Abdoulaye NDIAYE Chancelier des BIRAMAWA MAGAZINE Ahmadou Bamba NDIAYE Contrôleur des Impôts et des Domaines "En 2010, j’ai obtenu mon baccalauréat avec la mention très bien..." Anna Thérèse CISS Directrice Magasin Auchan Retail Sénégal "Je suis la première recrue de Auchan Retail Sénégal" Michèle Alioune MBOUP CEO Africa Tourism Solutions BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière "Vivre Ensemble" de Mbour Affaires étrangères “Covid-19 et le monde : je note des démonstrations de forces et une vulnérabilité à grande échelle.” N°2 Du 1 Juillet 2020
SOMMAIRE Editorial Waly NDIAYE CEO Biramawa Njooko a jal,Jërëjëf, MERCI Edition spéciale Michèle BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Appel aux dons Entretien portrait 1 «En 2010, j’ai obtenu mon baccalauréat avec la mention très bien...» Ahmadou Bamba NDIAYE Contrôleur des Impôts et des Domaines Avis d’expert Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires étrangères «Covid-19 et le monde : je note des démonstrations de forces et une vulnérabilité à grande échelle.» Le coin d’autrui Ayoba FAYE Rédacteur en chef de Pressafrik « Quand l’Omnipotent entreprend de te caser à un point J, rien ne peut résister à Sa volonté.» Entretien portrait 2 Anna Thérèse CISS Directrice Magasin Auchan Retail Sénégal «Je suis la première recrue de Auchan Retail Sénégal» 2-BIRAMAWA MAGAZINE
Thierno NGAMB Agriculture Agronome Spécialiste en Sécurité Alimentaire et Résilience Ces sénégalaises qui choisissent de devenir agricultrice Droit du Travail et de la Sécurité Sociale Alioune FALL Juriste d’Affaires Inspecteur du travail et de la Sécurité Sociale La prime de transport Veille et Intelligence des Affaires Chercheur en Marketing Stratégique – UGB Moustapha FAYE Placement publicitaire dans les séries télévisées sénégalaises Découverte Alioune MBOUP CEO Africa Tourism Solutions «ATS est une société de prestations touristiques et événementielles.» DIPLOVAR Un regard aiguisé sur l’actualité internationale BIRAMAWA MAGAZINE - 3
EDITO 4-BIRAMAWA MAGAZINE
Njooko a jal,Jërëjëf, MERCI Au moment où j’écris ces lignes, Biramawa compte 1905 abonnés sur les réseaux sociaux. Le principal avantage d’une publication en ligne est de savoir exactement combien de personnes ont visité le magazine et combien de temps elles y restent pour lire nos articles. Grâce à cette technologie nous avons pu également constater que notre audience a considérablement augmenté ces deux semaines. Eu égard ce qui précède je tenais à vous dire merci chers lecteurs. Car la confiance qu’on nous accorde c’est grâce à vous. Alors continuez à nous lire, à nous faire part de vos impressions, encouragements et à partager nos publications. Cet engouement nous incite à nous améliorer. C’est pourquoi nous ne ménagerons aucun effort pour assurer la qualité du magazine et rester fidèle à nos objectifs que sont : ‒ Rester une tribune pour les professionnels passionnés ‒ Être une « lanterne » pour les jeunes en quête de vocation ‒ Vulgariser la vie sociale sénégalaise ‒ Mettre en exergue les initiatives Je remercie également tous les contributeurs qui, sans nul doute, par la qualité de leurs interventions, ont su susciter cet engouement auprès des lecteurs. Je me rappelle vous avoir contacté et sans hésiter vous avez adhéré au projet. D’aucuns se sont mêmes portés volontaires alors que j’en étais qu’au stade d’idées. Pour finir j’en profite pour vous informer, chers lecteurs, que l’équipe Biramawa s’agrandit. A partir de ce second numéro nous avons le plaisir d’accueillir la rubrique « Droit du travail et de la sécurité sociale » de Monsieur Alioune FALL. Waly NDIAYE CEO Biramawa L’ÉQUIPE BIRAMAWA Serigne Amar Mbacké SARR Chercheur en Droit privé Expert maritime en formation Ayoba FAYE Journaliste d’investigation – Rédacteur en chef Pressafrik Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique – UGB Omar Mallé SAKHO Doctorant à l’Université Cheikh Anta Diop, Laboratoire LARHISA. Thierno NGAMB Agronome, Spécialiste en Sécurité Alimentaire et Résilience Guilaye TINE Designer-Digital Marketer-Telemarketer CEO IN'FINITY Djiby SADIO Photographie CEO Studio 13 Alioune FALL Juriste d’Affaires Inspecteur du travail et de la sécurité Sociale contactez nous:contact@biramawa.com BIRAMAWA MAGAZINE - 5
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EDITION SPECIALE Michèle BURON-MILLET Créatrice de la pouponnière “Vivre Ensemble” de Mbour Le magazine Biramawa à travers sa rubrique " Edition spéciale "a souhaité donner la voix à la Pouponnière "Vivre Ensemble "de Mbour. Créée en 2002 la pouponnière est un "lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman ". Confrontée à des difficultés à cause de la crise sanitaire, la pouponnière fait appel à toutes les bonnes volontés. Vivre Ensemble – La Pouponnière de Mbour La Pouponnière de Mbour a vu le jour en Janvier 2002, Michèle BURON-MILLET en est la créatrice. C’est un lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman. Elle permet aux orphelins de mère ou aux enfants dont la maman ne peut pas s’occuper (pour des raisons gravissimes), de vivre protégés, leurs premières années de vie si fragile, avant de regagner leur famille au bout d’un à deux ans. Très rapidement, l’association se développe et il apparaît que tous les enfants ne peuvent rentrer chez eux (rejet de la famille ou mauvaises conditions d’accueil). En 2003, les Unités Familiales sont créées pour prendre le relais et s’occuper de ces enfants qui sortent de la Pouponnière, mais ne peuvent pas rentrer en famille. Avec le temps la Pouponnière a acquis une certaine notoriété au vu du sérieux des professionnels. Aujourd’hui la Pouponnière compte 136 salariés et 148 enfants. Vivre Ensemble c’est aussi et avant tout un séjour de rupture, crée en 2001 pour des jeunes français en dif8-BIRAMAWA MAGAZINE ficultés. Ils restent durant 9 mois et participent à des chantiers humanitaires (reconstruction, réhabilitation dans les villages ), ils sont aussi amenés à faire un stage dans la pouponnière. L’objectif étant de les remobiliser et de les valoriser à travers l’aide apporté à la population locale défavorisée. Le projet est double et complémentaire, en effet une grande partie du financement des frais de fonctionnement de la Pouponnière provient du séjour de rupture lui même. En raison de la situation sanitaire mondiale l’équipe de direction de Vivre Ensemble a dû prendre des mesures rapidement. Début mars l’association s’est vue fermer ses portes aux visiteurs, nombreux chaque jour et en provenance d’Europe. Il a fallu ensuite faire de même pour l’accueil des bénévoles, une quarantaine par mois à nous apporter leur soutien. Enfin depuis maintenant le mois de mars le confinement des enfants et du personnel c’est organisé. Notre souhait comme toujours est de préserver nos enfants, mais aussi le personnel
qui s’en occupe. Nous avons réussi à composer une équipe de volontaires pour rester confinés. Aujourd’hui 250 personnes sont au centre, dont 148 enfants. L’ensemble du personnel est mutuellement très solidaire, ils sont comme une grande famille. Et ce malgré l’inquiétude pour leur famille respective à l’extérieur. Nous nous devons maintenir les salaires. Pour les salariés sur place mais aussi tout ceux, qui de chez eux, sont au chômage technique et pour qui nous souhaiterions maintenir le salaire initial. Nous devons aussi assurer l’approvisionnement de l’association en denrées alimentaires, produits d’entretien, d’hygiène, médicaments. Cette situation engendre une augmentation considérable nos dépenses quotidiennes, pour lesquelles nous avions déjà des difficultés de prise en charge tout au long de l’année. Du fait de l’absence de visiteurs et de bénévoles, nous constatons une baisse des dons au quotidien. Nous gardons aussi en tête que les jeunes accueillis en séjour de rupture peuvent à tout moment être rapatriés en France, en fonction de l’ évolution de la situation. L’avenir de la Pouponnière en deviendrait alors très incertain. Nous sommes en permanence à la recherche de soutien pour nous aider dans la prise en charge des frais de fonctionnement et le maintien des activités de l’association. Les sources de financements : (Budget total annuel 291 332 806 FCFA) ‒ Vivre Ensemble Madesahel, séjour de rupture : 44 % du budget total de la Pouponnière. ‒ L’état Sénégalais 10 000 000 CFA ‒ L’association Louly l’Ecole au Sénégal , tous les frais liés à la scolarité des enfants : 5 262 087 FCFA (année scolaire 2018-2019) ‒ La Banque Mondiale 4 520 000 CFA en 2019 ‒ 270 parrains pour environ 51 085 900 CFA par an ‒ Le reste des financements dépendent des dons de particuliers et entreprises. Nous contacter : ‒ Accueil : + 221 33 957 31 36 ‒ E-mai : contact@lapouponnieredembour.org ‒ Responsable communication : Arnoult Mathilde ‒ Tel : + 221 77 881 83 60 Nous aider : ‒ Orange Money : + 221 77 500 19 32 ‒ Faire un don en ligne :https://www.helloasso.com/ don/associations/vivre-ensemble-la-pouponniere ‒ Notre site Voici quelques chiffres : Effectif de la Pouponnière : ‒ La Pouponnière : 91 bébés de 0 à 2 ans. ‒ Les Unités Familiales : 37 enfants de 2 à 6 ans. ‒ La Grande Enfance : 20 enfants de plus de 6 ans. ‒ Enfants accueillis en ce moment : 148 ‒ Enfants accueillis et sauvés depuis janvier 2002 : 1 260 ‒ Employés à la Pouponnière : 136 pouponnieredembour ‒ Devenir parrain ‒ Faire un don par virement bancaire : IBAN : FR76 4255 9100 0008 0040 4472 464 BIC : CCOPFRPPXXX Intitulé du compte : Vivre Ensemble, la Pouponnière internet: http://www.lapouponnieredembour.org ‒ Notre page facebook: https://www.facebook.com/ BIRAMAWA MAGAZINE - 9
ENTRETIEN POTRAIT 1 Ahmadou Bamba NDIAYE Contrôleur des Impôts et des Domaines «En 2010, j’ai obtenu mon baccalauréat avec la mention très bien...»
