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COLLOQUE psychodynamique et cognitive, est suffisamment rare pour qu’on prenne la peine de la souligner et de considérer qu’elle témoigne, probablement, du fait que ces concepts de mantèlement ou de comodalisation représentent deux approches complémentaires d’un seul et même phénomène développemental, appréhendable selon différents vertex. Ceci étant, on peut faire l’hypothèse d’un équilibre nécessaire entre d’une part le couple dialectique mantèlement / démantèlement (mécanisme intersensoriel) et le phénomène de segmentation des sensations (mécanisme intrasensoriel), étant entendu qu’il n’y a pas de perception possible sans une mise en rythme des différents flux sensoriels. Ce travail de comodalisation perceptive ne peut se faire, en effet, que si les différents flux sensoriels s’avèrent mis en rythmes compatibles, et si ce travail de comodalisation s’effectue, comme on le pense aujourd’hui, au niveau du sillon temporal supérieur, alors s’ouvre une piste de travail passionnante, dans la mesure où cette zone cérébrale se trouve également être la zone de la reconnaissance du visage de l’autre (et des émotions qui l’animent), de l’analyse des mouvements de l’autre et de la perception de la qualité humaine de la voix. la voix de la mère, le visage de la mère, le holding de la mère apparaissent désormais comme des facteurs fondamentaux de la facilitation de, ou au contraire de l’entrave à, la comodalité perceptive du bébé, et donc de son accès à l’intersubjectivité. Ceci nous montre que les processus de subjectivation se jouent fondamentalement, au niveau des interactions précoces, comme une coproduction de la mère et du bébé, coproduction qui doit tenir compte à la fois de l’équipement cérébral de l’enfant, de ses capacités sensorielles, et de la vie fantasmatique inconsciente de l’adulte qui rend performants, ou non, ces divers facilitateurs de la comodalité perceptive. Eléments bibliographiques appelés dans le texte ANZIeU, Didier. Le Moi-peau, 2e 1995, 304 pages. CICCoNe, Albert et Alberto KoNICHeCKIs. La vie psychique du bébé, coll. Inconscient et Culture, Paris, Dunod, 2012, 288 pages. MelTZeR, Donald. Explorations dans le monde de l’autisme, coll. Bibliothèque scientifique, Paris, Payot, 1980, 320 pages. sTeRI, Arlette. « la naissance : un état particulier », Le développement du nourrisson, sous la direction de Roger lécuyer, coll. Psycho sup, Paris, Dunod, 2004, 544 pages. éd., coll. Psychismes, Paris, Dunod, 05 ACCUEILLIR L’ENFANT ÉTINCelle Conseil et formation en développement relationnel • France la conférence Accueillir l’enfant a été présentée par le truchement du théâtre-forum ; les participantes ont donc pu prendre une part active à la démarche. Accueillir l’enfant dans un espace collectif et public lui offre une possible opportunité d’élargir son espace de vie et d’exploration, sous réserve qu’il s’y sente en sécurité et accompagné. les enfants et leurs familles ressentent nécessairement des appréhensions dans cette « rencontre », particulièrement au moment de la séparation et des retrouvailles. Accueillir, c’est faire place à l’autre. Cela nécessite de la présence, de la disponibilité et de l’ouverture, mais également la capacité à poser des limites et à contenir des comportements pour que personne ne se sente envahi. l’intention d’accueillir est présente dans les structures d’accueil, mais peut rencontrer des difficultés de mise en œuvre et nécessite de développer ses compétences relationnelles, telles que : - - - la capacité à accueillir ses propres pensées, émotions et sensations pour répondre à ses propres besoins ; la capacité à exprimer ses valeurs et besoins et les règles qui en découlent. les mises en situation présentées ont abordé trois différents aspects de l’accueil, l’impulsion d’un enfant et le besoin du parent de savoir ce qui s’est passé pendant la journée. 32 ACTES DU SYMPOSIUM ET COLLOQUE INTERNATIONAL 2012 la capacité d’empathie pour accueillir sans jugement l’émotion de l’autre et sa vision du monde ;

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