement. Leurs responsabilités sont référencées dans un document qui lient les GP’s avec les LP’s : le Limited Partnership Agreement ou LPA. Ce document contient : • les termes du partenariat • la stratégie d’investissement du fonds • les responsabilités des GP’s et des LP’s. Un fonds gagne de l’argent de deux manières : la première permet de se rémunérer pendant la durée de déploiement de l’argent du fonds et la seconde permet de récompenser la performances des investisseurs. C’est la règle du « 2/20 ». 1/ Les managements fees de 2% : chaque année, le fonds d’investissement va pouvoir payer ses coûts de fonctionnements (salaires, bureaux, déplacements etc) en utilisant 2% du montant total du fonds. Si vous êtes dans un fonds de 100 millions d’euros, 2 millions sont alloués chaque année aux dépenses BIRAMAWA MAGAZINE - 27
du fonds. Ces managements fees vont être utilisés pendant environ 7 ans, soit 14 millions d’euros sur les 100 millions. tiel, les banques n’hésitent pas à investir en masse. La bourse de Paris a déménagé ses serveurs à Londres après que les traders se soient plaints des milli secondes perdues dans les échanges de trading à haute fréquence. Les acteurs de la finance sont donc constamment contraints d’évoluer pour conserver une part du marché. Les établissements financiers misent désormais sur l’exploitation et le traitement de données financières et extra financières massives pour optimiser leurs prises de décision et automatiser leurs processus internes. Ils font donc appel à des Financial Scientist. Un Financial scientist applique des méthodes scientifiques à des questions économiques, financières et extra-financières, pratiques. Les financial scientists collectent, analysent et traitent des données massives stockées dans les différentes bases de données des progiciels/référentiels internes de l’entreprise. 2/ Le carried interest de 20% : c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens ? Pas tout à fait vrai dans le monde du VC mais pas loin. Les GP’s se partagent les profits du fonds avec les LP’s une fois que le fonds est clôturé, entre 10 et 12 ans après sa création. 80% des profits du fonds sont retournés aux LP’s 20% des profits vont aux GP’s (et à l’équipe du fonds selon la répartition interne). lieu financier“Le miest de plus en plus concurrentiel, les banques n'hésitent pas à investir en masse." Cela permet d’aligner les intérêts entre les parties prenantes d’un fonds d’investissement et c’est avec le carried interest que les investisseurs peuvent faire des gains substantiels (devenir millionnaires et plus si affinités). Comment décririez-vous votre poste de Senior Financial Scientist ? Quelles sont vos missions ? Le milieu financier est de plus en plus concurren28-BIRAMAWA MAGAZINE A côté des analystes et des gérants de fonds, les financial scientists jouent un rôle déterminant dans le choix des valeurs en portefeuille. Les compétences d’un bon spécialiste des données et d’un bon investisseur sont complémentaires. Les bons data scientists ont plusieurs qualités. Ils développent, en général, une bonne connaissance des mathématiques, des statistiques et de l’informatique. Ils sont experts en programmation et les algorithmes n’ont pas de secrets pour eux. Dans ce métier, une bonne compréhension de l’entreprise, de l’origine des données et de la façon dont elles sont appliquées est indispensable. Des informaticiens possédant d’excellentes compétences en communication et une curiosité intellectuelle peuvent ainsi travailler en étroite collaboration avec les gérants de fonds et développer ensemble des modèles d’investissement spécifiques ou trouver rapidement des deals/prospects intéressants. Il s’agit d’un métier transverse dans la société de gestion des fonds d’investissement qui répond au besoin du Middle/ Back Office, du Compliance, du Reporting, du Risk Management, du Marketing/Communication et du Front Office. Pour les jeunes qui souhaitent em
brasser le même métier que vous, quels sont les prérequis ? Quel cursus de formation privilégié ? Voici quelques prérequis : Un Bac+5 minimum en mathématiques / statistiques, informatique, physique, ingénierie ou dans une matière au contenu mathématique significatif appliqué à la finance. Une capacité à programmer dans plusieurs langages (à la fois compilés et interprétés) tels que C / C ++, S (par exemple tel qu'implémenté en R), Matlab, Python et / ou Java. De très bonnes compétences en bases de données (c’est-à-dire au moins la programmation SQL) dans tout RDBMS classique (par exemple, MySQL, PostgreSQL, Oracle, SQL Server) et en Machine Learning/Intelligence Artificielle Une maîtrise des données de séries chronologiques de Bloomberg, de Reuters ou de l'un des nombreux flux de données financières ou extra financières disponibles. J’ai la chance aujourd’hui de travailler dans l’investissement en France et d’aider gratuitement des jeunes sénégalais à monter leur business au Sénégal y étant moi-même un entrepreneur grâce à notre structure ADSENEGAL qui a une casquette d’investisseur-Entrepreneur au Sénégal. C’est la raison pour laquelle nous avions été invités pour témoigner de cette expérience le 22 Février 2019 à l’Assemblée nationale française grâce à l’important dispositif du président Emmanuel Macron, le CPA : Le Conseil Présidentiel pour l’Afrique. ADSENEGAL « Andd Défar Sénégal » veut dire en français « Ensemble Bâtissons le Sénégal ». ADS est une entreprise engagée, créée il y a 6 ans par 4 jeunes sénégalais, Jérome Diéne, François Ndour, Bocar THIAM et moi-même. Nous avons la conviction que les sociétés et économies sénégalaises vont radicalement se transformer au XXIe siècle. Et c’est pourquoi, depuis 6 ans, nous avons fait le pari d’être acteur pertinent et significatif de cette transformation. C’est la raison d’être de notre groupe et des équipes qui l’animent. Nous menons 2 principales activités : ‒ La création de start-up au Sénégal dont la gestion est 100% déléguée à des équipes jeunes et dynamiques au Sénégal. ‒ Le Conseil et l’investissement sur fonds propres dans des start-up sénégalaises à fort potentiel. Voici quelques exemples de produits que