Peut-on parler d’une connaissance incomplète ou d’inadaptation des dispositifs d’accompagnement par rapport aux besoins des entrepreneurs ? Je dirai oui, car la méconnaissance des structures d’accompagnement constitue l’un des premiers freins de l’entrepreneuriat, ce qui montre qu’il y a un réel souci de communication. Je ne dirai pas que les dispositifs d’accompagnement sont inadaptés mais plutôt c’est leurs interventions et leurs apports qui sont très mitigés par rapport aux attentes de l’entrepreneuriat. Les freins sont multiples et touchent tout un écosystème d’affaires. Dans chaque maillon de cet écosystème, on peut déceler plusieurs maux. Parmi eux, les plus importants sont : • Entrepreneuriat : faibles compétences des entrepreneurs, absence de stratégie, manque de ressources financières… • Structures d’accompagnement : méconnaissance et non accès aux structures d’accompagnement, faible intervention des structures d’accompagnement, ressources et pratiques d’accompagnement insuffisantes… • Structures de financement : insuffisance et virtualités des garanties proposées, exigence excessive des banques en garanties, limitation du portefeuille de financement des banques… • Environnement des affaires : absence de marché pour les PME, fiscalité lourde et inappropriée pour les PME, défaillance des politiques publiques en matière de promotion de l’entrepreneuriat et de réglementation de la concurrence… Comment pourrait-on procéSelon vous, quels sont les freins liés à l’entrepreneuriat des jeunes sénégalais et comment pourrait-on procéder pour lever ces freins ? Page 36-Biramawa Magazine-Novembre 2020 der pour lever ces freins ? Un ensemble de propositions peuvent être faites pour essayer de changer la situation et ceci, dans tous les maillons de l’écosystème entrepreneurial. Certes, cela nécessite des politiques publiques audacieuses, courageuses et des moyens considérables. D’abord, il faut proposer des filières ou formations en entrepreneuriat dans l’enseignement universitaire comme le sont les mathématiques, le droit, l’économie, la gestion…Ensuite, rendre plus efficaces les structures d’accompagnement et de financement, notamment sur les compétences des ressources humaines, renforcer leurs ressources financières et redéfinir leurs processus organisationnels. Enfin, des mesures allant dans le sens de revaloriser l’environnement des affaires doivent être prises. Cette dernière situation portera sur l’application des mesures de règlementation de la concurrence, l’accélération des procédures administratives jugées souvent très lentes et la révision du cadre législatif pour une fiscalité sur mesure et optimale. Interview réalisée par Moustapha FAYE, Chercheur en Marketing Stratégique - UGB
37 Publizr Home