Ahmadou Bamba NDIAYE est Contrôleur des Impôts et des Domaines. Dans cet interview il revient sur son parcours de formation marqué notamment par l’obtention en 2010 du Diplôme de Baccalauréat avec la mention Très Bien. Bamba adresse également des conseils aux jeunes qui souhaitent exercer la même profession que lui. Qui est Ahmadou Bamba NDIAYE ? Je suis un jeune sénégalais de 30 ans, marié et père de deux enfants. Je suis né à Tivaouane. Mais j’ai grandi entre Dakar, Thiès et Saint Louis. Je suis un talibé mouride, passionné par la déclamation des panégyriques de mon homonyme. Passionné aussi de films, séries, de sport, de littérature entre autres passions. « A l’âge de 06 ans, je suis allé à l’école coranique communément appelée « daaraa » pour y être initié à l’apprentissage du Saint Coran, de la sounna ou tradition prophétique ainsi que les sciences islamiques diverses. » Quel poste occupez-vous actuellement ? Actuellement, je travaille comme Contrôleur des Impôts et des Domaines au Centre des Services Fiscaux de Mbour. Je suis affecté au Bureau des Domaines dudit CSF depuis juillet 2016 où j’anime l’Unité de Gestion des Procédures domaniales numéro 01, concernant les communes de DIASS, SINDIA, POPENGUINE-NDAYANE, NGUEKOKH, MALICOUNDA, MBOUR, SANDIARA, THIADIAYE, SESSENE, NDIAGANIAO, FISSEL ET JOAL-FADIOUTH. Pouvez-vous revenir sur votre parcours de formation ? Et Ou avez-vous effectué vos études ? A l’âge de 06 ans, je suis allé à l’école coranique communément appelée « daaraa » pour y être initié à l’apprentissage du Saint Coran, de la sounna ou tradition prophétique ainsi que les sciences islamiques diverses. Après deux ans de formation, mon père m’a inscrit à l’école primaire dénommée POINT E 2. Après un séjour de quatre années dans ledit établissement, mon père a été affecté à Thiès et je suis allé le rejoindre. J’y ai fait les classes de CM1 et CM2. Après l’obtention de mon CFEE, en 2003, je suis allé au collège MBOUR 01, situé non loin de la maison familiale. Remarque, cette année 2003 a fortement marqué mon existence dans la mesure où j’y ai remporté pas mal de prix, notamment un concours national en arabe et un autre en éducation artistique organisé par le FNUAP. Jusqu’à cette année, j’alliais les études françaises et celles coraniques. Ce qui n’était pas facile du tout, combinaison qui me prenait également beaucoup d’énergie et de temps mais je savais que c’était mon intérêt personnel et ma formation spirituelle qui étaient en jeu. Ce qui m’a aidé à le supporter sans trop me plaindre. En 2007, j’ai eu mon BFEM avec comme particularité le fait que j’étais premier de mon centre d’examen. Une année auparavant, ma grande sœur avait réussi le même exploit en étant, elle aussi, première du même Centre. A l’époque, j’avais commencé à m’intéresser à l’interprétation musicale et il n’était pas rare de me voir sur le podium des journées culturelles scolaires reprendre des chansons célèbres. Le BFEM en poche, je suis allé au mythique et célèbre Lycée Malick SY de Thiès poursuivre mes études. Après trois années intenses et passionnantes passées à la vitesse de la lumière, j’ai obtenu mon baccalauréat, série L ‘1. Un exploit, j’ai envie de dire, s’est produit en 2010 lors de l’examen du Baccalauréat. Pouvez-vous nous en parler ? Mdr. En 2010, j’ai obtenu mon baccalauréat avec la MENTION TRÈS BIEN, avec une moyenne de 16, 04 devenant, encore une fois de plus, premier de mon Centre d’examens. Une chose assez rare chez un bachelier contemporain. BIRAMAWA MAGAZINE - 11
Comment avez-vous accueilli cette belle réussite ? Vos proches devaient-être très fiers de vous ? A vrai dire, cette mention ne me surprenait guère car cela était juste venu consacrer et récompenser une dure année de travail acharné, ou j’étais à cheval entre trois classes dans lesquelles je suivais des cours en même temps, sans compter que j’étais inscrit à deux cours spéciaux de renforcement histoire de rehausser mon niveau. Mes parents, par contre, mes amis, ma famille de manière générale, ils étaient extrêmement contents, heureux et fiers de moi. Pour eux, cela relevait de l’ordre de l’exploit alors que pour moi, le résultat accompli était juste proportionnel aux efforts soutenus et résolument fournis en cours d’année. Pouvez-vous partager le secret de cette belle réussite avec nous ? D’aucuns se sont empressés de dire : « Oh c’est juste un génie, rien de plus ». Mais le génie, comme disait un de mes profs, est composé de 70% de travail sans relâche et de 30 %, à peine, de relaxation, de repos, après le sentiment d’un travail bien accompli. Pour obtenir ce que les autres n’ont pas eu, il faut faire beaucoup plus d’efforts que les autres, c’est tout. A l’époque, nous faisions des journées continues allant de 08 h a 14 h. Ensuite, je faisais des cours de renforcement entre 14h et 16 h. Une fois à la maison et après un petit repos, le groupe de travail restreint que nous avions constitué, se réunissait au CEM HLM ROUTE DE MBOUR, histoire de réviser à fond les leçons écrites le matin et faire le maximum d’exercices possible en maths, anglais, espagnol et philo surtout. Il s’agissait d’un groupe très sérieux et dynamique qui mettait en avant la réussite collective sur toute autre considération ou aspiration susceptible d’intéresser des jeunes de notre âge d’alors, 20 ans. « …le génie, comme disait un de mes profs, est composé de 70% de travail 12-BIRAMAWA MAGAZINE sans relâche et de 30 %, à peine, de relaxation, de repos, après le sentiment d’un travail bien accompli. Pour obtenir ce que les autres n’ont pas eu, il faut faire beaucoup plus d’efforts que les autres, c’est tout. » D’après vous peut-on réussir dans les études et avoir à la fois une vie sociale épanouie en tant que jeune? Tout dépend essentiellement de l’angle sous lequel on analyse la notion d’épanouissement. Nous avons eu une enfance et une adolescence très épanouies. Notre principal centre d’intérêt était la lecture de romans, de livres de tout acabit et le cinéma. Une fois à l’Université aussi, nous étions dans les mouvements culturels et cultuels mourides au sein desquels nous avons vécu des expériences inoubliables et ressenti des émotions extrêmement fortes. Vous avez fait des études en Droit à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Pourquoi avoir choisi ce parcours ? Dans notre famille, presque tout le monde a suivi des cours de droit. Mon père, mon grand frère, ma
grande sœur et ma petite sœur. Pour vous dire que le droit occupe une place prépondérante, fondamentale dans nos vies. Au début, l’idée était de faire une année de droit à l ‘UGB puis, soit de partir en France y poursuivre mes études, soit de changer de discipline et d’aller titiller les Sciences Politiques. Mais après une année de droit, j’ai chopé le virus et développé un amour incommensurable pour les sciences juridiques. En plus, je me suis vite rendu compte que les études de Droit m’offraient de belles perspectives de carrière avec toutes sortes de débouchées les unes aussi intéressantes que les autres. Et donc, j’ai poursuivi l’étude des sciences du droit et sans regrets ultérieurs, aucun. Il y avait un équilibre parfait entre mes différentes activités, entre mes centres d’intérêt : études, dahiras, sport. Il y avait une fraternité sincère entre étudiants, une entraide pérenne et une culture permanente de l’excellence. C’est cela qui m’a le plus marqué et manqué, venant de l’UGB. Parlons maintenant de votre parcours professionnel. Que s’est-il passé ensuite ? En 2013, après l’obtention de ma licence en droit des entreprises privées et suite au rappel à Dieu de mon vénéré père, j’ai dû suspendre les études pour des raisons sociales. Je suis ainsi allé faire le prestigieux concours de l’ENA où j’ai, par la suite, réussi à intégrer le cycle B, de la section Impôts et Domaines de la Division Économique et Financière. Après deux ans de formation, j’ai été mis à la disposition du Centre des Moyennes Entreprises sis à Ouakam. Après un court séjour de 06 mois, j’ai ensuite été affecté au CSF de Mbour où je sers depuis juillet 2016, comme relaté ci-dessus. « Pour occuper le même poste, il faut juste avoir fait la formation à l’ENA, le reste viendra progressivement notamment avec l’expérience acquise au Bureau et sur le terrain[...]Privilégier aussi, au cours de leur cursus, les filières juridiques, politiques et économiques. Mais, au-delà, tous les profils sont éligibles et susceptibles de travailler à la DGID. » Pouvez-vous revenir sur votre vie d’étudiant à l’UGB ? Vous devez être nostalgique ? Oh que oui. J’ai passé à l’Université les plus belles années de mon existence. Quelles sont vos missions ? Mon travail tourne autour des tâches suivantes : -Accueil, information et orientation des -clients ou usagers du service public ; -Instruction des demandes de bail et de cession définitive ; -Instruction des demandes d’autorisation de céder ou d’hypothéquer des droits réels immobiliers ; -Instruction des demandes d’autorisation de construire, de lotir, de simple division et d’ouverture et d’exploitation de mines et carrières ; BIRAMAWA MAGAZINE - 13
