se dégrade pas tant qu’il reste en suspension. Dans le cas des accidents où la concentration de la suspension est élevée, les poissons peuvent être atteints. Pour le cyprin doré, 16 000 ppm (parts per million) durant cinq heures entraînent une mortalité de 100 %. Les pollutions secondaires, issues de la combinaison des précédentes comme l’ozone (O3) et les particules très fines qui pénètrent profondément dans les bronches ont également des effets néfastes sur la santé. A Dakar, des dosages effectués récemment montent que 96% particules produites par le trafic urbain sont inférieures à 2,5 μm. A partir de travaux effectués en 2002, l’OMS considère qu’un quart des décès prématurés en Afrique sont imputables à la mauvaise qualité de l’air et donc proviennent de la pollution urbaine. L’aménagement du territoire un must, vu ce qui nous attend en cas d’explosion. Le schéma national d’aménagement et de développement du territoire devra fixer les orientations fondamentales en matière d’aménagement, d’environnement et de développement durable. Une bonne politique permettra un développement équilibré de l’ensemble du territoire national alliant le progrès social, l’efficacité économique et la protection de l’environnement. Toute perspective implique un point de vue qui varie suivant l’a priori implicite qui tient lieu d’origine à la réflexion qu’elle véhicule. Comme le souligne IBNTALAL Hassan, en l’absence de culture qui donne le sens, l’opération de développement reste sans sens. En matière de prévention des risques chimiques plusieurs types d’actions sont possibles pour aboutir à la meilleure maîtrise possible des risques chimiques. Le plan d’action constitué combine des mesures techniques (suppression ou substitution de produits ou de procédés, protection collective comme du captage à la source des émissions…) et organisationnelles (procédures d’urgence, règles d’hygiène…), ainsi que des actions d’information et de formation des travailleurs. Il nous faut répondre impérativement à la charte africaine de l’UA, qui stipule : L’étendue des obligations positives imputables à l’Etat dans une situation particulière dépend de l’origine de la menace et de la possibilité d’atténuation de tel ou tel risque. « Cela ne concerne pas exclusivement les cas de décès résultant directement d’actes des agents d’un Etat mais implique aussi l’obligation positive pour les Etats de prendre toutes les mesures nécessaires à la protection de la vie des personnes relevant de leur juridiction (le droit à la vie et environnement). La responsabilité de l’Etat dans les activités chimiques dont émanent des émissions toxiques, ou l’exploitation de sites de stockage de déchets, qu’elles soient menées par les autorités publiques elles-mêmes ou par des entreprises privées. Bien que nous soyons dans un monde à dominante de libéralisme, le droit à un environnement répond en réalité à la définition des intérêts qui prévalent dans le devenir collectif. L’intérêt général ne peut se définir, au départ, que par comparaison ceux privés (individuel, patrimoniaux, affectifs, économiques, confort, …) tournés vers soi. Quelque soit notre intérêt économique, il ne devrait pas prévaloir sur celui général. Le soufre en lui-même peut ne pas être dangereux, toutefois la combinaison de plusieurs facteurs, relatifs à la quantité exposée, au stockage du soufre, les installations autour du lieu d’entreposage, l’environnement urbain et la densité de la population, peut se révéler fatal et irréversiblement destructeur pour une ville comme Dakar au-delà de la catastrophe de Beyrouth. Mariane Seck Docteur en Droit de l’Environnement et de la Santé BIRAMAWA MAGAZINE - 39
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