nous avons conçu en 6 ans : ‒ Bitik Shop : Depuis le Sénégal, accédez aux sites ecommerce d'Europe avec des solutions de paiement et de livraison à domicile adaptées. ‒ SenDiallo : Un réseau de boutiques d’alimentation dans les quartiers de Dakar ‒ Linguére : Un carnet de santé mobile, vos données de santé toujours à porter de main, prise de rdv médical et ordonnance numérique intégrée. N’est-ce pas vous êtes également entrepreneur ? Oui et je considère l’entrepreneuriat comme un important levier de développement du continent africain. Je disais plus haut que 2 notions complémentaires pouvaient résumer mon parcours professionnel : l’investissement et l’entrepreneuriat. ‒ Teranga Nutrition : Les meilleurs marques de compléments alimentaires et d’accessoires de musculation au Sénégal. ‒ JeunS : Le média 100% vidéos et réseaux sociaux de la diaspora Sénégalaise Le produit Linguére a été primé dans plusieurs concours d’innovation en Afrique dont le prestigieux concours AfricaIsCallingYou à Paris. Nous participons ainsi à la création d’emplois au BIRAMAWA MAGAZINE - 29
Jotay Diaspora en chiffres : Sénégal et à la formation des jeunes malgré la distance. Parlez-nous d’abord de Jeuns. De quoi s’agit-il ? JeunSenegal (Jeuns.) est un nouveau média sénégalais, 100% réseaux sociaux, 100% vidéos, présent sur Youtube, Instagram, Facebook, Twitter, Tik Tok et Snapchat qui cible principalement les jeunes de 15 à 35 ans. Les jeunes sont perçus comme peu intéressés par l'actualité, méfiants à l'égard des médias traditionnels et scotchés aux réseaux sociaux. Pas si simple. Et si l'actualité repensée et les contenus qui prennent en compte leurs préoccupations les y rejoignaient ? La nouvelle génération, ultra connectée sait surtout faire le tri dans un mode saturé d'infos. Jeuns est également un portail de la diaspora sénégalaise, proposant des émissions dédiées à la cette diaspora longtemps oubliée par les médias sénégalais alors qu’elle a également son mot à dire sur l’actualité sénégalaise. Jeuns a donc créé le show Jotay Diaspora produit à Paris avec les meilleurs analystes de la Diaspora et diffusée à la télévision sénégalaise SenTv les dimanches à 15h, sans censure. 30-BIRAMAWA MAGAZINE A qui s’adresse Jeuns (Vos cibles) ? Jeuns s’adresse principalement aux sénégalais de la diaspora mais nous avons découvert grâce aux statistiques de nos réseaux sociaux que nos émissions sont également beaucoup suivies au Sénégal et par toutes les tranches d’âges. Nos remerciements aux analystes de l’émission télé Jotay Diaspora qui s’est positionnée comme le moteur de Jeuns et un incontournable au Sénégal. Quelles sont les perspectives d’avenir de Jeuns ? Notre objectif est de positionner Jeuns comme étant le média numéro 1 des sénégalais de la diaspora. La diaspora est souvent très au fait de l’actualité sénégalaise mais peine énormément à se faire entendre, à faire peser son opinion sur les différents sujets stratégiques, politiques et sociaux au Sénégal. Jeuns deviendra un moyen de les faire entendre. Qu’en est-il de Teranga Nutrition ? Le sport représente aujourd’hui 2% du PIB mondial, et seulement 0,5 % de celui de l’Afrique. Sur le continent africain, le développement du sport est porteur d’enjeux de développement économiques et sociétaux et la jeunesse est au cœur de cette dynamique. De jeunes hommes dans la force de l’âge (de 25 à 45 ans) pour la plupart, mais aussi des femmes, ainsi que quelques seniors, tous les matins
viennent sur la corniche ouest de la capitale, pour suer à grosses gouttes. Entre la plage de Fann, les terrains de football et les parcours sportifs, les Dakarois viennent profiter d’une large bande littorale s’étirant sur près de 3,5 km, depuis le parc d’attractions Magic Land jusqu’à la place du Souvenir. Même affluence quotidienne en fin de journée, lorsque la chaleur se fait moins lourde : des centaines de personnes viennent taper dans le ballon, courir ou renforcer leurs muscles. Bref, les sénégalais sont de plus en plus nombreux à pratiquer couramment un sport intensif mais ont-ils l’alimentation requise ? Pour toute information, vous pourrez contacter nos commerciaux et coachs sur Whatsapp au +221 77 840 74 95. moment “Pour le , je rejoins l’expression qui revient régulièrement « l’entrepreneuriat au Sénégal est un véritable parcours du combattant .» Qu’est-ce qui vous a poussé à aussi emprunter cette voie de l’entrepreneuriat ? Je pense ma grand-mère, lorsqu’à l’âge de 10 ans je l’aidais à vendre des sachets de crème glacée, d’arachides, des mangues, du ditakh, des pots de maad dans mon quartier à Grand Yoff, ou lorsque je l’accompagnais en Gambie ou à Ziguinchor pour Une bonne alimentation est toute aussi importante que les entraînements afin d’atteindre les objectifs sportifs. C’est pourquoi, nous avons créé Teranga Nutrition avec une dizaine de coachs sportifs répartis dans les régions du Sénégal et 3 partenaires nutritionnistes, nous nous sommes concentrés sur l’alimentation intelligente. Une nutrition sportive efficace, développée par nos partenaires, élaborée à partir de matières premières qualitatives et sans additifs. Grâce à nos produits fitness, nous aidons les sportifs sénégalais à atteindre leurs objectifs. Pour être plus endurant ou pour prendre de la masse musculaire : les produits alimentaires sportifs de la boutique Teranga Nutrition sont un complément idéal à votre alimentation saine. Notre choix de produit est large : des macronutriments de base comme les protéines en passant par les vitamines et minéraux et les produits de musculation et fitness très appréciés des sportifs tels que les acides aminés, les Energy Gels et les snacks protéinés. En plus de nos produits alimentaires, nous proposons une multitude de conseils, programmes sportifs et alimentaires ainsi que des recettes optimisées pour la prise de masse, une meilleure endurance et pour la réussite de tous vos objectifs sportifs. Tout ce qu’il vous faut pour votre alimentation sportive et intelligente est disponible dans nos boutiques. acheter des marchandises pour les revendre à Dakar. Elle me reversait une petite commission sur mes ventes et cela me servait d’argent de poche. J’ai très tôt développé le sens des affaires, cela m’a servi quand je suis arrivé en France et m’a influencé durant mes études. J’ai fait le choix de travailler dans des fonds d’investissement pour demeurer dans le milieu entrepreneurial et j’ai encore énormément de choses à apprendre. En tant qu’acteur, est-ce que d’aprèsvous le cadre est favorable à l’entrepreneuriat au Sénégal ? Pour le moment, je rejoins l’expression qui revient BIRAMAWA MAGAZINE - 31
