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en Afrique. Pour éviter cela il faut impérativement que le secteur se professionnalise rapidement car les artistes africains rencontrent quasiment les mêmes problèmes que nous, avec mon groupe, il y a 20 ans. En France, la plupart des labels qui ont refusés de se professionnaliser on presque tous disparus. Eux et leurs artistes ont fini dans des situations parfois dramatiques sur le plan financier, moral ou familial. Cela a parfois provoqué des suicides…C’est pour cela que KEYZIT a, selon moi, un rôle important à jouer. C’est du business mais pas seulement, nous avons aussi une responsabilité importante envers cette nouvelle génération d’artistes. « Il faut bien s’entourer, ne pas hésiter à faire appel à des professionnels qualifiés (managers, avocats, comptable…) pour éviter certains pièges. » Quel message/conseil souhaitez-vous adresser à ces jeunes talents ? Je leur dirai de se structurer, il faut prendre cela très au sérieux car c’est un business même si c’est avant tout une passion. Il faut bien s’entourer, ne pas hésiter à faire appel à des professionnels qualifiés (managers, avocats, comptable…) pour éviter certains pièges. Au Cameroun par exemple, j’ai récemment identifié et signalé une arnaque d’envergure sur les droits d’auteurs qui touche la quasi-totalité des artistes du pays. Les artistes ont tellement de problèmes au quotidien qu’ils négligent tout cela et certaines personnes mal intentionnées en profitent. Quelles sont d’ailleurs les critères de sélection de KEYZIT ? Une originalité artistique dans un premier temps. Un artiste se doit d’être différent à défaut d’être unique. Ensuite il faut être motivé, déterminé et prêt à se retrousser les manches car la route vers le succès demande beaucoup de travail et de sacrifices. On parle de carrière et ça s’étend sur plusieurs années. Je ne peux pas m’entendre avec un artiste qui ne pense qu’à court terme. Les œuvres d’un artiste continuent d’exister après sa mort. C’est pourquoi il faut porter une attention particulière à l’aspect protection et gestion des droits afin que les héritiers continuent de toucher l’argent qui en découle. Un autre point important est celui de l’entourage de l’artiste. Si je sens que l’artiste est mal entouré et/ou mal conseillé cela peut fortement me freiner. KEYZIT est depuis plusieurs années présent en Afrique. Comment trouvez-vous l’environnement musical africain ? Nous sommes présents en Afrique depuis 2011 mais notre premier bureau a ouvert officiellement seulement en 2014 au Mali. En 6 ans sur le continent je trouve que nous avons bien avancé. Je trouve le marché très dynamique malgré tous les problèmes évoqués. Dans quelques années l’Afrique sera une place très importante sur l’échiquier mondial. Il y a d’excellents artistes dans chaque pays. « Dans quelques années l’Afrique sera une place très importante sur l’échiquier mondial. Il y a d’excellents artistes dans chaque pays. » Quelles sont vos préconisations pour une meilleure promotion des artistes africains ? Biramawa Magazine-Page 35

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