-Instruction et gestion du contentieux en matière domaniale ; -Liquidation et suivi des paiements d’impôts et de taxes dus pour occupation du domaine de l’État et, accessoirement, du domaine public maritime et fluvial. Quels sont les prérequis pour occuper le même poste ? Pour occuper le même poste, il faut juste avoir fait la formation à l’ENA, le reste viendra progressivement notamment avec l’expérience acquise au Bureau et sur le terrain. Une formation préalable ou postérieure en droit ou en économie peut se révéler d’une certaine utilité. Une bonne culture générale aussi diverse que variée ne serait pas de trop. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent exercer le même métier ? Mon conseil serait de travailler, d‘encore travailler et de toujours travailler comme le préconisait le Président WADE. Comme le dit l’adage populaire, seul le travail paie mais aussi, après l’effort, le réconfort. Privilégier aussi, au cours de leur cursus, les filières juridiques, politiques et économiques. Mais, au-delà, tous les profils sont éligibles et susceptibles de travailler à la DGID. Et enfin, préparer sérieusement et rigoureusement le concours de l’ENA qui est un brin difficile. Au-delà de votre vie professionnelle quels sont vos hobbies ? En dehors de mon travail, mes activités essentielles tournent autour du sport, de la lecture, du visionnage de films et séries et enfin, de la participation aux activités cultuelles (relevant du Culte, de la foi) et culturelles de mon dahira. Je suis aussi passionné de débats politiques, économiques, culturels. 14-BIRAMAWA MAGAZINE Étant un fédérateur né, j’aime aussi réunir les gens, surtout ceux qui me sont chers, autour de sujets ou d’intérêts communs. Les pays du monde notamment le Sénégal font face à une situation très grave (COVID 19). Quels sont d’après vous les impacts de cette pandémie sur le plan fiscal ? Le monde connaît effectivement une crise sanitaire sans précédent. Dans le contexte de la mondialisation, le monde étant devenu un village planétaire, le Sénégal ne pouvait pas échapper à cette vague de contamination virale. Dès le début de la crise, les grandes nations européennes nous avaient prédit de nombreux morts. Mais les sénégalais ont fait preuve de courage, de responsabilité, d’abnégation et de professionnalisme dans la gestion de cette pandémie. Cela s’est traduit par des statistiques croissantes de cas d’infectés certes mais maitrisés par nos services de santé, avec une nette amélioration de la qualité de traitement des malades. Le Président de la République a pris une batterie de mesures parmi lesquelles la plus notable sans doute est l’annulation d’une valeur de 200 milliards représentant des dettes fiscales. Les recettes fiscales, du point de vue de leur recouvrement ont fortement chuté. Les pénalités ont assez souvent fait l’objet de renonciation au nom de la clémence administrative. Les effectifs ainsi que le temps de présence au Bureau ont été fortement réduits. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin Je vous remercie infiniment pour m’avoir donné la possibilité de m’exprimer sans détours et de véhiculer certaines de mes idées sur cette plateforme. Je prie Dieu pour qu’il nous aide à combattre et repousser à jamais cette maladie mais aussi qu’il nous aide à gravir les échelons d’une réussite optimale, sans embuches, ambages ni anicroche.
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AVIS D’EXPERT 16-BIRAMAWA MAGAZINE
COVID-19 ET LE MONDE : JE NOTE DES DÉMONSTRATIONS DE FORCE ET UNE VULNÉRABILITÉ A GRANDE ÉCHELLE Le Coronavirus secoue la planète ! 2020 ou l’année de la pandémie ! Ces « UNE » alarmantes ont fini par polluer notre quotidien. Je crois qu’il n’est pas exagéré d’accepter que la crise sanitaire actuelle est la plus importante de ces trois dernières générations. Beaucoup pourrait en effet être dit sur le CORONAVIRUS : son apparition, sa propagation ou encore ses innombrables conséquences. Mais un regard avisé arriverait à un constat simple : le VIRUS met en exergue des réalités déjà existantes. UN JEU DE PUISSANCE…COMME TOUJOURS Pour avoir une idée sur les démonstrations de force durant cette période que nous traversons, il suffit de jeter un regard sur les plans de sauvetage économique initiés un peu partout mais aussi les gros efforts fournis par les Puissances pour réaliser des infrastructures tape à l’œil. LA RIPOSTE ECONOMIQUE Début avril 2020 : la moitié de l’humanité est confinée. Cette situation engendre inévitablement une diminution des activités professionnelles, des productions, des services. Pour pallier cette situation complexe, de nombreux États et organisations internationales ont mis en place des politiques économiques de riposte. Ainsi, le 18 mars 2020, la Banque Centrale Européenne annonce un plan de sauvetage à hauteur de 870 milliards d’euros (toutes mesures confondues) tandis que la Commission européenne a présenté un plan d’emprunt commun le 27 mai 2020. Le 25 mars 2020, une enveloppe 2.000 milliards de dollars est débloquée par le trésor étasunien pour venir en aide aux particuliers, aux entreprises, et tenter de compenser une hausse temporaire de 3,3 millions de chômeurs. A Pékin, la stratégie de relance économique pour surmonter l’impact de la pandémie combine des investissements dans des technologies innovantes telles que la 5G ou la construction de routes. La construction de dizaines de nouvelles centrales au charbon est annoncée dans le cadre d’un plan de relance pour son économie de 50 billions de yuans (6,5 milliards d’euros). Coté africain, certains pays ont fait preuve de leur capacité à gérer cette crise sanitaire, même si ici, le jeu de puissance est très…très discutable. Les États africains continuent quand même de prendre un certain nombre de mesures. Par exemple, face à la propagation du coronavirus, le Gouvernement ivoirien a annoncé un plan de soutien à l’économie de 650 milliards FCFA, dont 300 milliards FCFA dédiés explicitement aux filières agricoles, selon un communiqué officiel. Au Sénégal, dès le 23 mars, les Élites ont annoncé la création d’un Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du COVID-19 (FORCE-COVID-19) doté de FCFA 1 000 milliards (€ 1,5 milliard). Une enveloppe de FCFA 50 milliards (€ 76 millions) a été consacrée à l’achat de vivres pour l’aide alimentaire d’urgence. Ces efforts africains analysés à l’échelle mondiale pourraient être minimes, mais entre pays voisins, ils valent leur pesant d’or. L’intérêt de ces plans de sauvetage est double. Premièrement, il s’agit bien sûr de sauvegarder le plus possible l’économie du pays en vue d’une reprise des activités dans un futur proche. Mais ne nous trompons pas, Il s’agit ici d’un jeu du paraître. Mettre en place des plans de sauvetage de valeurs très importantes est synonyme de puissance économique et, par conséquent, de consolidation d’une place de meneur de rang mondial en ces temps de crise. INFRASTRUCTURES HOSPITALIÈRES ET RECHERCHE DU VACCIN MIRACLE La capacité d’un pays à gérer la pandémie est un enjeu international. Chaque pays souhaite se positionner comme figure de proue de la lutte contre le virus. Cette course à la sortie de crise est particulièrement illustrée par les gestions des systèmes hospitaliers. BIRAMAWA MAGAZINE - 17
En ce sens, la Chine a réalisé l’exploit logistique de construire un hôpital « en dur » à Wuhan, ville apparemment originelle du virus, du 24 janvier au 2 février 2020, soit en dix jours. Ce dernier fait 25 000 mètres carrés, a une capacité de 1 000 lits et a nécessité 4 000 ouvriers jour et nuit. Par ailleurs, la Chine a spécialement construit un second hôpital, mis en service le 6 février 2020 à Wuhan, d’une capacité avoisinant les 1 500 lits. Les deux hôpitaux auraient coûté l’équivalent de 39 millions d’euros au Gouvernement. Nous sommes en avril 2020.L’’USNS Mercy est amarré à Los Angeles alors que l’USNS Comfort rejoint New York. Disposant chacun de 12 blocs opératoires et de 80 lits de soins intensifs, ces anciens pétroliers, construits en 1976 et convertis en navires-hôpitaux au milieu des années 1980, peuvent accueillir un millier de patients au total. Côté européen, après le montage d’un hôpital militaire à Mulhouse –France- de nombreux ponts aériens s’effectueront pour transférer des malades entre la France et l’Allemagne. Il faut aussi noter la construction d’un hôpital en préfabriqué à Golokhvastovo, au sud-ouest de Moscou, d’une capacité prévue de 500 lits, pour un coût estimé par le Kremlin à l’équivalent de 105 millions d’euros. Cette construction intervient alors même que la Russie n’enregistrait « que » 130 décès pour 2 186 cas confirmés au 12 avril 2020. Ces infrastructures ont certes un but sanitaire mais ils se présentent aussi comme des symboles de puissance. La construction d’un hôpital d’une taille conséquente en un temps record est un luxe ostentatoire que seules certaines puissances peuvent se permettre. La recherche de vaccin est aussi à l’ordre du jour. C’est simple : la découverte de ce miracle offrirait à un pays une tribune mémorable. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio GUTERRES, a été clair : un vaccin sûr et efficace serait « le seul outil permettant un retour du monde à un sentiment de normalité ». Il « sauverait des millions de vie » et économiserait « des milliards innombrables de dollars ». 18-BIRAMAWA MAGAZINE Une petite recherche permet de constater qu’il y a plus de 100 projets en lice dans le monde, une dizaine d’essais cliniques déjà en cours et l’espoir de disposer, d’ici quelques mois, d’un vaccin efficace : jamais la recherche vaccinale n’aura été aussi massive et rapide. Dans ce contexte, le Géant Chinois s’illustre encore : dans le vaste complexe pharmaceutique Sinovac Biotech, des équipes travaillent jour et nuit. Le laboratoire pharmaceutique coté au Nasdaq a annoncé qu’il était prêt à produire 100 millions de doses de vaccin par an sous le nom commercial de « Coronavac ». Mais ce n’est pas tout : le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer indique déjà qu’il mise sur la production de 10 à 20 millions de doses de vaccin expérimental d’ici la fin de l’année 2020.