régulièrement « l’entrepreneuriat au Sénégal est un véritable parcours du combattant ». “RéinvestisLes facteurs culturels et sociaux : Le premier obstacle que rencontre le porteur d’un projet de création d’entreprises est sa propre capacité à faire preuve de sérieux, de rigueur et de persévérance, de courage pour résister à la pression, surmonter les difficultés et mener son projet à bien. Il faut également souligner la résistance de l’entourage. En effet, aussi bien le jeune actif ayant achevé ses études que le salarié désireux de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale se verront opposer les risques que représentent une telle démarche. Ainsi, il sera poussé vers la recherche d’un travail « sérieux », et au mieux, pourra monter son affaire comme activité secondaire. Il perdra un soutien pourtant essentiel, ainsi qu’un levier de motivation indispensable à son succès. sez vos plus-values dans votre activité et réinvenL’environnement des affaires : Au Sénégal, notre économie est plus consommatrice que créatrice de richesses ou apporteuse de valeur tez-vous à chaque fois, n’ayez pas peur des échecs, ils vous serviront, n’ayez pas peur ne pas avoir de vie au lancement de votre activité, votre sacrifice sera récompensé et vous serez fier du chemin parcouru. » ajoutée. Pour qu’un changement structurel s’opère en profondeur, il ne suffit pas d’initiatives isolées d’accompagnement des investisseurs et de campagnes de sensibilisation. Pour les experts, la réussite passe par l’encouragement de la production, de la transformation de produits bruts en produits finis. Et cela passe par la mise en œuvre de politiques publiques performantes et d’un programme de bonne gouvernance, ainsi que la garantie d’une administration efficace. Or, le Sénégal en est encore loin. Le financement de l’activité : Considérant la faible popularité de l’entrepreneuriat formel sur le continent, les entrepreneurs africains ne peuvent pas compter sur des business angels ou sur les aides publiques. Quant aux banques, elles ne sont guère enclines à octroyer des crédits professionnels, le manque de visibilité sur la crédibilité des startups et PME n’incitant pas à la prise de risques. Le marché des capitaux, de son côté, n’est pas adapté à ces acteurs de moindre envergure, qui ne peuvent pas non plus s’adresser aux fonds d’investissement, faute de moyens pour payer les tickets d’entrée. Restent les organismes de microfinance, mais qui n’octroient que de faibles montants à des taux d’intérêt extrêmement élevés. Ayant épuisé toutes les alternatives, les créateurs d’entreprise doivent par conséquent se contenter de leurs propres ressources… la plupart du temps insuffisantes. Ce cadre difficile comporte néanmoins un aspect positif : il contraint les entrepreneurs à se montrer créatifs, courageux, aventureux, autant de qualités qui contribueront à leur succès. 32-BIRAMAWA MAGAZINE
Je salue néanmoins l’adoption ENFIN du Start-up Act au Sénégal, le deuxième en Afrique, impulsé par des acteurs du milieu et la DER, la loi n°2020-01 du 6 janvier 2020 relative à la création et la promotion des start-up qui exonère les jeunes pousses d’impôts pendant 3 ans. Quel est votre message à l’endroit des autorités qui, aussi, ont un rôle à jouer pour la promotion de l’entrepreneuriat au Sénégal ? Près de 60% de la population active du Sénégal est constituée d’entreprenants individuels tel que le renseigne le Recensement Général des Entreprises (RGE 2016) conduit par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). L’Etat a un vrai challenge à relever pour impulser, former, accompagner tous ces entrepreneurs par le biais d’instrument comme la DER qu’il faut soutenir, financer encore et encore. Nous comprenons néanmoins que ce n’est pas une mince affaire mais c’est le devoir de l’Etat s’il souhaite dynamiser l’entrepreneuriat qui constitue la principale occupation de la population sénégalaise. Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes sénégalais ? Je crois profondément que vous êtes tous des entrepreneurs dans l’âme et pour la plupart il vous manque juste ce minimum de financement pour transformer votre idée en entreprise formelle ou informelle. Commencez petit, armez-vous de patience, épargnez pour constituer ce capital minimum pour débuter l’activité, vos premiers clients sont vos proches, vos voisins, vos amis, les habitants de votre quartier. Allez vers eux pour proposer vos services. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin ? Merci à vous Biramawa pour l’opportunité que vous offrez à ADSENEGAL par ma voix. Merci pour la grande qualité de vos contenus et merci à vous de mettre en lumière tous ces jeunes talents que comportent le Sénégal et l’Afrique. BIRAMAWA MAGAZINE - 33 Ouvrez un compte gratuit sur Instagram/Facebook/ TikTok pour communiquer sur vos activités, envoyez à vos amis vos offres et demandez-leur de partager vos contenus pour vous donner de la visibilité, constituez-vous un réseau d’amis fidèles, organisez des rencontres avec eux autour d’un thé pour présenter votre activité de vive voix. Allez à la rencontre du maire de votre ville, des personnes influentes de votre quartier et soumettez-leur votre activité, demandez-leur de vous mettre en relation avec quelqu’un de leur réseau, un comptable ou une personne qui vous donnera de la visibilité ou qui pourra vous aider à mieux structurer votre activité. Réinvestissez vos plus-values dans votre activité et réinventez-vous à chaque fois, n’ayez pas peur des échecs, ils vous serviront, n’ayez pas peur ne pas avoir de vie au lancement de votre activité, votre sacrifice sera récompensé et vous serez fier du chemin parcouru.
