MISE EN CONTEXTE Le contexte de vie actuel de plusieurs enfants « Pour ma sécurité, mes parents me déposent dans un siège de voiture et m’attachent pour me transporter de la maison à la voiture. Arrivé à la voiture, le siège est attaché à une base déjà bien ancrée au siège pour se rendre à l’épicerie. Au stationnement de l’épicerie, ma maman ne me prend pas dans ses bras, mais détache le siège que papa transportera jusqu’au panier d’épicerie où il pourra bien le fixer, ce qui facilitera la tournée des rangées pour choisir nos denrées de la semaine. Bien sûr, mes parents auront suspendu des jouets à la poignée du siège pour me distraire. Après l’épicerie, nous nous rendrons au parc et papa accrochera le panier sur les roues du landau. Au parc, il se peut que je dorme dans mon panier, mais quelquefois, on décide de me prendre et de m’asseoir dans un siège de balançoire protégé où je serai encore totalement dépendant d’un adulte, qui me poussera. J’y prendrai plaisir puisque maman me fait de beaux sourires et me parle, mais je n’ai encore eu aucun moment où j’aurais pu explorer mon corps et l’environnement autour de moi. J’aurai été prisonnier de tous ces objets que l’on a créés pour faciliter la vie de mes parents. J’aurai été tenu dépendant de l’adulte et éloigné de ma propre motricité. » Il ne faut surtout pas blâmer les parents quant à ce constat. Il n’est certes pas simple d’être parent de nos jours ; plusieurs entreprises misent d’ailleurs sur la peur des parents pour leur vendre tout plein de choses : peur pour la sécurité de leurs enfants, peur que leur enfant n’ait pas accès aux meilleurs objets pour se développer... Ainsi, ils sont bombardés de messages souvent contradictoires ; il faut « contenir » les enfants sinon il va leur arriver malheur, tout en faisant tout pour stimuler et accélérer leur développement... Il faut protéger leur corps de tout incident, mais développer leur esprit au maximum, le plus tôt, et le plus intensément possible... Depuis longtemps, pourtant, on reconnaît l’importance de l’activité autonome des enfants, l’activité qu’il a lui-même initiée et qui lui permet de développer son plein potentiel. On sait d’emblée qu’il est nécessaire que l’adulte qui accompagne l’enfant lui donne la possibilité d’exploiter ses capacités naturelles à jouer pour éliminer tous les facteurs de carences qui pourraient émaner du manque de soin ou d’un trop grand Comprendre les mouvements de l’enfant pour mieux le soutenir contrôle sur ses besoins d’action. Tout professionnel préoccupé par le développement des enfants ne peut ignorer ces faits et doit se faire un devoir de soutenir l’enfant et sa famille dans ce sens. A-t-on d’ailleurs bien réfléchi à toute la portée de ces connaissances quant à nos pratiques éducatives ? Ces lieux que l’adulte pense et réfléchit pour qu’ils répondent à la véritable autonomie des enfants ne devraient-ils pas justement être créés en fonction de leurs besoins ? Pour qu’ils permettent aux enfants de vivre et d’exercer pleinement, librement, les divers mouvements de leur corps ? Pour que les enfants soient en mesure d’utiliser les différentes informations venues du monde extérieur ? Ces lieux ne devraient-ils pas également pouvoir soutenir le développement de la perception que les enfants ont de leur propre corps, et ce, dans le temps et dans l’espace ? Ces facteurs moteurs et sensoriels sont étroitement liés aux fonctions cognitives ; c’est à partir de la diversité de leurs expériences par la conquête de leur environnement autant physique qu’humain que les enfants concrétiseront 9
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