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jamais perçu ces 25 mille Fcfa parce que les retards étaient déduits de mon salaire. Ce qui fait que je me retrouvais avec 18 à 19 mille Fcfa chaque fin du mois. Pire, ce travail ne m’apportait aucune plus-value en termes de compétence. Il suffisait juste de répertorier toutes les pubs qui passaient sur une station radio dédiée et de les mettre sur une base de données électronique. Rien de spécial. Même un élève de la classe de 3e pouvait le faire. Je fus viré après six mois pour cause de retards et absences répétés. À l’époque, je ne savais que ce licenciement était une porte ouverte à ma carrière de journaliste. Galérer, je n’ai fait que ça. Entre 2007 et 2016. Par intermittence, je goûtais aux délices de la vie. C’est comme ça que j’ai appris à devenir un homme… La main tendue de Jean Meissa Diop Un mois après mon licenciement de l’agence d’étude et de sondage, j’ai décidé d’aller déposer mon CV à Walfadjiri où l’un de mes professeurs de Presse écrite dirigeait une rédaction. Je me rappelle qu’en montant sur le car « Ndiaga Ndiaye » pour y aller, les pickpockets m’ont pris le seul téléphone portable que j’avais et avec lequel je devais appeler monsieur Diop une fois devant les locaux du fameux groupe de presse. Il m’a fallu négocier plus de 30 minutes avec le vigile pour qu’il me laisse entrer. Après un entretien avec Jean Meissa, mon numéro fut donné à Moustapha Diop, qui était le Coordonnateur de la rédaction de Walf Grand’Place. Il m’a appelé cinq jours après (j’avais eu le temps de récupérer mon numéro et de trouver un portable par le biais d’un ami) pour me dire que je devais commencer un stage à Walf le lundi suivant. C’est là que tout est parti. Et c’est dans cette rédaction que je me suis découvert une qualité innée qui peut valoir plus que tous les diplômes que vous pourrez engranger durant votre cursus :La Capacité d’Adaptation. Je n’avais jamais pratiqué le journalisme auparavant. Je n’avais jamais travaillé dans une rédaction avant. C’était ma toute première fois. Et pourtant, moins de six mois après mes débuts, j’étais devenu le chouchou de Moustapha, qui avait fini par faire de moi l’Envoyé spécial de la rédaction à l’Intérieur du pays, dans un contexte de campagne électorale 2012 très tendue. Il savait que j’avais très vite compris la ligne éditoriale People du journal Walf Grand’Place. Et que je ne traitais presque jamais de la même manière un événement couvert et relayé par tous les médias. Quand je couvrais un combat de lutte, c’était dans un angle différent et bien particulier. Quand je couvrais un match de football du championnat sénégalais ou même de l’Équipe nationale, c’était toujours différent. J’avais, en plus de mes capacités rédactionnelles assez bonnes, une touche décontractée et surtout provocatrice dans mes textes. Et ça, Moustapha aimait beaucoup. « Si vous allez couvrir un événement pour écrire ce que tout le monde va publier demain dans les journaux, il vaut mieux laisser tomber et nous faire économiser du carburant », disait-il souvent en réunion de rédaction. Le stage était non-payant à Walf. Et pourtant, ce fut la plus belle expérience professionnelle de ma vie. Dans le prochain numéro, je vous dirai pourquoi et bien plus encore. D’ici-là, portez-vous bien et surtout respectez les gestes barrières et les consignes édictés par les autorités sanitaires pour lutter contre la propagation du virus qui circule toujours. Dieu veille sur tous ! Ayoba FAYE Journaliste d’investigation – Rédacteur en chef Pressafrik BIRAMAWA MAGAZINE - 21

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