Veille et Intelligence des Affaires Avez-vous déjà entendu parler de données massives ou Big Data ? Quelle est leur utilité pour les entreprises notamment les PME ? Quelles sont les solutions pour une utilisation efficiente de ces données massives par les entreprises ? Et bien chers lecteurs, pour ce numéro 9 de votre magazine, j’aborderai toutes ces questions avec Monsieur Lamine DIOP, Docteur en Informatique et membre du Laboratoire d’Informatique Fondamental et Appliqué de Tours (LIFAT) en France. 34-BIRAMAWA MAGAZINE
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et revenir sur les grandes lignes de votre parcours ? Je me nomme Lamine DIOP mais certains m’appellent BSF (Beug Serigne Fallou). Agé de 27 ans, je suis docteur en informatique et membre du Laboratoire d’Informatique Fondamental et Appliqué de Tours (LIFAT) en France. Natif du département de Mbacké, j’ai commencé les études dans le département de Diourbel où j’ai entièrement fait mes études primaires et secondaires respectivement au village de Keur Awa Dior et à la commune de Ndindy. Après le BFEM, je suis retourné à ma ville natale pour suivre des études scientifiques au lycée de Mbacké. Après la première S1, je suis allé au lycée d’enseignement général de Diourbel pour y faire la terminale S1 qui n’avait pas à mon lycée d’origine cette année. Le BAC en poche en 2011, j’été orienté à l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis à l’UFR des sciences appliquées et technologies (SAT). Après le DEUG (Diplôme d’Etude Universitaire Général) en mathématiques appliquées et informatique (MAI), la licence et la maîtrise en informatique, j’ai été sélectionné en 2016 pour faire un double master en informatique dans le cadre d’une convention de double diplomation entre l’UGB et l’université de Tours en France durant l’année universitaire 20162017. Sanctionné par un double master en Informatique et Technologie de l’Information et de la Communication (ITIC) et Systèmes d’Information et d’Aide Décisionnelle (SIAD) des deux universités respectives, j’ai commencé en janvier 2018 une thèse de doctorat de l’université Gaston Berger de Saint-Louis en informatique décisionnelle. Le 16 juillet 2020, j’ai soutenu ma thèse avec la mention ‘‘Très honorable avec les félicitations du jury’’. Depuis septembre 2020, je travaille comme chercheur au laboratoire d’informatique fondamental de Tours (LIFAT) en France. Parallèlement, je dispense des cours dans le domaine du data mining et des bases de données. Pouvez-vous nous parler de l’intelligibilité des données massives ? C’est un processus plus ou moins complexe, qui à partir des concepts de mathématiques appliquées et de gros volumes de données (qui sont disponibles nativement sous des formes brutes) appelé souvent ‘‘Big Data’’ fournit des informations permettant à un utilisateur d’explorer lesdites données. Pour que les données puissent devenir intelligibles, la question de leur archivage doit être judicieusement analysée de fond en comble car la structure de données utilisée joue grandement sur les tâches futures. En effet, l’archivage doit assurer l’intelligibilité des données massives, qui à son tour, montre la valeur économique des données. Quelle est l’utilité des données massives pour les entreprises notamment les PME africaines ? Comparées souvent à une ‘’mine d’or’’, les données massives (ou Big data) sont une révolution industrielle offrant de riches opportunités dans le domaine professionnel. Même si elles sont très utilisées par les firmes multinationales, les données massives offrent également un intérêt capital aux petites et moyennes entreprises (PME). En effet, les PME, notamment celles qui travaillent dans le domaine du marketing, du ciblage clientèle, etc., doivent développer leur potentiel sur l’exploration des données afin de booster leurs activités commerciales. Par exemple, lors de l’utilisation d’une page Web pour les achats en ligne, les fournisseurs requièrent très souvent l’acceptation de cookies. Les informations récoltées par ces programmes informatiques sont finement analysées jusqu’au niveau personnel. Au final, cela permet de faire du marketing en ciblant les potentiels clients intéressés par leurs publicités. Les moyens d’accès à ces pages Web, et donc la production exponentielle de données, devient de plus en plus nombreux avec la technologie moderne et dans les milieux ayant une population à forte densité notamment le continent africain. Si les firmes multinationales considèrent l’Afrique comme une destination future, c’est par qu’il y a bien une raison. Pourtant, rares sont les PME africaines qui bénéficient d’une telle puissance vivement recherchée par leurs paires dans le reste du monde. BIRAMAWA MAGAZINE - 35
fiques. Malheureusement, rares sont les entreprises africaines qui disposent des laboratoires de recherches ou nouent des relations avec les laboratoires de recherche universitaires. Désespoir ou neutralité, mais je trouve les entreprises africaines très en retard dans le domaine de la recherche scientifique. Quelles suggestions/solutions pour l’utilisation des données massives ? Comme je l’ai dit tantôt, la principale contrainte des entreprises pour l’utilisation des gros volumes de données est leur neutralité absolue sur les activités de recherches scientifiques et notamment celles de l’exploration des données. Une entreprise qui souhaite exceller au niveau international sur le marketing et le ciblage clientèle doit être à jour sur la plupart des techniques de fouille de données et de l’intelligence artificielle. Je peux citer le cas du laboratoire ‘‘OrangeLab’’ de l’entreprise Orange qui, actuellement, dispose des succursales un peu partout dans le monde. Quelles sont les contraintes des entreprises sur l’utilisation des données massives ? Beaucoup d’entreprises pensent que pour travailler avec les données massives, il faut impérativement des technologies très puissantes, qui souvent coûtent excessivement chères. D’autres achètent des solutions toutes