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COLLOQUE Il résulte de l’écart grandissant qui sépare nature et enfants une méconnaissance immense des écosystèmes, même urbains. les études montrent que les enfants peuvent appeler les Bakugan et les Pokémon par leur prénom, mais sont incapables de nommer les arbres, oiseaux et plantes qui entourent leur maison. sauf les écureuils, peut-être. 12 L’ALIMENTATION EN SERVICE DE GARDE stéphanie CôTÉ Nutritionniste • Québec Développement des habitudes alimentaires et du goût les habitudes et les comportements alimentaires des enfants se façonnent au fil du temps, au fil des expériences et en fonction des influences. Parmi les déterminants individuels qui influencent les habitudes alimentaires, il y a les préférences innées bien sûr, mais aussi la néophobie. la néophobie se définie comme la réticence devant les nouveaux aliments. Ce phénomène touche environ les trois-quarts des enfants d’âge préscolaire. la manière de réagir à la néophobie de la part des intervenants (et des parents) est cruciale pour influencer positivement le développement du goût chez l’enfant. Notamment, il faut offrir les aliments dans un contexte positif et agréable, et prêcher par l’exemple. Il faut éviter les pressions à manger, de même que les récompenses car elles pourraient entretenir la perception négative de l’enfant face à certains aliments. Parmi les facteurs environnementaux qui influencent le développement des habitudes alimentaires, la qualité de l’offre alimentaire servie aux tout-petits joue un rôle de premier plan. en effet, c’est en étant exposé à une variété d’aliments dès son plus jeune âge que l’enfant apprendra à accepter une alimentation diversifiée pour tout le reste de sa vie. en plus de l’offre, le contexte dans lesquels s’inscrivent les repas et les collations est d’une importance capitale afin d’instaurer un environnement favorable à la saine alimentation. Ainsi, certaines conditions ayant trait au moment, à la durée, au lieu, à l’atmosphère et au déroulement des repas et des collations doivent être mises en place pour contribuer au plaisir de manger sainement. Influence des adultes en service de garde les rôles du service de garde entourant les repas et les collations se résument à « quoi, quand et où ». en d’autres mots, 42 ACTES DU SYMPOSIUM ET COLLOQUE INTERNATIONAL 2012 les paroles et les attitudes des adultes entourant l’enfant ont un impact parfois insoupçonné, sinon sous-estimé. le rôle de modèle de l’adulte prend sens lorsqu’il mange avec l’enfant, mais aussi quand il fait des activités en lien avec l’alimentation et même dans son propre rapport avec les aliments et son corps qu’il laisse transparaître. Par exemple, une femme – éducatrice, responsable de l’alimentation, maman – insatisfaite de sa silhouette, au régime, ou qui parle de certains aliments en les qualifiant « d’engraissants » transmet des messages et parfois des préoccupations à l’enfant. Ressources supplémentaires www.nospetitsmangeurs.org, un site d’extenso, le Centre de référence en nutrition du Département de nutrition de l’Université de Montréal s. Côté. Un enfant sain dans un corps sain, ed. de l’Homme. il a la responsabilité d’assurer des contenus de repas et collations nourrissants, variés, équilibrés. Il assume également la responsabilité de déterminer un horaire prévisible de repas et collations et de permettre aux enfants de manger dans un endroit sécuritaire et confortable. la responsabilité du « combien », c’est-à-dire que la quantité mangée incombe à chaque enfant. si le service de garde s’assure de fournir les aliments en quantité suffisante et adaptée, c’est seulement l’enfant qui peut décider ce qu’il met dans sa bouche ou non. Quand on lui permet, l’enfant respecte naturellement ses signaux de faim et de satiété. Ainsi, il ne faut le forcer ou le restreindre d’aucune façon, même par des paroles de type « bravo, tu as tout mangé », qui sous-entend qu’on est fier de lui lorsqu’il termine son assiette.

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