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Présentation du domaine agricole de NEMA Située dans le village de Nemanding, région de Fatick, Le domaine agricole d’Aminata Dominique DIOUF est l’un des plus grands du Sénégal. Il se positionne aujourd’hui comme l’un des leaders sénégalais sur le marché. Un domaine de 300 ha hautement mécanisé, avec plus de 150 employés, aux allures des fermes américaines, veut relever le défi de la modernité agricole. Quel est ton parcours dans le milieu agricole ? Comment en es-tu arrivée au métier d’agricultrice ? A 9 ans je suis tombée amoureuse du métier agricole même si je ne savais pas vraiment ce qu’était l’agriculture. J’ai baigné dans le milieu depuis toute petite. Après le bac au Sénégal, J’ai décidé naturellement de suivre au Canada un cursus en agriculture. J’ai obtenu mon diplôme en Gestion et Exploitation d’entreprise agricole à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA). visité des champs à perte de vue et ce qui m’avait le plus marqué, c’est la manière dont les jeunes américains se sacrifient pour le développement de leur agriculture. Ce jour-là, j’ai décidé de devenir agricultrice. J’ai dit à mon père que je voulais revenir au Sénégal après avoir fini mes études. le maraîchage et l’apiculture, nous allons bientôt se lancer dans la transformation de la mangue et de l’anacarde. Nous avons déjà installé nos usines de transformation pas longtemps, mais à cause du COVID 19, on était obligé de suspendre toutes activités. Malgré les contraintes du métier, êtes-vous toujours heureuse de votre choix ? Si je me rencontre qu’en 2050 on est supposé être 9 milliards d’habitants et 3 milliards en Afrique et 3 milliards en chine, seul l’Afrique a des terres vierges et représente 60% des terres cultivables. L’enjeu majeur sera aussi de nourrir deux fois plus d’Africains, alors que l’agriculture sur le continent est cinq à six fois moins productive que la moyenne mondiale. J’avoue que je ne regrette pas mon choix. Qu’est-ce qui vous a incité à investir au Sénégal ? Ce qui m’a fait revenir au Sénégal, je suis tombé sur un reportage du président Thomas SANKARE qui m’a vraiment interpellé. Dans le reportage il disait « Consommons ce que nous mangeons au lieu d’importer, c’est normal que la personne qui vous donne à manger, vous dicte ses lois ». Plus tard aussi, j’ai eu la chance d’aller aux États-Unis. Là-bas j’ai Ce qui me donne le plus de satisfaction est que les projections montrent toujours que tous les africains doivent se tourner vers leur continent pour nourrir le monde. Quelles sont les perspectives pour le domaine agricole de NEMA ? Nous sommes dans l’arboriculture, BIRAMAWA MAGAZINE - 27 Quel(s) conseil(s), donneriez-vous aux jeunes filles qui veulent investir dans l’agriculture ? Au Sénégal, les femmes restent plus impliquées dans le petit élevage et les jardins de case plutôt que dans les grandes exploitations agricoles. Elles ont beaucoup de difficulté à progresser parce qu’elles n’ont pas la terre. Et l’accès à la terre est indispensable pour produire de la nourriture et créer des revenus. Je conseille aux jeunes filles de ne pas se préoccuper des préjugés, de croire en soi, d’avoir un bon conjoint qui te soutienne et qui comprend ton métier, ce qui est très important et se rappeler qu’à chaque problème, il y a une solution pour ne jamais baisser les bras ! Thierno NGAMB Agronome, Spécialiste en sécurité alimentaire et résilience

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