prêtes pour traiter des données spécifiques. Evidemment, ces solutions ne passent pas à l’échelle, elles sont non génériques et rarement accessibles aux PME. D’ailleurs, certaines entreprises préfèrent travailler sur une frange de données pour des raisons techniques. Les données sont liées, il faut tout interroger pour que la réponse fournie soit la plus cohérente possible. Mais pour ce faire, il faut abandonner les chantiers battus et découvrir ses propres méthodes résolvant les verrous scientifiques que pose l’intelligibilité des données collectées. Toutes les technologies de pointe que les PME ont besoin pour accéder facilement aux données massives ont été proposées par des groupes de chercheurs scienti36-BIRAMAWA MAGAZINE Pour voir la beauté de ses données, leur manière de s’exprimer, leur intelligibilité, il faut que l’entreprise ait une ouverture d’esprit dans le domaine de la recherche, mette des ingénieurs de recherches sur des projets, collabore avec des laboratoires de recherches universitaires, finance des thèses dont les sujets sont les verrous scientifiques qu’elles souhaitent résoudre, etc. De nos jours, toute entreprise qui souhaite travailler avec les données (massives), qu’elle soit grande, petite ou moyenne, doit disposer d’un laboratoire de recherche au sein duquel des chercheurs découvrent et publient des solutions scientifiques testées et validées par des données réelles. Bref, pour que l’intelligibilité des données puisse apporter une plus-value sur l’économie de l’entreprise, cette dernière doit miser sur la création de laboratoire de recherche et sur la créativité de ses chercheurs. Interview réalisée par Moustapha FAYE, Chercheur en Marketing Stratégique - UGB
94 Nord Foire Azur Dakar, Sénégal +221 77 296 47 96 contact@alyfa.co www.alyfa.co BIRAMAWA MAGAZINE - 37 Des Jouets Afro - Centrés
Développement Durable & Numérique : un duo à impact virtuel ou réel ? Dans un contexte d'accélération de la transition numérique et écologique, la Tech se positionne quelque part comme un véritable levier pour le développement durable. Les chiffres montrent d’ailleurs que le nombre d’internautes dans le monde a grimpé pour atteindre en 2020 plus de 4 milliards, soit plus de la moitié de la population mondiale. Cette propulsion numérique annonce une belle perspective pour le développement durable dont l’ambition est de participer à l’émergence de citoyens éco-responsables qui optent pour un mode de vie trouvant un juste équilibre entre l’économie, le social et l’environnement. A L'ÈRE DU NUMÉRIQUE Mais, ce beau duo numérique et développement durable ne cacherait-il pas d’autres enjeux qui méritent notre attention ? 38-BIRAMAWA MAGAZINE
nous avons vu apparaître de toutes nouvelles façons de vivre et de penser impulsées par les citoyens eux-même grâce, en grande partie, au Numérique. Ainsi, des concepts et des initiatives dans le cadre de ce qu’on appelle l’économie collaborative ou l’économie du partage ont vu le jour dans plusieurs secteurs grâce au numérique. Si dans le domaine des transports par exemple, nous pouvons parler de l'autopartage ou du co-voiturage pour favoriser la mobilité durable, dans le secteur du logement, nous avons découvert le Numérique & Développement Durable : une rencontre favorable à l’éco-citoyenneté Le numérique représente une vraie aubaine pour le développement durable puisque le changement vers des comportements et attitudes plus éco-responsables passe en grande partie par la sensibilisation éco-citoyenne qui peut avoir plus d’écho et d’impact grâce au digital. Ce qui permet de comprendre nettement l’enjeu et l’importance du numérique dans la communication du changement et notamment dans sa capacité à toucher davantage de publics en faveur d’un mode de vie plus éco-citoyen et durable. Ceci nous amène à constater que le numérique et le développement durable ont aussi un point commun : c’est-à-dire leur universalité qui se matérialise par une absence totale des frontières. Si le numérique est devenu mondial, le développement durable l’est d’autant plus, puisque sa raison d’être initiale est de s’exporter partout en s’exprimant dans toutes les langues et toutes les cultures afin d’atteindre les citoyens du monde et de s’intégrer progressivement dans leur vie de façon éco-citoyenne. D’ailleurs dans cette quête pour une innovation numérique en faveur du développement durable, système de colocation. L’alimentation et la mode ne sont pas aussi en reste puisque des initiatives numériques entre particuliers ont aussi vu le jour pour lutter contre le gaspillage alimentaire ou alors pour favoriser une mode plus éco-responsable. Le numérique permet ainsi une concrétisation de la participation citoyenne et représente un outil puissant de transformation de nos économies, de nos modèles de penser, et de nos modes de consommation vers des pratiques plus alignées avec un développement durable. Numérique et Développement Durable : les “faux amis” ? Nous avons tous vécu et constaté l’impact que le numérique a pu avoir sur la réduction des émissions carbone notamment pendant la crise sanitaire où le télétravail est devenu plus que jamais une pratique nécessaire à la continuité économique des entreprises. Même si cette alternative de télétravail a réduit en grande partie les émissions de gaz à effet de serre, et a amélioré par la même occasion la qualité de l’air, le télétravail n’est pas en effet sans avoir des impacts sur l’environnement. Car, il faut, à ce titre, noter que le numérique est aussi responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En effet, nous ne nous en rendons pas compte, mais chaque requête web que nous exécutons émettrait 7 grammes de CO2, soit 9,9 kg de CO2 par an et par utilisateur. C’est pour cette raison qu’il est important que BIRAMAWA MAGAZINE - 39
