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prendre en charge correctement dans certaines zones. Les conjoints ont également un rôle à jouer pour la préservation de la santé de leurs épouses. Quel est votre message à l’endroit de ces messieurs ? Ils ont un rôle fondamental dans la santé des femmes je dirai. Dans tous les domaines de la santé de la reproduction, les hommes devraient être impliqués. Il y a des situations qui relèvent du couple : la planification familiale, l’accompagnement pendant la grossesse et l’accouchement, la prise en charge de l’infertilité, etc…Cette implication des hommes n’est pas encore tout à fait une habitude dans nos cultures. Lorsque vous faites le tour dans nos maternités, c’est rare d’y retrouver des hommes qui accompagnent leurs femmes. Quand il y a un problème dans le couple, c’est la femme qui est d’abord indexée et souvent, elle se retrouve à faire toute seule le parcours de soins, face à son destin. Si les hommes étaient plus investis dans la santé des femmes beaucoup de problèmes seraient aujourd’hui résolus. Pour changer de registre, vous êtes à la fois Chef d’équipe au Service Gynécologie Obstétrique de l’Hôpital Régional de Thiès et Enseignant-chercheur. N’est-ce pas beaucoup de responsabilités ? C’est certes beaucoup de responsabilités mais je suis entourée des maîtres et collaborateurs engagés comme moi pour la cause des femmes et grâce à l’esprit d’équipe, nous travaillons en parfaite cohésion. Comment conciliez-vous ces responsabilités professionnelles avec votre vie privée ? L’une n’impacte-il pas sur 32-BIRAMAWA MAGAZINE l’autre ? La gynécologie obstétrique est une discipline prenante qui demande beaucoup de sacrifices, une présence constante et à toute heure aux côtés des patientes. Notre pays n’a pas assez de gynécologues obstétriciens pour couvrir tous les besoins, ce qui fait que la charge de travail est énorme surtout dans les structures publiques. A un certain moment, durant ma spécialisation et au début de ma carrière professionnelle, le travail passait avant toute chose et c’était une nécessité. Mais maintenant, avec une équipe plus renforcée et grâce à l’appui constant de ma famille, je parviens à allier les deux sans grande difficulté. Que diriez-vous à ces femmes sénégalaises qui, à la fois, aspirent à plus de responsabilités professionnelles et à une vie de famille épanouie ? Que ce n’est pas du tout facile mais pas impossible, il suffit de le vouloir pour y arriver. Biramawa vous remercie. Votre mot de la fin. J’espère que mon parcours pourra inciter des jeunes à vouloir devenir médecins et gynécologues obstétriciens car notre pays en a besoin. Je vous remercie et souhaite pleins succès à votre journal. « Si les hommes étaient plus investis dans la santé des femmes beaucoup de problèmes seraient aujourd’hui résolus. »

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