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et en augmentant la préparation pour l’école, en prévenant les conséquences négatives à l’adolescence et à l’âge adulte (réduction de l’abandon scolaire, de la criminalité et du chômage chez les jeunes adultes ayant bénéficié de ce type de programmes dans leur petite enfance). Ils ont aussi des effets positifs chez les parents (moins de grossesses, augmentation de l’emploi, diminution de la criminalité et de l’aide sociale, etc.). Ces programmes sont plus efficaces et ont plus d’effets s’ils font partie d’un ensemble de services coordonnés pour les familles, incluant les soins des enfants, l’aide pour le logement et le transport, un soutien nutritionnel, des opportunités d’emploi et les soins de santé. Cependant, la santé des enfants n’est pas seulement l’affaire du secteur de la santé et il y a lieu de développer aussi des politiques publiques intersectorielles et des partenariats pour renforcer (empower) les communautés et pour améliorer la santé et l’équité en santé, comme le préconise l’organisation mondiale de la santé. Pour améliorer la santé des mères, des enfants, des familles et des communautés, il faut à la fois agir en amont des services de santé, miser sur l’éducation et les centres de la petite enfance, investir dans les programmes de promotion de la santé, influencer les politiques intersectorielles et faire de la réduction des inégalités un véritable enjeu. 1 oRGANIsATIoN MoNDIAle De lA sANTÉ. Commission des Déterminants sociaux de la santé. Combler le fossé en une génération : instaurer l’équité en agissant sur les déterminants sociaux de la santé, Rapport final, Genève, 2008. 2 Msss. Le Cadre conceptuel de la santé et de ses déterminants - résultat d’une réflexion commune, Québec, Gouv. du Québec, page 44. 3 COLIN, Christine, OUELLET, Francine, BOYER, Ginette et Catherine MARTIN. Extrême pauvreté, maternité et santé, Montréal, les Éditions saint-Martin, 1992, 259 pages. 4 le résultat des découvertes et des recherches théoriques psychologiques des décennies passées est aujourd’hui connu. Ainsi, nous possédons des connaissances de plus en plus larges et différenciées de l’importance et de la nature de l’attachement primaire. oRGANIsATIoN MoNDIAle De lA sANTÉ. Charte d’Ottawa pour la Promotion de la santé, ottawa, 1986. 5 BRODEUR, Jean-Marc, Ginette BOYER, Louise SÉGUIN, Michel PERREAULT, Christine COLIN, Bruno THÉORÊT, Qian XU, Daniel BEAUReGARD et suzanne De BloIs. « le programme québécois Naître égaux – Grandir en santé : Étude des effets sur la santé des mères et des nouveau-nés », Santé, Société et Solidarité, 2004, 1, pages 119-127. la question peut s’élargir : le bébé et le petit enfant vivant dans tout autre milieu ont-ils besoin d’un lien personnel, sécurisant ? Y a-t-il possibilité d’établir un lien individuel sécurisant lorsqu’il s’agit d’un groupe d’enfants, loin de la mère ? Quels sont le contenu et la nature du lien à développer, ce lien dont ont besoin ces enfants ? Quelles sont les conditions les plus importantes de la création d’un lien entre l’éducatrice et le bébé ou le petit enfant vivant loin de sa mère ? Par rapport à ces questions, voici quelques réflexions basées sur les résultats d’une pouponnière fondée par la pédiatre hongroise emmi Pikler, ensuite dirigée pas ses collaborateurs, de même que sur les résultats récents de la crèche fondée par ses collègues. REGARDS CROISÉS sur la petite enfance 15 L’IMPORTANCE DU LIEN QUE L’ON CRÉE AVEC L’ENFANT Anna TARDos Psychologue et pédagogue • Hongrie À partir de sa naissance, l’être humain est social. Pas seulement pour sa survie a-t-il besoin du soin, de la préoccupation d’un autre, d’un adulte ; cela signifie plus. Après sa naissance, il cherche tout de suite à établir un lien. la condition de base d’un développement physique et psychique sain est l’attachement profond avec sa mère, avec ses parents qui en prennent en soin ; l’attachement se forme dans le temps.

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