La transplantation d’une pratique largement partagée par les peuples de civilisation pastorale permet de dire que l’objectif principal du Moundé est la santé des animaux. Sur la base d’une réalité, un mythe était forgé pour expliquer la domestication de la vache et la prospérité du cheptel. En ce sens, il participe à une meilleure compréhension de l’univers culturel des Peuls. Le sel dans la médecine traditionnelle Produit aux vertus thérapeutiques, le sel est présent dans la médecine traditionnelle. Il joue un rôle important dans le traitement et la prévention des maladies. Nos informateurs au Saloum dressent un catalogue de maladies qu’ils soignent avec le sel. On peut citer les maux de gorge, d’estomac, les maladies dentaires, les problèmes liés à la santé de reproduction, etc. Massamba TALL²² rapporte à l’appui de ses expériences personnelles des témoignages médicaux que « lorsqu’il souffre des maux de gorge et d’estomac, il boit de l’eau salée le matin et soir. »²³ De plus, l’usage du sel pour soigner des plaies et arrêter l’hémorragie de sang est devenu même un remède populaire en Afrique de l’Ouest. Chez les peuples du Nord-Cameroun, « le sel de potasse sous la forme liquide joue le rôle d’antiseptique de premier ordre dans le milieu traditionnel. On l’utilise pour arroser les blessures en vue de leur nettoyage, même si elle produit une vive douleur. Lors des rites d’initiation et de circoncision chez les Moundang, on verse constamment du sel sur les plaies issues de la coupure des prépuces. Il est mélangé à quelques poudres d’écorces d’arbres pour soigner les jeunes circoncis. »²⁴ En cas de douleur articulaire, « quand quelqu’un est confronté à une fatigue extrême, des problèmes de courbatures, ou des maux d’articulations, entre autres ; il peut se faire un massage composé de sel. La composition est simple : malaxer peu d’eau salée avec du beurre de karité ; puis, au coucher, masser tout le corps ou les parties atteintes. Le lendemain matin, il est recommandé de se laver avec de l’eau tiède salée. »²⁵ Conclusion Ainsi, le lien entre le sel et la médecine est évident et universel. Didier DEVAUCHELLE l’a observé depuis l’Égypte ancienne dans son article intitulé : « Sel et natron en Égypte pharaonique.»²⁶ On comprend alors, les hypothèses formulées (le sel un remède de grand-mère pour traiter le Covid-19? Selon des chercheurs de l’université d’Édimbourg, Ecosse)²⁷ ; les conseils de gargariser la gorge avec de l’eau salée pour la prévention et le traitement du Covid-19. Le fonctionnement physiologique de notre corps est tributaire de métabolismes du sel. Ceci révèle que l’Homme est un élément de la nature. Si nous voulons préserver notre santé, donnons à notre corps des aliments programmés par la nature. Les personnes victimes de Covid-19 révèlent que le virus achève plutôt des personnes dont la santé est abîmée. Le discours sanitaire doit être porté sur l’éradication de l’usage des bouillons artificiels et la conscientisation des femmes qui sont les véritables cibles de Marketing pour l’équilibre alimentaire. Le retour au passé, amorcé au Cameroun, avec le phénomène de « labellisation du sel de potasse : cuukuurisation »²⁸ qui fait la promotion de la gastronomie traditionnelle est un exemple à suivre. Omar Mallé SAKHO Chercheur UCAD, Laboratoire LARHISA ²³ Ibidem ²⁴ François W., « Sels, magico-religieux, thérapeutiques et tradition orale au Nord-Cameroun ancien », in Sel et société, Tome 2 : Santé, croyances et économie, Christine Hoët-van Cauwenberghe , Armelle Masse, Gille(= tan en sérère)s Prilaux (dir.), 2020, Paris, éd : Presses universitaires du Septentrion, p. 185. ²⁵ DABO C., Sel, « Archéologie et Patrimoine : le cas du Sinn-Saloum », 2017, UCAD, Dpt. Histoire, Mémoire de Master, P. 46. ²⁶ DEVAUCHELLE, D., « Sel et natron en Égypte pharaonique.» in Sel et société, Tome 2 : Santé, croyances et économie, Christine Hoëtvan Cauwenberghe, Armelle Masse, Gilles Prilaux (dir.), 2020, Paris, éd : Presses universitaires du Septentrion, p. 319. ²⁷ https://www.cnews.fr/monde/2020-06-29/leau-salee-pourrait-aider-traiter-le-covid-19-selon-des-chercheurs-973232 2⁸ François W., op cit, P. 48-BIRAMAWA MAGAZINE
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