UNE VULNÉRABILITÉ A GRANDE ÉCHELLE En France, l’Institut Pasteur démarrera des essais cliniques pour son projet de vaccin le plus avancé en Juillet et espère des premiers résultats en octobre, selon sa coordinatrice. Certains pays pré achètent des stocks du vaccin avant même qu’il ne soit découvert et fabriqué. Le même scénario se retrouve dans les quelques rares pays où se trouvent des fabricants de vaccins : accaparement des stocks, commandes avant production, financement de la recherche pour bénéficier de la priorité sur les autres. Il faut montrer ses atouts et les rapports de force sont, comme toujours, perceptibles. Seulement, au-delà de toute cette bataille, une réalité est persistante. « Les grands acquis de l’homme tout comme les plus petits peuvent disparaître en un clignement d’œil ». Cette vérité est plus que jamais perceptible. Un virus est en effet venu changer radicalement la perspective. En quelques jours, on a noté des frontières fermées, tout un monde ou presque placé sous couvre-feu, des humains isolés les uns des autres et l’adoption unanime du télétravail. Aucun lobby d’aucune sorte n’a été consulté, même pas pour la forme, aucun passe-droit n’a été accordé. Les prévisions économiques prévoient que la croissance mondiale pourrait être réduite de moitié cette année, à 1,5% contre une prévision antérieure de 3 %. Selon la CEA, le COVID-19 pourrait faire chuter les recettes d’exportation de combustibles de l’Afrique à environ 101 milliards de dollars en 2020. Elle ajoute que les envois de fonds et le tourisme seront également touchés, car le virus continue de se propager dans le monde entier, ce qui entraîne une diminution des flux d’IDE, une fuite des capitaux, un resserrement du marché financier intérieur et un ralentissement des investissements - donc des pertes d’emplois. Tout ça à cause d’un petit virus. Un retournement de situation aussi spectaculaire montre parfaitement à quel point les acquis essentiels du développement humain peuvent être remis en question. Nous sommes tous semblables face à une telle catastrophe, peu importe nos différences du point de vue ethnique, religieux, financier et encore...Il n’existe ni de « grands » ni de « petits » mais simplement des Humains, parfaitement vulnérables. Selon Hervé Desbois « La vie est un bon professeur. Encore faut-il savoir l’écouter ». Des changements devront être opérés, sous plusieurs aspects de notre vécu quotidien. Mais encore faudrait-il s’en persuader car après tout, des catastrophes on en a connu dans l’histoire. Abdoulaye NDIAYE Chancelier des Affaires étrangères BIRAMAWA MAGAZINE - 19
Coin D’AUTRUI Bonzzzouuurrr warahmatullah, chers lecteurs, lectrices du Quinzomadaire Biramawa… Nous en étions où lors de la première prise de contact ? Ah oui, j’avais atterri à Walf Grand’Place après n’avoir jamais voulu devenir un journaliste. C’est vous dire combien le destin peut être persuasif et ténu. Quand l’Omnipotent entreprend de te caser à un point J, rien ne peut résister à Sa volonté. Toutefois, Il ne t’y dépose pas souvent directement. Et c’est souvent là que se trouve la différence entre les Uns et les Autres. Du point A, à celui où vous serez assigné dans les limites du temps qui vous est imparti dans cette vie, il y a un parcours, des épreuves, des écueils, des obstacles…N’ayez pas peur d’eux. Faites-en vos meilleurs alliés. Car ils sont là pour forger celui que vous serez demain. Et d’habitude, c’est ce dernier que la postérité et l’histoire retiendront. La galère était mon plus fidèle compagnon Je n’ai pas atterri au Groupe Walfadjiri juste après ma licence en Journalisme et Communication. Comme je l’ai indiqué dans le premier numéro de votre Magazine, le journalisme ne m’intéressait pas vraiment. La preuve, pendant les vacances des Première et Deuxième années d’étude à l’ISC, au moment où mes promotionnaires cherchaient et effectuaient des stages dans les rédactions de Presse écrite, 20-BIRAMAWA MAGAZINE Radios et Télévisions de la place, moi je me précipitais dans les Niayes de Mboro pour jouer les Navétanes (championnats populaires de football entre quartiers organisés sur toute l’étendue du territoire sénégalais pendant les vacances scolaires et académiques). Je m’accrochais à un rêve qui me fuyait. Mais il est souvent très difficile de se départir d’une passion de jeunesse. Jusqu’au jour où le destin vous met en face d’un gigantesque mur noir et que vous réalisez ensuite qu’il n’y a plus qu’une seule possibilité pour continuer :Retourner en arrière et Tourner la page. Bref, après la Licence, j’ai déposé mon pauvre CV dans des agences de Communication et de Web Marketing, dans des Centres d’appel etc. Espérant naïvement, que mon téléphone allait sonner d’un jour à l’autre pour un entretien. Après trois mois, le seul appel que j’ai reçu venait d’un célèbre Centre d’appel niché à Dakar. Quand j’ai vu l’indicatif 33 8…, j’ai aussitôt sursauté du lit. De l’autre bout du fil, un gars me demande de confirmer l’identité qu’il y avait sur mon CV. Dès que ce fut fait, il me demande si j’étais prêt pour entretien téléphonique. Je lui sers avec assurance un grand OUI. La suite fut catastrophique. Je butais sur les mots, ne savais même pas quoi répondre sur certaines questions d’actualité, tergiversais avec une voix tremblotante. Ce fut tout simplement lamentable. Par politesse, le gars me fit savoir que mon profil ne correspondait pas au poste recherché et que si une autre opportunité se présentait, ils allèrent me contacter. J’ai alors fait une croix sur les Centres d’appel. Un petit frère à moi, qui travaillait dans une agence de sondage et d’études et qui nous recrutait souvent avec d’autres potes, pour effectuer des enquêtes auprès de l’opinion a alors parlé de mon profil à un des responsables de son bureau. Il y avait un poste de pigiste publicitaire qui venait de se libérer et comme il y avait sur mon CV Journalisme et COMMUNICATION, je fus convoqué pour une entrevue avec le responsable du département Pige Publicitaire. Mon excitation est retombée dès que le gars m’a signifié ce à quoi mon job consistait. Et surtout ce que je devais toucher comme salaire à la fin du mois en travaillant 6 jours sur 7, 8 heures par jour : 25 000 mille Fcfa. Je devais quitter chaque jour Pikine pour me rendre près du Canal de Soumbédioune. J’arrivais souvent en retard. Il fallait prendre les « Ndiaga Ndiaye » jusqu’au marché Petersen. Ensuite, n’ayant pas les moyens de payer un taxi, j’utilisais le premier moyen de transport connu par l’Homme (les pieds), jusqu’à Soumbédioune. Tenez-vous bien, chers lecteurs, lectrices de Biramawa, je n’ai
jamais perçu ces 25 mille Fcfa parce que les retards étaient déduits de mon salaire. Ce qui fait que je me retrouvais avec 18 à 19 mille Fcfa chaque fin du mois. Pire, ce travail ne m’apportait aucune plus-value en termes de compétence. Il suffisait juste de répertorier toutes les pubs qui passaient sur une station radio dédiée et de les mettre sur une base de données électronique. Rien de spécial. Même un élève de la classe de 3e pouvait le faire. Je fus viré après six mois pour cause de retards et absences répétés. À l’époque, je ne savais que ce licenciement était une porte ouverte à ma carrière de journaliste. Galérer, je n’ai fait que ça. Entre 2007 et 2016. Par intermittence, je goûtais aux délices de la vie. C’est comme ça que j’ai appris à devenir un homme… La main tendue de Jean Meissa Diop Un mois après mon licenciement de l’agence d’étude et de sondage, j’ai décidé d’aller déposer mon CV à Walfadjiri où l’un de mes professeurs de Presse écrite dirigeait une rédaction. Je me rappelle qu’en montant sur le car « Ndiaga Ndiaye » pour y aller, les pickpockets m’ont pris le seul téléphone portable que j’avais et avec lequel je devais appeler monsieur Diop une fois devant les locaux du fameux groupe de presse. Il m’a fallu négocier plus de 30 minutes avec le vigile pour qu’il me laisse entrer. Après un entretien avec Jean Meissa, mon numéro fut donné à Moustapha Diop, qui était le Coordonnateur de la rédaction de Walf Grand’Place. Il m’a appelé cinq jours après (j’avais eu le temps de récupérer mon numéro et de trouver un portable par le biais d’un ami) pour me dire que je devais commencer un stage à Walf le lundi suivant. C’est là que tout est parti. Et c’est dans cette rédaction que je me suis découvert une qualité innée qui peut valoir plus que tous les diplômes que vous pourrez engranger durant votre cursus :La Capacité d’Adaptation. Je n’avais jamais pratiqué le journalisme auparavant. Je n’avais jamais travaillé dans une rédaction avant. C’était ma toute première fois. Et pourtant, moins de six mois après mes débuts, j’étais devenu le chouchou de Moustapha, qui avait fini par