la règlementation des relations et conditions de travail, l’élaboration des instruments normatifs de gouvernance nationale et mondiale du marché du travail … C’est un métier exigeant qui demande de solides connaissances, habiletés et attitudes en ce sens qu’il est centré sur l’humain qui est conscient et difficile à cerner parfois. L’amour du métier, le professionnalisme, l’équidistance, la justice, l’engagement, la rigueur et l’objectivité sont les qualités ou règles déontologiques qui guident au quotidien l’intervention à tous les niveaux. A titre d’exemple, en tranchant un conflit individuel de travail, il faut tout un éventail de techniques et de principes pour identifier le côté où se trouve la vérité juridique entre un travailleur qui se dit malade et se plaint d’un licenciement abusif et un employeur qui, en retour, reproche à son travailleur une absence non autorisée au lendemain du Magal de Touba qualifiée de faute lourde. Les missions de l’Inspection du Travail et de la Sécurité sociale sont définies dans plusieurs documents et textes mais la référence la plus simple et accessible c’est le Code du Travail (Loi n° 97-17 du 1er décembre 1997) qui compte 288 lois-articles au total. C’est l’article L. 188 qui précise ce qui est attendu, de façon minimale, de l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, son rôle en un mot. Extrait : Code du Travail (Loi n° 97-17 du 1er décembre 1997) Article L.188 - Les services du travail et de la sécurité sociale sont chargés de toutes les questions intéressant le travail, la main-d’œuvre, la sécurité sociale. Ils ont pour mission : - d’élaborer les projets des lois et des règlements dans les domaines du travail, de la main-d’œuvre et de la sécurité sociale ; - de suivre l’exécution de ces lois et règlements tant à l’endroit des employeurs, privés ou publics, et des travailleurs, qu’à l’endroit des institutions et organismes de sécurité sociale ; - d’éclairer de leurs conseils et de leurs recommandations les employeurs et les travailleurs ; - de documenter, conseiller, coordonner et contrôler les services et organismes concourant à l’application de la législation sociale ; - de procéder, dans le cadre des attributions ci-dessus définies, à toutes études et enquêtes ayant trait aux divers problèmes sociaux (travail, main-d’œuvre, sécurité sociale) et leur contexte économique. Cette compétence large explique déjà aujourd’hui la responsabilisation des Inspecteurs du Travail et de la Sécurité sociale – artisans du dialogue social, manœuvres de la justice sociale et fieffés diplomates du monde professionnel – dans tous les foyers de tension potentielle ou vive du Gouvernement, de l’administration publique, des entreprises privées, des instances internationales et de la société civile. Un Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale est vite reconnu de par son grand dynamisme, sa promptitude à aller au front et son appel permanent au dialogue en toute chose. Pour les jeunes qui souhaitent exercer le même métier que vous, quelle est la marche à suivre (Formation, cursus) ? La première chose est la vocation, l’amour, la foi et la témérité. Il faut de la préparation pour embrasser ce métier qui expose à des risques et exige trop de travail sous pression : rencontres avec des personnes dévastées parfois par les maladies professionnelles ou le VIH-SIDA, de travailleurs licenciées désemparés en larmes, d’employeurs au bord de la faillite et qui ne veulent pas abandonner leurs travailleurs, d’employeurs politiciens qui essaient d’influencer la hiérarchie ou de machiner en haut lieu pour faire passer ses forfaitures ou briser la carrière du fonctionnaire, de grands corrupteurs travailleurs comme entrepreneurs qui n’acceptent pas de perdre quitte à y mettre le prix qu’il faut. Ce n’est pas un job pour des vacanciers, des touristes ou encore des chasseurs de primes. C’est un métier de caractère et de grande responsabilité qui n’exige aucune faiblesse devant l’argent, la sensibilité ou le pouvoir. Ce métier est une porte qui ouvre des opportunités énormes de carrière à tous les niveaux. La carrure d’homme d’Etat qu’il exige explique son accès unique par voie de concours très sélectif à l’Ecole nationale d’Administration (ENA) qu’il faut déjà bien préparer. Avant la titularisation, il faudrait deux ans de formation à l’Ecole avec des stages pratiques en administration centrale et en région, ponctués depuis quelques années d’un séjour de plus de 20 jours Novembre 2020-Biramawa Magazine-Page 25
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