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18 La médiation culturelle Pour des citoyens culturels actifs dès le plus jeune âge Martin LUSSIER > Québec Photo Émilie Tournevache UQÀM Professeur au Département de communication sociale et publique de l’UQÀM, Martin Lussier s’intéresse d’une part aux pratiques des organismes qui coordonnent les artistes, interviennent auprès d’eux et permettent d’articuler des politiques, des industries, des pratiques artistiques, des publics ainsi que des travailleurs culturels. D’autre part, il s’intéresse au déploiement de la médiation comme forme d’action culturelle au Québec. Membre du laboratoire Culture populaire, connaissance et critique (CPCC), du Groupe de recherche sur la médiation culturelle ainsi que du Centre de recherche interuniversitaire sur la communication, l’information et la société (CRICIS), il a publié Les musiques émergentes. Le devenir-ensemble aux éditions Nota-Bene, et contribué à la publication de L’essor de la vie culturelle au XXIe siècle. Perspectives France-Québec paru aux Presses de l’Université de Montréal. Au cours des dix dernières années, la médiation culturelle s’est progressivement installée dans le vocabulaire des intervenants en culture au Québec. Elle y est mobilisée en tant que stratégie générale rassemblant un large bouquet d’actions visant à établir des ponts entre la culture et les citoyen.ne.s. Partant de ce déploiement, cette conférence présentera différentes conceptions de la médiation culturelle qui circulent au Québec et les manières dont celles-ci affectent les pratiques des personnes intervenant auprès de différentes portions de la population. Qu’est-ce que la médiation culturelle ? Quelles sont les raisons de l’engouement dont elle est l’objet ? Lentement, la médiation culturelle fait son entrée dans les milieux éducatifs, invitant à repenser le rapport des jeunes, des enfants et des tout-petits à la culture. D’une conception passive, elle appelle de plus en plus à amorcer des actions permettant aux enfants de s’approprier les diverses formes de la culture. Ainsi elle représente pour les plus jeunes un creuset pertinent à l’inclusion ainsi qu’à la lutte aux oppressions. Dans cette optique, la médiation culturelle serait ainsi l’une des voies royales vers leur citoyenneté culturelle. 19 Orowitahawasowin. Au regard autochtone : pas à pas, la petite enfance avec art Guy SIOUI DURAND (Tsie8ei 8nho8en) > Huron Wendat Guy Sioui Durand est un sociologue (Ph.D.) et critique d’art, commissaire indépendant et conférencier-performeur. Il porte son regard sur l’art autochtone et l’art actuel. D’un côté, il met l’accent sur la décolonisation des esprits par le ré-ensauvagement de nos imaginaires et le renouvellement des relations. De l’autre, il se dit qu’il faut changer le monde par l’art action, et l’art action par l’art autochtone vivant, pour peu que le spectaculaire s’oppose au spectacle. Wendat, spécialiste des arts autochtones et enseignant l’initiation à l’art autochtone à l’institut Kiuna et à l’UQÀM, il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles. Le tikinakan est le porte-bébé des femmes autochtones nomades et actives. Orné de motifs c’est une œuvre d’art. Déjà il s’en dégage une interrelation active et de proximité mère-enfant. L’orowitawasowin, c’est la cérémonie communautaire des premiers pas pour les petits enfants Eeyous (Cris) et Atikamekw, notamment. C’est un moment merveilleux de transmission et de festoyer ensemble qui valorise les relations de tous les membres de la communauté avec leurs enfants, bien sûr, mais aussi avec le territoire et tout ce qui est animé. C’est de l’art vivant. Guy Sioui Durand vous propose, telle une expédition dans les territoires des Premières Nations et des Inuits, un regard autochtone en forme de capteur de rêves : pas à pas, la petite enfance et les arts. Accompagner l’enfance, un défi plein d’espoir 21

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