faire de moi l’Envoyé spécial de la rédaction à l’Intérieur du pays, dans un contexte de campagne électorale 2012 très tendue. Il savait que j’avais très vite compris la ligne éditoriale People du journal Walf Grand’Place. Et que je ne traitais presque jamais de la même manière un événement couvert et relayé par tous les médias. Quand je couvrais un combat de lutte, c’était dans un angle différent et bien particulier. Quand je couvrais un match de football du championnat sénégalais ou même de l’Équipe nationale, c’était toujours différent. J’avais, en plus de mes capacités rédactionnelles assez bonnes, une touche décontractée et surtout provocatrice dans mes textes. Et ça, Moustapha aimait beaucoup. « Si vous allez couvrir un événement pour écrire ce que tout le monde va publier demain dans les journaux, il vaut mieux laisser tomber et nous faire économiser du carburant », disait-il souvent en réunion de rédaction. Le stage était non-payant à Walf. Et pourtant, ce fut la plus belle expérience professionnelle de ma vie. Dans le prochain numéro, je vous dirai pourquoi et bien plus encore. D’ici-là, portez-vous bien et surtout respectez les gestes barrières et les consignes édictés par les autorités sanitaires pour lutter contre la propagation du virus qui circule toujours. Dieu veille sur tous ! Ayoba FAYE Journaliste d’investigation – Rédacteur en chef Pressafrik BIRAMAWA MAGAZINE - 21
ENTRETIEN POTRAIT 2 Anna Thérèse CISS Directrice Magasin Auchan Retail Sénégal «Je suis la première recrue de Auchan Retail Sénégal»
Du haut de ses 28 ans la jeune Anna Thérèse CISS est actuellement Directrice de magasin Auchan Retail Sénégal. Dans cette interview accordé à Biramawa Magazine elle dresse son parcours et livre les secrets de son ascension professionnelle rapide. « Être responsable de Magasin suppose de la polyvalence, de bien connaitre les services et produits, les règles de fonctionnement et savoir manager. » Qui est Anna Thérèse Ciss ? Je m’appelle Anna Therese Ciss je suis née le 24 Septembre 1991 à Tivigne Tanghor (Mont Rolland, Thies). Je suis fille unique, récemment mariée, maman d’un adorable petit garçon. Pouvez-vous revenir sur les grandes lignes de votre parcours de formation et vos expériences professionnelles ? J’ai eu mon BAC en série L1 au LTCIS MBORO, par la suite j’ai rejoint l’UCAO Saint Michel pour une Formation en Gestion des Entreprises d’une durée 2 ans en me spécialisant en Licence Comptabilité-Finance. En parallèle je suivais des cours d’Anglais à l’UCAD. J’ai eu mes 02 Licences (Anglais-Comptabilité Finance) en 2014. Et quelques jours avant j’ai été embauché en tant que Assistante comptable chez ARS (Auchan Retail Sénégal). Une fois chez Auchan, quelles sont les grandes étapes de votre évolution ? Comme consistaient à gérer notamment l’imputation des factures, le rapprochement bancaire, la gestion de la trésorerie, le paiement fournisseurs directs et les prestataires de services etc… Au bout de 2 ans, et plus précisément en Avril 2016 j’ai été promu au poste de Manager de Rayon Caisse dans l’un des premiers magasins AUCHAN. Je gérais une équipe 15 collaborateurs et mes missions étaient principalement centrées sur le contrôle des recettes journalières (encaissement-versement), la formation des nouveaux managers de caisse… Depuis quelques mois je suis Directrice de Magasin. Pourquoi avoir choisi de rester chez Auchan ? Auchan m’a ouvert ses portes et participe à mon épanouissement professionnel. Au bout de quelques années je peux dire j’ai beaucoup gagné en expérience en plus de me retrouver dans les valeurs de l’entreprise qui sont l’excellence, l’ouverture et la confiance. Mon souhait le plus cher est de continuer à grandir au sein de la société et de gagner en responsabilités. susmentionné, j’ai commencé en tant qu’Assistante Comptable. Mes missions Vous êtes actuellement Directrice de Magasin Auchan Sénégal ? Bravo ! Vous devez être fière de vous ? Très fière de moi parce que je suis la première recrue de ARS (Rire). Je suis également très fière d’appartenir à cette société qui m’a fait confiance et fait de moi ce que je suis devenu aujourd’hui. Comment expliquez-vous cette ascension ? Je touche du bois ! J’avoue que ça a l’air très rapide. Mais c’est le fruit de beaucoup travail, de sacrifice aussi. J’en suis là parce que j’ai travaillé jour et nuit. Et cela me conforte dans l’idée que ARS récompense le travail. « La Grande distribution est un secteur très complexe. Peu importe le cursus, avec la volonté et l’accompagnement on peut exercer les différents métiers ». Pouvez-vous nous décrire vos missions en tant que Responsable de Magasin ? Être responsable de Magasin suppose de la polyvalence, de bien connaitre les services et produits, les règles de fonctionnement et savoir manager. Mes principales missions consistent à contribuer à la fidélisation de la clientèle et le développement du magasin, le management des équipes, la gestion de l’activité de la surface de vente, de la relation client et des flux de marchandises… Nous imaginons que vous faites face à des difficultés ? Si oui lesquelles ? Des difficultés, je dirais non. Mais il y a des défis à relever au quotidien et qui s’inscrivent en ligne droite avec les valeurs de AUCHAN. Il faut savoir gérer la clientèle et ses collègues. Comme diraient d’aucuns « le client est roi ». Je me dois donc de veiller dans la mesure du possible à ce qu’aucun client ne quitte pas notre magasin irrité. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce poste ? C’est un poste qui me permet de rendre service à l’humain. La satisfaction des clients m’importe plus dans ce métier. C’est pourquoi je me donne les moyens pour que les clients qui entrent dans mon magasin en ressortent sourire aux lèvres. BIRAMAWA MAGAZINE - 23
Comment décririez-vous un bon manager ? Quelles sont les qualités indispensables ? Des qualités, je peux en citer plusieurs. Mais avant tout je pense qu’il faut beaucoup de courage. Comme vous le savez dire oui ou non quand il le faut n’est pas toujours aisé. Je pense aussi qu’un bon manager doit être juste, enthousiaste et généreux. Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite exercer le même métier que vous ? Quel cursus suivre ? Quels sont les prérequis ? Comme je l’ai dit plus haut, il faut beaucoup de courage pour travailler dans la GD (Grande distribution), être performant et persévérant dans sa façon de faire. La Grande distribution est un secteur très complexe. Peu importe le cursus, avec la volonté et l’accompagnement on peut exercer les différents métiers. Pour changer de registre Comment décririez-vous votre vie en dehors du travail ? En dehors du travail je n’ai pas une vie trop mouvementée. Comme toute bonne maman je m’occupe de mon fils, je lui consacre beaucoup de mon temps libre (Rire). Quels sont vos hobbies ? Je suis presque insulaire, j’ai grandi 24-BIRAMAWA MAGAZINE sur une île (Île de Gorée). J’adore aller à la plage, au restaurant et faire du shopping. Et j’avoue que cela me fait du bien (Rire). Nous avons pu comprendre qu’être responsable de magasin équivaut à beaucoup de responsabilités. Votre travail n’impacte-il pas sur votre vie privée ? Non du tout, tout est question d’organisation et de planification, mon travail n’impacte pas du tout sur ma vie privée. ponsabilité professionnelle et à une vie familiale épanouie ? Je dirais que c’est bien possible, d’avoir un poste de responsabilité et une vie de famille épanouie. La femme a la capacité de faire beaucoup de choses à la fois. Il suffit que nous ayons confiance en nous et des objectifs bien définis pour atteindre le sommet. Biramawa vous remercie pour cette interview. Votre mot de la fin ? Un grand merci à vous Biramawa, merci pour l’intérêt tout particulier porté à ma modeste personne et très bonne continuation à vous !! « La femme a la capacité de faire beaucoup de chose à la fois. Il suffit que nous ayons confiance en nous et des objectifs bien définis pour atteindre le sommet. » Après quelques années d’expérience, quelle serait votre message à l’endroit des femmes sénégalaises qui aspirent, à la fois, à plus de res
