distant, dans les pays en voie de développement comme dans les pays industrialisés. En Afrique, on a assisté à l’intervention du protocole à la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux droits des femmes adopté à Maputo le 11 Juillet 2003 et entré en vigueur le 25 Novembre 2005. Venant en complément à la Charte africaine, pour promouvoir les droits fondamentaux en Afrique et veiller à la protection de ces droits, le protocole de Maputo met en évidence les droits déjà proclamés par la charte et insiste sur la protection des femmes contre les pratiques traditionnelles dangereuses et la protection lors des situations de conflit armé. Au Sénégal, la parité résulte de la loi n° 2010-11 du 28 mai 2010 qui dispose, en son article 1er, que « la parité homme-femme est instituée dans toutes les institutions totalement ou partiellement effective ». Suite à cette consécration légale, la participation des femmes à la vie politique a augmenté, mais la parité́ est encore un objectif lointain. La nécessaire implication de la femme dans le processus de développement L’approche « Genre et développement » qui a été adoptée à la Conférence de Pékin (1995) consiste à prendre en compte la répartition des rôles et des activités des femmes et des hommes dans chaque contexte et dans chaque société pour tendre vers un équilibre des rapports de pouvoir entre les sexes. En effet, le genre et le développement constituent deux concepts qui s’entrecroisent et autour desquels se sont développées, au cours de ces dernières années, de nombreuses recherches principalement anglophones. Ces deux notions sont porteuses de pratiques visant à changer les rapports entre les femmes et les hommes. Il appert que le genre se réfère à la construction et à la répartition des rôles sociaux attribués à chaque sexe, dans une société et à une époque donnée. Ces rôles varient d’un pays à l’autre selon l’âge, la culture, la classe sociale, etc. Quant au développement, il vise l’ensemble des transformations structurelles (démographiques, économiques, sociales, mentales, politiques, etc.) qui rendent possibles et accompagnent la crois42-BIRAMAWA MAGAZINE sance économique et l’élévation du niveau de vie. D’où la nécessité de ne pas confondre « genre » avec le mot « sexe » qui évoque les caractéristiques biologiques et physiologiques qui différencient les hommes et les femmes. En effet, l’égalité entre hommes et femmes est au cœur du programme d’action de l’OIT en faveur d’un travail décent pour tous. Cette égalité conditionne les changements sociaux et institutionnels propices à un développement durable assorti d’égalité et de croissance. L’égalité entre hommes et femmes repose sur l’égalité des droits, des responsabilités et des opportunités dont chacun devrait jouir, indépendamment de son sexe. Dans le monde du travail, l’égalité entre hommes et femmes se décline de la façon suivante: 1. 2. Égalité des chances et du traitement valeur égale 3. Égalité de rémunération pour un travail de Égalité d’accès aux emplois sûrs et non dangereux pour la santé, ainsi qu’à une couverture sociale 4. lective 5. 6. Égalité d’association et de négociation colÉgalité de perspectives de carrière Un équilibre entre travail et vie privée, équitable tant pour les hommes que pour les femmes 7. Égalité de participation à la prise de décisions à tous les niveaux Étant donné qu’au travail les femmes sont souvent désavantagées par rapport aux hommes, la promotion de l’égalité entre hommes et femmes nécessite d’accorder une attention particulière aux besoins et aux aspirations des femmes. En outre, l’inégalité des attentes et des relations de pouvoir influence négativement les hommes et les garçons à cause d’idées reçues sur la condition masculine. Or, les femmes comme les hommes, et les filles comme les garçons, devraient être libres de s’épanouir et de prendre des décisions suivant leurs propres aptitudes et intérêts, sans limitations imposées par des rôles rigides attribués à l’un ou l’autre des sexes. Khadime SENE Éducateur spécialisé au Ministère de la Justice
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