chaque citoyen du monde en soit conscient et essaie en conséquence de minimiser l’empreinte carbone que ses activités numériques peuvent avoir sur la planète. Ce qui peut facilement passer par des gestes très anodins auxquels on ne pense pas souvent, mais dont l’application peut énormément être bénéfique pour la réduction de la consommation énergétique. Par exemple, lorsqu’on travaille, consulter directement des sites déjà enregistrés en favoris permet de réduire de 4 les émissions de gaz à effet de serre. Fermer les onglets non utilisés et supprimer régulièrement les cookies peut permettre d’alléger les serveurs informatiques qui sont très énergivores. Car, selon l’ADEME, parmi les consommations les plus énergivores dans le numérique, nous avons les data centers qui émettent 25% d’émissions carbone, les infrastructures de réseau (28%), et les équipements des consommateurs qui capitalisent 47% d’émissions de gaz à effet de serre (portables, 40-BIRAMAWA MAGAZINE tablettes, ordinateurs, …). Il est clair que le numérique possède une panoplie d'avantages et énormément de potentiels pour favoriser un développement durable. Cependant, il faut en faire bon usage car il peut être rapidement un couteau à double tranchant. C’est pour cette raison qu’il est primordial que les citoyens soient avertis par une éducation à l’utilisation des médias numériques pour leur permettre de faire des choix éclairés, libres et consciencieux qui intègrent les enjeux et conséquences qu’implique chacun de leurs usages numériques en termes de consommation d’énergies. Pour aller plus loin : Dunya-Ethic : les bons gestes pour télé-travailler de façon éco-responsable ADEME : la face cachée du numérique Aïcha Kassé Lawson, Présidente & Fondatrice Dunya-Ethic
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LES DROITS HUMAINS AKK AK YELEFU DOMU ADAMA YI
Les droits humains sont des droits qui appartiennent à toutes et tous, indépendamment du sexe, de l'appartenance à un peuple ou une religion. Ce sont des droits subjectifs, qui protègent les aspects fondamentaux de la personne humaine contre l'arbitraire des autorités dans les périodes de paix et de guerre. Ils sont universels et inaliénables. La liberté d’expression signifie que tous les êtres humains ont le droit de s’exprimer sans être harcelés à cause de leurs opinions. Elle représente la possibilité de mener des recherches, d’accéder et de transmettre de l’information sans obstacles. L’expression ne doit jamais faire l’objet d’une censure préalable, mais elle peut toutefois être réglementée sur la base d’une responsabilité ultérieure. La liberté d’expression, une liberté fondamentale La liberté d’expression fait partie des droits de l’homme des individus et est protégée par la Déclaration universelle de 1948 et les lois de tous les États démocratiques. Aux termes de l’article 19 de ladite Déclaration « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ». Par ailleurs, au Sénégal, la liberté d’expression est inscrite dans le préambule de la constitution. De plus, elle consacrée par les articles 8, 10 et 11 de la Charte fondamentale. L’importance primordiale de la liberté d’expression s’explique par le fait qu’il existe des liens d’interdépendance entre ce droit et tous les autres droits humains dont il renforce l’exercice. En effet, il existe une forte corrélation positive entre la liberté d’expression et l’amélioration des revenus, la baisse de la mortalité infantile et les progrès en matière d’alphabétisation des adultes. Une mise en œuvre de la liberté d’expression diversifiée mais aussi encadrée Selon l’article 10 de la constitution, chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par : ‒ La parole ; ‒ La plume ; ‒ L’image ; ‒ La marche pacifique Toutefois, il résulte de l’article 10 de la constitution que la liberté d’expression ne doit être utilisée pour porter atteinte à l’ordre public. A titre illustratif dans un souci d’assurer la sécurité de l’Etat, les agents publics sont tenus de respecter le devoir de réserve. Ces derniers doivent, en effet, faire preuve de neutralité et à ne pas divulguer des informations jugées confidentielles. Il existe une autre limite de la liberté d’expression qu’est l’obligation de respecter l’honneur et la considération d’autrui. Le code pénal dans son article 258 incrimine la diffamation définie comme « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé ». BIRAMAWA MAGAZINE - 43
Recommandations visant l’encadrement de la liberté d’expression par les pouvoirs publics Sont également incriminés les agissements tels que : ‒ L’injure ‒ L’atteinte de la vie privée ‒ L’apologie des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, des crimes de réduction en esclavage ou d'exploitation d'une personne réduite en esclavage ou des crimes et délits de collaboration avec l'ennemi ‒ La négation, la minoration ou la banalisation de ces crimes ‒ La provocation à discrimination, à la haine ou à la violence, 44-BIRAMAWA MAGAZINE La liberté d’expression et de la presse sont fondamentales dans toute démocratie. En effet, sans une presse libre de s’exprimer sans autorisation et sans censure autre que celles qui engagent la responsabilité et l’éthique du journaliste, il sera vain d’espérer asseoir une politique de bonne gouvernance, sous le contrôle de citoyens avisés et informés. Aujourd’hui, les restrictions administratives et judiciaires au droit à la liberté d’expression sont au cœur du débat politique au Sénégal, notamment à la veille des élections de février. Également, la circulation de certains ouvrages critiques envers le pouvoir en place est également restreinte. Ils s’y ajoutent aussi des cas de violence, d’harcèlements et d’intimidation contre les journalistes, les défenseurs des droits humains et les leaders politiques. En termes de recommandations, les pouvoirs publics sénégalais devraient : • Prendre des mesures d’urgence pour abroger les délits de presse notamment, les dispositions du code pénal et de procédure pénale sur la diffamation, la diffusion de fausses nouvelles, l’injure et offense au Chef de l’État et aux institutions nationales et étrangères; • Mettre fin aux attaques, intimidations et aux harcèlements administratifs et judiciaires intempestifs contre les journalistes et les opposants politiques qui expriment ou manifestent pacifiquement leurs opinions; • Mettre fin aux restrictions excessives et anti-démocratiques au droit à la manifestation publique pacifique. • Le gouvernement du Sénégal doit créer un environnement favorable à la liberté d’expression et particulièrement à l’épanouissement de l’entreprise de presse, en mettant en place un système d’aide structurelle à la presse et en adoptant des mesures fiscales qui prennent en compte la spécificité des entreprises de presse ; Khadim SENE Educateur Spécialisé