AGRICULTURE Ces sénégalaises qui choisissent de devenir agricultrice A u Sénégal, les femmes participent largement à la production agricole et à la transformation des produits, et leur rôle est essentiel dans l’atteinte à la sécurité Les sénégalaises attaquent…. alimentaire. Pourtant elles jouissent rarement des mêmes droits que les hommes. Selon un calcul de l’organisation des Nations unies, en ce qui concerne le continent africain, si les femmes avaient le même accès que les hommes aux ressources productives, elles pourraient augmenter de 20 à 30% les rendements des exploitations agricoles. 26-BIRAMAWA MAGAZINE Traditionnellement très présentes dans la main d’œuvre, la vente et la valorisation des sous-produits, les femmes sénégalaises sont actuellement en première ligne dans le développement de la chaîne de valeur agricole. Certaines, éduquées, sont d’ailleurs en train de quitter les villes ou les bureaux pour se lancer dans le secteur, sentant à la fois un potentiel de développement et des besoins de participer à l’autosuffisance alimentaire de leur pays. Aujourd’hui, elles empruntent dans les banques pour créer leur propre exploitation, cultivent des centaines d’hectares, et se lancent à la fois dans l’agroalimentaire. Aminata Dominique DIOUF, 30 ans, directrice générale du Domaine agricole de Nema, s’est installée comme agricultrice. Quatre ans et demi après, la jeune femme ne regrette absolument pas son choix, malgré les nombreuses contraintes du métier. Son cas n’est pas isolé. De plus en plus de femmes choisissent cette voie. Pour mettre en avant leur travail au quotidien, le magazine BIRAMAWA souhaite dévoiler ses vaillantes femmes. Une des agricultrices, Aminata Dominique DIOUF, s’est prêtée au jeu de l’interview. Portraits de vaillantes…
Présentation du domaine agricole de NEMA Située dans le village de Nemanding, région de Fatick, Le domaine agricole d’Aminata Dominique DIOUF est l’un des plus grands du Sénégal. Il se positionne aujourd’hui comme l’un des leaders sénégalais sur le marché. Un domaine de 300 ha hautement mécanisé, avec plus de 150 employés, aux allures des fermes américaines, veut relever le défi de la modernité agricole. Quel est ton parcours dans le milieu agricole ? Comment en es-tu arrivée au métier d’agricultrice ? A 9 ans je suis tombée amoureuse du métier agricole même si je ne savais pas vraiment ce qu’était l’agriculture. J’ai baigné dans le milieu depuis toute petite. Après le bac au Sénégal, J’ai décidé naturellement de suivre au Canada un cursus en agriculture. J’ai obtenu mon diplôme en Gestion et Exploitation d’entreprise agricole à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA). visité des champs à perte de vue et ce qui m’avait le plus marqué, c’est la manière dont les jeunes américains se sacrifient pour le développement de leur agriculture. Ce jour-là, j’ai décidé de devenir agricultrice. J’ai dit à mon père que je voulais revenir au Sénégal après avoir fini mes études. le maraîchage et l’apiculture, nous allons bientôt se lancer dans la transformation de la mangue et de l’anacarde. Nous avons déjà installé nos usines de transformation pas longtemps, mais à cause du COVID 19, on était obligé de suspendre toutes activités. Malgré les contraintes du métier, êtes-vous toujours heureuse de votre choix ? Si je me rencontre qu’en 2050 on est supposé être 9 milliards d’habitants et 3 milliards en Afrique et 3 milliards en chine, seul l’Afrique a des terres vierges et représente 60% des terres cultivables. L’enjeu majeur sera aussi de nourrir deux fois plus d’Africains, alors que l’agriculture sur le continent est cinq à six fois moins productive que la moyenne mondiale. J’avoue que je ne regrette pas mon choix. Qu’est-ce qui vous a incité à investir au Sénégal ? Ce qui m’a fait revenir au Sénégal, je suis tombé sur un reportage du président Thomas SANKARE qui m’a vraiment interpellé. Dans le reportage il disait « Consommons ce que nous mangeons au lieu d’importer, c’est normal que la personne qui vous donne à manger, vous dicte ses lois ». Plus tard aussi, j’ai eu la chance d’aller aux États-Unis. Là-bas j’ai Ce qui me donne le plus de satisfaction est que les projections montrent toujours que tous les africains doivent se tourner vers leur continent pour nourrir le monde. Quelles sont les perspectives pour le domaine agricole de NEMA ? Nous sommes dans l’arboriculture, BIRAMAWA MAGAZINE - 27 Quel(s) conseil(s), donneriez-vous aux jeunes filles qui veulent investir dans l’agriculture ? Au Sénégal, les femmes restent plus impliquées dans le petit élevage et les jardins de case plutôt que dans les grandes exploitations agricoles. Elles ont beaucoup de difficulté à progresser parce qu’elles n’ont pas la terre. Et l’accès à la terre est indispensable pour produire de la nourriture et créer des revenus. Je conseille aux jeunes filles de ne pas se préoccuper des préjugés, de croire en soi, d’avoir un bon conjoint qui te soutienne et qui comprend ton métier, ce qui est très important et se rappeler qu’à chaque problème, il y a une solution pour ne jamais baisser les bras ! Thierno NGAMB Agronome, Spécialiste en sécurité alimentaire et résilience
Droit du Travail et de la Sécurité Sociale La prime de transport 28-BIRAMAWA MAGAZINE
L ’indemnité de transport communément appelée prime de transport est, comme mentionnée par l’article 46 de la convention collective nationale interprofessionnelle, une participation de l’employeur aux frais de transport. Le montant est fixé par une décision de la commission mixte paritaire. Depuis le 1er mai 2016, l’indemnité de transport est passée de 16.500 FCFA à 20.800 par mois si le travailleur fait un trajet de 3 km (à vue d’oiseau) pour arriver à son poste de travail. Pour sa détermination, il est pris en compte le coût du transport sur 26 jours, soit 800 FCFA par jours. On comprend tout de suite que les dimanches ou jours de repos hebdomadaires ne sont pas inclus. Cela s’explique par le fait que cette indemnité est considérée comme un remboursement de frais. A ce titre, elle n’est pas imposable et ne supporte pas de charges sociales sauf si le montant effectivement payé dépasse les 20.800. Dans ce cas, le surplus est réintégré dans la base de calcul. Il faut rappeler que cette indemnité rembourse les frais de transport engagés. S’ils ne le sont pas, l’employeur n’est pas tenu de la payer. Par exemple, le travailleur qui s’absente peut se voir amputé de cette prime au prorata des jours absentés. Celui qui part en congé n’en bénéficie pas puisqu’il n’a engagé aucun frais pour son transport. Toujours sur la prime de transport.... Elle n’est pas due dans le cas où c’est l’employeur qui fournit un moyen de transport aux travailleurs à titre gratuit. C’est le cas des entreprises qui disposent de bus de ramassage permettant aux agents de rallier le lieu de travail. La prime ne peut être réclamée par un travailleur qui bénéficie déjà d’un titre de transport à la charge de l’employeur. À y voir de plus près cette situation où l’employeur transporte lui-même les travailleurs est théoriquement plus bénéfique pour ces derniers puisque la prime de transport a vocation à constituer une participation à hauteur de 80% de l’employeur. L’évaluation du coût du voyage étant de 500 fcfa par voyage. 2 voyages par jours sur 26 jours==> 52 voyages 500 fcfa x 52 voyages ==> 26000 fcfa 26000 fcfa x 80% ==>20800 fcfa ==> participation de l’employeur aux frais de transport. Soit pour l’employeur 400 fcfa par voyage ou 800 fcfa par jour. Il peut arriver que les travailleurs par le biais de leurs représentants réclament la généralisation du paiement de la prime de transport sans tenir compte de la distance entre la résidence du travailleur et son poste de travail. Il est possible que l’employeur accède à cette demande. Ce dernier ne commet alors rien d’illégal puisque la mesure est favorable. Alioune FALL Juriste d’Affaires Inspecteur du Travail et de la Sécurité Sociale BIRAMAWA MAGAZINE - 29
Veille et Intelligence des Affaires Placement publicitaire dans les séries télévisées sénégalaises Le placement publicitaire est une forme de communication commerciale qui consiste à inclure dans une ou plusieurs scènes d’un film long-métrage, d’une série télévisée ou d’une web-série, un produit, un service, une marque, ou à y faire référence, moyennant un paiement ou autre contrepartie. Dans le même sillage, le produit ou service peut faire l’objet d’une négociation entre l’entreprise et le réalisateur en compensation d’une présence visuelle ou sonore. Ainsi, on peut constater la présence, dans un film, d’un logo, d’un produit matériel ou l’usage des locaux d’une entreprise pour servir de décor lors du tournage. Ce sertissage de la publicité dans la diégèse des téléfilms donne au cinéma des orientations mercantiles. Par ricochet, le placement de produit 30-BIRAMAWA MAGAZINE constitue, contrairement à la publicité classique, une voie de contournement du zapping des téléspectateurs afin d’atteindre une audience plus élargie et ciblée et dans un contexte singulier. La publicité classique se fait sous forme de spot placé au début, lors d’un arrêt ou en fin de scène. Durant ce passage, le téléspectateur dispose d’une latitude de zapper au cas où il est désintéressé par le produit. Aujourd’hui le placement publicitaire a connu une ampleur dans les séries télévisées sénégalaises. Toutefois, il convient de retenir, qu’un producteur ne peut pas s’associer avec toutes les entreprises dont il a besoin pour son film ; de même, l’entreprise n’aura pas une politique de placement cohérente si elle compte donner un avis favorable à toutes les demandes des producteurs. Il importe alors de décrypter cette alliance afin de ressortir les stratégies les plus adaptées au contexte sénégalais en tenant compte de la période de réalisation et les singularités des besoins de l’univers de la communication commerciale. Le couple séries télévisées et placement publicitaire : une union hétéroclite inéluctable Le but des œuvres cinématographiques est de créer un lien de « bon objet » entre le spectateur et le film. Ce dernier a donc pour objectif de faire vivre à son spectateur une expérience particulière l’amenant à oublier ses soucis quotidiens, une renonciation à sa personnalité diurne, un besoin de s’identifier à un personnage par son style, son hé
