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fication à l’évaluation. Nous avons stabilisé la gestion de la Convention nationale Etat-Employeurs pour la promotion de l’Emploi (CNEE) qui ne devait à mon départ rien à aucune structure et parvenait déjà à placer près 1 500 jeunes en stages en Entreprises en une année. Nous avons animé le marché du travail en organisant des Fora décentralisés Emploi-Formation et Environnement, malgré les limites de nos ressources budgétaires. Je me rappelle encore la veille de mon départ, le mardi 7 janvier 2020, où j’ai présenté en coordination les termes de référence de la première Semaine nationale de l’Emploi et de la Formation (SNEF) qui devait être un grand moment de rencontre entre les offres et les demandes d’emploi et de stages, de réflexions stratégiques pluridisciplinaires sur la situation du marché du travail et les orientations qui devaient servir d’entrées au processus de formulation d’une nouvelle Politique nationale de l’Emploi (PNE) assortie d’un plan d’action opérationnel pour l’Emploi sur l’horizon 2020-2024. (Rires) En tant que Directeur de l’emploi vous aviez plaidé pour le développement d’une culture de l’information sur le marché du travail et le nécessaire financement de l’emploi. Que voudriez-vous dire par « culture de l’information » et « financement de l’emploi » ? L’information est le secret dans ce monde. Ceux qui détiennent l’information planifient correctement et mènent facilement leurs projets. Aujourd’hui, non seulement la production de données statistiques est loin d’être suffisante mais encore on ne peut trouver aucune documentation sur les dispositifs existants. C’est pourquoi nous avons plaidé sans succès pour la mise en place d’un Système d’Information intégré sur le marché du Travail (SIMT) afin de rendre l’information disponible en tout temps et sur toutes les questions. Les résultats statistiques ne renseignent que sur le moment de leur collecte, c’est comme la réalité sociologique. La journée d’après, ils deviennent de l’approximation. Page 28-Biramawa Magazine-Novembre 2020 Il faut alors une permanence de production d’études, de rapports et réflexions prospectives sur tout ce qui peut intéresser l’Etat, les Investisseurs, les demandeurs d’emplois, les entreprises, les structures de formation, les partenaires au développement. Nous avions déjà lancé à la Direction de l’Emploi l’idée de la Plateforme Sénégalaise de l’Emploi (PSE) pour faire converger tout cela dans un support numérique. Et, je pense qu’un « FAKE NEWS » largement relayé – ayant classé le Sénégal comme troisième pays au monde le plus affecté par le chômage (48%) au 16 octobre 2020 et qui fait rire les techniciens, statisticiens et économistes – n’aurait pas fait tant d’effet aux autorités gouvernementales et tant induit si gravement en erreurs des opposants politiques qui ont saisi le prétexte pour tirer à boulet rouge, s’il y avait cette Plateforme Sénégalaise de l’Emploi (PSE) ou un Observatoire national sur l’Emploi et les Compétences (ONEC) voire encore mieux une « Agence de Suivi et de Prospective du Marché du Travail » (ASPMT) qui aurait l’exclusivité de la mission. Personne ne répondra aujourd’hui à la question de savoir combien de planificateurs de plus de cinq ans d’expérience sont disponibles sur l’étendue du territoire nationale pour un programme d’expérimentation de la formation en alternance qui veut recruter dans trois jours ? Quels sont les métiers sollicités et le nombre de postes disponibles dans cinq ans dans le domaine du numérique, par exemple ? Un bon système d’information et une bonne culture de la prévision nous auraient permis sur un petit clic de disposer d’un rapport qui serait utile à la fois aux écoles de formation, aux jeunes qui viennent d’avoir le bac et aux programmes publics pour se fixer des objectifs. Par ailleurs, relativement au financement de l’emploi, il serait bon que l’expérience de certains pays de l’Afrique de l’Est nous serve d’inspiration et j’avoue que la Banque Africaine de Développement, l’Université Cheikh Anta DIOP, en relation avec la Direction de l’Emploi et de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) avaient réussi la prouesse de faire en 2018 une étude sur la quantification de l’impact emploi de chaque milliard de francs CFA investi dans un secteur donné. Il était ressorti qu’un milliard investi au Sénégal

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