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COIN D’AUTRUI Bonzzzouuurrr Warahamatullah, chers lecteurs, lectrices du Quinzomadaire D ans le deuxième numéro de votre magazine, j’ai évoqué ma Capacité d’Adaptation. Je ne dois pas m’en glorifier. C’est un don inné. Une fenêtre ouverte par le Seigneur sur ce crâne, parmi les moins pourvus, certainement pour combler mon gap intellectuel. Il y a un célèbre proverbe Wolof qui dit « Yalla du tecc bunt, tecc folantérr, kheucc rideaux ». En français simple, « Dieu ne ferme jamais toutes les portes à quelqu’un ». Elève très moyen à l’école et piètre étudiant à l’Université, il me fallait ce petit coup de pouce de la Providence pour devenir quelqu’un, tisser une toile. Puisque comme dit Martin Luther King, « tout le monde peut être important, car tout le monde peut servir à quelque chose ». Mais le mérite, ce n’est pas d’avoir le don. Le mérite, c’est d’abord de trouver ce que l’on a et ensuite savoir comment l’exploiter pour dîner à la table des « élus ». Des dons, vous en disposez, chacun, au moins un. Je pense qu’ils viennent avec nous au monde. Ils s’exprimeront sans votre aval, à chaque fois que votre corps fera appel à eux, face à une situation donnée. Mais leur puissance réside dans la faculté que vous aurez à les mettre en exercice. Plus tôt vous détecterez cette spécificité, plus tôt vous serez apte à dompter les écueils les plus abominables. Par exemple, pour ce qui s’agit de mon cas, à bien y réfléchir, ma Capacité d’Adaptation, j’ai eu à m’en servir maintes fois, sans le savoir, au courant de mon enfance, de mon adolescence, de ma jeunesse… “Yalla du tecc bunt, tecc folantérr, kheucc rideaux” A titre d’exemple, en catégorie Cadet et Junior avec l’Etics, on jouait toujours sur des pelouses sablonneuses. La plupart de mes réflexes de gardien de but étaient donc accentués sur la façon de maîtriser les trajectoires capricieuses des tirs adverses dictées par de troublants rebonds. Eh bien, mon premier match sur du gazon, c’était en Huitièmes de finale de Coupe du Sénégal (Junior) contre l’US Rail au Stade Lat Dior de Thiès. C’est l’un des après-midis que je n’arriverai jamais à extirper de mes souvenirs. Tant il a été cauchemardesque. Sous une fine pluie de juillet 1998, moi, qui pensais que ce serait plus simple d’arrêter les balles sur du gazon bien taillé, suis allé à sept (7) reprises les chercher au fond de mes filets. Elles me passaient sous les doigts, sous le coude, entre les jambes, sous les aisselles… Un joueur du camp adverse 16-BIRAMAWA MAGAZINE

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