roïsme. L’industrie du cinéma a alors attiré l’attention des industriels qui en feront un canal pour communiquer sur leurs produits/services. Aux Etats Unis, Ford peut être considéré comme le premier industriel qui a mis en chantier le placement publicitaire en mettant à disposition ses véhicules aux producteurs de films Hollywood apportant ainsi une touche économique à cet art. Au demeurant, il mérite de revisiter l’intérêt du placement de produits ou services dans les séries télévisées. Si la contribution de l’annonceur semble modique, elle génère un retour sur investissement au poids de l’or par le truchement d’un effet boule de neige. Car, le placement publicitaire a une forte incidence sur la notoriété de l’entreprise et de ses produits. En sus, il accroit l’image de marque et facilite la conquête de nouveaux clients avec des téléspectateurs pouvant remplir un rôle de clients ambassadeurs. Cela permettra alors d’élargir la cible, de multiplier l’audience et d’augmenter les ventes de l’annonceur. Placés dans les œuvres cinématographiques, les produits et les marques contribuent à la construction d’un univers diégétique et de personnages filmiques. Au plan international, des entreprises de grande taille ont longtemps usé de ce moyen de communication pour aiguillonner les besoins et désirs des téléspectateurs. On peut noter la présence du Distributeur Pepsi dans Virutal Hills, l’Ipad d’Apple dans la série TV Modern Family entre autres. La série Adja, une illustration du placement publicitaire Adja, une série télévisée sénégalaise conçue et produite par MARODI pour son client PATISEN a été lancée durant le ramadan 2018. La particularité de cette série est que les personnages portent des noms faisant référence à des produits et marques de PATISEN. En effet, le nom du père de famille Pathé Séne renvoie au groupe PATISEN ; Adja, la mère de famille, est la référence de la marque phare du groupe ; Mamy et Amy, les deux filles, renvoient à des bouillons produits par le groupe. Hormis les noms des personnages, on retrouve des publicités portant sur des produits du groupe comme le bouillon Joker. Il s’en suit des séances gastronomiques avec exclusivement les produits du groupe tels que l’huile et le beurre adja et le Chocopain. Au-delà du choix de cette famille reflétant le visage parfait de la femme sénégalaise, la singularité des produits du groupe PATISEN reste le jargon local utilisé pour qualifier ses produits. La première saison a connu un succès éclatant auprès des téléspectateurs et internautes sénégalais avec une audience estimée à 129090723 vues, 1432690 like pour la partie visualisée sur internet. D’autres entreprises saisissent cette occasion pour publier leurs produits à l’instar du supermarché SUPECO, l’entreprise 6point9, Samsung etc. Cette alliance stratégique, quoique profitable, présente souvent des limites qui peuvent engendrer la rupture du contrat entre la maison de production et l’annonceur ou la télévision. Dans cette perspective, on a assisté cette année à un schisme de l’union entre PATISEN et la TFM. L’encadrement juridique du BIRAMAWA MAGAZINE - 31 placement publicitaire Le placement publicitaire reste une substantifique moelle qui mérite d’être encadrée pour faciliter la communication commerciale des entreprises et accroître le profit de maisons de production et le chiffre d’affaires des télévisions. Comme axes stratégiques, l’encadrement doit être orienté vers l’interdiction de produits pouvant porter atteinte à la santé morale ou physique des consommateurs, de l’incitation à la vente de produits illicites ou dont la vente est prohibée sur le territoire mais aussi d’éviter la surcharge des publicités tant décriée par les téléspectateurs. Placement publicitaire et sensibilisation Les autorités publiques gagneraient à utiliser le placement pour sensibiliser les populations sur les questions d’utilité publique. Par exemple le ministère de la santé pourrait user du placement pour communiquer notamment sur les bonnes règles d’hygiène, les mesures de prévention contre certaines maladies contagieuses. Il en est de même pour les ministères du tourisme et de l’environnement qui, grâce au placement, pourraient mettre l’accent sur l’importance de la préservation de la nature, la promotion des sites touristiques etc. Au regard de ce qui précède on peut retenir que le placement publicitaire présente des avantages pour les producteurs, les annonceurs, les consommateurs… Pour encourager cette pratique il appartient aux producteurs de motiver davantage les acteurs pour les doubles rôles joués : être un personnage et faire de la publicité. Moustapha FAYE Chercheur en Marketing Stratégique UGB
D E C O U V E R T E Alioune MBOUP CEO Africa Tourism Solutions «ATS est une société de prestations touristiques et événementielles»
Alioune MBOUP fait partie de ces sénégalais qui ont quitté l’hexagone pour investir et travailler au Sénégal. Depuis 2018 il a créé ATS, « société de prestations touristiques et événementielles ». Biramawa magazine lui consacre pour ce numéro la rubrique « Découverte ». Il encourage les sénégalais de la Diaspora à rentrer, à investir au Sénégal. « Nous proposons des solutions inclusives et novatrices en vue d’offrir à nos clients une véritable expérience du tourisme sur le continent Africain. » Présentez-vous svp ? Je m’appelle Alioune Mboup. J’ai vécu au Sénégal depuis ma naissance avant d’aller aux États Unis où j’ai passé 8 années pour poursuivre mes études. Passionné par le continent Africain, je suis revenu m’installer définitivement au Sénégal en 2018 pour travailler dans le milieu du tourisme et de l’événementiel. Pouvez-vous revenir sur votre parcours de formation et professionnel ? Après le BFEM, J’ai été recruté par SEED Academy (Sports for Education and Economic Development) qui m’a formé dans le basket et m’a aidé à avoir une bourse entière après l’obtention de mon bac en 2011. C’est ainsi que je suis parti aux États-Unis où j’ai pu concilier le basket et les études. Par la suite, j’ai acquis une Licence en Finance et comptabilité au Kansas à Cloud County Community College, puis une Maîtrise en Finance et comptabilité à Henderson State University en Arkaksas. Et après j’ai fait mon Master en Administration des Affaires (MBA), Gestion du Commerce International et Management du Sport à Lynn University en Floride. Pour le domaine professionnel, j’ai été représentant du service clientèle pour AT&T , ce qui m’a beaucoup aidé à comprendre les besoins des clients et comment les satisfaire. Quand je faisais mon Master en Floride, j’avais déjà arrêté de jouer au Basket donc j’étais à la recherche d’un travail, ce qui m’a amené à travailler au Club Monaco, une branche de Ralph Lauren et en tant qu’associé aux ventes et au bout de 6 mois, j’ai été promu au poste de Manager sur la base d’une excellente performance au travail. Après avoir soutenu mon Master, je recevais une offre de Broken Sound Country Club pour être le gestionnaire des comptes recevables, j’ai accepté tout en gardant mon poste de manager à temps partiel. Après 8 mois de travail, j’étais promu au poste de coordonnateur des comptes clients basé sur un excellent rendement au travail. Pendant 1 an et demi, j’avais deux jobs en même temps ce qui m’occupait et me prenait beaucoup de temps. Début 2018, j’ai démissionné de ces fonctions pour revenir au Sénégal et créer Africa Tourism Solutions. Vous êtes actuellement CEO de ATS. Que pouvez-vous nous dire sur ATS ? Africa Tourism Solutions (ATS) est une société de prestations touristiques et événementielles. Nous proposons des solutions inclusives et novatrices en vue d’offrir à nos clients une véritable expérience du tourisme sur le continent Africain. C’est une entreprise que Mouhamed