Développement personnel L’HABILLEMENT Nous vivons dans un monde où la première impression est devenue déterminante. Qu'on le veuille ou non, l'apparence physique prend de la place dans notre quotidien. Le choix de nos vêtements, la coupe, les associations de couleurs, forment un tout, une silhouette qui nous est propre et qui nous appartient. Nous avons évidemment un plein pouvoir sur une image qu'on véhicule mais c'est bien souvent par manque de connaissances que l'on ne travaille pas dessus ou qu'on y attache que peu de valeur. Voici trois choses importantes à savoir sur l’habillement. S’habiller joue un rôle essentiel dans la première impression que vous donnez aux autres. 46-BIRAMAWA MAGAZINE
En se basant uniquement sur notre apparence, les personnes que l’on croise jugent notre intelligence, nos compétences, notre niveau d’éducation, notre personnalité, notre sagesse, notre sens de l’humour, notre héritage social et culturel, notre savoir-faire et bien d’autres critères. Nous fonctionnons tous ainsi, c’est humain. Il est prouvé que dès les premières 30 secondes, les individus que l’on rencontre se font pas moins d’une douzaine de réflexions à notre sujet selon ce qu’ils perçoivent de nous. Vous avez donc moins d’une minute pour faire bonne impression auprès de quelqu’un que vous venez de rencontrer. Dans les années 80, le Dr. Albert Mehrabian, sociolinguiste, mena des recherches qui prouvèrent que nous envoyons constamment des messages silencieux, non verbaux. Son étude confirma que 55% des premières impressions sont basées sur l’aspect visuel, 35% sur les signaux sonores (notre façon de communiquer, notre ton et la modulation de notre voix…) et seulement 7% sur ce qu’on nous dit réellement. C’est un fait, votre image parle avant que vous ayez eu le temps d’ouvrir la bouche. Et si celle-ci ne s’accorde pas à vos propos, votre crédibilité en sera diminuée. Dans le monde des affaires, les actes parlent toujours plus fort que les mots. Cela ne changera jamais. La maîtrise parfaite de votre tenue vestimentaire peut faire la différence au moment de signer un contrat, de trouver un emploi, d’obtenir un rendez-vous, de grimper les échelons de votre entreprise. C’est un moyen de se singulariser dans un monde où la mode et les tendances tentent à nous habiller tous pareils, bien que certaines professions exigent des codes vestimentaires stricts à respecter ; Lorsqu'on se sent bien dans ses vêtements notre estime de nous-mêmes est naturellement plus haute, et lorsqu'on parvient à un résultat qui nous plaît le sentiment du devoir accompli s'y ajoute, ce qui renforce naturellement la confiance en soi. Apprendre à déterminer quels vêtements sont réellement alignés avec votre intérieur ne permet pas seulement de vous constituer une garde-robe qui vous va. Cela sert aussi, et surtout, à vous connaître et vous respecter. Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires Étrangères BIRAMAWA MAGAZINE - 47
DECOUVERTE Mouhamadou Thione SECK Fondateur de la plateforme DaralBi “ DaralBi est une plateforme d'annonces animalières regroupant une centaine d'utilisateurs africains. 48-BIRAMAWA MAGAZINE “
Pour ce numéro 9 de votre magazine, votre rubrique Découverte est consacrée à Mouhamadou Thione SECK. Mouhamadou est CEO du groupe KREAXION et fondateur de DaralBi « une plateforme d’annonces animalières regroupant une centaine d’utilisateurs africains. » Dans cet entretien Mouhamadou est revenu plus en détails sur son goût pour l’entrepreneuriat, son groupe KREAXION et sa plateforme Dalralbi. pour vous tenir informé de nos projets et surtout des nouveautés qui vont arriver. Quelles sont les grandes lignes de votre parcours de formation et professionnel ? Mon parcours a pris une forme sinusoïdale par rapport à ma formation de base. J’ai été dans l’une des plus grandes structures au Sénégal en termes d’effectif et cela a lourdement contribué sur mon expérience en termes de GRH. Après quelques mois, j’ai trouvé nécessaire de chercher de l’expérience dans le Droit privé, qui rime bien avec la GRH. “Aujourd’hui, je dirige une startup proposant des solutions digitales par rapport à la gestion, au marketing et à la communication en général.» Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Je me nomme MOUHAMADOU THIONE SECK, CEO du groupe KREAXION et fondateur de la plateforme DaralBi. J’ai 29 ans et je suis né à DAKAR au Sénégal. Après l’obtention de mon BAC en série L2, j’ai opté pour les études en management à l’Institut Africain de Management, là où j’ai eu mes premières fibres entrepreneuriales. J’ai poursuivi mes études à SUPDECO pour décrocher ma Licence Professionnelle en gestion des Ressources Humaines puis j’ai continué au niveau master que j’ai finalisé à l’université Internationale d’Agadir (UNIVERSIAPOLIS) au MAROC. Continuez à nous suivre sur les réseaux sociaux BIRAMAWA MAGAZINE - 49 Plus tard, je me suis intéressé au e-commerce avec la création d’une plateforme d’achat et de vente en ligne qui s’appelle KOLOBANE ANNONCES (qui est un des projets de KREAXION). Cette plateforme m’a donné quelques opportunités de marchés que j’ai exploité en découvrant le monde de la publicité audiovisuelle. Cette période coïncide avec mon départ du Sénégal pour le Maroc. Ce pays qui m’a accueilli à bras
