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PANel D e ClôTUR e rible : le « blâme de la victime ». on blâme les enfants s’ils ne répondent pas à nos attentes, alors qu’ils n’ont pas eu les moyens ni le temps nécessaires. Évitons donc les comparaisons entre les performants et les plus lents, et respectons le rythme de chacun. Faisons ainsi un contrat de développement avec l’enfant… Agnès SZANTO-FEDER Nos enfants ne fonctionnent pas avec leurs propres enfants comme nous l’avons fait nous-mêmes. Ainsi, chaque parent et chaque couple a ses instincts, ses façons de faire, ses préoccupations. se soulève alors la question du besoin : on ne connaît pas aujourd’hui tous les besoins des enfants. la vie continue et nous allons continuer à en découvrir. Bien sûr, presque tout le monde travaille en pensant donner ce dont les enfants ont besoin, c’est ce que nous avons appris, mais on ne le « saura » jamais réellement. Pour y arriver au mieux, on ne peut faire autrement que laisser une place immense à l’observation : observer avec empathie et tenter de comprendre par l’observation, pour adapter nos actions. lors de ce colloque, on a parlé beaucoup de lóczy, mais on a aussi parlé de Reggio emilia et d’autres approches qui promeuvent des approches similaires ou qui amènent des changements de mentalité ou de façons de faire, en intégrant le respect des besoins et du rythme propre à l’enfant. Ainsi, certains CPe travaillent actuellement à modifier leurs approches. Mais du point de vue opérationnel, dans un univers de productivité, est-ce réalisable de concilier les attentes et besoins de tous et de chacun, que ce soit le prix de la garde jusqu’au rendement, des attentes élevées des parents face à la garderie et des pressions qu’ils vivent et qu’ils exercent. Il ne faut pas en cours de route oublier les parents ; un équilibre reste à maintenir, c’est un absolu à respecter. Il est impossible de s’occuper des enfants si l’on ne connaît pas son milieu familial. et on sait que les parents aussi doivent gérer une grande anxiété, autant que les enfants peuvent en vivre sous la pression qu’on leur impose. Par rapport aux besoins des enfants, la question se pose à savoir si l’on crée de nouveaux besoins ou s’ils sont réels et adaptés aux nouvelles connaissances scientifiques. les besoins peuvent bien sûr être dynamiquement changeants, en fonction des changements des parents, et de nouveaux besoins apparaissent en regard des nouveaux besoins des familles. Toutefois, ils sont « perdus » quelquefois en matière d’éducation : ils sont confrontés à trop d’informations, à trop de « conseils » 60 professionnels. on oublie malheureusement qu’on a fait tout un chemin pour être convaincus de l’approche piklérienne, Reggio ou autres, et l’on souhaiterait que les parents adhèrent à nos vues sans avoir cheminé eux-mêmes ? les enfants naissent avec des besoins fondamentaux, et ils ne sont pas égaux, c’est certain. la plus grande découverte de notre siècle, un des besoins fondamentaux du petit enfant, c’est le besoin d’activité. Pas d’agitation, mais d’activité que l’adulte peut essayer de comprendre et d’observer. Ils ont tous besoin d’être vus, regardés, ils ont le souci d’être entourés. Tous les enfants sont des individus et il faut les respecter comme tels. COLLOQUE Cassandra leTARTe l’approche piklérienne commence à prendre forme dans nos milieux, on peut y arriver quand on se donne une direction. Madame Tardos a parlé d’un chemin : il est important de s’installer dans un chemin, de se diriger dans un sens commun. Pour une installation, il est possible d’arriver à quelque chose de concret, si l’on se donne collectivement une direction. Mais des choix doivent être faits ; plusieurs parents ont ainsi assisté à la journée colloque du samedi. la société exerce des pressions immenses sur les parents, qui demandent beaucoup. les parents demandent des résultats, les spécialistes doivent actuellement leur dire qu’ils veulent laisser le temps aux enfants d’être des enfants, sans qu’ils aient à « produire ». Il s’agit d’un « freinage » sur la course à la productivité. le processus ne sera jamais terminé; les besoins se transforment et les choix que font les CPe doivent être pris pour ACTES DU SYMPOSIUM ET COLLOQUE INTERNATIONAL 2012

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