n’est-elle pas cruciale ? Bien évidemment. Par contre, l’employabilité est certes un problème mais c’est le moins compliqué de ceux que nous rencontrons aujourd’hui. Les écoles revoient leurs curricula. Tous les nouveaux projets et programmes de développement font focus sur le renforcement de l’employabilité des jeunes et les cabinets de coaching tout comme les consultants en la matière foisonnent partout. Le manque d’expérience n’est pas forcément un obstacle car vous voyez aujourd’hui des offres d’emploi dans lesquelles on mentionne « débutant » pour montrer que la cible est précise. Il s’y ajoute qu’il y a des jeunes bien formés dans « des écoles » du pays et qui sont très opérationnels et très productifs sans mentor. Le problème de fond c’est l’étroitesse du marché du travail. L’économie nationale ne disposait que de 407 882 entreprises en 2016, dont moins de deux pour cent d’entreprises capables de recruter réellement (1.8 % de grandes, moyennes et petites entreprises). Le rapport du recensement général des entreprises du Sénégal publié par l’ANSD en 2017 nous en dit long. Presque tout est informel dans notre économie, on est à 98.2% de très petites entreprises et entreprenants. Le tissu économique ne milite pas, en l’état actuel, à un recrutement massif même de la moitié des demandeurs d’emploi. tous de nouvelles entrées sur le marché du travail ni de nouvelles embauches forcément ; les renouvellements y sont inclus. Les problématiques sont là nombreuses et entière passant du sous-emploi (suivant la durée du travail ou suivant les qualifications) aux jeunes NEET (ni éducation, ni en formation, ni en emploi) en passant par les emplois informels, la main-d’œuvre handicapée, les détenus à réinsérer, les séniors sans emploi, les enfants travailleurs, les migrants irréguliers … “Les serIl faudrait de la rupture et on ne saurait forcer les gens à entreprendre au risque de mourir chômeur. Il faudrait à chaque jeune – à chaque femme et à chaque citoyen, en fonction de ses desiderata et de l’analyse de sa situation – au moins une option sérieuse qui pourrait déboucher vers vices publics d’emploi (Direction de l’Emploi et ANPEJ) devraient être mieux servis en termes de budget… " La preuve par le rapport annuel des statistiques du travail publié par le Ministère du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, à travers la Direction des Statistiques du Travail et des Etudes, qui nous précise que sur l’année 2019 il y a eu 1 713 entreprises ouvertes sur l’étendue du territoire national et qu’elles n’ont occasionné au moment de l’ouverture que 8 619 emplois directs pour le démarrage des activités, dont il faut retrancher 1 969 emplois perdus à l’occasion de la fermeture de 280 autres entreprises dans l’année. Il s’y ajoute que 65 404 contrats de travail réguliers ont été enregistrés dans tout le Sénégal en 2019. Il faudrait comprendre qu’ils ne sont pas Page 30-Biramawa Magazine-Novembre 2020 quelque chose. Cela ne serait possible qu’avec du vrai travail de terrain, de la réflexion technique mais aussi de grandes ruptures qui permettront d’y arriver. La super-priorité autour de l’emploi doit transparaitre techniquement, financièrement et statistiquement dans nos actes de tous les jours et les discours doivent être mis à jour et axés sur les réalisations et non sur les objectifs généraux ou résultats attendus. Professionnalisation des formations rime avec immersion en entreprise. N’est-ce pas que les entreprises et l’Etat ont également un grand rôle à jouer ? Trouver un stage ou un emploi relève du parcours du combattant. Au vu de ce qui précède, il est évident que les entreprises n’ont pas suffisamment de places pour accueillir la masse des demandeurs de stages. Pourtant, le Ministère du Travail a montré dans son rapport de 2019 que 4 172 jeunes ont bénéficié de stages formels en entreprise soit 6.38% des contrats signés contre 3 359 stages soit 5.09%
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