de Dakar, que j’ai réussie en 2003. Après ma réussite à l’internat, le choix de la spécialisation en gynécologie obstétrique n’était qu’une suite logique, car j’avais déjà pris mon sujet de thèse en gynécologie. J’avais fait mon stage de cinquième année en gynécologie obstétrique à l’Hôpital Le Dantec et j’étais impressionnée par l’activité importante qui s’y tenait. Je voulais aussi apporter ma contribution. La rigueur et l’engagement du personnel de la Clinique Gynécologique et Obstétricale de l’Hôpital Le Dantec, particulièrement des maîtres de cette école, au service des femmes, m’avaient marquée pour toujours. Vous êtes actuellement Chef d’équipe à la Maternité de l’Hôpital Régional de Thiès. Quelles sont vos missions ? Notre principale mission au sein de l’équipe du Service de Gynécologie Obstétrique du Centre Hospitalier Régional de Thiès est de veiller à la bonne marche des activités, en y offrant des services de qualité, dans le soucis permanent de la satisfaction des patientes. L’hôpital de Thiès est une structure de référence et souvent de dernier recours, nous devons répondre à toutes les demandes dans le domaine de la santé de la reproduction au niveau de la région et même au-delà. Au côté des soins, il s’agit également pour nous d’exercer notre métier d’enseignant et chercheur. Le service est un lieu de stage pratique pour des apprenants médecins et paramédicaux et nous sommes en charge de les accompagner pour atteindre leurs objectifs. Nous évaluons aussi nos pratiques régulièrement pour les améliorer et être en phase avec les recommandations les plus récentes dans le domaine de la gynécologie obstétrique. Notre mission c’est aussi de faire en sorte que le personnel, les patientes et les apprenants puissent s’épanouir au sein de notre service. 30-BIRAMAWA MAGAZINE « Pour être gynécologue obstétricien, il faut d’abord faire la médecine générale. Puis après la soutenance de la thèse de doctorat, s’inscrire au diplôme de formation spécialisée en gynécologie obstétrique dont la durée est de 4 ans. » Pour les jeunes élèves et étudiants comment définiriez-vous la gynécologie-obstétrique ? La gynécologie obstétrique est une discipline qui s’occupe de la santé génésique de la femme pendant les différentes étapes de la vie (l’adolescence, la période d’activité génitale, la ménopause et même après). Cela implique au-delà de la femme, le couple également. Comment devient-on gynécologue-obstétricien ? Quels sont les prérequis et qualités indispensables ? Pour être gynécologue obstétricien, il faut d’abord faire la médecine générale. Puis après la soutenance de la thèse de doctorat, s’inscrire au diplôme de formation spécialisée en gynécologie obstétrique dont la durée est de 4 ans. Les études médicales sont longues, donc il faut beaucoup de patience et de l’endurance. Il faut pour exercer ce métier être disponible, attentionné, humble et rigoureux. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette profession ? Ce qui me plaît le plus c’est de pouvoir aider les femmes à donner la vie et partager ainsi avec elles ces moments extraordinaires. C’est aussi l’opportunité que l’on a d’être très proche des femmes, de pouvoir les comprendre mieux, étant une femme moi-même, et leur apporter l’aide dont elles ont besoin. Quel regard portez-vous sur la santé des femmes au Sénégal ? Je pense qu’il y a encore beaucoup à faire dans le domaine de la santé des femmes dans notre pays. Il y a encore beaucoup de femmes qui meurent en donnant la vie par exemple, beaucoup qui meurent aussi de cancers gynécologiques et mammaires. Les principales raisons sont le bas niveau socio-économique, le manque de sensibilisation, l’accès difficile aux soins, l’absence de programme efficace de dépistage etc… Quel que soit la volonté des praticiens, il y a des aspects qui relèvent de la politique sanitaire. Après la gratuité des césariennes, il y a eu dernièrement des mesures importantes consentis par le gouvernement. On peut en citer la gratuité de la chimiothérapie pour le traitement des cancers gynécologiques, la CMU. Ces mesures ont un impact positif sur l’amélioration de la santé des femmes et la dynamique doit continuer sur l’augmentation des investissements dans la santé pour améliorer aussi celle des femmes. Il peut-être embarrassant de parler au Sénégal de Santé Génitale. Est-ce que les femmes sont suffisamment sensibilisées sur les risques pesant sur leur santé génitale ? Dans nos sociétés, on aborde avec beaucoup de tabous les questions relatives à la vie génitale, à la sexualité de manière générale. Ce manque de communication fait que la plupart de jeunes filles n’ont pas conscience des risques qu’elles encourent : infections sexuellement
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