Al Bachir Lo et moi avons fondé. Nous avons quitté respectivement l’Angleterre et les États-Unis pour revenir au pays. Pour nous, ATS ce n’est pas seulement une agence, c’est l’image d’une Afrique revalorisée sur le plan historique, touristique et culturel. Nous voulons révéler la grandeur et l’authenticité du continent Noir qui est souvent victime de préjugés. Il y a une perception mondiale qui dépeint l‘Afrique comme un continent dangereux et misérable, alors que l’Afrique a une valeur incommensurable et sur tous les plans. Nous nous sommes engagés à briser ce stéréotype en proposant des expériences riches, uniques et authentiques au Sénégal et éventuellement à travers l’Afrique. ATS a l’ambition d’inspirer la jeunesse Africaine et l’incite à découvrir toute la beauté du continent dans lequel elle vit. C’est par l’éducation de cette jeunesse, que, nous pouvons garantir un avenir meilleur et la préservation de la culture et du patrimoine Africains. Quels sont les projets présents et futurs de ATS ? Notre projet a toujours été de développer le tourisme local et l’évènementiel au Sénégal. Nous faisons en sorte que nos clients aient une expérience unique car il y a beaucoup de choses à découvrir au Sénégal. Nos projets futurs ont été mis en suspens avec la pandémie de COVID19. Au début de l’année, nous avions commencé des projets d’expansion en collaboration avec d’autres pays Africains pour développer le tourisme inter-régional et par la création d’évènements qui pourraient attirer des touristes, des investisseurs, des artistes... A qui s’adresse ATS ? (Votre cible) Notre cible est plurielle. Au niveau local, nous nous intéressons au Sénégalais de la classe moyenne qui veulent découvrir leur pays. Nous ciblons également les entreprises en leur proposant des packages pour leurs employés mais aussi par l’organisation d’évènements (MICE) comme des séminaires, team building, transferts hôtels/aéroports. Nous proposons nos services aux écoles pour les voyages pédagogiques de leurs élèves et étudiants à travers le Sénégal. BIRAMAWA MAGAZINE - 33
Au niveau international, nous recevons des aventuriers qui veulent découvrir l’Afrique dans toute sa vivacité, la diaspora Africaine et des personnes qui s’intéressent au tourisme responsable. En outre, les touristes constituent un point important de nos services. Nous travaillons à distance avec des organismes qui séjournent et organisent des évènements au Sénégal. A cause du Covid le secteur hôtelier et touristique est fortement impacté, Comment ATS compte faire face ? En effet, face au Covid-19, le secteur est fortement secoué. Nous avons travaillé sur de nouvelles offres pour booster le tourisme local. C’est un moment qui nous a permis de revoir notre modèle et d’écrire les projets d’événements que nous comptons organiser après la pandémie. Les membres du personnel suivent aussi des formations afin d’être plus productifs. 34-BIRAMAWA MAGAZINE « J’ai toujours cru qu’il y’a assez d’opportunités au Sénégal, j’aime mon pays et le fait d’être auprès de ma famille me manquait aussi. » Plus haut vous disiez avoir fait vos études et avoir travaillé aux USA. Qu’est ce qui a motivé votre choix de rentrer au Sénégal ? La liberté d’expression qu’offre l’entrepreneuriat m’a poussé à rentrer. J’ai toujours cru qu’il y’a assez d’opportunités au Sénégal, j’aime mon pays et le fait d’être auprès de ma famille me manquait aussi. Que diriez-vous aux jeunes sénégalais de la diaspora qui envisagent de faire comme vous ? Je leur conseille de voyager si possible et éventuellement revenir après avoir acquis de l’expérience. Si nous jeunes Africains nous ne rentrons pas pour contribuer au développement de notre continent, qui le fera à notre place ? Comment contacter ATS ? Vous pouvez visiter notre site web via l’adresse suivante www.africatourismsolutions.com et nous contacter par WhatsApp au +221 77 480 78 78 ou par email à infos@africatourismsolutions.com ou africatourismsolutions@gmail.com Nous sommes également sur les réseaux sociaux sous le nom Africa Tourism Solutions. Votre mot de la fin Je félicite vivement Waly et son équipe pour cette belle initiative qu’est BIRAMAWA et je vous encourage.
D iploVar ou un regard aiguisé sur l’actualité internationale Politique, Sciences Politiques, Relations Internationales, Humanitaire, votre nouvelle rubrique incontournable vous offre plus que des informations, une analyse pertinente des interactions géopolitiques qui vous entourent. Quoi de mieux qu’un résumé des points essentiels de l’actualité internationale des 15 derniers jours, des faits historiques, des portraits de personnalités ayant marqué l’histoire des relations internationales pour mettre à jour vos connaissances et rendre vos débats chocs d’idées. Les points saillants, les immanquables de l’actualité internationale vous seront présentés de façon succincte de telle sorte que rien ne vous échappera. Pour cette première, une consultation du tableau de la VAR Diplomatique nous annonce les informations suivantes : 36-BIRAMAWA MAGAZINE COVID19 : La pandémie a fait au moins 500.000 morts dans le monde depuis l’apparition de l’épidémie en décembre. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec 124.732 décès, suivent le Brésil avec 54.971 morts, le Royaume-Uni avec 43.414, l’Italie avec 34.708 et la France 29. Contrairement aux cr aint es de l’OMS, le continent africain est moins impacté que le reste du monde. Le nombre de décès liés à la Covid19 reste peu élevé, 3246 décès pour tout le continent. Plus de 30 milliards de dollars vont être nécessaires pour mettre au point les vaccins et traitements contre la covid19, a indiqué l’Organisation Mondiale de la Santé, à la veille d’une d’une conférence des donateurs. conférence des donateurs. RUSSIE : le déconfinement diplomatique de Poutine
qui relance son agenda politique avec le référendum constitutionnel qui lui permettra de rester au pouvoir jusqu’en 2036. Le référendum est prévu au premier juillet sans possibilité de campagne « pour ou contre » en raison du coronavirus. GEORGES FLOYD : Les statues symboles de l’esclavage ou du colonialisme font actuellement l’objet de contestation partout dans le monde. Après celle d’Edouard COLSTON (ancien transporteur d’esclave) déboulonnée en Grande Bretagne d’autres devraient suivre. ONU : le 26 juin, le 75E anniversaire de l’ONU a été célébré dans la sobriété. Dans tous les messages on entend une réelle préoccup a t ion des diplomates quant aux ass auts r é pé - tés dont l’ONU et le multilatéralisme f ont l’objet. L’évènement de cette jo ur né e ronde sée fut une table organipar l’Alliance pour le multilatéralisme co-créé il y a un an par la France et l’Allemagne. Les étaient : l’accès universel à la santé et la lutte contre les ‘’infodémies’’, c’est-à-dire toutes ces fausses informations à propos de l’épidémie, véhiculées sur les réseaux sociaux en majorité. thèmes abordés La peur du virus freine l’accès aux services et à l’aide. Sources : Onu.org, le Point, les Podcasts Affaires étrangères et International de France Culture, Challenges.fr ©Biramawa Magazine BIRAMAWA MAGAZINE - 37 Le SG a appelé à réinventer le monde avec davantage de multilatéralisme. La CPI : est dans le collimateur des USA, TRUMP a signé un décret présidentiel permettant de sanctionner des magistrats de la CPI. Il leur reproche d’avoir lancer une enquête sur de possible crime de guerre et crime contre l’humanité commis par les US dans la guerre d’Afghanistan. CHINE VS INDE : on note une tension frontalière entre l’Inde et la Chine, avec des affrontements entre les soldats des deux pays coutant la vie à 20 soldats indiens et un nombre inconnu du côté chinois. Les deux pays se sont livrés une guerre frontalière en 1962. Les responsables militaires et les diplomates des deux pays continuent toutefois de discuter pour tenter de désamorcer les tensions. Par ailleurs, le contexte géopolitique empêche une véritable normalisation avec la stratégie d’isolement de la chine par Trump qui courtise l’Inde. GABON : L’Assemblée nationale vient de proposer la dépénalisation de l’homosexualité ce qui a suscité des contestations car L’homosexualité est considérée comme un tabou et contraire aux us et coutumes gabonais. MALAWI : l’opposant Lazarus CHAKWERA élu finalement Président avec 58.57 des voix après une longue bataille électorale. Le Président sortant dénonce des irrégularités et sollicite une nouvelle élection. LE 19 JUIN : a été célébrée la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. Il faut noter aussi que la pandémie de la covid19 a des conséquences désastreuses pour les victimes et les personnes rescapées de violence sexuelles liées aux conflits.
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