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scénarios sont à prendre en considération. En premier lieu, elle peut être une contamination d’origine nationale due au déversement de produits toxico-chimiques par l’industrie locale ou les effluves des canaux de déversement domestiques. Ensuite, la contamination extérieure peut être due au déballage des bateaux en transit, ou une source criminelle d’autre part. Et en dernier lieu, la contamination peut être d’origine naturelle, à travers la réaction marine de la pollution qu’elle a absorbée depuis des lustres ou pire un phénomène issu des profondeurs des océans à déterminer. Dans tous ces trois cas de figure, il nous faudra craindre le pire à l’avenir si nous ne prenons pas les mesures nécessaires pour éradiquer les prochains épisodes des plus sombres à venir. La largeur de la bande d’infection incriminée est d’environ de 2 km sur l’axe Nord-Sud. Les pirogues sénégalaises font des marées depuis Dakar jusqu'en Guinée (800 km) où elles côtoient les pirogues locales qui font des sorties quotidiennes jusqu’à 50 km. Mais les lieux de pêche artisanale de bas éloignement journalier principalement se situent entre 400 m à 2 km des côtes, princiPage 40-Biramawa Magazine palement là où les pêcheurs ont reporté la présence du liquide incriminé. La pêche industrielle ne pouvait que s’en aller mieux. Les poissons ne sont pas contaminés à ce jour à l’issue des analyses effectuées. Mais la pêche artisanale en est plus qu’impactée. La répétition du passé : -Thiaroye La pollution environnementale est un fléau pernicieux de par ses conséquences sur les court et long termes. Le cas de l’extraction informelle du plomb par les populations, constitue un événement marquant qui nous interpelle tous et engage notre responsabilité propre afin de ne plus le répercuter. Suite à une série de décès inexpliqués survenus entre novembre 2007 et février 2008 chez des enfants du quartier de NGagne Diaw à Thiaroye sur Mer, les enquêtes effectuées par les autorités sanitaires et environnementales ont révélé une contamination de la zone consécutive au recyclage informel de batteries au plomb. De plus, certains des frères et sœurs ainsi que certaines des mères des enfants décédés présentaient une très forte plombémie (taux de plomb dans le sang), supérieure bien souvent à 1000 μg/l. Suite à ces constatations, en mars 2008, le Ministère sénégalais de l’Environnement a retiré 300 tonnes de déchets provenant de batteries usagées et de sol contaminé et a recouvert la zone de sable propre. L’enquête environnementale a révélé que tout le quartier de NGagne Diaw était fortement contaminé par le plomb à la suite d’activités de recyclage informel et d’extraction du plomb. « Des concentrations de plomb pouvant aller jusqu’à 30 % ont été mesurées à l’extérieur tandis que des concentrations pouvant aller jusqu’à 1,4 % ont été mesurées à l’intérieur des habitations. Ces concentrations dépassent largement les valeurs des directives françaises concernant les quartiers d’habitation, soit 0,04 %. A l’heure actuelle, la contamination de l’environnement semble être limitée à ce quartier, d’une superficie d’environ 350 mètres sur 200 » -Explosion d’une citerne d’Ammoniac : On peut se rappeler de l’explosion d’une citerne d’ammoniac à la SONACOS de Bel Air (Dakar), avec un bilan de 30 morts et une centaine de blessés. L’accident du 24 mars 1992 restera à jamais gravé dans les mémoires de ceux qui l’ont vécu. Les victimes du nuage toxique se chiffrent par dizaine (129 morts), les rescapés vivant avec un handicap respiratoire dépassent le millier (1150 blessés). Les

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