ouvert au niveau scolaire comme au niveau professionnel. J’ai pu continuer mon master en Ressources Humaines et j’ai eu de l’expérience dans la vente. J’ai cumulé aujourd’hui toute cette expérience pour donner naissance à KREAXION. L’expression KREAXION regroupe deux mots majeurs qui reflètent des états d’esprits suivant une même logique de pensée : KREA : pour CRÉATION et AXION : pour ACTION. Ces états d’esprits résument largement les objectifs du groupe. Ceci étant dit que la création de l’action vers l’auditoire constitue le fer de lance voire l’ADN du groupe. Le groupe s’orientera sur différents domaines d’activités stratégiques : limit “DaralBi ne se e pas simplement à la vente d’animaux mais il y’a également la vente de produits animaliers comme les accessoires, l’alimentation, les médicaments et l’offre de services comme trouver un vétérinaire, une formation ou bien d’autres services gravitant dans le monde de l’élevage. » • La production audiovisuelle • Le marketing digital • Le e-commerce • L’évènementiel • Solutions IT Ces Domaines d’activités Stratégiques ci-dessus seront repartis sous quatre entités : • Kreaxion : Production audiovisuelle, Marketing digital et évènementiel • DaralBi : E-commerce (animaux) • Kolobane : E-commerce (général) • Seneduc : Solutions IT Vous êtes fondateur de DaralBi ? De quoi s’agit-il ? Comme je l’ai déjà mentionné, DaralBi est un des projets de KREAXION, peut-être est le plus connu. C’est une plateforme d’annonces animalières regroupant une centaine d’utilisateurs africains. Elle propose des services de visibilité́ aux acteurs de l’élevage qui sont au Bénin, Burkina Faso, Cote d'ivoire, Gabon, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal et le Tchad pour les exercices 2020-2025 puis l’intégration des autres pays africain sera fait au fur et à mesure. C’est une plateforme qui a déjà une particularité d’être né au Sénégal mais également qui tient à 50-BIRAMAWA MAGAZINE s’étendre un peu partout en Afrique pour à la fin assister à la naissance d’un nouveau marché africain concentré sur les échanges, l’achat et la vente d’animaux. DaralBi ne se limite pas simplement à la vente d ’ani m aux mais il y’a également la vente de produits animaliers comme les accessoires, l’alimentation, les médicaments et l’offre de services comme trouver un vétérinaire, une formation ou bien d’autres services gravitant dans le monde de l’élevage. L’objectif de DaralBi est de permettre aux éleveurs Burkinabés de pouvoir travailler avec les éleveurs Sénégalais, marocains, ivoiriens, maliens etc… DaralBi est africain. Comment vous est venu l’idée de mettre en place cette initiative ? Discuter et parler de projets potentiellement rentables est une de mes passions. Avec mon frère ISSA, nous parlions de projet et nous sommes rentrés dans cet univers animalier. A la base ce qu’on voulait faire, c’était ‘’Opération Tabaski’’ comme on a l’habitude de le dire ici au Sénégal. Mais nous nous sommes rendu compte que c’est une activité qui nécessite beaucoup d’énergie, de risques, de connaissances dans le milieu des moutons et surtout du temps. Nous nous sommes dit que ça sera mieux de consulter les gens du Daral et en prononçant ce terme surtout dans un contexte de COVID-19, la question magique est sortie : Pourquoi pas créer une plateforme d’achat de mouton : DaralBi.com ? Très rapidement l’idée nous a emballée et on a poussé la réflexion pour enfin concrétiser. C’est passé d’une discussion, puis l’idée est venue et on l’a fait.
Le challenge de DaralBi est d’éveiller et d’orienter les visions africaines sur l’élevage. Déjà participer à la digitalisation de l’élevage en Afrique est un honneur pour notre groupe mais également nous comptons nous élargir et être présent dans toute l’Afrique. Nous allons mettre tout en œuvre pour détecter, comprendre et vulgariser les bonnes pratiques de l’élevage en Afrique. Encourager les échanges de compétences, former les éleveurs, favoriser les croisements de races et faire de l’élevage un levier pour le développement du continent. Nous aspirons à être le plus grand portail animalier en Afrique. Comment vous contacter ? Nous sommes présents sur Facebook, Instagram, LinkedIn et Twitter. Nous sommes également joignables au +221761912136 et réactif par mail : contact@daralbi.com A qui s’adresse DaralBi ? (Vos cibles) DaralBi s’adresse à tous les africains exerçant dans l’écosystème des animaux. Que vous soyez fournisseur d’outils animalier ou acheteur, que vous soyez éleveur, vétérinaire, passionné des animaux, constructeur de fermes, fermiers, vendeur en gros ou détail, vendeurs d’accessoires ou de médicaments et même acteur pour la protection des animaux. “Aux jeunes comme moi, penchez-vous sur ce Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes en quête de vocation ? Je vais juste partir par une simple définition de la vocation qui est un métier auquel une personne est particulièrement attirée ou pour laquelle elle est apte, formée ou qualifiée. Donc aux jeunes comme moi, penchez-vous sur ce qui vous attire le plus, formez-vous pour être qualifié et pratiquez votre passion. Sans doute il y’aura des épines sur votre chemin mais bon, mettez les bonnes chaussures. qui Il y’a également des rubriques mensuelles qui traitent des sujets précis avec le but de donner les bonnes informations aux futurs acteurs de ce monde de l’élevage. vous attire le plus, formez-vous pour être qualifié et pratiquez votre passion. » Biramawa vous remercie. Quel est votre mot de la fin ? A part DaralBi, nous avons des services à proposer en communication audiovisuelle, en marketing digital, en Consultance et en coaching. Et quelles sont les perspectives d’avenir de DaralBi ? DaralBi est un challenge de l’élevage africain pour démontrer de quoi nous sommes véritablement capables si on utilise nos ressources dans ce domaine. Donc nous faisons un appel du pied aux PME et aux startups pour d’éventuelles collaborations. Nous remercions également Biramawa et toute votre équipe et vous souhaitons de meilleurs succès. BIRAMAWA MAGAZINE - 51
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